Chapitre 22

...Three months later...


Samy : Je ne t'avais pas vu ce matin hein...fatal la tenue !

Moi : J'avais une réunion cet après-midi.

Samy : Tes vingt-cinq ans te vont comme un gant.

Moi : Pas besoin de me rappeler que je vieilli.

Samy : Bah si ma vieille.

Depuis que j'étais revenue du boulot, je n'avais pas encore eu le courage de me lever du canapé. J'ai l'impression d'avoir cent ans. Mon téléphone bipe. Je viens de recevoir un mail.

. De Mr White à moi.

Je ne pourrai malheureusement être présent demain. J'espère que vous êtes bien rentré.

. De Moi à Mr White.

Je suis effectivement bien rentrée. Bien reçu et bonne soirée à vous.

Ces formules de politesse m'exaspèrent, mais je n'ai pas tellement le choix si je veux éviter que des gens se posent des questions. Déjà qu'il y a des rumeurs dès qu'on nous voit.

Moi : (Plus fort que prévu) Ça me fera des vacances de rentrer à une heure normale demain. S'il pouvait être occupé plus souvent.

Elle : Qui ça ?

Moi : Heu...un collègue.

Elle : Hum Hum...

Moi : Fais pas cette tête, je suis déjà avec Chad.

Elle : De toute façon, ce n'est pas comme si c'était Adam.

Une petite toux me prend subitement à la suite de sa phrase. Elle ramène immédiatement son attention sur moi.

Elle : Tu ne me cacherais pas un truc par hasard ?

Moi : Non, non rien.

Encore la toux qui détecte le mensonge. A moins qu'il faille que je fasse un test de Corona. Soudainement, elle me fait les gros yeux.

Elle : Attend, ce n'est quand même pas Adam ?

J'hoche positivement la tête.

Elle : Naann !

Moi : Si.

Elle : Naann !

Moi : Bah si.

Elle : Alors là...tu as une de ces poisses ma chérie.

Moi : Ou pas. Tout est rentré dans l'ordre, on s'entend super bien.

Elle : De toute manière, c'est le boulot.

Moi : Je m'attendais à ce que tu me boudes.

Elle : J'ai aucune raison. Tu es vieille maintenant !

Je lui fis ma pire grimace et me décidai à me lever. Je prends ma douche et m'étale sur mon lit. J'ai tellement envie de lui parler. Ça fait plus d'une semaine qu'on s'est à peine dit bonsoir. Et puis le fuseau horaire n'est pas terrible non plus. Je relance son numéro en espérant qu'il soit connecté aussi tôt chez lui.

Moi : Allô ?

Lui : Bébé, ça va ?

Moi : Non, tu me manques, j'ai envie de te parler.

Lui : Moi aussi, mais je suis tellement occupé ces derniers temps.

Moi : A tel point que pas un appel de la semaine.

Lui : C'est le boulot, j'y peux rien.

Moi : Faut vraiment qu'on parle toi et moi.

Lui : Désolé mon cœur, et si on se rappelle demain ?

Moi : Faut que je coupe.

Lui : Tu dis ?

Moi : Faut que je coupe !

Je raccrochai, à bout de nerfs. Mon travail me stresse tellement que j'ai besoin de lui. Je me sens fragile. Mais depuis un moment, j'ai l'impression qu'un froid s'est installé. Finalement, j'ai eu raison. Les relations à distance, c'est l'échec assuré. Je fonds en larmes sous ma couette. On ne voit peut-être plus les choses de la même manière, maintenant que des kilomètres nous séparent...

*

Mme Anderson est arrivée. Son voyage est passé vite et je n'y avais même pas fait attention avec toutes les tâches qu'elle m'avait confiées.

Il me reste d'ailleurs une petite partie que je dois terminer ce matin avant qu'elle ne s'en rende compte.

Sharon : Bonjour Mademoiselle.

Moi : Bonjour Sharon, vous allez bien ?

Elle : Oui. Mme Anderson est revenue et demande à vous voir urgemment.

Elle ne perd pas de temps. Il est à peine huit heures et je vais déjà me faire sermonner. Et cette Wendy qui ne sert à rien. C'est elle qui doit se déplacer pour ce genre de commission au lieu de fatiguer ma Sharon.

Moi : M'asseyant. Bonjour Madame. Vous avez fait bon voyage ?

Elle : Le petit déjeuner de l'hôtel était infect, mais puisque le contrat a pu être signé, je dirais oui.

Si elle avait dit oui ou non aussi...

Elle : Et vous ?

Moi : J'ai fait ce que vous m'aviez demandé.

Elle : Même le dossier Crawford ?

Je me raclai la gorge.

Moi : A part le dossier Crawford.

Elle : Souriant. Je m'en doutais. Mais ce n'est pas pour ça que je vous ai fait venir dans mon bureau.

Moi : Et c'est pourquoi ?

Elle m'indiqua du menton la télévision et mit la chaine à scandale qui passait l'émission TENDANCES ACTUELLES.

La journaliste : Un nouveau PDG vient de prendre le monopôle de White Enterprises, l'une des plus grandes multinationales du pays, Mr Adam White, âgé d'à peine vingt-six ans. C'est une grande première...

Elle : Vous saviez qu'il était devenu officiellement le PDG ?

Moi : Je savais que c'était pour bientôt, mais pas quand exactement.

La journaliste : Et aussi étrange que cela puisse paraître, cet homme jadis célibataire, malheureusement pour les demoiselles, n'est plus un cœur à prendre, vu qu'il n'entretient pas qu'une relation simplement professionnelle avec la belle et séduisante Zhéma Woods.

Mon sang ne fit qu'un tour, pendant que mon cœur faisait du tambour dans ma poitrine. Mme Anderson se tourna vers moi pendant que je m'étouffais seule.

Elle : Vous allez bien ?

Moi : Je ne sais absolument pas de quoi elle parle, il n'y a rien entre nous deux !

Elle : Mais comment l'expliquez-vous alors ?

Moi : C'est vrai que rarement on dinait ensemble et on restait tard à travailler mais rien d'autre, je vous le promets !

Elle rit et croisa les bras.

Elle : Je vous crois.

Moi : Vous me croyez ?

Elle : Oui, je vous crois. De toute façon, vous me l'auriez dit.

Ou pas. Je commence enfin à avoir une respiration moins cadavérique, la main sur la poitrine.

Elle : Je vous crois tellement que j'ai même une proposition à vous faire.

Moi : Qu'est-ce que c'est ?

Elle : Que diriez-vous de rendre cette rumeur vraie ?

Je me figeai immédiatement pour essayer de comprendre ce qui se passait.

Moi : Je vous demande pardon ?

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A suivre...

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