Chapitre 60 : Trahison
-Karen...Karen ?!
Adam a les yeux écarquillés d'horreur. Il vient à peine de reconnaitre qui est la véritable Karen. Il recentre son attention sur Jess, toujours dressée sur son intimité, sans oser faire le moindre geste. Il lit le temps d'un instant une pensée machiavélique dans ses yeux. Elle a un air de défi, mais aussi et surtout de victoire, comme si coucher avec lui et trahir Karen était un double gros lot. Cela le dégoutait tellement que malgré la lourdeur qu'il ressentait dans son corps, il pousse furieusement Jessica, qui manque de tomber toute nue de l'autre côté du lit.
Karen, elle, avait trop mal pour tenter de faire une quelconque crise. Elle avait l'impression que si elle restait là plus longtemps, son cœur allait lâcher. Elle l'aimait, oui, mais aurait dû écouter sa conscience, et ne jamais oublier ce qu'il lui avait fait. Elle aurait dû partir avant d'être brisée à nouveau, sa conscience l'avait prévenue qu'il la trahirait. Et il l'a trahi. De la pire manière qui soit.
Sans broncher et dans un silence des plus sombres, Karen tourne le talon et s'efface rapidement de l'entrée de la porte, les yeux larmoyants. Sa réaction est à glacer le sang.
-Tu ne savais pas que c'était moi ? Reproche Jessica à Adam, complètement étourdi.
-Ta gueule, crache-t-il avec férocité.
-Désolée mais c'est toi le connard qui vient de te taper une amie à ta meuf, ne fais pas l'innocent.
-Tu ne veux pas la boucler! Dégage sale pétasse ! Tu m'as piégé, tu savais que je n'étais pas lucide, merde !
-Tu m'as pourtant bien vue et c'est à moi que tu as fait l'amo...
-Continue ta phrase et tu es une femme morte, déclare-t-il les traits durs avec un regard sanguinaire.
Dans la pièce, il n'y a plus aucun bruit, à part la musique qui provient de l'extérieur. Jessica sentit son cœur marteler dans sa poitrine quand elle vit son regard ravagé par une dureté et une colère imprescriptible, les yeux incandescents de rage.
-Je te souhaite bien du courage avec Karen. Je ne pense pas qu'elle veuille te reparler après ça...
Il gratifia son petit commentaire d'une gifle retentissante qui la fit vaciller. Puis il se saisit de ses cheveux et commença à remuer sa tête dans tous les sens pour qu'elle partage sa douleur.
-Je t'ai dit de la fermer !
- Lâche-moi Adam, tu me fais mal !
Elle réussit à se libérer de l'emprise sauvage d'Adam et se rhabille à toute vitesse avant de sortir comme une voleuse.
~Dans la peau d'Adam~
Merde.
Merde!
Meerrrrdddeeeee !
Ah l'abruti, le connard que je suis! Tout devient un peu plus clair maintenant que l'alcool est un peu descendu. Ça été plus fort que moi, leurs visages se confondaient dans mon esprit. Quand j'ai vu Jess, mon esprit l'a prit pour Karen, et ma libido à considérablement grimpé. Ma conscience était brouillée, morte.
Et maintenant, je me suis mis dans une sacrée merde. Si au moins elle n'était pas venue là, j'aurais pu rattraper les choses. Mais Karen, ma Karen m'a trouvé en train de...ah ! Rien ne justifie ce que j'ai fait. Qu'elle soit tombé au mauvais moment ou pas, je n'aurais pas dû la tromper, coucher même si c'était avec elle après avoir bu autant, c'est un manque de respect que j'aurais eu pour elle.
Je vais essayer de la rattraper, elle doit être en bas. Même si elle refuse de me parler, il faut au moins qu'elle voit à quel point je me sens mal de lui avoir infligé cela, après lui avoir dit que je l'aime des centaines de fois, qu'elle sache que c'est vrai...
Je suis un vrai imbécile ! Il faut que je me le répète, que ça me serve de leçon. Je savais que cette soirée tournerait au vinaigre.
*
Je me lève, ou plutôt j'essaie de me lever du lit, toujours en dandinant comme un con. Tout bouge autour de moi...ça m'apprendra à vouloir gagner un stupide concours de shoots.
Je ne sais plus combien de fois j'ai répété le mot "merde" jusque là. En sortant, je bouscule un idiot qui a eu le malheur de se retrouver sur ma route, manquant de vomir sur son pullover.
Hayden: Eh mec, doucement !
Il a l'air d'être lui aussi un peu à l'ouest. Faut croire que tous les hommes de cette soirée ont pris une cuite, mais il a fallu que ce soit moi qui soit la cible de cette garce de Jess.
Moi : T'aurais pas vu Karen ? C'est urgent s'il te plait !
Hayden : Je la cherche justement, mais je pense qu'elle est partie. Elle ne comptait pas durer de toute façon, à cause son examen.
<<Non, non, en plus elle est en période d'examen, trop sensible pour que tu lui infliges ça ! >>
Ma conscience me gronde sérieusement après s'être mis en mode veille au moment où j'avais le plus besoin d'elle, avant la bêtise.
Moi : Elle n'est pas en bas ? Dans la foule, tu en es sûr ?
Hayden: J'en viens et je ne l'ai pas vue. Elle est partie, c'est sûr. Au fait, j'ai appris que c'est toi qui a gagné, t'es un dur mec ! Le nombre de shoots que tu t'es tapé, la vache !
Il part en souriant comme un con. Vache toi même. Va te faire foutre.
Grâce à tout l'alcool que j'ai avalé et à l'intelligence suprahumaine de Jess dans la méchanceté, je risque de perdre la fille que j'aime. Je dois aller la voir immédiatement, il faut que je lui parle sinon, je ne serai pas en paix, et même si je ne suis pas dans le meilleur état pour, elle pourra sentir que je regrette vraiment.
Je sors en courant en espérant la voir dehors.
Je sors et continue d'arpenter la rue en prenant la route droite, priant pour l'une des premières fois de ma vie pour la rattraper malgré l'état lamentable dans lequel je suis et le froid de canard qu'il fait à l'extérieur. Soudainement, je relève la tête et voit à une centaine de mètres une silhouette féminine marcher plutôt tranquillement vers la grande voie.
Moi: Karen !
Je crie son nom jusqu'à presque perdre la voix. Finalement, elle s'arrête. Je recommence à courir comme un fou. Bingo ! C'est la même chemise à carreaux rouges qu'elle portait ce soir-là. J'arrive finalement à son niveau. Mais je ne sais honnêtement pas quoi lui dire, les lettres de mon cerveau s'assemblant pour former des phrases d'excuses insensées.
Moi : Karen, je...je suis désolé, je m'en veux...je ne sais pas ce qui m'as pris, je ne voulais pas...
Elle se retourne et je vois son visage. Mince, ce n'est pas elle. L'inconnue me regarde, ahurie, les mains collées sur son téléphone allumé.
... : Excusez-moi monsieur, vous me parliez ?
Elle porte la même chemise à carreaux rouges et s'était arrêtée parce qu'elle était apparemment en train d'écrire un message.
Moi : Non, je...je vous ai pris pour quelqu'un d'autre désolé.
Elle hoche la tête et continue son chemin.
J'étais seul maintenant.
Plus de bruit, à part celui de ma conscience qui me grondait férocement.
*
Une semaine est passée.
Vous avez dû le deviner, elle ne répond pas à mes appels et encore moins à mes messages.
Je ne l'ai pas non plus revue. Je suis passé je ne sais plus combien de fois à sa chambre, mais pas de réponses, et cela pendant des heures.
Soit elle refuse de m'ouvrir, soit elle est vraiment absente. Même quand j'essayais de la rappeler avec un autre numéro, elle décrochai et ne disait rien pendant quelques secondes, avant de couper, sûre que si c'était une autre personne, elle aurait reconnu la voix.
Mais aujourd'hui, je suis bien décidé à l'attendre. Ça fait plus de deux heures que je suis assis dans la cage d'escalier. Et ce matin, je l'ai vue dans l'un des amphi alors elle est forcément sortie.
Si elle arrive, je le saurai forcément. Et ce sera l'ultime occasion de lui parler. Et de me racheter.
*
J'entrouvre les yeux après avoir entendu un bruit d'ascenseur. Je me suis endormi pendant que je l'attendais plus d'une demi-heure. Rien d'étonnant, je ne dors plus. Chaque nuit, je passe mon temps à chercher ce que je vais lui dire, comment l'aborder. Je n'ai pas encore trouvé mais tant pis. Je me lance.
Je me penche pour voir de qui il s'agit. C'est bien elle. Son visage est sans expression.
Aucun sentiment ne s'y lit. Sauf qu'elle a les pommettes gonflées, et la connaissant bien , je sais que ça lui arrive quand elle pleure beaucoup. Sa respiration est saccadée et elle a l'air étourdie et froide. Grand pincement au cœur. Je la trouve changée. Elle a aussi un peu maigri. Malgré tout, elle est restée belle, authentique.
Rappelez-moi ce que j'ai bien pu voir chez cette Jess pour oser la comparer à la perle que j'avais dans ma vie ! Elle me tournait autour depuis un moment mais je faisais mine de ne pas la voir. Elle m'a bien eu la salope.
Au final...peut être que ma mère avait raison...je ne serai bon qu'à aller d'aventure en aventure, prouver ma virilité.
Non, je raconte n'importe quoi, c'est faux !
Karen m'aime et je le sais. Ça se voit dans son regard. Avec ce qui s'est passé, elle pourrait me cracher au visage qu'elle ne m'aime plus mais se serait un mensonge destiné à remuer le couteau que j'ai déjà dans le cœur.
Au début, je n'en étais pas vraiment sûr, je pensais que c'était une amourette, mais maintenant j'en suis convaincu. Et ça, c'est une vérité dont je ne pourrai jamais douter. Ne me demandez pas pourquoi, je ne saurai pas vous l'expliquer.
Cinq minutes se sont écoulées. C'est le moment ou jamais d'aller toquer et de me tenir face à celle que j'ai cruellement trahi. Je l'entend se lever, elle approche. Elle demande qui s'est, mais je ne répond rien et retient mon souffle, pour que cette fois soit la bonne.
Mon cœur bat, les palpitations augmentent, maintenant que je suis sûr qu'elle va inéluctablement ouvrir, parce qu'elle ne s'attend pas à moi.
Elle : Aurore, je...
Quand elle ouvre, un éclair fuse entre nous, comme si cette confrontation était aussi attendue par moi qu'elle, et Dieu lui-même...
A suivre...
Moi aussi mon coeur bat...mais j'imagine que vous vous en foutez hein🤣.
Bisou de coeur💖💮!
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Okay guys, c'est la rentrée et cette année c'est la terminale, du coup je ne serai pas régulière les jours suivants mais je compte terminer mon histoire d'ici quelques semaines, ne vous inquiétez pas c'est presque fini. Bye bye!
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