Chapitre 47

   Le dimanche qui suit l'incident, Karen se rend à l'improviste chez Mark . Elle arrive à son bureau du centre ville, la main caressant son menton. Elle le déteste, elle le sait. Mais lui, l'aime beaucoup trop pour se douter que ses marques d'amour ne font qu'aiguiser une haine déjà tranchante. Elle se décide finalement à toquer à l'imposante porte en bois massif de son bureau, dubitative, troublée. Sans aucune difficulté, elle reconnait la voix de son fiévreux amant, une voix qu'il veut grave quand il est dans ses quartiers professionnels.

-Nora?

-Je peux entrer? Siffle-t-elle.

-Bien sûr.

Elle entre, accroche son manteau à  l'entrée  et s'assoit face à lui.

-C'est une sale habitude que de venir sans prévenir, fait-il sans lever la tête de ses documents.

-Moi non plus je ne maitrise pas mon emploi du temps, rétorque-t-elle sur le même ton.

Pressé de savourer les traits fins de sa jeune et délicieuse maitresse, Mark lève finalement la tête. Il contemple amoureusement la courbure de ses hanches qui semble vouloir le tenter même lorsqu'elle est assise dans le creux de cette chaise, ainsi que les vagues de chair formés par ses lèvres qu'elle n'arrête pas de sucer nerveusement.

-T'as l'air soucieuse, dit-il enfin.

-J'ai perdu un ami...

A ces mots, il sursaute, le souvenir de sa sale besogne remontant brusquement. Le suspectait-elle de ce meurtre pour être là aujourd'hui? Il l'avait fait par pur et simple égoïsme, rien que pour s'assurer d'être l'unique source de plaisir de sa dulcinée. Du moins, il espérait l'être. Et pour se conforter dans cette espoir qu'il savait utopique compte tenu des relations qui les liaient, tous les moyens étaient bon.

-Vraiment désolé pour toi. Mes condoléances, lâche-t-il, encore tourmenté.

-Merci, j'apprécie venant de ta part, lance-t-elle sans aucune chaleur, ce qui a pour effet de le faire tressaillir.

-Sinon tu es là pour?

Quand il lui dit cela, elle lui sourit, se redresse dans son siège, mettant en exergue le décolleté plongeant qu'elle portait, et glisse ses petits doigts jusqu'à ceux de Mark qui se laisse faire comme un enfant.

-La maison, dit-elle.

Soulagé, il lui prend la main, envoyant glisser à l'autre bout du bureau les documents qui jusque là occupaient toute son attention. 

-Elle est prête.

-Vraiment?

-Je m'en vais dans deux semaines, je tenais à finir les travaux avant mon départ. Il ne te reste plus qu'à signer ici. Tu es l'unique propriétaire. Ainsi que toutes les autres choses que tu as.

Elle prend le temps de lire et signe, sans aucune précipitation, avec un sang froid digne d'une femme d'affaire mais le cœur en émoi, comme si elle avait longtemps rêvé  et réfléchit à ce moment.

-Merci beaucoup Mark.

-Et aussi, tiens.

Elle resta figée devant le chèque d'un montant de sept chiffres qu'il lui tendait.

-C'est...c'est pour moi tout ça ?

-C'est tout ce que je te dois pour tes services plus un petit cadeau de ma part, souligne-t-il.

Elle se jeta à son coup.

-Je ne sais plus quoi te dire, à part merci!

-Donc ne dit rien, un simple merci suffira, dit-il, fier d'affirmer sa masculinité ainsi que sa toute puissance financière. 

La tête empiffrée de pensées érotiques, il se détache de son accolade d'avec Karen, dont la proximité du corps l'avait chauffé.

-Bon vas-y maintenant, j'ai beaucoup de travail avant mon départ. Je dois retrouver ma petite famille en Norvège pour un bon moment, dit il en levant les yeux au ciel.

Elle rit face à ses grimaces, l'embrasse et sort du bureau. Elle descend précipitamment les marches qui menait à l'ascenseur, y pénètre, et se retourne un dernière fois la main sur le cœur, les yeux rivés vers la porte de l'appartement de son amant.

-Dommage que je n'ai plus de cœur, j'aurai pu te pardonner..., marmonne-t-elle, le souffle entrecoupé par une peur qu'elle refuse d'affirmer. 

Dans son esprit, plus rien n'a de sens. Le château de carte qu'elle avait soigneusement construit failli s'effondrer en rien de temps. Tout cela était une preuve qu'il n'y avait plus de temps à perdre pour éliminer les obstacles qui n'arrêtaient pas de se dresser, obstacles dont faisait partie Mark.

                          *

Lundi. 

Les résultats du test sont affreux. Non, pitoyables. Mais c'était pas une surprise, son moral était à zéro quand elle composait. Le comble, Mr Hunter demandait à la voir après les cours de l'après-midi. Qu'avait-il à lui dire de si important qu'elle ne savait déjà ? Avait-il quelque chose derrière la tête ? Sûrement. Mais refuser d'y aller, c'était se mettre volontairement à dos un professeur  influent, qui ne manquerait pas de le lui faire payer. Le cerveau surchargé, elle se pointe pile à l'heure devant son bureau, avec appréhension.

-Entrez, cria-t-il depuis l'intérieur.

Elle s'y glisse, le visage brillant à cause des gouttes de sueur qui commencent à se former dans la crainte de ce qui l'attend et aussi de l'absence de climatisation.

-Bonsoir Monsieur.

-Bonsoir Mlle Wilson. Asseyez vous.

Elle s'exécute, la poitrine gonflée d'une peur dont l'origine lui est connue, et croise les pieds, les mains posées sur son genou supérieur.

-Vous m'avez demandée de venir vous voir, articule-t-elle. Me voici.

-Effectivement. C'est à propos des résultats du test et il y a une seule chose à dire: c'est scandaleux, dit-il d'une voix impériale.

-Je sais monsieur, dit-elle désolée. Je vais me rattraper.

-Je crains que ce ne soit impossible, objecte-t-il sans états d'âme.

Elle sursaute, interloquée.

-Pourquoi?

-Vous ne saviez pas que c'est le test le plus important avant les examens de fin d'année?

Karen bouge énergiquement la tête en signe de non.

-Vu la note que vous avez eue, vous devez avoir de très bonnes notes aux examens de fin d'année, sinon vous êtes recalée.

-Mais j'ai eu de bons résultats jusque là !

-Oui, mais ils ne suffisent plus. J'ose vous rappeler que vous êtes dans une université d'excellence. Et je suis désolé de vous l'apprendre mais c'est le système, et il est plutôt rigide.

Elle reste silencieuse, en fixant ses doigts devenus moites, tremblant légèrement.

-J'ai tout de même une solution pour vous, crache-t-il comme s'il avait déjà tout prévu.

-Laquelle?

-On a rien sans rien mademoiselle, c'est comme ça que ça marche.

Elle tourne la tête et fixe, hagard, le pot de fleur fanée à l'autre bout de la pièce, faisant mine de chercher à comprendre où il veut en venir. Mais loin d'être dupe, elle comprend tout de suite ses dégoutantes pensées et croise les jambes comme pour se protéger.

-Vous voulez que je paye quelque chose?

Il se lève et s'arrête derrière elle, pose délicatement ses mains sur ses épaules.

-On peut dire ça. Si vous acceptez de passer ne serait-ce qu'une seule nuit avec moi, considérez que votre année est validée sur le champ, crache-t-il sans pudeur.

-Vous ne pensez que je peux y arriver toute seule, par mon travail?

-Arrêtes, tu es trop belle pour jouer à l'intello. Et puis je vois bien que tu essaies de m'allumer depuis un moment.

Il essaye de glisser ses mains sur sa poitrine. Elle les enlève immédiatement et se lève pour lui faire face, courroucée mais secrètement en proie à une terrible panique.

-Arrêtez monsieur, ça ne m'intéresse pas! Hurle-t-elle.

-Promis, ça restera entre nous, continue-t-il, mielleux. Notre secret à toi et moi.

-Vous savez ce que veux dire pas intéressée ou vous voulez un dictionnaire ! Laissez moi passer!

Il l'ignore et l'attire pour m'embrasser, mais elle le gifle avec toute la haine du monde et prend son sac pour sortir. Mais usant de toute sa perversité et de toute sa force, il l'attrape, la bloque contre le mur, et lui met la main sur la bouche.

-Je n'aime pas quand on me résiste comme ça, dit-il avant de posséder sa force sa bouche.

A cette heure, il n'y a personne dans les couloirs. Elle essaye d'attraper son téléphone qui vibre depuis un moment pour tenter d'appeler à l'aide la personne qui serait au bout du fil. Mais elle réussi à peine à décrocher qu'elle laisse tomber son sac au sol, essoufflée...





A suivre...

Une petite étoile me fera le plus grand des plaisirs🌟. Bisou sauvé💖💮!

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