Samedi soir. C'est le grand jour, le jour du match de basket tant attendu par le campus au grand complet.

L'équipe d'Eastbrook devaient affronter l'équipe du campus de la ville voisine, réputée pour sa souveraine nullité. Les dés étaient déjà jetés, mais n'empêche, la foule d'étudiants tremblait d'excitation, sûrement pressés de compléter un énième trophée brandit face à cette équipe, à l'énorme collection de trophées qui faisaient déjà branler les étagères qui les réceptionnaient, tant leur nombre était important.

-Whouah! C'est toujours comme ça? S'exclama Karen en voyant l'ambiance plus que festive qui animait la route menant au stade de basket municipal.

-Ouais mais c'est plus intense que l'année passée, dit Aurore. D'autres universités ont été invitées et l'équipe adverse qui est d'habitude tout le temps battue a tout juste de nouveaux joueurs. Arrête de te maquiller Jess, dit-elle en s'adressant à Jess. On va supporter l'équipe depuis les gradins, pas jouer aux pom-pom girls!

-Et alors? Rétorque Jess, peinte d'harmonieuses teintes de fond de teint mate. Ariane passe moi le mascara.

Ariane s'exécute silencieusement et sort de son sac un stylo maquillant qu'elle passe à Jess sans le moindre commentaire. Son expression reste fermée et calme, ce qui n'échappe pas à ses amies, encore moins à Karen.

-T'es pas bavarde Ari, lui souffle-t-elle un peu en retrait.

-Petite fatigue, c'est tout.

-Tu es sûre qu'il n'y a pas autre chose ? Tu peux m'en parler tu sais.

-Oui, mais ça ira. C'est juste une mauvaise passe. Et je pense que ça ira mieux si on gagne ce match, répond-t-elle simplement en souriant.

-J'en connais deux qui seront content de nous voir en tout cas! Allez, en route les filles! S'exclame Karen en appuyant un peu plus sur l'accélérateur.

-Ouaiiiiiiis! Dirent les autres en chœur.

Elles arrivèrent avant l'heure et prirent des places tout en haut des gradins pour avoir la meilleure vue. Petit à petit, les places se remplirent d'étudiants démangés par la joie et l'engouement.

C'est enfin l'heure. Les joueurs de l'équipe d'Eastbrook font leur entrée sur le terrain, sereins comme jamais. Pas comme l'équipe adverse encore hantée par l'envie de gagner, mais déjà démoralisée par la sale réputation qui ne cessait de la poursuivre jusque là.

-C'est fou ce qu'on a de la classe notre équipe, fait souligner Aurore, les yeux en lune.

-Aurore! Tu es sûre que tu parles de l'équipe et pas seulement d'Enzo ? Lui demande Jess qui avait devinée l'entourloupe.

-Mais oui, bien sûr que je parle d'eux tous ! Allez les gars! Cria t-elle suivie des trois autres.

Tout le monde était en pleine effervescence. Les gradins tremblaient sous les acclamations d'un public surexcité. Mais à la grande surprise de tous, loin de tous les autres matchs qui les avaient opposés à cette équipe, l'Université Kole Wright semblait vouloir relever le blason de leur école, et résistaient. Ils contraient les attaques pourtant vicieuse des Black Tigers, les joueurs d'Eastbrook. Un peu désorientés au départ de ce subit retournement de situation, les Tigres noirs se résolvent à posséder au maximum la balle, ne ratant aucune occasion de mettre des paniers. L'équipe adverse riposte, et remonte le score à chaque fois qu'elle en a aussi l'occasion. Inquiets, les Black Tigers guettent l'horloge, qui montre qu'ils ne leur reste que quelques secondes pour rééquilibrer le jeu en leur faveur avant le coup de sifflet de l'arbitre. Tous ses coéquipiers l'observent: Adam tient la balle entre ses mains à quelques mètres de la ligne qu'il ne doit pas franchir s'il veut marquer les trois points salvateurs. Sans trop réfléchir, il se hisse sur la pointe de ses baskets et observe le ballon tracer sa trajectoire curviligne, ballon qui atterrit net dans le panier.

Immédiatement, l'arbitre siffle. Même si ce n'est qu'une pause, les supporters d'Eastbrook sont remplis d'espoir et battent des mains à tout rompre. Les coéquipiers d'Adam lui donnent des tapes amicales, tous se dirigeant vers leur entraineur qui les attend fièrement, satisfait de cette première partie du jeu. Adam jette un coup d'œil en direction des gradins et croise le regard de Karen qui lui envoie un bisou volant en battant des mains à tout rompre avec les filles. Il lui rend son bisou et lui sourit tendrement avant de tourner la tête.

-Ari tu sais où sont les toilettes? Demande Karen à Ariane.

-Tu sors par la porte qui est sur ta droite et tu tournes à gauche. Elles sont au bout du couloir.

-Tu m'accompagnes?

-Non désolée. Ça va recommencer dans quelques minutes, dit-elle avec une certaine distance.

-Oh...je me dépêche alors, dit Karen, un peu refroidie par la réaction d'Ariane, ne s'imaginant pas que ça irait jusque là.

Elle se résigna donc à sortir seule du brouhaha qui régnait dans les gradins et prit la route des toilettes. Etrangement, peu de personnes y étaient et elle ne mit pas longtemps avant de pouvoir entrer dans une cabine moyennement propre. Puis un bruit de pas précipités à l'extérieur de celle-ci lui fit passer le temps d'un instant l'envie de vider sa vessie.

-Il y a quelqu'un ?

Personne ne répond, et tout redevient normal. Elle hausse les épaules, et continue comme si de rien était, puis sort des toilettes et prend la direction des gradins, dont les sons qui lui parvenaient indiquaient que le match avait recommencé.

-Il n'y a que moi qui trouve le moyen d'avoir envie de faire pipi dans des moments pareils, se murmura t-elle pendant qu'elle revenait.

Elle sentait une présence dans son dos pendant qu'elle marchait. Elle accéléra les pas, suivie par la mystérieuse personne. A un moment donné, elle se mit à courir presque. La personne la tira et la bloqua contre elle.

-C'est donc vous que j'ai entendu tout à l'heure?

-On peut dire ça, lui répond une voix d'homme, rauque, aux notes désagréables.

-On...on se connait? Balbutie-t-elle.

-Je te connais, c'est suffisant ma belle. Suis moi sans histoires, je vais tout t'expliquer.

-Non, lâche-moi!

Elle essaye de se débattre et de se libérer par tous les moyens en balançant son pied vers l'arrière pour toucher les parties sensibles de son adversaire. Mais celui-ci esquive ses coups, qui loin de le repousser, lui donne encore plus envie de la maîtriser. Malgré toutes ses tentatives pour se défendre, il lui enfonce son point dans le ventre, et elle tombe, sonnée, au sol.
Après quoi l'homme plaçe un mouchoir soporifique sur son visage, et l'entraine avec lui dans les sombres couloirs du stade.

*

Pendant ce temps, Aurore n'arrête pas de tourner la tête dans tous les sens, déconcentrée par l'absence de Karen qui est absente depuis plusieurs minutes.

-Karen est passée où?

-Aux toilettes, répond Ariane.

-Ça fait longtemps non?

-Il doit avoir un rang peut être.

-D'accords, capitule-t-elle, l'inquiétude toujours présente.

C'est fini. Le match est terminé. A la grande surprise de tous, l'autre équipe avait réussi à tirer son épingle du jeu et avait jeté un effroi dans le camps de l'Université dEastbrook. Mais ceux-ci, expérimentés et galvanisés par le soutien qui rugissait depuis les gradins ne se laissèrent pas malmener bien longtemps. Bref, les Black Tigers étaient encore gagnants. Pour changer.

-Vous venez? On va les voir à la sortie des vestiaires! S'esclaffe Jess, en effervescence.

-Allez y, je vais chercher Karen, répond Aurore toujours tourmentée.

-Dépêchez vous, ce sera une soirée d'enfer! Hurle Jess.

Ariane, elle aussi, est dubitative. Et s'il était arrivé quelque chose à Karen? Après tout, qui sait sur quel genre d' ordure on pouvait tomber dans des endroits comme celui-ci? Et si jamais Adam apprenait qu'elle l'avait laissé partir seule par pure méchanceté, caprice, il ne lui pardonnerait jamais.

Aurore retourna dans le stade qui se désertait par vague, longeant le long couloir menant aux toilettes, malgré la foule de personne qui venait en sens inverse.

-Karen? Kareeennn! T'es où? Bouge ton cul on y va là! Karen? Bon sang montre toi!

Elle regarde à l'intérieur, personne. Aux alentours non plus. Son coeur ne fait qu'un bond. Paniquée, elle ressort des toilettes, farfouillant son sac à la recherche de son téléphone pour lancer au plus vite son numéro et quitter ce endroit mal famé si par bonheur Karen avait retrouvé son chemin sans le lui dire.

-Kareenn? Continue-t-elle de crier. Kar...Aïe!

Elle trébuche soudainement sur un petit objet assez familier qui scintille dans le noir, comme le ferait un écran qui réfléchit la lumière.

-Son té...téléphone?

En même temps le numéro d'Adam s'affiche sur celui-ci. Aurore observe longuement le téléphone, horrifiée, ne sachant que faire, que dire. Puis finalement, elle se baisse et fait glisser l'icone "répondre" sans laisser le moindre mot s'échapper de sa bouche.

-Allô? Allô? S'égosille Adam à l'autre bout du fil.

-Adam...

-Karen c'est toi? J'entends pas, il y a du bruit à côté de moi! Allô? Ça ressemble à la voix d'Aurore !

-Oui c'est moi...

-Elle est avec toi? Tu peux me la passer? Ouais les gars, j'arrive, je l'attend, crie-t-il à côté. Aurore?

-Je ne la retrouve pas.

-Comment ça tu ne la retrouves pas?

-Elle à fait un tour aux toilettes et n'est plus revenue. Et là viens de ramasser son téléphone...Je...je crois qu'elle a disparu...

Adam ne dit plus rien laisse nonchalement son bras glisser le long de son corps, le regard dans le vide, le téléphone toujours en main. Face à la mine déconfite de son ami, Bryan perd lui aussi le large sourire qu'il a depuis la sortie du stade, et se rapproche d'Adam.

-Qu'est ce qu'il y a mon vieux? Demande Bryan en voyant le visage grave d'Adam au téléphone. On attend Karen pour la fête avec les filles, où est-elle ?

-Karen a...disparu.

A suivre...

Il y aura un peu plus d'action dans la suite💖💮!

Vous avez aimez le chapitre ? N'hésitez pas à me souligner les fautes d'orthographe pour que je me rattrape✨merchii!