Cette journée a été un vrai calvaire. Ils n'ont pas arrêté de me coller toute la journée, de vrais pots de colle. Actuellement je suis fourré dans les toilettes, histoire de souffler un peu. Aussi parce que je voulais entendre un peu sa voix.

Je sais, je déconne, elle est en couple.

Orhhh ça m'énerve de prononcer ce mot...couple ! C'est qui encore celui-là ?

En plus il n'est même pas fichu de rester avec elle, il est à l'étranger. Il n'est pas celui qu'il lui faut, elle mérite mieux. Pas moi non plus, mais mieux. Elle a besoin d'un homme qui va la rendre heureuse, lui redonner son charmant sourire.

Je l'ai suffisamment fait souffrir comme ça, il n'est pas question qu'un autre connard lui brise le cœur.

Je sors enfin des toilettes, visiblement pour leur plus grand bonheur. Hourra.

... : C'est l'heure de notre pause monsieur White.

Moi : Hum, faites comme bon vous semble, ça ne me dérange pas.

Enfin de l'air frais. Et puis j'ai quelque chose de très important à faire aussi. Remonter le profil de Zhéma pour voir à quoi il ressemble. Oui, vous avez raison, il m'énerve !

Je remonte son profil et réussi à mettre un visage sur lui. C'est vrai que c'est le genre à en faire tomber plus d'une. Et c'est ça le problème parce que maintenant qu'il est à l'étranger, il va faire un malheur, c'est sûr. Il faut que j'en sache plus pour mieux la protéger.

Le sujet d'aujourd'hui est tellement passionnant que vous n'imaginez pas à quel point je suis contente d'être sur le plateau. En plus, après mon reportage sur les faits incroyables concernant les trous noirs, je me trouve sur le plateau avec l'un des plus grands scientifiques du monde en la matière. Raison pour laquelle je suis sapée comme jamais ce matin. Mais pendant l'interview, je sens parmi les caméras dans la pénombre une paire d'yeux me dévisager. J'ai un mauvais pressentiment qui m'entremêle les intestins. Mon cœur se serre, au fur et à mesure que l'heure avance. Pendant que mon invité se débat pour essayer de me faire comprendre ses idées, j'inspire et j'expire à maintes reprises pour me calmer.

Je n'ai même pas envie que ça se termine, j'ai peur de me lever. Mes mains deviennent moites, je panique. Mais qu'est-ce qui m'arrive ?

Invité : Mais à ce stade, nous ne sommes encore sûrs de rien à ce sujet.

Il vient de finir de me répondre, mais je n'ai même pas suivi. Faut que je rattrape le coup.

*

J'ai fini de tourner. Mais j'arrive à peine à me lever. Et si je croisai cette personne ? Et si elle voulait me faire du mal ?

Sharon : Vous allez bien madame ?

Moi : Oui Sharon. Dites-moi, vous n'avez pas remarqué quelqu'un de bizarre ici ?

Elle : Non.

Moi : Ni un nouvel employé ?

Elle : Pas en ma connaissance. Mais je peux demander si vous voulez. Pourquoi ?

Moi : Oh non, laissez tomber.

Je prends le couloir menant à ma loge. J'ai besoin de souffler, j'ai l'impression de perdre la boule.

Mais juste devant ma loge, il y a quelque chose déposé sur le paillasson. Je m'approche pour voir de quoi il s'agit. 

Et si c'était une bombe ?

Mais non, je suis bête, c'est un lys. C'est joli, ses couleurs sont éclatantes. Mais je lève les yeux et au bout du couloir, je sens une paire d'yeux comme celle pendant le tournage. J'entends des bruits de pas. J'ai peur, mamaan !

Moi : Il y a quelqu'un ?

... : C'est...

Moi : Ahhhh !

Je me retourne en courant et m'échoue contre le torse de quelqu'un. Je m'accroche à sa veste comme s'il était mon seul espoir.

... : Moi.

Je lève la tête quand j'entends sa voix. Pour les gens à qui il faut des heures pour comprendre, je la fais courte : c'est Adam.

Moi : Ah, c'est toi...qu'est-ce que tu fous la ?

Comprenez, j'essaie de chasser ma gêne.

Lui : Je pensais que tu aurais compris en voyant la fleur.

Moi : En fait, j'avais cru entendre quelqu'un d'autre.

Lui : Ils ont pris leur pause, ça te dit d'aller déjeuner ?

Moi : Oui, attend, je prends mon sac.

Il faut que je quitte un peu la NCA, je commence à avoir de sérieuses hallucinations.

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