Chapitre 51


~Retour à l'histoire ~

Le week-end approche à grands pas. Le bahut se vide petit à petit, les plus pressés se mettant déjà en congés à l'approche des grands examens. Pour Karen, pas question de se déconcentrer. C'est la dernière ligne droite, les moments les moins stressants qu'elle aura à connaitre avant le stress vertigineux des compos. Cela dit, elle n'a pas pour autant oublié sa chère maman, et l'envie de repasser la voir la démange. Mais c'était peut être mieux d'attendre le prochain weekend si elle ne voulait pas aller les mains vides. Elle devait trouver "le" petit cadeau parfait.

-C'est quand tu pars chez ta mère? Lui demande Adam alors qu'ils sont tous les deux en train de se promener dans le plus grand hypermarché du centre ville.

-Le week-end prochain. Oh, ce vase est superbe ! S'exclame-t-elle en léchant presque d'émerveillement la vitrine du magasin. Je reviens dans une minute.

Ça faisait une quinzaine de minutes qu'ils marchaient en direction du cinéma du centre commercial, et la vingtième fois que Karen tombait sous le charme d'un article, fait exempt d'une quelconque hyperbole.

-Enfin ! Glousse-t-elle en sortant du magasin.

-T'as trouvé ton bonheur?

-Oui, je viens chercher tout ça lundi. Il n'y avait plus les couleurs que je voulais. Regarde, c'est celui qui est tout à fait en haut de l'étagère style contemporain. Joli ?

-C'est pas laid en tout cas.

-Adam !

-Je n'aime pas trop les styles traditionnels mais il beau quand même. Sauf que moi je n'aime toujours pas.

-Décidément, je me demande pourquoi je t'ai demandé ton avis, microbe.

-En parlant de question, coupe-t-il, t'es du genre résidence de luxe ou camping au milieu des montagnes?

-En toute honnêteté, la nature est magnifique mais je préfère l'observer depuis le balcon d'une résidence.

-Sérieusement?

-Bah oui, tu t'attendais à quoi?

-A ce que tu préfères le camping avec ton tempérament assez sauvage. On vient de courir dans tout le centre commercial à cause de deux pots d'fleurs je te signale.

-C'est pas des "pots d'fleurs" mais des vases en porcelaine au passage. Et encore, tu devrais être fier de moi.

- Parce que?

-Je n'ai pas acheté un seul vêtement. Si tu savais comment j'ai dû me forcer à ne rentrer dans aucune boutique de prêt à porter, tu m'offrirais une coupe en or mon cher.

-Encore heureux.

-Au fait, je peux te demander un truc moi aussi?

-J'y répondrais si je peux en tout cas, affirme-t-il en remuant positivement la tête.

-T'es sorti avec combien de filles avant moi ?

-C'est mieux que tu n'en saches rien ma chérie, répond-t-il en riant. 

-Orhhh, s'il te plait ! J'ai envie de savoir, vraiment.

-Tu veux savoir pour m'étrangler c'est ça ? Non merci, trop jeune pour mourir.

-Juste comme ça, promis.

-On sait tous que ce sont mes derniers moments sur terre Karen, pas la peine de nier.

-Peut être, mais ce sera un meurtre passionnel, lance-t-elle sourire aux lèvres. Allez, vas-y...

-Bon, j'y vais. Matis, Corine, Ashley...attends, tu veux parler des plans cu, des coups d'un soir, des Crush, des vraies relations...

-Mais sinon elles toutes?

Il marqua une pause, la main au menton. Il compta avec ses doigts jusqu'à ce qu'ils ne lui suffisent plus, les lèvres remuant constamment pendant son interminable décompte qui commençait à faire regretter celle qui avait posé la question.

-Je dirai la vingtaine...non, la trentaine, lâche-t-il, essoufflé. Enfin je crois.

-Et puis merde.

Soudainement, il s'arrête de marcher et protège sa tête avec ses mains en attendant une réaction supplémentaire de Karen.

-Ne t'inquiète, je suis d'humeur TRES pacifique aujourd'hui, le rassure-t-elle avec un faux semblant qu'elle ne cache même pas, le visage contracté.

-Je ne vais pas mourir aujourd'hui ?

-Mais non idiot, c'est juste que maintenant, j'ai le sida, grâce à toi.

-On a encore rien fait je te signale.

-On s'est embrassé je te signale. Et ce n'est pas très rassurant de savoir que j'ai avalé l'ADN d'une quarantaine de pétasse, merci.

Elle affiche une mine boudeuse et marche rapidement pour le devancer, sourde à tout appel, les mains croisés.

-Mais chérie, attend moi!

Il la rattrape et l'attire contre lui de justesse. Secrètement en pleine louange au ciel pour avoir exaucé son vœu qu'il ait exactement cette réaction, elle fronce les sourcils et se mord les lèvres en attendant sa réaction.

-Tu me boudes chérie?

-Je devrais pas?

-T'es mignonne quand tu es fâchée tu sais.

Son compliment inattendu la désarçonne, et elle se met à inconsciemment à sourire, forçant sa mâchoire à se contracter pour faire mine d'être toujours en colère.

-Ca ne marche pas sur moi ce genre de bêtises.

-Ok, t'es exactement la...euh...vingt...deuxième je dirai, mais t'es la seule dont je suis tombé amoureux. Genre vraiment amoureux.

Elle le regarde et esquisse un sourire mignon.

-Tu vois quand tu veux. T'es pardonné maintenant.

-J'ai droit à un bisou en récompense non?

Elle se tire et lui fait un bisou chaste sur la joue droite.

-Ce sont tes lèvres que je veux limace.

Il se penche un peu plus pour l'embrasser mais elle pose son index sur sa bouche pendant qu'il approche et lui chuchote à l'oreille :

-Nous sommes en public. Et on est déjà en retard, garde ça pour plus tard microbe.

Elle termine sa phrase par un clin d'œil et lui fait un deuxième bisou sur la joue, Mais cette fois-ci assez près de ses lèvres.

                                *

-Oh non putain! Je suis en retard !

Elle saute du lit, et se précipite dans la salle de bain. Elle a normalement cours à 8h et chose étrange ou tout simplement un coup de poisse, son réveil n'a pas fait l'ombre d'un bruit jusqu'à 11h.

-Je dois voir mon agenda, j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose, dit elle en essayant d'enfiler à toute vitesse un jean, le talon coincé dans l'un des côtés du jean. Programme du vendredi, hum hum...journée libre? Férié !

Elle resta arrêtée dans la pièce comme une cruche pendant plusieurs minutes, estomaquée par sa propre stupidité.  Elle avait complètement oublié qu'aujourd'hui serait un jour férié.

Elle traine les pieds jusqu'à son lit et rabat la couette sur elle, pressé de renouer avec le sommeil tendre du matin auquel elle avait cruellement plus tôt mis fin.

Quand quelqu'un toque à la porte.

-C'est qui?

-Bouge toi.

Elle ouvre la porte et voit Adam, sac sur le dos, en combinaison de motard.

Il entre et lui tend une deuxième combinaison de motard qu'il avait sorti de son sac.

-Enfile ça et fait rapidement un sac. On part pour le week-end.

-Heu...quoi?

A suivre...

Bisou croquant💖💮!

P.S: Si comme moi tu aimes la musique pendant que tu lis, je te propose Shape of You d'Ed Sheeran pour le chapitre suivant.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top