Chapitre 24
Samedi matin.
Karen décide de passer voir Mark pour la première fois depuis des semaines. La veille, il l'a appelée d'urgence en pleine nuit pour qu'elle vienne: il avait quelque chose d'important à lui dire. Ainsi alertée et arrêtée devant son immeuble, elle essaie plusieurs fois le code qui ne marche pas, la porte résistant à ses coups de poings arbitraires.
-Il doit pourtant être là...allô Mark? Je suis en face de ton immeuble à chialer sous le soleil et le code ne passe plus, tu m'expliques ?
-Je l'ai changé Nora, c'est un malentendu. Attend je t'ouvre.
Immédiatement, il appuya sur le bouton d'ouverture auquel il avait accès et elle franchit le seuil de l'entrée précipitamment, empruntant le premier ascenseur libre.
-Ça fait un bon moment que tu ne passes plus me voir Nora. Tu ne m'aimes plus ? La questionne Mark dès son arrivée.
-Oui je sais, répond-t-elle avec fugacité. Les cours m'épuisent actuellement, ce n'est pas ma faute.
-C'est pour ça que je n'ai pas insisté non plus. Mais il fallait qu'on parle.
-C'est pour ça que je suis là. Je t'écoute, qu'est-ce que tu voulais me dire?
-Viens t'asseoir ici, dit-il en indiquant un sofa proche de lui. Je rentre en famille dans trois mois mon amour. Et pendant ces trois mois, je te veux à mon entière disposition. Si je n'étais pas marié, je t'aurai demandé de venir avec moi.
-Mais tu sais que ce n'est pas possible, j'ai toute ma vie ici.
-Une vie, ça se reconstruit. Mais bon, là n'est pas le problème. Je te demande ton cœur entier ces trois mois.
-Ce qui implique? Fait-elle, discernant la duplicité de son amant.
-Ca signifie que je ne ne veux voir aucun homme à tes côtés pendant ce temps. Dans le cas contraire...
-C'est une menace?
-Non, un avertissement Nora. Et je t'exhorte à ne pas en faire fi, dit-il en caressant sa mâchoire carrée.
-Je ne peux rien te promettre. Mais je ferais de mon mieux pour te satisfaire au mieux le temps de ton départ, je te dois bien ça Mark.
-Je t'aurai prévenue Nora, je suis très jaloux. Tu es trop belle pour que je te laisse filer, c'est dommage que je parte. Viens-là, dit-il en ouvrant les bras.
Elle se lève et y tombe, soulagée que la fin de son calvaire soit pour bientôt. De peu, elle se découvre un attachement soudain pour cet homme, si doux avec elle. Il l'avait tendrement pris dans ses bras, lui passant la main dans le dos comme à sa fille. Il était aimable ce monsieur, mais continuer de lui donner son intimité sans la moindre pudeur, elle refusait de le continuer. Et pour cela, elle devait se résoudre à le détester. Elle se détache de lui et reniflant, lui demande :
-Et la maison?
-Viens voir la maquette.
-Oh là, C'est magnifique, exactement comme je la voyais !
-Si tu n'as rien à redire, les travaux vont commencer et finir avant mon départ.
-C'est parfait, merci Mark, dit-elle en lui appliquant un bisou silencieux sur la joue.
-Demain soir, j'aurai besoin de toi Nora, alors fais toi aussi belle et séduisante que d'habitude.
-Justement, je vais me changer ici, pour éviter les regards si ça ne te dérange pas.
-Aucunement.
Il se lève à son tour et prend un verre de gin qu'il saupoudre d'une poudre bizarre avant de boire. Curieuse, Karen s'approche de lui et regarde le sachet qui contient la poudre. Aucune étiquette n'y figure, ne l'éclairant pas davantage sur sa nature.
-C'est quoi cette poudre?
-Ce n'est pas pour les petites filles.
-Et les petites filles qu'on met dans son lit ? Demande-t-elle avec malice.
Il lui sourit et continue sa besogne.
-C'est bon, tu as gagné. C'est de la drogue.
-Extasie?
-Cocaïne.
-Et tu mélanges ça à de l'alcool?
-Ça me regarde, la rembarre-t-il.
-Comme tu veux, dit-elle simplement, froissée dans son égo. A demain Mark, je m'en vais.
-Je ne t'ai pas frustrée j'espère, déclare-t-il, inquiet.
-Mais non, après tout, ça te regarde non ? Répond-t-elle, faussement en colère.
S'étant compris d'un seul regard, elle claque la porte et part, laissant sur le visage de Mark un sourire amusé par le comportement si féminin de Nora.
*
Le lendemain, elle se rend chez lui comme convenu pour se préparer à l'accompagner. Quand elle finit, Mark reste sans voix.
-Comment tu fais pour me rendre toujours aussi dingue? Lui souffle-t-il.
-C'est joli?
-C'est parfait. Pas comme les autres pimbêches que j'ai l'habitude de voir.
Son compliment un peu maladroit arrache à Karen un sourire timide.
............Dernière discussion de Karen avec son père à ses cinq ans...........
-Papa, où tu vas?
-Ça ne te regarde pas.
-Et maman?
-Ta mère dort. Si elle se réveille, dis lui que je suis parti.
-Papa attend moi, je vais prendre ma poupée.
-Adieu.(Il ferme la porte)
-Papa, j'ai pris ma poupée. Où on va? Papa? Papa? Papaa!
.....................
-Nora? L'interpelle Mark. On y va.
Elle prend gracieusement son sac et le suit silencieusement.
*
-Ces dernières réunions ont été vraiment du n'importe quoi.
-Hakim, les directeurs marketings ne font rien de bon pour arranger les affaires. Si on ne fait rien, ces marchés vont nous filer entre les doigts.
Karen écoutait d'une oreille la discussion ennuyeuse de Mark et de son ami pendant la réception, assise à côté de Mark.
-Tu continues de mélanger ce truc avec de l'alcool? Lui reproche Hakim en voyant Mark mettre de la cocaïne dans son verre.
-Ça n'a pas de goût sans ça, se justifie-t-il.
-Fais attention, les drogues et les alcools se mélangent très mal, surtout le somnifère. N'oublie pas que tu as des problèmes au cœur.
-Ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais. Au pire tu es là.
-Si j'arrive à temps.
Intriguée par la conversation, Karen tend un peu plus l'oreille, ne ratant rien de ce qu'il se dit à côté d'elle.
*
A peine rentrée de sa virée avec son encombrant amant, Luke vient la retrouver chez elle pour les devoirs. Mais c'est une Karen stressée et au bout du rouleau qu'elle trouve, pour des raisons qu'il ignore.
-Luke, c'est un titre complètement différent qu'il faut trouver! Ces deux là n'ont rien en commun.
-Oui, mais les sous-titres risquent de ne plus attirer l'attention.
-C'est vrai. Du coup, tu comptes changer toute la mise en page ? Je te rappelle qu'on doit rendre ce projet demain.
-Calme toi, dit il en se levant pour lui masser les épaules. C'est bon, tu es détendue maintenant?
-Tu masses super bien! Je vais un peu mieux. C'est tellement idiot.
-Qu'est-ce qui est idiot ?
-C'est moi qui suit censée t'aider et je meurs de stress.
-Ça doit être la fatigue. Si tu ne dors pas assez, tu risques de craquer tu sais.
-Hum. T'es là? Dit-elle quand elle vit la porte s'ouvrir pour laisser apparaître un Adam au visage souriant.
Mais son sourire disparu aussitôt à la vue de Luke...
A suivre...
L'hypocrisie et lui, ça fait dix! Bisou masqué💮💖!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top