Chapitre 4


Après avoir fait un tour à l'orphelinat de la ville, elle marche lentement en direction de la maison, les mains dans les poches. Le soleil terminait gracieusement son marathon journalier et recouvrait la ville de son voile orangé.

A quelques pâtés de maison, elle remarqua une présence étrangère dans la maison d'en face, l'ex-maison de Samy. Une dame en sortit, l'air contente, et vint chercher un carton dans sa voiture.

-Je peux vous aider ? Demande Zhéma.

-Oh oui, vous êtes un ange, merci.

Zhéma le lui prit des mains et l'apporta à l'intérieur de la maison.

-Ici sera parfait. Posez-le. J'espère que ce n'était pas trop lourd.

-A vrai dire, j'ai le dos en compote mais bon !

-Tu es jeune ! Attend d'avoir mon âge pour t'en plaindre !

-D'accord j'essaierai ! Zhéma, dit-elle en tendant la main.

-Enchantée. Mary Kellington. On emménage bientôt ici.

-Ah ouais ? Bah moi je suis juste en face. Bienvenue Mme Kellington.

-Appelez-moi Mary. Merci encore pour le carton.

-Pas de quoi, c'était un plaisir. A la prochaine Mary !

-Au revoir Zhéma.

*

Vendredi soir. Assise à la télé à mater une série, elles n'entendirent même pas Alma arriver.

-Salut les filles.

-...

-Oh, ici la terre !

-Désolé maman, bienvenue, ça été ?

-Bonsoir Mme Woods.

Alma secoua la tête et monta prendre sa douche, puis descendit manger avec elles le repas qu'elles avaient cuisiné.

-Délicieux comme d'habitudes les filles. Ça aurait été parfait pour demain mais c'est mieux de changer de recette.

-Il y a quelque chose de particulier pour demain ?

-J'ai invité les nouveaux voisins à venir diner. Je ne te l'avais pas dit ?

-Euh...non. Mais elle super la voisine, je l'ai rencontré il y a à peu près une semaine. Elle s'appelle Mary.

-Des nouveaux voisins ?

-Oui, ils viennent d'arriver. Ils seront là avec leurs deux enfants.

-Des filles ou des garçons ?

-Aucune idée. Mais elle n'a pas l'air âgée, ce doit être des bambins. Du coup pour la nourriture, je vous fais confiance les filles !

-On fera les courses demain matin. Au pire on boira du thé. Vert.

-Au pire, tu veux dire si on ouvre les yeux avant le soir !

-Je me chargerais moi-même de vous réveiller de toute façon. A six heures.

-Maman !

Six heures pile. Comme prédit, maman s'incrusta dans notre chambre et tira les rideaux.

Maman : Debout les filles, c'est l'heure !

Elle répéta cet affreux refrain jusqu'à ce que je commence à la haïr sérieusement. C'est ma mère, mais j'ai limite envie de lui dire de la fermer. Mais j'ai une série cultissime qui va sortir au cinéma bientôt et l'idée de restée punie ici jusqu'à mes quarante ans ne me tente pas vraiment.

Moi : Mais il est à peine jour !

Elle : Justement.

Moi : Quoi justement ?

Elle : Il me semble qu'on se lève quand il fait jour.

Là, je suis au bord de la crise de nerfs. Je sors de mon lit, frustrée, sous les rires de ma mère, qui aime ce genre de blagues moisies. Elle sait pourtant qu'une fois j'ouvre les yeux, le sommeil me fuit comme s'il croyait que je ne me réveillerai jamais d'un deuxième tour. Samy, elle, a encore du mal à se glisser hors de sa couette. Ressentez-vous la même joie que moi quand je l'arrose avec de l'eau avant de prendre une sublime photo de sa sale gueule ?

 Aucun doute.

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Moi : Encore une chose et c'est bon.

Enfin, nous étions à bout de cette interminable liste de courses. Je me dirige vers le dernier élément, presqu'en bavant sur mon caddy. J'ai vraiment sommeil et mon expression faciale le crie haut et fort à qui veut bien s'y intéresser. Mais j'en ai cure et j'avance en rampant vers ce fichu pot de moutarde. Je passe tout juste devant le rayon des biscuits et je pique un paquet de cookies (C'était en super promo).

Samy : Je reviens tout de suite, je vais voir le rayon pas loin.

Samy s'éloigna et je continuai seule. Mais petit problème : il est pratiquement à deux fois ma taille. Je m'appuie sur la pointe des pieds et me tire de toutes mes forces comme si ma vie en dépendait. Ma recette en dépend. Je sens une présence près de moi. Si cette personne n'a pas la bonté de m'aider, qu'elle ait la sagesse de ne pas me déconcentrer ! Puis, une main dépasse la mienne en l'effleurant et prend le pot. Le dernier pot.

Moi : Merci, vous êtes sympa.

... : Désolé, mais il est pour moi.

Je me redressai et levai la tête. C'était un blond grand aux yeux vert, les cheveux en bataille. Il se retourna et continua sa route, avant que je ne me rende compte que sa beauté m'avait piqué au vif.

<<Oh, tu vas te ressaisir oui ?>>

Moi : Excusez-moi ? Dis-je en m'approchant. J'étais là la première, il est à moi.

... : Ce n'est pas ma faute si vous mesurez trois pommes.

Il ne manque pas de culot, lui. Mais ça tombe bien, puisque moi aussi, j'en ai des quantités.

Moi : Monsieur fait la grande gueule parce qu'il a une taille de poteau électrique apparemment.

Je lui arrivais à peine aux épaules, mais lui fit quand même face. Il leva les yeux au ciel et me fixa avec lassitude.

... : Tu comptes me coller comme ça pour de la moutarde ?

Je croisai les mains sur ma poitrine qu'il n'arrêtait pas de mater, le pervers. Je faisais honnêtement trois pommes face à lui.

Moi : Et alors ?

Il soupira et me contourna en me bousculant. Chouette la délicatesse.

Moi : Mais eh !

Je me pris un de ces vents et me figeai sur place. Il était déjà bien loin, je l'avais même perdu de vue. Je bouillonnai intérieurement, jurons pleins la gueule, arrêté comme une cruche près de mon caddy.

Samy : C'est bon, tu as eu la moutarde ?

Moi : Heu...c'est fini. On va passer ailleurs.

Cette moqueuse de Samy n'hésiterait pas à se payer ma tête alors évitons les détails.

                                                                                            *

Le soir est arrivé. L'odeur de la bouffe a embaumé toute la maison. Tout était prêt et j'étais dans la chambre entrain de bavarder avec Samy quand on les entendit arriver. Un coup de brosse, une pluie d'eau de parfum et nous voilà dans les escaliers. C'est assez étrange qu'il n'y ai pas de voix d'enfants. Tant mieux, ils doivent être de petits anges et je sens que le baby-sitting que je vais leur proposez très bientôt pour me faire un peu de fric sera facile comme bonjour. Je vois Mary en premier, un homme à côté, très certainement son mari et à ma grande surprise, deux garçons d'à peu près mon âge je dirai, dont l'un qui ne m'est pas du tout inconnu...

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A suivre...



Comment avez-vous trouvé l'inconnu ? Agaçant, n'est-ce-pas ?

Dommage pour le baby-sitting n'est-ce pas ?

Aimeriez-vous connaitre son nom, et son rôle dans la vie de Zhéma ?

Alors en route pour le chapitre 5 !

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