Chapitre 56


Rentrés à la résidence, Karen déboule dans la chambre et se précipite vers le lit pour s'y étaler, exténuée physiquement et moralement.

-T'as pas oublié quelque chose ? Du genre la douche du soir ? Ironise Adam qui se débarrasse de ses vêtements les uns après les autres. 

-Je voulais prendre un dernier bain mais j'ai trop la flemme. 

Elle appuie ses propos en lâchant un bâillement sonore très persuasif, qui semble convaincre Adam de la laisser tranquillement se plaire dans le lit douillet dont l'innocence fut caduque à la minute où, afin d'écrire un nouveau chapitre de leur histoire, ils s'étaient aimés sans aucune retenue la nuit d'avant. Scénario qu'ils étaient tous les deux prêts à recommencer.

-Ton père est cool, dit-elle pendant qu'il lit assez sommairement ses derniers messages. Vous aviez l'air très fusionnels.

-Je confirme. J'ai passé les parties les plus difficiles de ma vie avec lui, on s'est beaucoup rapproché ces moments-là.

-Comme moi et ma mère, nous aussi sommes assez fusionnelles. Mon père a été le plus grand des salauds. Enfin, reprend-t-elle après un court moment de pause. Je n'ai pas envie de ramener tout ça sur le tapis et te gêner...

-Mais non, pas du tout Karen, au contraire, je suis content que tu m'en parles.

Il vient la rejoindre sur le lit et tous les deux assis en tailleur, prend avec une certaine délicatesse ses doigts fins dans le pli formé par ses phalanges féroces, et les caresse doucement.

-Quand je te parles de tout ce que j'ai sur le cœur, j'espère que tu en fasses autant, ça me plaisir que tu me fasses aussi confiance tu sais.

Elle hoche fébrilement la tête, la lourdeur de la culpabilité pesant sur son cœur meurtri.

-Attend, je dois faire un truc avant d'oublier.

Un peu chamboulée par la tournure sincère et susceptible de révélations et de découvertes indésirables, Karen décide de changer de sujet et d'en aborder un beaucoup plus confortable. Ce qui tombe bien, vu la surprise qu'elle a réservé à son homme. Elle tire son sac posé sur le rebord de la commode côtoyant le chevet de leur lit et en sors une montre haut de gamme pour homme très élégante.

-Je l'ai vu et j'ai pensé que Dimitri l'aimerait bien, dit-elle tout sourire.

Les iris de ses yeux s'illuminent, et il saisit fragilement l'alliage de métal de la paume de Karen, gagné par à la fois un bonheur et un étonnement à la limite du supportable.

-Non, c'est une blague ! S'exclame-t-il sidéré. Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi beau... En plus tu connais mon deuxième prénom?

-J'étais obligé de faire ma petite enquête puisque tu refusais de me le dire. Alors elle te plait ?

Il contemple la montre tel un trésor et la dépose sur la table tout près.

-Je ne sais pas ce que je vais faire de vous Karen Wilson.

Il mordit son cou, en y murmurant des milliers de merci, jusqu'à laisser plusieurs traces de suçon.

-Je sais. Je te parie que j'arriverais à te faire crier mon nom, finit-il par lâcher.

-Adam ou Dimitri?

-Celui que tu souhaites.

-J'ai hâte alors...déclare-t-elle, mielleuse. Mais et les voisins on en fait quoi?

-On s'en fiche de ces foutus voisins, ils auront leur dose. Pour l'instant, ma priorité, c'est toi...

Electrisé par un puissant désir, c'est littéralement avec des braises dans le regard qu'il lui retire un à un le reste des vêtements qu'elle a sur le corps. Docile, elle se laisse mener par celui que consciemment et avec impatience, elle considère comme son maitre, celui qui se jure de les emmener tous les deux au delà d'un septième ciel qu'il considère comme basique. Non, ce qu'il veut lui faire éprouver ce soir, c'est bien plus qu'un orgasme passager. Il veut qu'elle se souvienne de ce soir comme de celui qui la marque au fer rouge comme étant la propriété de Mr White. Il sait qu'il est jeune, mais à cette fille, il veut se donner corps et âme jusqu'à ce que ce lien matériel soit brisé par La Faucheuse. Quand il glisse son bras contre le sien, elle ressent la chair de poule qui sort sur sa peau diaphane, et à chacune des secousses qui font trembler le baldaquin du lit, le plaisir se renouvelle et laisse à tous les deux le temps d'écrire à l'encre indélébile sur leur cœur tout l'amour qu'ils s'éprouvent, en dépit de tout.

                                                   *

Quoi que, Karen le sait, tout ça à une courte durée, et ne sera bientôt qu'un délicieux souvenir. Et cela l'empêche de fermer les yeux. Epuisée de chercher vainement le sommeil, elle va en plein milieu de la nuit s'asseoir au balcon.

<<Regarde le dormir. Un gros bébé. Il parait que c'est ça l'amour, la paix intérieure>>

Le sosie imaginaire qui lui sert de conscience est de retour, cette fois assise par dessus la table en bois d'iroko posé dans un recoin la chambre.

-Tu y crois toi ? Lui demande Karen, intriguée par les propos de sa conscience. Je croyais que tu voulais m'empêcher d'aimer.

<<Ce n'est pas parce que je te dis de te méfier que je n'y crois pas>>

-Ces secrets, cette méfiance éternelle doivent s'arrêter. Je veux lui dire toute la vérité.

<<Tu veux dire que tu tournes la page?>>

-Oui. Définitivement, décide-t-elle.

<<C'est une grossière erreur chérie, tu vas ruiner ta vie.>>

-Je n'en peux plus. J'ai promis a son père de le rendre heureux. Je le ferai et tout le monde sera gagnant. Point barre.

<<Mais s'il apprend tout ce que tu as fait, s'il sait toute la vérité, il ne voudra plus de toi>>

-Je partirai, s'il le faut.

<<Le jour où il te fera souffrir et que tu verras qu'il n'est pas un surhomme, qu'il ne t'aime pas vraiment, je serai là, crois moi. >>

-Tu seras là pour moi ou pour te moquer de moi ?

<<Je te dirai quoi faire mais tu ne m'en voudra pas si je te dis que je te l'avais dit. Si j'ai un conseil à te donner, va jusqu'au bout, et fais lui payer tout le mal qu'il t'a fait.>>

Karen déglutit après les mots de sa conscience, soudainement envahi par un stress très fort. Après, elle avait peut-être raison. Fallait-il faire confiance à l'amour d'un homme qu'il l'avait déjà trahi de la pire des manières ? Ou le faire payer ? Un dilemme qui l'empêcha de fermer les yeux durant toute la nuit.

                       *

Déjà dimanche matin. Le ciel est ensoleillé, idéal pour une journée au bord du lac, non loin de la résidence. Il était magnifique le lac en question. Au programme : Manger, discuter, prendre des photos, bref s'éclater comme s'ils étaient seuls au monde au bord de ce lac aux nuances émeraudes.

(Voir média plus haut)

Finalement, ils prirent la route du campus dans l'après-midi.
Karen s'essaye même à la conduite de la bécane et fis presque la moitié du chemin avant de passer la main à Adam.

-Tu vois que j'ai grave assuré! Clame-t-elle toute joyeuse une fois remonté à l'arrière de la moto.

-Oui, mais je préfère te savoir bien au chaud à l'arrière pour insulter les connard qui conduisent mal.

-Mais je ne suis plus un bébé monsieur White, tâchez de vous en rappeler la prochaine fois.

-Vous êtes mon bébé Miss Wilson, déclare-t-il sur un ton péremptoire, ce qui arrache  un sourire à la concernée.

Epuisée par ce weekend mouvementée, elle finit par s'affaisser sur le dos d'Adam, qui un peu en manque de compagnie féminine, conduisit à toute hâte en direction du campus, dont il vit enfin les premières bâtisses en début de soirée.

-Allô la marmotte, on est arrivés.

Elle s'étire avec lenteur, réveillée d'une longue sieste assez reposante après la nuit blanche qu'elle avait passé. Adam dépose son engin juste en bas de son immeuble et l'accompagne. Arrivée devant chez elle, elle expédie son sac et enlace Adam.

-J'ai adoré, c'était le meilleur weekend de ma vie. Je passe toujours de supers moments avec toi.

-Content que ça t'ai plu. Quand on aura suffisamment de vacances, je te propose un road trip.

-Ah ouais ! Mais c'est moi qui fait le plan de voyage. Six mois d'aventure sans passer plus de deux jours dans la même ville !

-On se le fait quand tu veux!

Fin du weekend.

Ce dimanche, les rêves seront plus que délicieux...peut-être les derniers avant une longue descente aux enfers que pressent Karen, son mensonge commençant à former un étau beaucoup trop serré pour elle.

Marc, le lycée, Joe, son vrai nom...il va bientôt falloir tout dire à un Adam à mille lieux de savoir de qui il est vraiment tombé amoureux...

A suivre...














C'est vrai que ça fait rêver hein...c'est chic de rêver les filles, mais restons sur terre🤣😌!

Bisou réel💮💖!

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top