Chapitre 32 : Amour Augural


-Adam...Murmure-t-elle sans se retourner.

Elle pivote lentement la tête dans sa direction, les mains moites. 

-Je ne m'attendais pas à toi ici...

-Je sais, je t'ai vu depuis l'autre côté de la grille, et je passais te saluer.

Elle le regarde dubitativement, et penche légèrement la tête sur le côté, avec un regard accusateur.

-Tu n'as jamais vraiment su mentir toi, lui balance-t-elle directement.

Il fait sortir les mains des poches de son pull over et se les frotte l'une contre l'autre, faussement frileux, animé d'une nervosité assez perceptible.

-Oui, tu as raison, je te cherchais, et je t'ai trouvé ici, lui répond-t-il, assez sérieux.

Elle lâche à son tour un rire nerveux à cause de l'expression peu habituelle qu'il affiche.

-Tu ne m'as pas suivie par hasard ? 

-Non, je ne suis pas un psychopathe, dit-il en libérant un rire soulagé de la voir aussi détendue. 

-D'accord, alors de quoi tu voulais me parler ? Reprend-t-elle en ramenant des mèches en arrière.

Son geste à la fois féminin et délicat captive Adam, qui se plait à détailler chaque trait de son visage de bébé.

-Adam, tu es toujours là ? Demande-t-elle en remarquant les nuages qui planaient dans ses iris grises.

-Oui oui, désolé. En fait je voulais te parler de...ce qui s'est passé hier soir. 

L'expression de Karen vire au grave, et elle se met à jouer nerveusement avec ses ongles.

-Je ne sais pas quoi en dire Adam, si ce n'est qu'on s'est eugueulé pour rien. Enfin, que je t'ai engueulé pour rien, et...j'en suis désolée, lui dit-elle, toujours la tête baissée vers ses orteils.

Il prend son visage en coupe et le relève, le contemple profondément sans rien dire.

-Tu n'as pas à t'excuser Karen, ne le fait pas, tu n'as rien fait de mal.

-Adam, je...

-Non, ne dis rien pour t'excuser. C'est moi. Je t'ai laissé croire quelque chose de faux, et c'est moi qui doit m'excuser pour ça.

Il passe la main sur ses lèvres en les démystifiant habilement de la peau de son pouce.

-Je suis désolé Karen. 

-Quand tu parles de croire...quelque chose de faux, de quoi tu veux parler Adam ? 

-De ce que tu as vu avec Inès la dernière fois bien sûr, à quoi tu as pensé ?

-A ce qu'il y a entre nous en ce moment. Rassure-moi que je ne me fais pas des idées, le supplie-t-elle.

-Non, pas du tout. Karen, si je voulais te mentir, je le réussirais, honnêtement. Mais je n'ai jamais été aussi sincère dans mes relations avec une personne. Je suis un piètre menteur quand je suis avec toi, tu vois tout de suite dans mes gestes que je ne te dis pas la vérité.

-Oui, c'est vrai...

-Alors dis-moi, franchement, est-ce que tu n'as pas confiance en moi ? J'ai besoin de savoir.

Karen peine à soutenir son regard, mais essaie tant bien que mal de garder le menton bien droit, secrètement impatiente qu'il possède les deux rangées de chairs qu'elle ne cesse de mordiller de nervosité.

-Je te fais confiance, susurre-t-elle doucement. Mais j'aurais besoin de temps, et de preuves, en toute honnêteté.

Il lui sourit, satisfait de sa réponse.

-T'as dit ce que t'avais sur le cœur. Et le plus beau cadeau que tu puisses me faire, c'est ton honnêteté.

Le cœur de Karen se pince, torturé par les propos pleins de sincérité d'Adam, qui la condamne sans même qu'il n'en ai conscience.

-Bon...maintenant, on devrait parler de nous, tu ne crois pas ?

-Oui, en effet. Tu sais, j'avoue que j'ai un peur de me confier totalement à une voleuse.

-Voleuse?! J'ai de nombreux défauts, mais pas celui-là !

Il fronce les sourcils, soulève son petit poignet et y touche le petit bracelet semi-large un peu traditionnel qui s'y promène.

-C'est pas à moi ce truc?

-Tu ne m'avais pas précisé que tu l'avais oublié chez moi, tu m'as juste dit de te ramener ton sweatshirt, se justifie-t-elle innocemment.

-Peu importe voleuse.

-Et ce serait mieux que tu commences à l'oublier d'ailleurs.

-Et de mon cœur volé aussi, on en parle?

Karen déglutit après sa maladroite déclaration, puis lâcha un sourire gêné, portant la main à la bouche pour essayer de masquer son émotion.

-Tu m'étonneras toujours toi, il ne manque plus que tu poses un genou au sol, là ce serait le comble, fit-elle en riant.

-Tu me laisseras le faire, tu es sûre ? 

-Vas-y, j'attend de voir!

Il jette un cou d'œil par dessus son épaule, puis à droite et à gauche, avant de fléchir le genou, prenant les deux mains de Karen.

-Dis moi que je rêve, tu ne vas pas le faire quand même! Debout! Lui ordonne-t-elle, stupéfaite.

-Mais chérie je...

-Debout, j'ai dit! Non mais quand même...

Il s'exécute et la dévisage, amusé de la voir aussi paniquée.

-Mais de quoi tu as peur, je voulais vraiment le faire là, et tu as gâché le moment! Lui reproche-t-il pour l'accabler davantage.

-Adam, je n'aime pas l'extravagance, ça me met mal à l'aise.

Il vient chatouiller du bout de son nez le lobe de son oreille et y murmure:

-Tu va devoir t'y habituer avec moi. Non négociable.

-Je n'attend que ça. Initie moi au goût de l'extravagance.

-Pour l'instant, ce à quoi je veux t'initier, c'est au contact de nos lèvres, qui je te le jure sur tout ce que j'ai de plus cher, sera très fréquent, et spécial à chaque fois.

Suite à sa phrase, il remonte légèrement son visage, juste au-dessus de celui de la jeune femme, dont les battements tonitruant du cœur l'empêchent de rester immobile. Ce moment, itl le savourent tous les deux. Une fièvre dévorante les consume, mais Adam retarde le moment au maximum, désirant de tout cœur faire monter l'impatience de la jeune à un niveau qui lui ferait perdre la tête. Et il réussit, puisque qu'elle se hisse sur la pointe de ses pieds pour capturer ses lèvres. Mais souverain, viril, masculin, il la tire vers le bas, l'empoigne fortement et lui attrape les cheveux, tout en restant dans la limite du raisonnable, et l'oblige à le fixer du regard, caressant du bout des lèvres les siennes, qui tremblent littéralement de désir.

-Qu'est-ce-que...tu...attends ? Murmure-t-elle, au bord de l'extase, dans l'attente de ce simple baiser qu'Adam a réussi à rendre précieux. Vas-y...

-J'attendais que tu me le demandes, c'est à moi de venir le chercher, lui répond-t-il dans le cou.

Lui non plus, n'arrivant plus à soutenir le désir qu'il réprimait depuis le début de leur discussion, l'embrassa, passionnément, amoureusement. Il laisse ses papilles de délecter de chaque saveur que le palais de Karen lui offre, enregistrant chaque souvenir que lui laisse les frémissements de sa compagne qui semble partager le même bonheur, ses doigts divagants dans la chevelure d'Adam.

-C'est vrai tout ça...rassure-moi que c'est vrai Adam, tout ce qu'on éprouve...

-Oui, pour moi, ça l'est. Mais ce baiser, je voulais qu'il te le prouve, lui répond-t-il simplement, encore émoustillé.

-Alors j'en suis convaincue Adam, dit-elle en fondant ses lèvres en un charmant sourire.

-Tu sais Karen, je ne sais pas trop comment le dire, et je n'arrive pas vraiment à l'exprimer parce que, je le regrette, mais ce n'est pas un mot que j'avais l'habitude de dire sincèrement. Je...je...

-Tu veux dire que tu m'aimes, c'est ça ? Le coupe-t-elle en remarquant les mots qui lui sortait difficilement de la bouche.

-Oui, mais il faut que je le dise. Je t'aime Karen. Et cet amour là, je compte le faire grandir, parce que je ne supporterais pas de te perdre.

-Je t'aime aussi Adam, lui dit-elle avec une douceur délicieuse.

Des plis se forment dans le coin de l'oeil d'Adam, qui est tellement heureux qu'il en a les yeux plissés, et les lèvres recroquevillées sur elles-mêmes.

-Tu ne vas pas le regretter ma Karen, je te le promet, dit-il avec avant de lui faire un bisou rapide sur les lèvres et de la prendre dans ses bras, où elle se perd automatiquement, avalée par l'imposant torse de son homme. Des larmes lui échappent des yeux et mouille la poitrine d'Adam, qui le remarque tout de suite.

-Ça va, je ne te fais pas mal ? S'inquiète-t-il en lui prenant le menton.

-Non ce n'est pas ça, c'est juste que je suis...heureuse. Et...amoureu...

Sa phrase n'était pas encore terminée qu'il l'embrassa, jouant avec ses lèvres pulpeuses et humides, qui tentaient de murmurer une suite de lettres.


-Amour...euse..., termine-t-elle péniblement, essoufflée par les baisers multiples d'Adam, qui ne parvient plus à maitriser son désir ardent, rallumé par les mots qu'elle vient de prononcer et qui l'ont, sans qu'elle même n'en réalise vraiment la portée, conduit à un bonheur incommensurable.


N°2 de la semaine les guys, j'espère qu'il vous a plu. Bisou MIGNON💖💮! (⌒_⌒;)

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