Chapitre 3

~Dans la peau d'Adam~

Putain!

Putain, mais j'ai mal!
Je sens mes cuisses se contracter comme un vieux chewing-gum, tandis que mes mollets bah...je les sens plus tout simplement.

Fait chier.

Bryan: On sera à l'infirmerie dans 2 secondes, tu ne peux pas la fermer un peu?!

Moi: La fermer? Merci de m'avoir écrasé les jambes, franchement sympa Bryan!

Bryan: J'ai pas fais exprès OK? J'ai trébuché et je te suis tombé dessus ! Je n'arrête pas de m'excuser depuis toute à l'heure, qu'est-ce que tu veux à la fin, une sérénade ?

Moi : Bah ça calme pas la douleur imbécile! Aïeuhh!

Ça m'apprendra à sécher les cours pour jouer au basket avec un con comme Bryan.
Enfin arrivés à l'infirmerie. Ouf!

Bryan: Y'a quelqu'un?

Pas une mouche ne vole. Sympa l'accueil.

Moi: Oh, quelqu'un se bouge les fesses? Y'a un malade !

...: Oh, désolée, attendez je viens vous aider.

Une fille que je n'avais jamais vue avant se précipite comme une abeille pour prendre un bras, Bryan me tenant déjà l'autre.
À vrai dire elle n'a visiblement aucune force, frêle qu'elle est. Autant que je me débrouille tout seul.

Moi: Froidement. Merci, ça ira.

Je la sens un peu contrariée derrière son masque bleu. Elle a l'air d'une pro et pourtant...
Que des incapables dans cette infirmerie.

Finalement installé sur le lit, j'attends que mademoiselle se décide à s'occuper de moi. Mais elle ne fait rien, arrêtée dos à moi entrain de lutter avec une boite de je-ne-sais-quoi.

Bryan: J'ai rendez-vous avec un gars de l'administration, je repasse te prendre.

Moi: OK, mais traine pas. J'ai pas envie de mourir d'ennui ici.

Bryan : Ça risque pas.

Il me fait un clin d'œil en direction de la fille et sort.

Mais elle n'a pas l'air vraiment très pressée, même pas capable d'ouvrir une simple boîte.

Moi: C'est pour aujourd'hui ou pour demain?

Elle: Agacée. Vous ne comptez pas la fermer un jour?

Enfin elle me répond, parlant entre ses dents. Mais toujours de dos, toujours en train de lutter avec la boîte.

Moi: Passez la boite, je vais l'ouvrir.

Exaspérée, elle finit par me la tendre et croise les bras en me regardant. Je l'ouvre sans la moindre difficulté et la lui tend.

Moi: Du coton-tige à la place des bras ou quoi?

D'un rire jaune, elle m'arrache la boîte et continue sa besogne. À peine retournée, je me mets à geindre comme un gosse, feignant une douleur atroce rien que pour l'énerver.
J'y peux rien, j'ai envie de la voir à bout.

Moi: Aie...Aïeuuhhh!!

En une fraction de seconde, elle tire une chaise près de mon lit, ses équipements en main, et m'assène un tape loin d'être douce, pile à l'endroit où j'ai mal.

Moi: Criant. Ahh! Mais ça va pas la tête?!!

Elle: Là au moins je sais que c'est vraiment douloureux. Détendez la jambe.

Elle a raison, c'est super douloureux maintenant.

Mais la douleur disparait presque quand je vois son visage à nu, sans le masque qu'elle vient de retirer.

Ce n'est quand même pas...

Moi: Zhé...Zhéma !??

Elle affiche un air interrogateur, perplexe. Je suis médusé.

Elle: Vous vous trompez de nom, je ne suis pas Zhéma. Vous voulez ma photo?

Soit la ressemblance est frappante, soit cette fille m'a rendu fou.
Elle est différente sur plusieurs détails, mais tout de même.

Je continue de la fixer, captivé, quand soudain...

Elle: *Clac!*

Moi: Ahhh!

Je rêve ou elle vient de me gifler?!

Moi: T'es malade ou quoi?!

Elle: Tu avais l'air perdu. Et un regard un peu pervers aussi.

Mes yeux s'étaient égarés sans le savoir vers la naissance de sa poitrine.
À vrai dire, c'est plus son tatouage sur le dessus de son sein gauche qu'elle avait laissé en évidence que je regardais, mais maintenant qu'elle le dit, on peut dire que y'a du monde au balcon.

Moi: Désolé, c'était une vieille amie à moi. Je vous ai confondues.

Zhéma n'aurait pas pu se faire tatouer. Jamais, elle était trop pieuse pour ça.

Elle: Moi je ne suis pas désolée mais je vous présente mes excuses. Vous êtes tout de même un patient.

L'infirmière junior se met à la tâche, gênée, mais un léger sourire sur les lèvres.
Elle a du répondant, mais je la trouve mignonne sur le coup.

Elle s'occupe de mon mal, assez maladroitement, mais elle y met du cœur et c'est beau à voir. Le fait de l'avoir confondu me donne un prétexte pour la regarder, et c'est agréable.

Moi: Adam White, deuxième année en finances.

Elle sourit, occupée à me bander la jambe.

Elle: Karen Wilson, première année en journalisme et bénévole ici. Je suis nouvelle.

Moi: Ça explique tout.

Elle: En effet, ça explique tout. Et vous êtes le premier dont je m'occupe.

Moi: Ah bon?!

Elle: Simplement. Oui.

Je comprend toute sa "délicatesse".

Moi: Un copain?

Elle: C'est pas un peu malpoli comme question?

Moi: Si désolé, juste pour savoir.

Elle: Non, et si tu veux savoir, ça ne risque pas d'être toi.

Ce qu'elle peut être directe. Mais c'est sympa.

Moi: Riant. Je vois, je vois. Enchanté alors!

Elle: Pas moi.

Moi: Orhhh, allez! Avoue que je suis le premier patient le plus cool sur qui tu aurais pu tomber !

Le rire qu'elle retenait finit par sortir et elle saisit la main que je lui tend.

Elle: T'a gagné, enchantée aussi. Mais ne t'emballe pas, on fera pas pote pote toi et moi.

Moi: Mais bien sûr.

En m'appliquant le baume, elle me caresse avec une tendresse insoupçonnée le genou, ce qui a pour agréable effet de faire parcourir un électrique sensation tout le long de mon échine. Mais je ne lui dit rien et garde un visage grave jusqu'à la fin, faisant mine de penser à autre chose que la douceur de ses doigts.

Au bout d'une dizaine de minutes de bonheur secrètement intense, elle finit de me soigner, toute contente.

Elle: Dégage maintenant, c'est fini.

Moi: Regardant la bande avec dédain. Merci quand même. Tu aurais pu choisir une autre couleur hein.

Elle râle et se remet au travail, nageant dans sa blouse blanche. Je triomphe d'avoir encore réussi à l'énerver et me place sur le bord du lit.

Moi: Au fait, je peux utiliser ton téléphone pour envoyer un SMS à Bryan? Il doit passer me prendre et j'ai plus de batterie.

Visiblement occupée, elle me le tend sans résister et m'ignore. J'en profite pour m'appeler pour avoir son numéro et le lui tend comme si de rien était.
De toute façon, Bryan ne va pas tarder.

Et j'ai raison puisque la minute d'après, je passe la tête dans l'embrasure de la porte.

Lui : Toujours vivant?

Moi : Connard va.

Il m'aide à me lever et faisant passer mon bras autour de son épaule, m'aide à sortir du cabinet.

Lui: A Karen. Merci d'avoir supporté son sale caractère et de l'avoir soigné.

Elle: Pas de quoi, c'était avec plaisir. A la prochaine!

Bryan se met à rire de sa cruelle ironie, pendant qu'elle me lance à peine un regard innocemment aguicheur en guise d'aurevoir.

Moi: Au revoir Karen, à un de ces quatre.

Elle: À jamais.

Elle le dit sans me regarder avec un mini sourire qui me laisse espérer qu'elle croit le contraire. Mais on ne sait jamais avec elle, elle est tellement imprévisible, et...attirante.

Sur la route, le souvenir de notre conversation maladroite et exempte de bonne manière n'arrête pas de tourner en boucle dans mon esprit.

Bryan: Hum hum...

Moi: T'a quoi toi?

Lui: T'a quoi à sourire comme un gosse?

Moi: C'est rien frère, rien.

C'est vrai, il n'y a rien.

Je suis juste heureux de l'avoir rencontrée, cette sacrée Karen.

Bisou mouillant! 💮💖
Petite étoile, petit commentaire, gros bonheur !

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