Chapitre 26
Le train de vie habituel reprenait sa place. Les examens pour les étudiants de première année commenceront dans un peu moins de cinq mois. Mais les modules devenaient de plus en plus durs à valider et les professeurs de plus en plus insupportables. Une personne en deuxième année ne serait pas de trop pour aider. Principale raison pour laquelle Karen se pointe en pleine après-midi chez Hayden, emmitouflée dans un pull sombre et des bottines en skaï à la couleur pâle.
-Salut Hayden.
-Karen? Tu te fais rare toi!
-T'as raison Hayden. Dis, t'a encore tes cours de première année avec toi? Enchaine-t-elle, décidée à ne pas tourner autour du pot en s'enfonçant dans des salutations interminables.
-Je dois en avoir quelque uns. Entre. T'as pas dormi ou quoi? La tête que tu as! !
-C'est possible.
-T'inquiète, la deuxième année est un peu moins compliquée ici.
Il se dirigea vers son bureau et se mit à fouiller parmi une pile de document.
-J'ai les cours généraux.
-Ça devrait aller. Justement, j'arrive pas à comprendre ce cours là, dit-elle en désignant l'un de ses cahiers. Tu peux m'expliquer vite fait?
-J'ai une foule de travail mais j'ai mis des fiches de révisions à chaque chapitre.
-C'est super alors, ça va me dépanner.
-C'est à ça que sert un ami, lui dit-il en souriant.
*
Dans la cour, presque personne. L'air est frais, et la nuit est déjà à son fidèle poste. Elle s'assoit sur un banc et se laisse bercer par le silence. Affable et triste, son regard est hagard, comme si elle était hameçonnée par les vicissitudes de la vie. Le calme régnait autour d'elle, et son rythme cardiaque baissait au fur et à mesure. Au lieu de directement rentrer chez elle, elle tenait encore entre ses mains les notes d'Hayden, se sentant lasse et insupportablement lourde. Elle se surprit à penser que Adam viendrait la tirer de là tel un super héro, et lui dirait qu'il l'aimait. Mais elle était aussi certaine de la démence qui commençait à être sienne et prêta attention aux deux coucous qui roucoulait amoureusement près d'elle, se laissant bercer par leur langoureux concert qui n'était que pure hallucination. Tout était si vite passé dans sa jeune vie...
-Karen? L'interpelle une voix familière, ce qui a pour résultat de la tirer de sa rêverie.
-Oh, qu'est ce que tu fais là?
-A ton avis? Dit Bryan en lui montrant ses vêtements de sport.
-Vous avez fini l'entrainement assez tôt aujourd'hui.
-Hum. Et toi tu fais quoi?
-Je prend l'air.
-Toute seule ou tu attends quelqu'un?
-Seule, qui veux-tu que j'attende ?
-Ton mec.
-Je me préfère seule, ment-elle.
-Au fait, je te revaudrais ta minuscule petite aide.
-Elle n'étais pas si petite que ça. Tâche de faire sourire Ariane, elle le mérite.
-C'est quand même moi Bryan. Tu me connais.
-Un peu trop même. Elle est la seule où...
-Pour le moment c'est la seule.
-Pour le moment?
-C'est une tentation trop grande, j'y peux rien. Mais elle, je l'aime vraiment, il n'y a aucun doute.
-C'est une maladie ou une drogue de tromper vos copines ?
-Une maladie sans doute. Bon j'y vais, traine pas trop dehors tu vas attraper froid, dit-il en étirant ses joues avant de partir.
-Entendu.
Mais une quinzaine de minutes plus tard, elle n'est toujours pas levée.
-Il est temps que je rentre maintenant moi, sinon je vais congeler dans pas longtemps, se dit-elle.
-Bouh.
-Ahh! Mais tu m'as fait peur Adam, fait-elle en se tenant la poitrine. Ca ne se fait pas de surprendre les gens comme ça.
-Tu es tellement distraite que c'est assez facile. Bouge ton cul, on y va.
-Je t'ai pas dit que je comptais partir.
-Allez debout, tu vas prendre froid ici.
Il la tira par le bras et ils marchèrent en discutant jusqu'à son étage. Pendant la discussion, son esprit n'était même pas sur place. Elle se souvint du souhait qu'elle avait formulé plus tôt, assise sur le banc, celui de voir Adam en cette fin d'après-midi. Comme quoi, il y a un dieu qui entend tout. Même les plus sombres projets donc...
Chut, arrête de rêvasser sur lui, tu as oublié le revers des hommes ou quoi ? La sermonne sa conscience.
-Il y a quelques jours, on aurait même pas eu besoin de se dire aurevoir.
-Tu me saoulais jusqu'à ce qu'on entre, ajoute-t-elle.
-Mais je vais te dire aurevoir d'une autre façon encore, dit-il en se rapprochant assez près.
Il prend son visage entre ses paumes et effleure ses lèvres avec les siennes, avant de déposer un délicat baiser sur le front de son ex-colocataire.
-Tu recommences encore...susurre-t-elle, en plein secret tourbillon émotionnel.
-Je ne peux pas m'en empêcher. Depuis que j'ai su qui tu es.
-Qui je suis ?! S'exclame-t-elle, perturbée. Et qui je suis?
-Une fille...non, une femme merveilleuse.
Soulagée que ce ne soit pas ce à quoi elle s'attendait, elle se détend, son cœur cessant son vacarme punitif: Pompom, pompom, pompom.
-Tu veux qu'Inès me tue? Je te rappelle que c'est ta copine, et je n'ai pas envie d'avoir des problèmes dans cette université à cause de toi et de ton infini appétit pour la gente féminine.
-Je t'ai déjà dit qu'elle ne compte pas à mes yeux, dit il avant de capturer langoureusement ses lèvres. On va rompre le plus tôt possible elle et moi, notre relation n'en ai pas une.
-J'oserai le croire quand preuve il y aura.
-Il y en aura, je te le promet.
Il lui fit un clin d'œil complice et recule.
-Mauvaise nuit Karen. A bientôt, et rêve de moi, je ferai pareil.
-Beaux cauchemars alors Adam.
*
Deux jours plus tard, pendant qu'elle allait aux cours, son téléphone bipa, et laissa apparaître un message d'Adam: <<Je ne retrouve pas mon sweat-shirt bleu. Il doit être chez toi, rapporte le moi dès que tu peux.>>
Le soir arriva très vite, et sa mission se présentait plus que coquine. Elle se mouille le corps avec une eau de parfum vendue comme aphrodisiaque, porte une petite robe relaxe et retirable au moindre baiser, suffisamment courte pour laisser apparaître des cuisses aguichantes. Prête depuis vingt et une heure, c'est à vingt deux heures qu'elle prend la route avec le colis en main. Ce soir était le grand soir. Le moment de concrétiser ce qui était plus qu'évident entre eux deux, de le faire tomber sous son charme une bonne fois pour toute. Elle arrive et toque. Elle entendit un bruit sourd, comme s'il était en pleine activité. Avec réticence, elle tendit l'oreille. Elle priait tous les dieux que ce ne soit pas ce à quoi elle pensait : il y avait deux personnes dans cette pièce, donc peut-être une femme. Effrayée de sa propre paranoïa, elle se redresse vivement, et essaie de faire bonne impression. Elle déraillait, c'était clair. Mais quant à la personne qui vint ouvrir, elle ne s'y attendait vraiment pas.
-Ah, ça va Karen ?
-Oui et toi?
-Ça va.
-C'est bien ici chez Adam?
Inès rit pendant un moment avant de reprendre son souffle. Elle était en petite tenue, avec un peignoir qui semblait avoir été porté à la va-vite...
A suivre...
A demain pour la suite, bisou intrigue💮💖!
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