Chapitre 52
Ça fait déjà quinze minutes qu'ils sont sur une route totalement inconnue de Karen. Quand elle avait plus tôt ouvert la porte à Adam, il avait pénétré brusquement dans la chambre et elle avait dû faire un sac précipitamment avec quelques affaires et le suivre vers une destination encore inconnue. Malgré toutes ses tentatives pour lui soutirer le moindre indice, il restait complètement muet sur le lieu où il l'emmenait.
-Adam Chou...
-Oui ? Répond-t-il concentré sur la route embusquée de petits trous ennuyeux qui conduirait inévitablement si maladresse la bécane couleur fer au fond du précipice tout proche.
-Tu ne veux toujours pas me dire où on va ?
-T'es trop curieuse la limace. Tu ne sauras rien désolé.
-Au secours, on me kidnappe ! Crie-t-elle dans le désert rocailleux où il se trouvait.
-Accroche toi bien à moi, il y a un virage, lui ordonne-t-il.
-D'accord.
~Dans la peau d'Adam~
J'adore quand elle met ses bras autour de ma taille et se serre contre moi. Je peux sentir son souffle chaud s'échouer par dessus mon épaule fouetté par un froid marin. Je peux même percevoir les effluves fruitées de son frêle corps qui semble se reposer entièrement sur moi. On devrait utiliser cette bécane plus souvent. Sur elle, nous sommes presque fusionnels, et je ne cache pas que c'est une sensation qui me fait énormément de bien, et je pense qu'elle aussi.
Jusque là, le voyage semblait se dérouler pour le mieux. Elle s'émerveillait devant la vue époustouflante qu'offrait le tapis de nuage qui s'étendait à perte de vue par-dessus une clairière parsemée de tournesols. Mademoiselle n'avait pas encore trouvé d'inspiration pour me faire chier visiblement. Je suis prêt à parier que la timbrée qu'elle est va commencer à chanter dans quatre...
Elle: Ce virage était sensationnel ! J'ai les cheveux au vent !
Moi: Me moquant. Et moi qui pensait que t'allait flipper. Heureusement que ce n'est pas une perruque.
Elle: Au contraire je l'ai adoré ! Tu avais peut-être raison quand tu as parlé de mon tempérament un peu sauvage.
Je continue mon compte à rebours...Trois...
Elle: Ça mérite une chanson !
Je vous l'avait dit que Miss voix de crapaud allait nous chanter une sérénade. Deux...
Elle : Heu...qu'est ce que je vais bien pouvoir chanter...
Un...
Elle: Ah voilà! J'ai trouvé!
Zéro. Au secours. Adieu mon ouïe adorée, on passa de supers moments avec mes écouteurs.
Elle: I'm in love with the shape of you
We push and pull like a magnet do
Although my heart is falling too
I'm in love with your body
And last night you were in my room...
Sa chanson est finalement plus agréable que je ne le pensais. Elle y met tout son petit cœur, mes oreilles caressées par le ballet que font harmonieusement ses cordes vocales.
Moi: And now my bedsheets smell like you...
Elle: Tu connais?
Moi: Bah ouais! Everyday discovering
something brand new
I'm in love with your body...
Après plusieurs minutes pendant lesquelles nous chantâmes (assez faux parfois) à tue tête, on s'arrête à une pizzéria de la ville dans laquelle on passait, histoire de faire une pause et s'acheter de quoi déjeuner.
Votre altesse avait assez vite perdu sa voix à cause de la faim. Sa joie avait dû prendre aussi la poudre d'escampette. La pauvre, elle n'avait rien bouffé depuis ce matin.
Elle est mignonne dans cette position avec son air accablé.
Petite photo souvenir.

Moi: Enlève au moins ton casque, tu ne vas quand même pas manger à travers.
Elle: J'ai tellement la dalle ! T'inquiète, dès que les pizzas arrivent, je t'envoie mon casque à la figure.
Moi: Les pizzas arrivent justement.
Karen se lève et me suit et jusqu'à la place que j'avais choisi.
Elle : Dis moi où tu m'amènes Adam, c'est bon, arrête ce petit jeu avec moi.
Son visage se renfrogne petit à petit, l'air boudeur. Si seulement elle savait que j'étais plus pressé qu'elle.
Moi: Pourquoi ? Tu verras ta surprise quand on sera arrivé.
Elle: Je saurai quelle quantité manger pour tenir la route si je sais où on va.
Moi: Fais toi plaisir. Avec un peu de tenue, mais mange ce que tu veux.
Je ne sais pas si j'ai déjà vu une fille bouffer autant. Elle ne rigolait pas quand elle disait qu'elle avait faim.
Moi : J'ai dit avec un peu de tenue, là tu manges comme une baleine madame.
Elle : C'est pas mon problème chou, je ne dois rien à personne.
Sa pique est bien trouvée, je n'aurai pas fait mieux. Et comme pour agir conformément à ses propos, elle continue d'engloutir son repas comme une truie.
Après la pause nous reprîmes la route. Son estomac satisfait, le concert recommença de plus belle. Figurez vous que je l'ai même accompagné dans la chanson, et c'était vraiment merdique.

On arriva aux environs de 18h à la résidence-hôtel. Pour cause, on avait dû faire de nombreuses escales. J'étais passé par le parking donc elle n'avait pas eu le temps de voir où on allait.
Moi: En garant. On y est.
Elle: C'est le parking de quoi?
Moi: Tu verras.
On prend l'ascenseur, moi espérant de tout cœur qu'il se produise un accident comme celui de la dernière fois. Dès qu'on rentre, je la bloque contre le mur glacé de l'ascenseur, et ferme la moitié de son visage ahuri avec ma paume gauche, lui laissant juste la latitude de respirer. J'ai tellement envie de ces lèvres innocentes qui trépignent à cause de l'impatience de leur propriétaire.
Elle: Qu'est-ce que tu fait Ad...
Moi: Chuuut...
Je l'embrasse avec toute la passion que j'éprouve pour la jeune fille qui se tient fébrilement en face de moi. Je sens la chair de poule se dresser sur ses bras qui s'enroulent subtilement aux miens comme pour me dire de continuer. Sur mon côté, j'entend un faible bip qui indique que l'ascenseur est arrivé à la destination que je lui avais indiquée. Je me détache lentement et avec amertume de notre étreinte, et la prend par le bras pour la guider, toujours la main sur ses yeux.
Moi: On est arrivé.
J'ouvre la porte qui nous sépare de l'entrée de la pièce mystère et découvre ses yeux. Je n'oublierai jamais sa réaction quand elle vit ma surprise.
Il me semble qu'elle aime bien.
~Retour à l'histoire~
Karen resta plusieurs minutes, la bouche entrouverte d'étonnement. Non ne rêvez pas. Pas de tapis de pétales de roses rouges, pas de bougies aux fenêtres. Juste une très belle résidence avec toutes les commodités normales. Mais la chambre est magnifique.
Un living room assez spacieux, qui fait en même temps office de chambre, très accueillant et gai. Sur le lit, un bouquet de roses blanches mélangées à des lys est déposé. Dans la pièce flotte un parfum frais, aux attraits d'opium délicat. Le balcon, lui, donne une vue superbe sur la charmante petite ville et abrite un jacuzzi onirique...
-C'est...c'est...
-C'est ? Demande-t-il, impatient d'avoir son avis.
-C'est...parfait.
Adam sourit, satisfait de son choix.
-Content que ça te plaise ma chérie. Bon, ce soir on aura tout le temps de contempler, mais pour l'instant, on sors.
-Attend qu'on se pose au moins, je me sens tellement bien ici. Et puis on va où d'abord ?
-Ici ils ont un pub au top, je me suis renseigné. T'as deux secondes pour te changer et on y va.
-A vos ordres chef, dit-elle en riant, en position garde-à-vous.
Il ramène leur deux petits sacs à dos à l'intérieur de la chambre et prend ses pièces le temps qu'elle enfile rapidement sa petite robe de sortie noire confortable.
-C'est bon ?
-Parfaite. On y va, dit-elle en lui prenant la main pour la conduire hors de la petite suite.
C'est parti pour une soirée de folie.

Il fait déjà très tard. De retour de leur escapade nocturne, Karen s'arrête un instant au milieu de la pièce et contemple à nouveau la résidence, des paillettes dans les yeux. C'est trop beau pour être vrai. Il ne mérite pas qu'elle joue un double jeu avec lui. Elle l'aime, elle le sait, mais le fait de ne pas pouvoir lui dire la vérité tâche le bonheur immense qui aurait pu être sien. Elle sent son aura imposante se rapprocher d'elle par l'arrière en silence. Il ne dit rien, soucieux de la laisser dans ses pensées quelques instants, pour qu'elle savoure le cadeau assez modeste qu'il avait pris tant de plaisir à lui concocter ses dernières semaines. Elle revient un instant sur terre, et décide de vivre le moment présent. Il mérite qu'elle apprécie à juste titre son cadeau. Elle se retourne et se jette dans les bras robustes d'Adam.
-Merci Adam, je sens que ce sera le meilleur weekend de ma vie.
Il la serre très fort contre lui en touchant ses cheveux, avec une doucereuse douceur.
-De rien ma chérie, de rien.
.........Flash Back : Discussion avec sa meilleure amie Samy avant l'incident douloureux du passé.
-Tu sais quoi Samy? Ma première fois sera uniquement après mon mariage, dit-elle.
-C'est clair, les gars de ce lycée sont la preuve évidente qu'il faut jamais fait confiance aux mecs. Je compte faire pareil.
-J'aurai pas dit mieux, approuve Samy sans savoir que sa meilleure amie était sur le point de transiger à sa promesse.
.........
-Au fait, je ne t'ai jamais vu danser toi, fait remarquer Karen à Adam pour désenclaver l'atmosphère.
-Mais si, dans le pub, tu t'en souviens pas ?
-C'était pas grand chose, déjà que tu ne voulais même pas te lever.
-Je voulais te surveiller au cas où des pervers allaient essayer de te reluquer. Disons que ma présence a vite dissuadé la plupart.
-N'empêche que la soirée n'a pas été de tout repos.
-Je me suis levé pour danser à côté de toi pour dégager les plus téméraires. Met juste de la musique ma chère et tu vas me regarder avec des étoiles dans les yeux, objecte-il.
-J'ai hâte de te voir à l'œuvre.
Elle prend son téléphone et met une musique à la cadence assez sensuelle qui semble être du zouk.
-En plus, mon genre préféré, parade-t-il.
Il commence à danser juste devant Karen, laissée sans voix par ses mouvements de reins souples et délicats accompagné de tout un orchestre de gestes dignes d'un danseur professionnel.
-Whouaah...Tu cachais bien ton jeu dans le pub.
-Essaie de faire mieux, dit-il en lui prenant le téléphone des mains.
-Te moque pas s'il-te-plait.
Elle se lança sur la piste improvisée, visiblement décidée à danser avec toute l'énergie de la planète sur la musique hip hop qu'avait cruellement mis Adam, mort de rire.
-Pas mal...danse tribale ? Demande-t-il moqueur.
-T'avais promis microbe. Orhhh lala...
-J'avais aussi croisé les doigts limace.
Elle va entrelacer les mains autour de son cou et tente de l'embrasser. Mais il l'évite, sourire machiavélique au lèvres.
-Il me semble que l'heure n'est plus à la danse...Lui dit-il malicieusement en se collant un peu plus à elle pour qu'elle sente les demandes insistantes d'Hulk.
-Si tu le dit tout haut, murmura t-elle en lui mordillant l'oreille.
Electrisé, il se baisse et passant la main sous son genou, la porte jusqu'au lit, où il l'y dépose, après avoir envoyé planer sa robe quelque part dans la pièce. Docilement assise, elle s'assoie en tailleur au milieu des draps, se mordant la lèvre en le regardant se débarrasser à la va-vite de son pantalon, indiquant que c'est l'heure du grand saut, leur moment à tous les deux, rien qu'à eux, au cours duquel promesses, amour, et passion fuseraient entre d'intenses moments de plaisir...
A suivre...
Tout semble se concrétiser entre eux, non ? Bisou amour💮💖!
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