Moi : Chad...est ici ?

Je le dis presque en balbutiant. Je ne m'attendais vraiment pas à sa présence.

Travis : Il t'attend dans l'arrière-cour. Il dit qu'il veut te voir.

Moi : D'accord, je... Je vais y aller.

Paniquée, indécise et pas le moins du monde sûre de moi, je me lève et suit Travis dans l'arrière-cour. On y arrive que quelques minutes plus tard, le temps de traverser la foule d'invités. Mais face à moi, personne dans la pénombre.

Moi : Chad ?

... : je suis là, juste à ta gauche.

Effectivement, il y était les mains dans les poches.

Travis : Bon, je crois que je vais vous laisser.

Travis s'éclipse rapidement et nous laisse seul face à face.

Moi : Tu voulais me parler, me voilà.

Lui : Si tu veux, on peut aller dans le café d'en face, discuter juste 5 minutes. Loin de toute cette agitation.

J'hoche la tête et le suit jusqu'au café en question et on s'installe.

Lui : Tu prendras quelque chose ?

Moi : Non, ça va.

Il fait signe à la serveuse pour qu'elle lui apporte de l'eau froide. Un silence gênant s'installe entre nous et m'oblige à fixer le vide.

Lui : Ça fait tellement longtemps Zhéma.

Moi : A peine un an Chad, ce n'est pas si long.

Lui : Peut-être mais tu m'as manqué.

Je prends une profonde inspiration pour m'aider à tenir le choc de sa venue.

Moi : Pourquoi tu es revenu Chad ?

Lui : Pour toi.

Comment ça pour moi ?

Moi : Pour...moi ?

Lui : La vie en Australie sans toi n'était plus la même.

Moi : C'est la raison pour laquelle tu t'es consolée dans les bras d'une autre, j'imagine.

Il boit une gorgée de son verre d'eau avant de plonger à nouveau son regard dans le mien, intensément.

Lui : Pardon Zhéma, j'ai été un vrai idiot, je sais. Mais c'est toi que j'aime. Et toi ?

Moi : Tellement que tu pourrais revenir ici et quitter Canberra ?

Lui : S'il le faut, oui.

Il pose la main sur la mienne, mais je suis incapable de bouger. Je n'arrive pas à gérer le stress qui m'a envahi et panique à l'intérieur.

... : Bonjour Madame. Je pourrais avoir du Scotch ? Je vais à cette table, merci.

Je tourne la tête lorsque j'entends cette voix familière et voit Adam se diriger vers nous, tout sourire.

Adam : Je te cherchais partout, mon cœur. Tu aurais dû me dire que tu venais discuter avec un ami.

Il s'assoit sans gêne aucune à côté de moi, et prend le soin de retirer ma main de dessous celle de Chad, tout en sirotant son scotch. Puis il lui tend la main.

Adam : Adam White, son mari. Et vous ?

Chad : Chad Kellington, un ami de longue date.

Adam : C'est bizarre, elle ne m'a jamais parlé de toi.

Il m'adresse un regard interrogateur, auquel je réponds par un sourire censé dire : Dégage, on était en train de parler. Visiblement, il me comprend puisque la seconde qui suit, il reçoit un '' appel ''et se lève.

Ouf !

Moi : Désolée, il voulait apprendre à te connaître.

Lui : Moi aussi je serais jaloux si un mec que je ne connais pas embarque ma femme je ne sais où.

Moi : Du coup...tu as ta réponse.

Il boit encore de l'eau.

Lui : Tu as reconstruit ta vie Zhéma. Mais tu as toujours le choix.

Moi : Chad, toi et moi, c'est fini. Je suis mariée maintenant. J'ai déjà fait mon choix et je ne le changerai pas. Ce que tu me dis, tu aurais dû le dire il y a un an. C'est trop tard maintenant.

Il soupire, pendant que je me lève et il fait de même. Il ouvre ses bras pour me proposer une accolade que je ne refuse pas mais me détache assez rapidement.

Moi : Je ne te souhaite que du bonheur dans ta vie, Chad. Mais ce sera sans moi. Je suis contente de t'avoir vu ce soir. Bon retour à Canberra.

Chad : (Triste) Merci Zhéma, sois heureuse toi aussi. C'est mon souhait le plus cher. Je ne t'oublierai jamais.

Moi : Moi non plus, Chad. Au revoir.

Je sors du café et retourne à la fête, mais pas avec le même entrain.

Même dans la voiture avec Adam, sur le chemin du retour, je ne lui adresse même pas la parole, plongée que je suis dans mes réflexions. Je n'arrête pas de me demander comment aurait été ma vie si j'étais resté avec Chad.

Et cette pensée m'obsède jusqu'à ce que j'arrive à la maison.

A peine le gâteau coupé, je vois Zhéma aller dans l'arrière-cour avec son ''beau-frère''.

Curieux, je décide de la suivre pour savoir ce qui se trame.

Et non, je ne suis pas un fouineur, je suis juste prudent. Et j'ai raison puisque j'y vois son ex, celui dont elle m'avait parlé au début du contrat.

Qu'est-ce qu'il fout là ?

En plus, ils se suivent jusque dans un café et s'y asseyent face-à-face. Il faut que j'y voie plus clair. Je me cache dans les buissons près de la fenêtre, histoire d'espionner. Et ce gigolo pose sa main sur celle de Ma femme ! Il faut que j'intervienne. J'entre, m'installe sans gêne et essaye de faire la causette. Mais par son regard, je sens que Zhéma me supplie de m'en aller.

Du coup, je simule un appel et sort. Je suis un peu inquiet j'avoue, mais je dois lui faire confiance. Elle le mérite. Mais là, dans la voiture, elle ne dit pas un mot. Elle doit m'en vouloir pour tout à l'heure. Donc en arrivant, pour me racheter, je prends une grande décision qui lui fera sûrement plaisir et la mène à l'étage en lui fermant les yeux.

Elle : Mais où tu m'emmènes ?

Moi : Attends, tu verras.

Il est temps qu'elle voit. Qu'elle voit ce que je cache dans cette fameuse pièce secrète.