Chapitre 18: Inconnu
A l'aube, tandis que la lune flottait encore dans le ciel, un 4x4 qui avançait parmi les maisons endormies, troubla le calme de la rue adjacente au canal.
Le véhicule ralentit puis s'arrêta sur une place de parking devant le plan d'eau. Le conducteur, l'homme qui avait récupérer le dossier il y a quelques jours, sortit du véhicule, ouvrit le coffre et en sortit deux petites bâches blanches enroulées sur elles-mêmes ; elles devaient être lourdes car il peinait à les porter. Il les transporta jusqu'aux abords du canal, à quelques mètres de la voiture, avant de les jeter à l'eau sous le regard du passager : l'homme à la mallette.
*
Quelques heures avant, il avait assisté de la même manière à l'assassinat des deux jeunes enfants qui reposaient désormais au fond du canal. En effet, il était resté immobile dans un coin de la pièce, semblable à un garage réaménagé en un lieu de massacre où seules deux ampoules suspendues au plafond produisaient une faible source de lumière.
L'homme avait observé d'un regard vide le tueur, qui était l'homme à qui il avait donné le dossier quelques temps plus tôt. Il était même resté impassible malgré la scène horrible qui se tramait sous ses yeux : le professeur plongeait les têtes des enfants sans hésitation dans une baignoire à moitié remplie. Ces derniers, un petit garçon et une petite fille, ne pouvaient ni se débattre, ni crier, alors que l'eau commençait à pénétrer à l'intérieur de leurs poumons.
La scène horrible se déroulait loin de tout, personne ne pouvait intervenir tandis que l'assassin attendait d'en finir avec les deux jeunes victimes.
Après que les dernières bulles soient remontées à la surface, le professeur releva les deux têtes des enfants avant de relâcher leurs corps sans vie sur des bâches blanches disposées sur le sol derrière lui.
Avant d'enrouler les bâches autour des corps, il retira un à un ses gants en plastique, laissant des « clacs » sonores percer le silence qui s'était installé, et les jeta dans une poubelle située au pied d'étagères métalliques, qui supportaient divers objets pouvant servir d'armes. L'atmosphère était froide, le spectateur frissonna avant de revenir à lui-même et d'ouvrir une petite porte sur le côté.
— On va les sortir par-là, annonça-t-il à son complice qui roulait les corps inanimés dans les bâches.
— Pas de problème, je vais ouvrir la caisse...
C'est ainsi que le tueur quitta le garage et sorti dehors, dans l'obscurité de la nuit.
Il s'arrêta devant le 4x4 et leva sa tête en direction des hauts arbres qui entouraient le domaine : leurs feuilles s'agitaient au passage du vent et produisaient ainsi un bruit plutôt apaisant.
— Tu viens ? demanda l'autre homme qui venait de réapparaitre dans l'arche de la porte. Il faut qu'on se dépêche !
— J'arrive...
Ce dernier ouvrit le coffre du large véhicule avant de repartir dans l'espèce de garage.
*
Il resta un moment à contempler l'eau qui se mouvait délicatement, puis remonta à bord du véhicule avant de redémarrer le moteur.
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