Chapitre 61


Elle: Aurore, je...

Comme je m'en doutais, c'est effectivement à une autre personne qu'elle s'attendait. Raison pour laquelle elle avait ouvert la porte sans aucune réticence. Mais maintenant qu'elle savait qui avait toqué, son humeur avait immédiatement viré à l'agacement. Son regard se ferme à ma vue. Elle me fixe et s'adosse à la porte, silencieuse, attendant visiblement que je lui dise ce pourquoi je la harcèle autant ces derniers temps. J'ai le cœur qui se contracte durement dans la poitrine, incapable de montrer un quelconque courage.

Moi: Bonsoir Karen.

Je finis par lâcher ces mots simples avec beaucoup de difficultés, mais l'air serein.

Elle: Bonsoir.

Son attitude glaciale me fait perdre les quelques mots que j'avais pu rassembler toutes ces nuits d'insomnie. Je passais tout ce temps à chercher la meilleure manière de l'aborder, pour au final n'opter que pour un vulgaire bonjour comme entrée en matière.

Moi: On...je dois te parler. Je sais que tu n'as pas envie...

Elle: Je t'écoute.

Elle préfère m'arrêter dans mon élan maladroit et aller tout de suite à l'essentiel. Bien que son sang froid ne présage rien de bon, je pense qu'il est mieux que j'arrête de tourner autour du pot et qu'on en parle une bonne fois pour toutes. C'est l'heure. Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines qui semblent être rétrécies par le stress. Elle n'est pas agressive, juste calme, et se contente de garder les yeux fixés sur le paillasson de l'entrée, sur lequel il y avait de petits smileys bizarres desquels on aimait se moquer elle et moi que je passais la voir.

Moi: Je suis désolée pour la dernière fois, j'aurai pas dû, j'ai été vraiment con. 

Elle: Ah, approuve-t-elle froidement. Je n'ai pas tellement envie de savoir ce qui s'est passé tu sais, ce qui est fait est fait.

Moi: Mais il le faut pourtant. Rien ne justifie que tout ça se soit passé, mais j'avais énormément bu, et...Jessica a été là au mauvais moment...je ne raisonnais même pas correctement, tout était lourd et flou autour de moi ma chérie. Je...je te demande pardon, j'ai été stupide. Je voudrais qu'on reparte du bon pied toi et moi.

Elle prend une grande inspiration et change de position, s'adossant un peu plus au chambranle de la porte dont elle ne doit pas sentir l'inconfort tant elle est énervée. Mais elle se retient et entrouvre la bouche. Je tend l'oreille pour capter le moindre mot qu'elle s'apprête à prononcer. 

Elle: Donc? Qu'est-ce que tu attends de moi ?

L'une des questions les plus simples qu'on ne m'ait jamais posé, mais dont je suis incapable de trouver une réponse sensée. Mais j'opte pour la franchise, espérant que ce soit ce qu'elle attende de moi.

Moi: Tu me pardonnes ?

Elle se mit à rire tout bêtement, la tête basse, avant de se calmer et de me regarder, le contour de ses yeux plissés à cause de son regard amusé.

Elle: Je vais y réfléchir. Après tout, c'est la moindre des choses.

Je suis partagé. Est-elle sincère ? Ou se fiche-t-elle complètement de ce que je suis en train de lui dire ?  Comme pour répondre à mes doutes, son sourire disparait aussi tôt qu'il était venu. Elle recule et commence à fermer tout doucement la porte. Je ne bouge toujours pas, confus.

Moi: Dis-moi que tu vas y réfléchir vraiment, s'il te plait, je m'en veux vraiment et ferai tout ce qu'il faut pour réparer mon erreur...

Elle continue de rabattre la porte comme si elle n'avait rien entendu. Je bloque faiblement la porte de ma paume, pour la ralentir dans son élan.

Elle: Au fait, j'espère que tu l'as trouvée beaucoup plus délicieuse que moi.

Elle claque sèchement la porte à mon nez après avoir lâché cette bombe. Je le savais. Elle me déteste, et ne compte rien faire d'autre à part m'éviter, m'oublier, ou attiser sa haine contre moi en ressassant le moment où elle nous a trouvé Jessica et moi. Elle a raison. Si je l'avais trouvé dans une situation similaire, je ne pense pas que j'aurai pu lui pardonner un jour.

Je ne sais plus trop quoi faire. Mes émotions sont confuses. J'ai tellement envie qu'elle me croie, même si elle ne me pardonne pas tout de suite, qu'on recommence notre histoire petit à petit, en alignant chaque souvenir jusqu'à reformer le magnifique château de carte que notre couple était. Château qui s'était écroulé à cause de moi. Si Bryan était là, il aurait pu m'aider.

Il me manque vraiment. Sa mort a été un coup dur, dont je ressens tout le poids encore aujourd'hui. J'ai encore les stigmates que m'a laissé le goudron quand je m'y suis écrasé pour venir en aide à mon ami agonisant, de même que celles qui sont encore gravées sur mon cœur. Karen avait été là dans cette période d'épreuve, Bryan ayant été là avant que je la connaisse. Et maintenant, je suis sur le point de me retrouver seul au monde.

Toujours arrêté devant la porte de Karen, je tape, dans l'espoir désespéré qu'elle ouvre pour que je m'excuse à nouveau.

Moi: Karen, ouvre moi s'il te plait. Je sais que j'ai merdé, laisse moi une chance...

Finalement, je reste adossé à la porte pendant je ne sais plus combien de temps, perdu dans mes pensées. Je sens au bout d'un moment une paire d'yeux me dévisager.

C'est Naiko, sa voisine directe de palier.

Elle: Adam? Qu'est ce que tu fais la?

Moi: Non rien, je m'en vais.

Elle: Ça fait super longtemps que je ne l'aie pas vue. Tu la salues pour moi, j'espère que son examen s'est bien passé.

Si seulement elle savait à quel point j'aurais aimé le savoir moi aussi... 

Moi: Je lui dirai.

Peut-être qu'elle veut que je la laisse tranquille pour l'instant. Je vais retenter ma chance une autre fois en espérant qu'un jour elle accepte de me parler. Au fond de moi même, je sens que quelque chose s'est brisé, et c'est dur de l'admettre.

...................................Une semaine plus tard..................................

Je vous jure que j'ai tout essayé.
TOUT ce que vous pouvez imaginer.

Mais rien. Le pire, elle ne réagit pas, elle ne dit rien.

Elle m'ignore tellement que je ne sais plus sur quel pied danser avec elle. Si au moins , elle pouvait enfin exploser de colère, me lancer des injures à la figure, me foutre une claque, ça me soulagerait.

Mais bon, après cette semaine, je crois que je digère petit à petit.
Ça va un peu mieux, je suis calme, tout va bien, y'aura forcément une solution un jour.

Non. C'est faux. Je l'aime cette fille, je l'aime tellement.
Je vous mens ça ne va pas du tout. C'est pire encore.

Je dois la voir, il ne faut pas qu'elle garde cette image de moi. Il ne faut pas qu'elle pense que je dors sur mes lauriers, alors que mon vœu le plus cher est de la reconquérir.

Je vais l'appeler peut être qu'elle sera de meilleure humeur aujourd'hui.

Ça sonne mais c'est évident qu'elle ne va pas décrocher.
Et elle n'a pas décroché. Encore.

Je lance mon téléphone quelque part dans la pièce.
Malheureusement, je l'entend vibrer avec un écho lointain sur le sol froid de ma chambre. Je m'extirpe difficilement de mon lit et me traine jusqu'à lui, échoué dans le petit coin qui sépare le mur gauche de ma table de travail. Ce doit sûrement être un message inutile de ma compagnie de téléphonie. J'ai l'habitude de tomber sur leurs bonus stupides en checkant mon téléphone pour guetter une réaction de Karen.

Mais à ma plus grande et merveilleuse surprise, le message n'est d'autre que de Karen !

Toutefois, le contenu, lui, n'est pas du tout celui auquel je m'attendais...

💬De Karen à moi

Je vais tout dire sur ta mère et toi, con**rd. A TOUT LE BAHUT !

A suivre...





Tin,tin...tintin...tin,tin...tintin...tin, tin! Lisez avec la musique de suspense🤣.
P.S pour le chapitre suivant:
Indices aux bisous des chapitres 39 à 43.

Bisou souriant💖💮!

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