Chapitre 34

Je reste bouche bée, incapable de balbutier la moindre syllabe. Tout autour, je sens les gens s'attrouper, capturer mon visage abasourdi. Adam ne laisse rien paraitre qui pourrais m'aider à comprendre à quoi il joue. Tout bien réfléchi, j'ai ma petite idée sur ce qui est en train de se passer. Mais là maintenant, je dois vite donner une réponse. Essayez de deviner laquelle.

Moi : Oui, bien sûr que je veux être ta femme ! Oui, oui, oui, mille fois oui !

Je fends le plus naturellement possible sur cette terre mes lèvres en un sourire ''un peu trop'' heureux et lui tend ma main. Il y glisse la bague, qui se marie parfaitement avec la taille de mon doigt (miraculeusement). Il me serre contre lui et nos lèvres se joignent en un langoureux baiser, sous les ovations du public de circonstances. Charlie le cameraman, ne loupe rien de l'instant. L'embrasser fut comme un réflexe, naissant un désir ardent. Soit je commençais à être une trop bonne actrice, soit j'avais intérêt à me revoir, et vite.

Nous montons dans la voiture, ouverte par un Dean tout souriant, trop souriant. Dès l'extérieur, on peut voir des pétales de roses sur le siège et par terre, des splendides bouquets de lys un peu partout. Honnêtement ça donne envie. J'entends des filles roucouler qu'Adam est l'homme parfait, que je suis la fille la plus chanceuse du monde, que je leur fais de l'ombre et patati et patata, et ça me donne envie de leur foutre mon poing dans la gueule. 

Parce que je vous rappelle que 1) On doit se marier, 2) Pour le travail, et 3) Ce n'est qu'une question de mois. Tout part en couilles dans ma vie en fait !

Adam, assit juste en face de moi, rit en me regardant.

Moi : Ça ne me fait pas du tout rire. Vous auriez pu me mettre au courant !

Adam : L'effet de surprise n'aurait pas été aussi naturel.

Moi : Et je peux savoir ça s'est décidé quand ce cirque ?

Adam : Environ une semaine.

Je comprends mieux pourquoi ''la sorcière'' mettait autant d'engouement dans ce stupide micro-trottoir.

J'ai à peine dit oui à Lewis que tout bascule du jour au lendemain. Ne me regardez pas comme ça. J'ai dit oui, oui parce que je n'ai plus rien à perdre. Autant aller tête baissée et ne rien lâcher. Si vous aviez vu la tête d'Aurore quand elle a appris toute cette histoire...elle n'était pas étonnée mais bon, vous savez quoi. Quant à ma mère, Dieu fasse qu'elle ne soit jamais au courant de cette histoire.

*

Dean gara avec style juste devant White Enterprises, et je descendis en compagnie d'Adam. Personne n'avait dit mot pendant le trajet. Mais dehors, il fallait sourire.

Encore.

Et encore.

J'en avais mal aux joues. Comme par coïncidence, il y avait une réunion, et fâcheusement, Mme Anderson était absente. Sa représentante que je suis s'assit à bout de souffle dans le fauteuil en attendant la fin de ce cirque. Vivement la fin, cette journée a été trop forte en émotions.

Adam : Je crois qu'on a fini pour aujourd'hui, tous les points ont été abordés.

... : Effectivement Mr White, le reste sera vu plus tard. La prochaine sera ?

Adam : A la NCA.

Alléluia !

... : Félicitation Mr White et très bientôt Mme White. Nous avons appris la bonne nouvelle !

Moi : Tousse. Déjà ?

... : Oui, la nouvelle s'est répandue comme une trainée de poudre.

Adam reste très calme dans son fauteuil, avec de petits sourires par moments. Ils se décident finalement à décamper un a un jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'Adam et moi.

Lui : Ça va ?

Moi : Hum.

Lui : Ça n'a pas l'air en tout cas.

Je me lève à mon tour et commence à ranger mes affaires.

Moi : Personne n'a pensé à ce que j'aurai pu ressentir avec le petit cinéma de ce matin !?

Il se lève et vient juste derrière moi. Ce matin, vous n'imaginez pas ce que j'ai dû ressentir quand l'homme a sorti son arme. Je pensais que j'allais...le perdre. Et ce sentiment n'a cessé de me hanter tout l'après-midi.

Lui : Donc tu as eu peur de me perdre ?

Moi : Oui !

Oups, j'ai parlé trop vite. Je dois rattraper ça.

Moi : Enfin...ça aurai pu être très dangereux, et je ne voulais pas me retrouver avec un cadavre sur les bras.

Surtout pas le tien...

J'essaie de retrouver un rythme cardiaque normal. Mais toutes mes tentatives échouent quand sa main frôle la mienne. Sa tête est blottie dans mon cou et son souffle se disperse dans mes oreilles. Il me serre contre lui par l'arrière. On ne doit pas, je le sais très bien, mais la force pour résister m'a définitivement quittée.

Moi : On ne devrait pas...

Lui : Je sais.

Je pivote la tête sur le côté et là nos lèvres se joignent. Elles s'engagent sans préavis dans une danse interdite, interdit qui la rende plus passionnelle.

Il me libère un instant, puis me soulève et me met sur la table en verre. Je lui retire sa veste, et la danse repart de plus belle, plus fougueuse qu'elle ne l'était, pendant que mes doigts explorent sa chevelure soyeuse, un maelström de désir traversant mon échine. Jusqu'à ce que le téléphone de la salle de réunion sonne. Ignoré.

Il ne peut pas sonner plus tard ?!

Malgré tout, je sais que c'est le moment de tout arrêter. Quand j'entends des bruits de pas dans le couloir. Adam a dû l'entendre aussi parce qu'il s''arrête brusquement. On se détache comme deux enfants arrêtés en pleine bêtise, tout éméchés. Il décroche rapidement le téléphone tout en s'arrangeant. J'aplati mes cheveux assez sauvages et lisse ma robe. Juste à temps parce que Riley apparaît sur le pas de la porte.

Elle : Monsieur ?

Il lui fait un signe de la main pour qu'elle attende qu'il finisse son appel. Appel qu'il ne voulait même pas décrocher il y a une minute. Mdr.

Lui : Vous voulez ?

Elle m'adresse un petit regard pour me faire remarquer.

Lui : Auriez-vous un problème avec sa présence ?

Elle : Non monsieur White. Ma mère a eu un souci de santé, pourrais-je descendre un peu plus tôt aujourd'hui ?

Lui : Bien sûr Riley, prenez votre soirée.

Elle : Merci monsieur. Tout est déjà prêt pour demain. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites-moi signe.

Lui : Ça ira Riley, bonne soirée. Bien de choses à votre mère.

Elle : Merci monsieur.

Elle s'éclipse aussi rapidement qu'elle est venue et nous laisse seul. Une sorte de gêne s'est installée, et j'ai un peu honte. Je lui tends sa veste et me dirige vers la sortie.

Lui : Zhéma ?

Je ralenti et m'arrête pile au seuil de la porte.

Lui : T'as raison, je n'aurai pas dû, désolé.

Moi : Moi non plus je n'aurai pas dû. A demain Adam.

Ce soir-là en révélait beaucoup plus que vous ne le croyez...

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