Chapitre 28

Je réussi de justesse à prendre son bras et la tire vers moi. Le camionneur la lorgne en klaxonnant et nous dépasse. C'est elle qui vient de frôler la mort et il a le culot de gonfler ses narines cet abruti !

Il a de la chance que rien ne lui soit arrivé. Je sens qu'elle tremble un peu. Son cœur bat contre ma poitrine, son corps collé contre le mien. Et ce n'est pas le froid, parce qu'elle porte un énorme manteau. Elle lève la tête vers moi et me regarde droit dans les yeux.

Elle : Vous êtes gentil de m'avoir sauvé Mr le policier, vous êtes mon prince !

Elle est complètement dans la lune celle-là, décidément...

Elle : Laissez la princesse que je suis vous offrir un baiser magique...

C'est officiel, elle délire. Elle se tire sur la pointe des pieds en approchant ses lèvres. La tentation est grande, mais hors de question que ce soit dans ces conditions. Je la soulevai en princesse justement et elle se coucha contre moi, glissant dans un sommeil profond.

J'ai un mal de tête affreux. Et je me réveille avec une furieuse envie de vomir. J'essaie de chasser cette sensation étrange en me retournant dans mon lit. Les draps sont tout doux, le lit est super moelleux, et ce parfum...ce parfum ! 

J'ouvre les yeux et me réveille en sursaut, aveuglée par la lumière. Mais je ne reconnais rien de ce qui m'entoure. La pièce est tellement grande que je me demande si c'est un appartement entier ou une chambre.

Moi : Y'a quelqu'un ?

... : Regarde sur ta gauche.

Je tourne la tête et vois Adam assit tranquillement en train de travailler sur une table. Il ne lève même pas les yeux, absorbé par son ordi.

Moi : Qu'est-ce que je fais là ?

Lui : Mange et repose-toi.

Moi : C'est toi qui m'as amené ici ?

Lui : Oui.

Moi : Et...on a dormi...ensemble ?

Lui : On peut dire ça. Indiquant le canapé du menton. J'étais là.

Moi : Qu'est ce qui s'est passé ?

Lui : Tu ne te rappelles rien ?

Je me frotte les tempes pour essayer de me souvenir de la veille.

Moi : Je sais que je suis sortie, j'ai pris un verre, puis deux, et puis après, plus rien, trou noir.

Lui : Tant mieux alors. Ton petit déjeuner est juste à côté de toi. Mange.

Moi : Je n'ai pas très faim...elles sont où tes toilettes ?

Lui : Juste derrière moi.

Je sentais que j'allais rendre mes repas de toute la journée d'hier dans pas longtemps. Je pris mon téléphone et regardai l'heure. Il est dix heures. Il est dix heures !

Moi : Il est dix heures, il faut que je file au travail ! Tu aurais dû me réveiller !

Lui : Hors de question que tu bouges d'ici, repose-toi j'ai dit.

Moi : Tu veux que je perde mon boulot ?

Lui : Je vais parler à Tara, tu n'as pas à t'inquiéter.

Moi : Je ne veux pas que tu fasses quoi que ce soit, j'irai travailler point barre.

Je me lève, bien décidée à retourner à la normale. Mais je commence à avoir un malaise et cours aux toilettes. Je vide l'entier contenu de mon estomac en me tenant le ventre. Ce n'était vraiment pas beau à voir. 

Je rince ma bouche et m'adosse contre le mur. Je me sens vraiment très, très mal. Je n'y suis pas allée mollo sur l'alcool hier.

Lui : Tu vois que tu ne vas pas bien du tout.

Il est arrêté à l'embrasure de la porte, et me regarde. Son regard me donne des frissons. Ou bien, j'ai tout simplement froid. Il s'approche de moi et me soulève, toute faible que je suis, pour me ramener sur le lit. Il tire la couette sur moi, et mets la table du petit-déj sur mes cuisses.

Lui : Tu vas manger ou je te le donne moi-même ?

Moi : J'ai plus cinq ans.

Lui : Donc mange, et repose-toi.

Je prends le sandwich et mord une bonne partie. Ahlala, mais il est délicieux !

Moi : C'est super bon, merci.

Lui : Qu'est-ce qui t'es passé par la tête hier ?

Sa question me coupa l'appétit sur le champ. Cette histoire m'était sortie de la tête. Tout ce que je sais, c'est que j'avais juste envie d'oublier mes problèmes ce soir.

Moi : Rien, je voulais juste me vider l'esprit.

Lui : Je comprends que t'ai pas envie de m'en parler. Ne te sens pas obligée.

Il se leva et porta sa veste, les deux premiers boutons de sa chemise jamais fermés, et peigna ses cheveux un peu en vrac.

Lui : J'y vais.

Moi : Si tu t'en va, je pars aussi. Je n'ai pas envie de passer ma journée enfermée ici.

Lui : Margaret !

Une dame, probablement dans la cinquantaine, fit son apparition dans la chambre, le visage maternel.

Elle : Oui Monsieur ?

Lui : Occupez-vous d'elle. Donnez-lui ce qu'elle vous demande, mais elle ne doit pas se lever d'ici avant quinze heures au moins.

Moi : Quinze heures ?

Elle : Bien monsieur.

Lui : Je vous fais confiance Maggy. Vous êtes la meilleure.

Il se retourna et revint à moi.

Lui : Tu es prête pour ce soir ?

Moi : Oui, ça ira.

Lui : Alors à ce soir, je passerais te prendre à ton appartement. Tu es entre de bonnes mains avec Margaret donc ne bouges pas d'ici.

J'hoche la tête et il sort de la chambre, après avoir fait un petit bisou à Maggy. Il ne reste plus qu'elle et moi.

Maggy : Vous voulez que je réchauffe votre café ?

Moi : Ce n'est pas la peine, je n'aime pas trop le café en fait.

Maggy : Alors je vous ferai du thé aux fruits rouges, vous allez adorer, j'en suis sûre !

Elle courut presque hors de la chambre et revint quelques minutes plus tard avec le thé tout fumant.

Elle : Tenez, buvez-le-vous verrez.

Il est effectivement divin ce thé.

Moi : Je peux vous appeler Maggy ?

Elle : Oui, bien sûr.

Moi : Merci Maggy, vous êtes adorable.

Elle : C'est vous qui l'êtes mademoiselle Woods.

Moi : Appelez-moi Zhéma.

Elle : Encore mieux, ma beauté, joli ?

Moi : Souriant. Plus que joli, j'adore. Ça fait longtemps que vous travaillez pour Mr White ?

Elle : J'ai commencé avec son père quand j'étais plus jeune. Donc je l'ai pratiquement vu grandir.

Moi : Ça se voit qu'il vous aime beaucoup.

Elle : Il me prend presque pour un membre de sa famille depuis que sa mère est partie. Et c'est un homme maintenant. Sa seule faiblesse est qu'il manque cruellement de confiance en lui.

Moi : Ah bon ? Pourquoi ?

Elle : Désolé, je ne peux pas vous le dire ma beauté.

De toute manière, je suis l'une des privilégiés à connaitre son plus noir secret donc je digère aisément le fait qu'elle ne veuille pas cracher le morceau, curieuse que je suis.

Elle : Mais si je peux me permettre, il n'avait jamais ramené de fille chez lui depuis l'université.

Moi : Jamais ?

Elle : Jamais. Les seules que j'ai vues n'étaient là que pour le travail et ne dépassait pas le stade du salon. C'est pour ça que je suis contente de voir qu'il a enfin refait sa vie avec vous.

Si seulement elle savait que tout ça n'était que du vent...Mais j'avais une furieuse envie de lui poser une question.

Moi : Comment vous pouvez savoir que je suis la bonne ?

Elle vint s'asseoir à côté de moi.

Elle : Il y a des signes que seule une femme de cinquante ans peut comprendre ma beauté. Tu verras.

Sa phrase m'arracha un sourire. Un sourire à la fois de joie, et de peur...

------------------------------------------------------------



À suivre...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top