Chapitre 48
~Dans la peau d'Adam ~
Je sors à peine de l'amphi où je viens de terminer trois heures de supplice de mathématiques financières. L'horreur. J'ai vu plus de chiffres sur le large tableau de la salle que j'en ai vu dans toute ma vie. Le professeur a prêché des heures dans le vide, la foule d'étudiants que nous sommes occupés pour les uns à dormir, et pour les autres à télécharger des films X grâce à la vélocité incroyable de la wifi dans ce secteur. Moi, personnellement, j'avais mis mes écouteurs et je suivais en direct un match qui se jouait dans l'après-midi. C'était l'équipe préférée de Bryan contre la mienne. Ce match a tellement éveillé d'émotions en moi qu'une fois à l'extérieur, je marche, livide, perdu, dans la cour du bahut. Sur le moment, je me sens comme un enfant qui s'est perdu après avoir lâché la main de ses parents dans un parc bondé.
Je n'ai envie que d'une seule chose: La sentir contre moi, me rassurer qu'elle est là, qu'elle m'empêche de sombrer.
Je prend la route de sa chambre, pressé de l'y rejoindre.
Je me demande si elle est là. C'est un peu bête de débarquer comme ça alors qu'elle est censé être en cours à cette heure. Mais bon, c'est ma copine et en tant que tel, elle doit être disponible à toute heure pour moi.
En me disant ça, j'esquisse un sourire con. Elle me plaquerait sur la joue une claque bien sentie après un sermon sur la liberté des femmes si elle m'entendait dire ça.
Mais ce n'est pas de ma faute, Elle est ma drogue.
Je prend mon téléphone et lance son numéro, histoire d'être sûr que je vais la trouver. J'essaie une fois, deux fois, rien. Instinctivement, j'ai un mauvais pressentiment. Mais c'est aussi tellement son habitude que je ne sais plus quoi penser. Tellement tête en l'air celle-là.
C'est la énième fois que j'essaie de l'appeler mais toujours rien.
Les poules auront fini par avoir des dents quand madame va se décider à décrocher.
*Grésillements*
Enfin un bruit. Hourra.
Elle: Lâchez moi !
...: Ferme la !
J'arrête immédiatement de marcher et bloque ma respiration, le temps de comprendre ce qui se passe.
C'est quoi encore cette histoire ?
Moi: Karen? T'es où?
Elle: Criant. Ahhhh! Vous me faites mal monsieur Hunter !
Ne me dites pas que...non...
Hunter veut lui faire du mal ? A ma Karen ?
Hunter !
Cette ordure va m'entendre !
Je cours à en perdre le souffle. Je prend mon sac entre mes mains et le serre sous mon aisselle gauche pour gagner en vitesse. Je n'ai même pas le temps de m'occuper des grincheux qui se plaignent d'avoir été bousculés sur mon chemins, ils sont même le cadet de mes soucis. Je m'en contre fiche. Je dois arriver avant qu'il ne lui fasse quelque chose, je ne me le pardonnerais pas sinon.
Jamais.
*
J'arrive enfin dans la grande bâtisse qui abrite les bureaux de chaque professeur. Tous les couloirs sont vides. Ils sont presque rentrés, la grande majorité habitant dans le centre ville qui a cette heure doit être embouteillée à mort. J'arpente le couloir principal, essayant de repérer un bruit suspect. Et comme je m'y attendais, j'entend un son très faible, presque étouffé, qui semble trahir des mouvements assez violents. Son bureau est quelque part par ici.
D'où peut venir le bruit? Pas ici, pas là, pas là...merde c'est OÙ!?
Hunter: J'avais raison, t'es coquine. Cette dentelle...
Elle : Etouffée. Non...monsieur...
Putain c'est ici!
Je vous jure que je vais commettre un meurtre. Il est un homme mort.
J'ouvre la porte et vois Karen, MA Karen, étendue au sol, la chemise entièrement déboutonnée, qui laisse apparaitre un sous vêtement dentelle noir au passage très sexy, le pantalon sur le point d'être enlevé, des griffures sur les bras, les yeux larmoyants.
Je sens la colère monter en moi. J'ai la mâchoire crispée, les dents serrés en un rictus massacrant qui dévoile un pan de l'hécatombe qui s'apprête à avoir lieu. Plus les secondes s'écoulent, plus ma rage augmente. Ce connard est figé, attendant ma réaction, à la fois déçu et surpris de ma présence incompréhensible qui réduit son sale dessein à néant. Parce que oui, c'est par pure chance que j'ai pu entendre Karen gémir le nom de ce salaud au téléphone. Je n'ose même pas imaginer ce qui allait se passer si elle n'avait pas pu décrocher.
Incapable de contenir ma haine pour cet individu, je jette mon sac et chute le prof à l'entrejambe tendu pour le dégager de ma vue. Avant toute chose, il faut que je m'assure qu'elle va bien, que je suis venu à temps.
Je l'aide à se relever, l'entoure de mes bras. Elle est toute tremblante, en sueur, apeurée.
J'essuie ses larmes, essaie de l'apaiser de mon mieux, mais rien n'y fait. Je sens son cœur battre comme jamais.
L'imbécile.
Moi: Serrant ses cols. Comment t'as pu oser LA touchez! Je savais que t'étais un porc mais à ce point!
Je l'ai toujours haï ce connard de prof. Il est comme ça avec absolument toutes les filles de ce bahut, prêt à fourrer sa carotte n'importe où alors qu'il est déjà père d'une ribambelle d'enfants. Il est suffisamment menu pour que je sois en position de force . Je vois au milieu de son crâne rongé par la calvitie, la rage en moi. Je le soulève par les cols et le jette au sol comme un vulgaire sac. J'espère qu'il ne va jamais oublier les craquements que font ses vieux os, ce pervers, parce que moi je ne me lasserai jamais de leur musique.
Ce n'est pas assez d'ailleurs. C'est seulement le début. Il résiste avec hargne, mais je le cogne du mieux que je peux, jusqu'à lui faire couler son sang par les narines.
Elle: Adam, arrête tu vas le tuer!
Moi: Et alors ?
Elle: Tu le tues, tu m'oublies!
Moi: Karen, laisse moi lui faire payer ce qu'il a osé faire.
Elle: Il le paiera, mais pas avec toi en prison Adam, j'ai besoin de toi...
Dommage.
Je voulais voir encore plus de sang couler de ses sales narines, mais bon, elle n'a pas tort, pas la peine de me salir les mains pour un animal de son espèce...un regard assassin et un coup de pied dans ses bijoux de famille suffiront.
Moi: Donne mon téléphone, je vais appeler Mr Williams.
*
Mr Williams: Les jeunes, je compte sur vous pour ne pas ébruiter cette affaire. Je souhaite que tout soit réglé dans l'ordre et la discrétion. Encore désolé Karen, ça ne se reproduira plus.
Elle : Je l'espère monsieur.
Mr Williams: Il subira les conséquences, croyez moi.
Moi: Hum...OK.
Il l'a décidé, alors j'ai rien à dire. Mais je trouve trop léger de laisser ce connard s'en sortir aussi facilement. Du moment que je ne le vois plus trainer dans le coin, ça devrait aller, je vais digérer. Mais si jamais il ose faire la moindre erreur, je le tue.
*
Mon bébé, elle, ne parle pas. Depuis qu'on est arrivé chez elle, pas un mot n'est sorti de sa bouche. Elle se couche sans bruit et se replie sur elle même. J'ai mal pour elle, mais je ne sais pas comment m'y prendre pour qu'elle sente qu'elle n'est pas seule.
Ça doit être humiliant, un vrai cauchemar que de se faire déshabiller comme ça par son prof. Ce type est vraiment une ordure.
Je me couche à mon tour, près d'elle. Je ne veux pas rentrer.
Je veux la protéger.
En posant ma main sur elle, je peux sentir qu'elle tremble.
Je me sens tellement maladroit et inutile... Je ne sais même pas quoi lui dire.
En effleurant son épiderme humide d'angoisse, je sens les traces de griffures sur ses bras. Ce Hunter a des aiguilles à la place des ongles pour réussir à la marquer aussi douloureusement. Mon cœur se serre, pendant que j'attarde le bout de mon pouce sur toutes les parties où je sens une blessure, aussi superficielle qu'elle soit.
Subitement elle se retourne vers moi et se replie sur elle même, en prenant ma main.
Je l'entoure de mes bras et pose ma tête sur la sienne.
Moi: Tout est fini mon cœur, c'est fini, calme toi...
Je l'entend renifler brièvement, mon torse mouillé par des larmes qu'elle laisse échapper. Elle pleure, et ça me fait mal. Je ne veux pas la voir pleurer. Seulement rire. Mais là, elle a besoin de se vider l'esprit, vider son angoisse sur mon torse. Je suis son homme, et je suis prêt à l'assumer.
Elle: Adam...
Moi: Ne dis rien, calme toi. Je suis là, ok ?
Elle: T'as les bras posés sur mes cheveux et ça les tire un peu fort.
Moi: Oh, désolé.
Et puis zut.
A vouloir jouer le joli cœur zélé, j'ai encore merdé.
Je sens sa main bouger pour venir se poser dans mon cou, et caresser.
C'est chaud, c'est agréable.
Elle: Merci...
Mais j'avoue que le petit merci qu'elle m'a murmuré est encore plus agréable. Je suis content que son cœur batte de plus en plus lentement, de concert avec le mien.
Elle s'apaise, donc moi aussi.
*
En plein milieu de la nuit...
Elle: Hum...non...laissez-moi partir...pitié non, non...je ne veux pas, je ne suis pas une pute, au secours !
Je me réveille en plein milieu de la nuit, tiré des bras de morphée par des murmures incompréhensibles de Karen. Elle ne parle pas fort, mais je l'entend murmurer des mots.
Sûrement un cauchemar.
Elle: Non, pas ça, pitié!
C'est de plus en plus fort, je dois la réveiller.
J'essaie de la secouer du mieux que je peux en dansant entre délicatesse et énergie, mais elle repousse ma main avec agressivité.
Elle: Lâche moi, je ne veux pas de ton aide!
Elle s'agite encore plus, cette fois en agitant vigoureusement ses bras contre moi comme pour se protéger. Fini la douceur, il faut qu'elle se réveille.
Moi: Karen! Calmes toi, c'est un cauchemar !
Elle ouvre enfin les yeux et me regarde, tremblante et essoufflée.
Moi: Ça va maintenant ?
Elle acquiesce et se lève pour se rafraichir le visage. Elle revient se coucher, cette fois en entremêlant ses pieds aux miens et se replie contre moi.
Le contact de ses cuisses avec mon entrejambe est entrain de donner des idées de gymnastique à Hulk.
Ce n'est vraiment pas le moment Hulk! (Et ouais, il a un petit nom et j'en suis fier)
Les minutes s'écoulent et je finis par replonger dans un sommeil profond sans même m'en rendre compte...
N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez en commentaire et votez massivement:)
Bisou personnel💮💖!
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