Moi : Travis !

Moi : Traaviis !

Moi : Traaaaviiiisss !

Il doit être sorti, il ne fait que ça de toute façon. Samantha a l'air d'une fille sérieuse et j'espère qu'il compte se calmer. Moi, en revanche, j'ai un vrai faible pour les histoires compliquées. Sinon pourquoi vous pensez que j'ai proposé ce jeu stupide à Zhéma ? Le romantisme n'est pas mon fort et Dieu seul sait quel genre de réponse une fille avec un caractère aussi susceptible risquait de me sortir.

Je me sens obligé de vous avouer que du haut de mes vingt-trois ans, je crois au coup de foudre. Ce soir-là, elle avait déjà gagné le pari. Mais je veux m'assurer que ce soit un match nul, que j'ai moi aussi gagné...

Ça fait quelques minutes que je marche dans la pénombre. Plusieurs lampadaires étaient éteints, comme s'ils s'étaient entendus pour me faire chuter un caillou. Aïe ! Et voilà, le dixième à me faire trébucher vient d'accomplir sa mission. 

La poisse règne.

... : Fais gaffe, tu risques de te faire mal.

Le quartier n'est pas mal famé mais on ne sait jamais. Je me retourne pour voir qui a parlé et là je vois...le con.

Moi : Pfft.

Je continuai ma route et il fit de même dans un silence de cimetière, jusqu'à ce que mon pied heurte une énième pierre.

Moi : Aïeuhh !

Chad: Tu ne peux pas dire que je ne te l'avais pas dit.

Je me penchai pour regarder du mieux que je pouvais mon pauvre orteil endoloris, quand je sentis quelqu'un me porter en sac à patate. Ne cherchez pas qui.

Moi : Tambourinant son dos. Fais-moi descendre immédiatement !

Lui : J'ai pas envie de t'entendre pleurnicher quand tu vas finir par te péter la gueule alors ferme-la.

Je m'y résignai parce que de toute manière, j'avais mal aux mollets à force de marcher. Il me déposa et continua chez lui sans dire mot.

Moi : Merci quand même.

Il me fit un signe de la main et continua sa route. Je plongeai la main dans mon sac pour prendre les clés quand je me rendis compte de la boulette que j'avais faite : les oublier.

Or Samy était sorti avec Travis.

Or Maman était sortie avec Julia et Mary.

Je suis mal. Très mal. Cette soirée sera longue, je le sens.

Moi : Merde, merde, meeeeeerde !

Lui : Revenant sur ses pas. Ne me dis pas que tu n'as pas non plus assez de muscles pour ouvrir une porte.

Moi : J'ai oublié mes clés.

Lui : Alors là, on ne peut pas faire pire ! C'est vraiment pas ta journée !

Il pouffa de rire comme un idiot. Vous seuls pouvez savoir à qu'elle point je souhaitais qu'il s'étouffe.

Moi : C'est vraiment pas le moment de rire comme un putain de gosse.

Lui : Je suis désolé, je ne pouvais pas m'en empêcher. T'as qu'à venir chez moi.

Moi : Ah.

Lui : Mon père n'est pas là non plus, il travaille tard.

Moi : Hors de question, je reste ici.

Lui : Promis, je ne touche pas à un de tes cheveux. Mais tu peux pas moisir là toute la soirée.

Moi : Ça ira, je vais prendre l'air.

Lui : Je ne te laisse plus le choix.

Moi : Plus têtu que toi, c'est la mort.

Il me reporta en sac à patate et m'amena chez lui, sourd à tout ce que je disais. A croire que c'est devenu à la mode comme moyen de transport. Il me redéposa dans le salon, et il alluma les lumières.

Moi : Je n'étais pas encore venue, c'est super beau ici...

Lui : Disons que ma mère a un faible pour la déco intérieure. Puisque tu veux prendre l'air, on va sur le toit.

Moi : Le toit ?

Lui : Tu vas adorer j'en suis sûr.

Je le suivi jusqu'à sa chambre, prudente comme jamais. Et puis, depuis ce qui s'est passé avec...Joe, j'ai une bombe lacrymogène, au cas où...

Lui : Tu viens ?

Moi : Heu...ouais.

J'ai l'impression de faire une folie. 

Ne faites surtout pas ça chez vous. Au passage, lui et l'ordre, ça fait dix. Par contre, il y a une agréable odeur de parfum qui flotte, et les mecs qui embaument constamment le parfum, j'adore. Il ouvrit la fenêtre et m'amena sur le toit. La vue était magnifique avec la pleine lune. (Voir média)

Moi : Whouah, c'est magnifique...

Lui : C'est la pleine lune, ne te transforme pas en louve.

Toujours les mots pour faire chier. Ou rire. Cette fois, je ne put m'empêcher de rire.

Lui : Tu devrais rire plus souvent, ça te va à merveille.

Moi : Dragueur de pacotille va.

Lui : C'est de bonne guerre, tu peux pas m'en vouloir.

Je commençais à frissonner, la chair de poule habillant mes bras.

Lui : T'as froid ?

Moi : Ça passe.

Lui : Putain mais tu mens mal, tu sais. Ta dignité te perdra.

Il retira son sweatshirt et m'obligea à le mettre.

Moi : Mais tu vas congeler !

Lui : Je viens du Minnesota, je suis habitué.

De fil en aiguille, nous discutâmes longtemps, et je lui découvris une personnalité qui m'était jusque-là inconnue.

Moi : C'est pour ça que l'espace est ma passion.

Lui : Pour être honnête, l'espace ne m'intéresse pas tant que ça. Je préfère les constellations.

Moi : Ah ouais ? Pourquoi ?

Lui : Chacune est particulière, et belle.

Moi : En fin de compte, on est peut-être pas si différents que ça.

Lui : Mouais.

Il regardait la lune complètement dans la lune. Plus je le regardais, plus je le trouve beau, mystérieux. Serais-je en train de tomber amoureuse ? Mes yeux plus intrépides que jamais, s'avancèrent ''accidentellement'' vers ses pectoraux. C'est fou l'effet que ça fait...

Lui : Je rêve ou tu es en train de me mater ?

Moi : Euh...non ! Juste pour voir si tu es secrètement entrain d'attraper froid.

Il avait raison. Je mens très mal.

Lui : Je n'ai pas un égo aussi surdimensionné que le tien.

Je me rapprochai et j'y posai les mains. C'était glacé. On devrait peut-être rentrer. Mais il prit ma main et se la mit dans le cou, la joue, et enfin les lèvres.

Moi : Je ne sais plus où nous en sommes...

Lui : Ça ne sert à rien de compliquer les choses encore plus.

Nous nous rapprochâmes, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace entre nous, et ce qui devait arriver arriva. Il m'embrassa. Non.

On s'embrassa.

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A suivre...

Pour ce Tome 2, je me suis davantage concentrée sur la construction émotionnelle du personnage Zhéma, pour la rendre attachante. Ai-je réussi ?

Comment trouvez-vous Chad ? Est-il le bon pour Zhéma ?

Comment pensez-vous que cette nouvelle relation évoluera ?

Bye Bye, à vendredi !