Chapitre 29

Zhéma pousse la porte de l'appartement. Elle a l'impression de ne pas y être venue depuis des siècles. Pourtant, elle y était juste la veille. Son ordi est posé sur le lit. Elle se rappelle la violence avec laquelle elle l'avait fermé quand Chad lui a annoncé qu'il voyait une autre. Son cœur se serra, et elle balança son sac à l'autre bout de la pièce, s'assit sur le lit, la tête entre les mains. Sa vie était en train de prendre un tournant qui n'était vraiment pas le bon. La porte principale s'ouvre.

-Je sens que je vais commettre un meurtre ! Cria Samy, enjouée. Bah ma vieille, t'aurait pu me dire que tu avais envie de t'éclater !

-Eclater n'est pas vraiment le mot que j'aurai utilisé.

Zhéma garde la tête baissée, les cheveux en parapluie.

-T'as un souci ma belle ?

Samy s'approche et s'assoie juste à côté, en essayant de comprendre quelque chose.

-C'est un connard, voilà tout ! Je le déteste !

-Je pensais que tu étais encore au travail avec lui, c'est pour ça que je l'ai appelé, ne me crie pas dessus !

-Je parle de Chad. Nous deux, c'est fini ! Plus rien, nada !

-Heu...j'ai loupé un épisode ou quoi ?

-Oui, celui où il m'annonce qu'il me trompe, et franchement, t'a bien fait.

-Je suis désolée ma belle...J'ai deux mots à lui dire cette ordure !

-C'est pas la peine, qu'il aille crever. Et t'embrouille pas avec Travis, il n'a rien à voir.

-Peu importe, il va m'entendre !

-Au fait, depuis quand tu viens aussi tôt ?

-J'étais venue t'étrangler parce que tu avais oublié de m'inviter à ta petite folie d'hier, mais t'es pardonnée !

-Encore heureux...Ton supérieur n'a rien dit ?

-Je l'ai bourré de baratins, et il m'a laissé tranquille pour la soirée. Allô ? Bonjour mon amour...Bah...

-A quoi tu joues ? Je t'interdis de lui dire quoi que ce soit ! Samy ! Saamyy !

Samantha couru en dehors de la chambre en jouant à la sourde. Zhéma ouvre son placard et en sors le sweat-shirt de Chad. Elle l'avait gardé toutes ces années. Elle s'assit à la fenêtre qui donnait sur la rue, et le pressa contre lui. Le ciel était gris, les nuages étaient sombres, le vent était glacial. Un couple déambulait dans la rue, main dans la main, en souriant et en riant. Elle les maudit de toutes ses forces et baissa le rideau, serrant toujours plus fort le sweat. C'était fini. Complètement fini.

C'est l'heure. Je passe une dernière fois la main dans les cheveux. Je suis prêt. Et je suppose qu'elle aussi, vu que Maggy a tout fait pour la laisser partir avant quinze heures. Ce n'est pas croyable à quel point elle peut être maternelle. Si elle savait que tout ça n'était pas réel, je me demande bien ce qu'elle en dirait. Je sors de la maison et croise Dean, mon chauffeur, tenant la portière.

Lui : Bonjour Monsieur.

Moi : Bonjour Dean. Nous allons à l'appartement de Mlle Woods.

Lui : Bien monsieur.

C'est fou ce qu'il peut être lent. Il fait une heure pour un trajet d'à peine vingt minutes. Ce n'est pas pour rien que j'ai l'habitude de conduire moi-même.

Lui : Nous y sommes monsieur, appartement n°4. J'en ai pour quelques minutes.

Moi : Non, j'y vais moi-même.

Lui : Comme vous voulez monsieur.

On ne sait jamais, il risque d'y passer une éternité. Je sors et prend l'ascenseur jusqu'à son appartement. Un visage familier m'ouvre : Samantha.

Moi : Bonjour Samantha.

Sam : Salut Adam. Elle arrive, elle est bientôt prête. Entre.

Les femmes et le retard, c'est une grande histoire d'amour. Samantha a drôlement changé elle aussi. Je me demande ce qu'elle devient.

Sam : Tu ne t'assoies pas ?

Moi : Non, ça va.

Elle se vautre dans le canapé en engloutissant des gâteaux en quantité.

Elle : C'est cool que tu sois devenu PDG.

Moi : Ouais, et toi, qu'est-ce que tu deviens ?

Elle : Je suis avocate.

Moi : Ah bon ? Pas mal comme boulot !

Elle : N'hésite pas à me faire signe si un jour tu as des pépins, je pourrai faire des miracles !

Moi : Je prends note maitre Sam.

Elle sourit et se reconcentre sur la télé. Mon téléphone vibre dans ma poche. Encore cet empoté d'employé, même pas capable de faire la moindre course. Je décroche et le laisse déballer son sac de mensonge. Trop de fainéants dans cette entreprise, il est temps de faire un grand balayage.

Moi : Ecoutez Ted, je m'en fiche que vous ayez des problèmes ou non avec votre carte bleue, vous avez jusqu'à demain pour me terminer ce travail, sans quoi...

Je raccroche à ce con de Ted. La seule personne qui ait le moindre professionnalisme est Riley, ma secrétaire. Je dois d'ailleurs lui dire de faire quelques modifications dans mon emploi du temps de demain, et de poster des offres d'emploi.

... : C'est bon, on peut y aller. A ce soir ou à demain ma poule. Garde moi quelques-uns pour l'amour du ciel !

Elle est enfin là, c'est pas trop tôt. Je lève la tête pour voir ce pour quoi elle a mis autant de temps alors qu'on est déjà en retard. Ma bouche reste inconsciemment entrouverte, mais je me dépêche de la refermer. Je ne peux pas vous décrire à quel point je la trouve sublime, mieux, belle, mieux encore, irrésistiblement séduisante...Le fameux contrat interdit une quelconque relation en dehors du boulot. Et je l'ai signé, parce que je me l'étais moi-même interdit.
Vivement la fin de cette histoire, sinon je suis sûr d'une chose : je ne résisterais pas...

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