Chapitre 73 : Scène finale

Je reviens de chez la Psy, au top de ma forme. Ça m'a vraiment fait du bien de parler avec elle, de lui dire tout ce que j'ai sur le cœur actuellement. C'est elle qui me suit depuis que je suis sorti de l'hôpital psychiatrique, donc elle me connait très bien. Elle m'a d'ailleurs conseillée de parler à mon mari...mais je n'y arrive pas. Moi-même je ne sais pas pourquoi. Je ne lui en veux pas le moins du monde, mais je n'arrive plus à dire ce que je pense. Je me contente de répondre par ''oui'', ''non'', ''je ne sais pas'', ''demande à Isa'' et autres discussions de base. Surtout avec le bébé qui arrive, je ne sais plus où j'en suis.

Lui : Zhéma, t'es là ?

Moi : Oui.

Il vient d'arriver du boulot et je l'entends fermer la porte.

Lui : Ça été avec ta psy, tu te sens bien ?

Il me colle un bisou sur la joue pendant que je suis assise sur le lit.

Moi : Je me sens bien, oui.

Mais pourquoi je suis aussi froide ? J'ai la langue lourde depuis qu'il est arrivé, et je me sens vide.

Assez habitué à ce que je sois comme ça, il n'insiste pas trop et se déshabille dans le silence. Je me couche finalement, des larmes roulant sur ma pommette gauche. Il s'assoit juste à côté de moi, triste, et me caresse les cheveux.

Lui : Parles-moi Zhéma, s'il te plait. Jusqu'à quand tu vas me torturer comme ça mon amour ?

Je ne dis rien, muette de tristesse. Il se lève finalement après m'avoir fait un bisou sur les tempes.

Lui : Je t'aime Zhéma...je t'aime tellement...pardonne-moi pour tout....

Je ne dis toujours rien, fixant un point inexistant de la pièce.

Lui : Je vais t'envoyer ton repas ici, pour que tu puisses te reposer. Je reviens.

Il fait comme il l'a dit et sort de la chambre, laissant le silence me torturer à mon tour. Je voudrais que tout redevienne comme avant, mais je ne me retrouve plus, je suis perdue.

*

Aux environs de minuit, j'entends depuis le salon le son du piano. C'est Adam sûrement. Et il joue en chantant ''When I Was Your Man'' de Bruno Mars.

C'est triste de l'entendre chanter, je peux sentir à quel point il a mal au plus profond de lui.

C'est vrai, depuis mon retour, c'est toujours ''je'', '''moi''...

Pourtant il fait tout ce qu'il peut, mais je n'ai même pas essayé de d'imaginer comment il souffre.

Ça doit s'arrêter, c'est maintenant à moi de fournir un effort.

Je me lève, seulement couverte de mon drap et m'arrête près du salon, pour l'observer.

Adam...

Depuis toutes ces années, il a grandi, muri, jusqu'à devenir, pas l'homme parfait, mais mon homme idéal.

Je me rappelle notre première fois de discuter, au lycée, à côté de mon casier, pour parler de notre emploi du temps d'étude. Je me rappelle comment petit à petit, je me suis rendu compte que mon amour pour lui n'était pas un simple béguin. Je me rappelle notre première fois, ma première fois, qui était avec lui. Je me souviens aussi de notre rencontre à l'Université, quand j'étais Karen Wilson.

Notre sortie au Parc, où on s'est embrassé pour la première fois en tant que Karen, le merveilleux Weekend, qu'il m'a offert, avant que toute la vérité ne soit révélée.

Je me souviens comme si c'était hier de la fois où on s'est revu dans le cimetière il y a 4 quatre ans, ainsi que de notre ''mariage'', et aussi de notre road trip tout récent, en gros tous les moments merveilleux qu'on a eu à passer.

En vrai, il y a eu beaucoup de problèmes, mais mon esprit a gardé que les bons souvenirs et nos moments incroyables, qui sont chacun la preuve que notre amour est encore intact. J'ai la chair de poule après chacun de ces flash-backs.

Je me décide à le retrouver au piano en marchant tout doucement avec mon drap. Mais il ne m'a pas encore vu, plongé qu'il est dans ses pensées.

Lui : Although it hurts, I'll be the first to say that I wrong (Même si ça fait mal, je serai le premier à dire que je me trompais)

Oh, I know I'm probably much too late (Oh, je sais qu'il est sûrement trop tard)

To try to apologize for my mistakes (Pour essayer de m'excuser pour mes erreurs) ...

J'arrive près de lui et pose la main sur son épaule chaude. Il me voit et continue de chanter en me regardant droit dans les yeux.

Lui : Do all the things I should have done when I was your man, do all the things I should have done, when I was your man. (Qu'il fait toutes les choses que j'aurais dû faire quand j'étais ton homme. X2)

C'est vraiment émouvant, et j'ai les larmes aux yeux en l'écoutant.

Moi : Adam...tu es mon homme, et tu le seras toujours.

Il pousse un peu, comme pour me libérer de la place. Je m'assois et attend sa réaction.

Lui : Ce n'est pas vrai Zhéma.

Moi : Si, c'est vrai, je le pense vraiment.

Lui : Je ne suis pas celui qu'il te faut, je t'ai trop fait souffrir et tu ne mérites pas ça. Notre enfant ne mérite pas ça.

Moi : Non, ne dit pas ça...

Lui : Laisse-moi finir s'il te plait. Tu sais que c'est vrai. Regarde-moi dans les yeux.

J'obéi, les yeux larmoyants.

Lui : Dis-moi, si tu ne m'en veux pas, pourquoi tu refuses de me parler ?

Son ton est rassurant mais n'empêche que ses mots me touchent.

Moi : Je ne t'en veux pas, c'est juste que...que...

Lui : Que tu n'arrives pas à oublier ? C'est ma faute, c'est ce que j'essaie de te faire comprendre Zhéma.

Mes larmes roulent déjà, et il me prend le visage en coupe et me les nettoie.

Lui : Je t'aime Zhéma, mais ton bonheur n'est pas avec moi. Et si tu n'es pas heureuse, moi non plus.

Je m'écrase contre son torse en le serrant contre moi, pleurant à chaudes larmes.

Moi : Où veut-tu que j'aille Adam White ? Je t'aime Adam, je t'aime, ne me laisse pas tomber. Si tu me quittes, je...je me tuerai.

Lui : Non, je t'interdis de faire ça !

Moi : C'est par toi que je respire, c'est toi mon pilier Adam, si tu n'es plus là, ce n'est plus la peine de vivre.

Il caresse mes joues, mon cou, mes cheveux, silencieux. Je sens son cœur battre fort. Je lui murmure :

Moi : Je t'aime Adam, plus que tout...

Il soulève mon visage, et on se trouve face à face, juste séparé par quelques millimètres.

Lui : Tu en es sûre ?

Moi : Je n'en ai jamais douté.

Je le sens retenir les quelques larmes qui veulent lui couler, et il me fait un bisou sur le front puis me regarde intensément.

Lui : Moi aussi je t'aime Zhéma, tu es la seule que j'ai véritablement aimée.

On se prend dans les bras de longues minutes et il me fait coucher sur son torse. C'est bon d'être là, de me sentir enfin mieux après ces semaines mouvementées. Il pose la main sur mon ventre et je me laisse bercer par sa respiration apaisante.

<<Je suis heureuse pour toi, tu as enfin trouvé le bonheur>>

Moi : Tu vois que c'était le bon.

<<En effet...je m'en vais maintenant, tu as quelqu'un pour veiller sur toi. Adieu...>>

Moi : Non, au revoir.

Mon sosie me sourit et disparait. Tout est enfin derrière nous, j'ai enfin guéri. Certes il y aura des difficultés, mais je me sens prêtes à les affronter, avec Adam à mes côtés.

Moi : Chéri ?

Lui : Oui ?

Moi : Jure-moi, jure-moi que tu ne vas jamais m'abandonner.

Il prend nos deux alliances dans sa poche, prend ma main, et m'y glisse le mien à l'annulaire.

Lui : Je te le jure mon amour, et toi ?

Je prends aussi sa main et fais de même.

Moi : Je te le jure.

Il me sourit et je passe la main derrière son cou, pendant qu'il saisit ma taille.

Là, sous l'œil jaloux de ce croissant de lune, après avoir renouvelé nos vœux, on s'embrasse, comme si demain n'existerait pas.

J'en suis sûre les amis, si notre amour a réussi à rester intact après tant d'années d'épreuves, il le restera les années suivantes, et même pour l'éternité.

A suivre...ou pas.

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