Chapitre 2
En allant chercher ses affaires chez sa mère, elle n'arrêtait pas de se remémorer de vieux souvenirs qui faisaient à présent de son passé un indélébile cauchemar, comme cet appel que lui avait passé son amie Samantha le jour où tout avait basculé.
.....FLASH BACK.....
— Allô? Dit Samantha au bout du fil.
— Salut Samy. Ça va ?Tu n'as aucune idée de ce qui s'est passé hier!
— Tu devrais rester à la maison aujourd'hui.
— C'est trop tard, je suis déjà à l'entrée du lycée. Qu'est ce qu'il y a?
— Retrouve-moi directement dans les toilettes du bas. Vite.
.....
Comment aurait elle pu savoir que cet appel de sa meilleure amie d'antan changerait toute sa vie?
En sortant avec les dernières valises, elle donna un sourire et un regard plein d'affection à sa génitrice. Elle était tout ce qu'elle avait de plus cher au monde.
Son père, elle n'en avait qu'un lointain souvenir, celui où il quittait la maison à ses cinq ans pour ne plus jamais y revenir. Elle avait dix-neuf ans maintenant et même le nom de cet homme était flou dans sa tête.
— Tu as pris ta brosse à dent ? Demande Alma, sa mère.
— Oui, ça y est.
— Et ton éponge, ta serviette ?
— Maman, je te dis que tout y est.
— Tu as pris des slips aussi j'espère ?
— Maman !
— Désolée mon cœur, je ne peux pas m'en empêcher.
Karen étouffe un rire, la bouche déjà occupée par des gaufrettes au caramel chipées à la va-vite dans le placard de la cuisine.
— Tu grandis tellement vite...c'est dommage que je n'ai pas pu t'accompagner au campus.
— Écoute moumoune, t'y peux rien, il faut que tu te reposes avec ton arthrose. Promis je passerais te voir souvent, répond Karen.
Alma la regarde tristement et lui prend la tête dans le creux du cou.
— Tu vas me manquer trésor, sois sage là-bas.
— Toi encore plus moumoune. Promis.
Elle lui colle un bisou sonore sur la joue et prend les derniers sacs pour sortir.
Les yeux larmoyants, elle s'engouffre dans le taxi et agite une dernière fois la main en direction de sa mère.
Cap sur le campus.
*
Déjà le lendemain, les cours commençaient. À peine
deux minutes avant le début du cours, elle se faufile entre les sièges pour se trouver une place, quand elle tombe sur Aurore, les yeux fixés sur son téléphone.
— Aurore ?
— Oh, c'est toi ? C'est cool qu'on soit dans le même cours, pose toi là, comme ça on pourra papoter ! Lui répond Aurore, enjouée.
D'un engouement inhabituel, elle lui dépoussière son siège, le visage tout sourire.
— Je suis contente d'avoir une voisine, j'avais peur de m'ennuyer toute seule, dit Karen.
— Oh, mais t'avais pas de quoi! Ce prof est le meilleur de tous, tu vas voir.
Presque immédiatement, un grand calme se fit. Le brouhaha d'étudiant avait laissé la place à une foule de muets, tous les yeux rivés sur la porte principale. Un monsieur plutôt menu la franchit, et sans rien laisser paraître, s'arrête face à la masse d'étudiants, retirant le chapeau qui le mystifiait jusque là.
— Bonjour chers étudiants, en particulier ceux de première année. Les autres me connaissent déjà je présume, articule-t-il avec assurance d'une voix aux notes rauques.
Des murmures d'approbations se propagent dans tout l'amphithéâtre.
— Je m'en doutais. Ici, vous n'êtes plus des ados lycéens, votre vie d'adulte commence. Je suis monsieur Jones et l'homme qui vous donne la garantie de ne vous laisser sortir de cette salle sans vous avoir inculqué l'obsession pour la quête de vérité. Dans cette salle, pas de limite, ni de contrainte, mais une infinité de questions auxquels nous avons le devoir et l'honneur de répondre. Sans plus tarder, je vous convie à cette chasse à la vérité.
Karen coude Aurore, encore en transe après ses paroles.
—Tu avais raison, c'est le meilleur !
— Et encore, le meilleur reste à venir, murmure Aurore, le regard brillant de mystère.
*
Le cours terminé, elles ne tarissent pas d'éloges sur le si brillant prof, rejointes par leur voisine de derrière tout aussi captivée.
— Vous vous rappelez ce qu'il a dit sur les affaires people ? Limite j'allais me rouler de rire ! Dit Aurore.
— Ouais, quand il a parlé des filles au maquillage d'oiseau! Rien à dire, il est grave marrant! Ajouta Karen.
— Apparemment, il donne beaucoup de devoirs de groupe. Ça vous dit d'être dans le même? Demande Flora, la voisine.
— Oui carrément, je...
Le téléphone de Karen vibre sur ses cuisses et lui coupe la parole. C'est une notification de son agenda.
— Oh, je suis en retard. J'y vais, à plus les filles !
— Humhum...un rencart ? Roucoule Aurore, les yeux en lune.
— Non, je fais du bénévolat à l'infirmerie du campus, j'ai postulé pendant les inscriptions. Bye, je vous laisse.
— Au-revoir, bye!
Sac sur l'épaule, elle se hâte vers la sortie, en direction de l'infirmerie.
*
— Toc toc?
À la réception de l'infirmerie, personne. Pas l'ombre de la présence d'un chat. Elle avance timidement, serrant son sac près de son ventre.
— C'est Karen? Demande une voix masculine.
— Ah !
L'homme étant sorti de derrière elle, elle sursaute avant de se retourner et de l'apercevoir.
— Ou...Oui c'est moi.
— Désolé, je ne voulais pas t'effrayer. Moi c'est Hayden.
Il lui tend la main et elle fait de même un peu réservée.
— C'est vous qui êtes ici? Vous êtes jeune je pense, fit-elle remarquer à l'homme qui se trouve devant elle.
— Oh, seulement à mes heures perdues, un peu comme toi. Le médecin en chef n'est pas présent aujourd'hui. Tu es sûre que c'est bien toi qui doit venir aujourd'hui, Karen Wilson, première année en Journalisme ?
Elle rit un peu timidement en secouant la tête.
— J'y connais rien aux seringues mais je peux quand même placer un pansement en cas de forces majeures. Je peux être utile vous savez. Malgré mon gabarit, marmonne-t-elle en essayant de retrouver un minimum de sérieux, sans grand succès.
— Oui bien sûr, désolé oublie ce que j'ai dit, dit-il en riant. En fait tu tombes à pic parce que je dois aller quelque part. Je te fais visiter?
— Oui, je vous suis.
— On peut se tutoyer Karen, me fais pas vieillir s'il te plait.
— Ok, Ok, j'ai compris Hayden, dit-elle en éclatant de rire. Moi aussi je trouvais ça un peu bizarre.
Elle lui emboite le pas et il lui fait faire le tour du propriétaire comme à une vieille amie, lui montrant à peu près tout ce qu'elle devait savoir.
— Je compte revenir dans deux heures au moins. Tu vas survivre? Demande-t-il, faussement inquiet.
— Dans deux heures tu sauras, lâche-t-elle, le visage grave et inquiet.
Ils rient ensemble et il retire sa blouse pour la lui passer.
— Un peu grand mais confortable quand même, apprécia-t-elle en l'ajustant de son mieux.
— Ça va, elle te va assez bien, elle n'est pas aussi grande sur toi, sois rassurée.
— Oh, merci, fit-elle, flattée.
— Pas de quoi, j'y vais ! Au moindre souci, appelle le numéro qui se trouve sur le bureau de l'accueil, c'est le mien.
— OK, à toute.
Il sort précipitamment, et mettant les mains dans les poches, elle trottine jusqu'au petit cabinet, dans l'attente d'un potentiel premier patient.
Et elle ne sera pas déçue.
Bisou gluant! 💖💮 Et n'oubliez pas de laisser ma petite étoile.
P.s: Les tirets ou paragraphes en gras sont des souvenirs du passé.
À plus les copaainns✨!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top