Chapitre 7
2ème Jour
- C'est la matin. Le village se réveille.
La voix du meneur me réveilla encore une fois. Je grognai, mais je ne me sentais plus fatiguée.
Je m'assis sur mon lit, tentant encore une fois d'allumer mon téléphone. En vain. L'appareil restait vraiment noir. En attendant le signal du meneur, nous indiquant qu'il faudrait qu'on sorte, je passai aux toilettes.
Toujours pas de signal. J'ouvris grand les rideaux de ma fenêtre. La lumière de l'aube entra en trombe et illumina tout la pièce. Voir de la lumière me faisait vraiment du bien. J'attendis un instant que mes yeux s'accoutument à cette clarté, puis jettai un coup d'oeil à la cour. Personne n'était sortis. Le village semblait encore endormi. Au dessus des maison, le ciel était teinté des couleurs des premières lueurs du jour : bleu, rose, violet... Je contemplait un instant cette oeuvre d'art. Chez moi, je ne me levais jamais assez tôt pour voir ça.
Un claquement de porte attira mon attention. Angélique venait de sortir de sa maison, et se dirigea vers la mienne. Me voyant à ma fenêtre, elle me fit un petit coucou, accompagné d'un grand sourire. Puis elle toqua au verre. Je l'ouvris.
- Bonjour Madame, la saluai-je avec un brin d'ironie. Que puis-je faire pour vous ?
- Je peux entrer ?
- Prenez la porte se trouvant là. Je vais venir la déverrouiller.
Quelques instants plus tard, mon amie entrait chez moi.
- Hey ! Tu vas bien ?
Je me renfrognai discrètement.
- Oui...
Le film de la nuit tournait en boucle dans ma tête. Le malaise de réempara de moi. Malheureusement, je ne pouvais rien dire à mon amie. Si je lui racontais, je serais obligée de lui dire que j'étais la Sorcière. Et ça, je n'en avais pas le droit.
- J'ai faim, annonçais-je pour détourner la conversation qui risquait de mal tourner. Tu veux manger quelque chose ?
- Avec plaisir ! Mon ventre n'arrête pas de gargouiller !
Elle se tapota le ventre. Je cherchai quelque chose à manger dans les placards. Il n'y avait pas de pain, alors je sortie le paquet d'oréos que j'avais commencé hier.
- Tu as le droit d'être là ? demandai-je à mon amie alors que nous nous installions sur le canapé pour manger les biscuits
- Je crois. Le meneur n'a pas dit qu'on ne pouvait pas manger les uns chez les autres.
Nous mastiquâmes un instant nos biscuits dans le silence, jusqu'a ce qu'Angelique pose LA question.
- Alors, ta nuit ?
Ne pas dire quelle est sa véritable identité. Je devais me cacher. Alors je pris un air mystérieux pour répondre.
- Secret défense. Et toi ?
À chacun sa merde. Elle se pencha vers moi comme pour me révéler un secret. Elle n'allait quand même pas...
- Je sais qui sont les Loups-Garous.
J'écarquillai les yeux. Elle avait osé. Elle m'avait dit qui elle était. Elle était la petite fille. Seule la petite fille pouvais savoir qui étaient les Loups-Garous. Je jettai un coup d'oeil à la porte, m'attendant à ce que le meneur débarque d'un instant à l'autre pour disqualifier mon amie. La jeune fille le remarqua.
- C'est le meneur que tu attends ? Il ne viendra pas. Je ne t'ai pas dit qui j'étais. Je te l'ai laissé devinner.
- Et si j'étais... un Loup-Garou ?
- Tu n'en ai pas un. Je les ai vus cette nuit, tu te souviens ?
Je hochai la tête. Elle avait raison. Mon amie était sérieuse, ce qui était assez rare. Elle avait dù aussi comprendre que quelque chose ne tournait vraiment pas rond avec ce jeux "Grandeur Nature".
- Alors ? Tu ne veux pas savoir qui tu vas devoir affronter ?
Le meneur n'était pas entré chez moi, et Angélique avait retrouvé son petit air coquin, mais elle me sembla aussi bouleversée.
- Bien sûr que je veux savoir !
- Ok. Alors il y a six Loup-Garou. C'est énorme. Cela veux dire qu'on est seulement huit Villageois. Dans les Loups-Garous, il y a trois filles : Claire, Emma et Lena, et trois garçons : Quentin, Matthis et Raphaël.
À ce nom, je me raidis. Raphaël était donc un Loup-Garou. Le jeux allait être beaucoup plus difficile que je ne le pensais puisque nous venions de deux camps opposé. Pour gagner, seul Raphaël et moi devrions survivre. Mais mon amie ne prêtait aucune attention à moi. Elle continua son récit. Elle avait maintenant les larmes aux yeux.
- Si tu savais ce que j'avais vu cette nuit, cachée derrière le rideau de ma fenêtre. Les six ados sont sortis. Le meneur était là et leur a parlé. L'instant d'après, il a disparu. Ils se sont alors regroupés, je crois qu'ils choisissaient une victime. Puis, je ne sais pas ce qu'il s'est passé. Leur corps se sont tordus, et ils se dont transformés en Loups. Ils sont entrés dans une des petites maisons. Quand ils sont ressortis, quand les LOUPS sont ressortis, ils avaient du sang sur leur cros. Du sang ! Hélène, c'est quoi ce jeu ?
Mon amie venait de crier. Des larmes coulaient sur ses joues. Et elle en avait le droit. J'étais moi même tétanisée sur place. Toute personne censée aurait dit qu'elle avait rêvé. Mais pas moi. Pas après ce que j'avais moi-même vécu cette nuit. Je ne pouvais qu'essayer de la consoler, alors la pris dans mes bras et la laissai se calmer. Je ne pouvais rien dire qui effacerai les images qui tournaient sûrement dans la tête. Non, je ne pouvais qu'offrir une présence réconfortante.
Quand elle se fut un peu calmée, elle leva ses yeux vers moi. Elle essuya ses larmes sur revers de la main.
- Il faut qu'on gagne, Hélène. Ou qu'on sorte d'ici.
À cet instant, la voix du meneur retentie.
- Les Villageois sortent de leur maison.
Mon amie pris un air grave.
- On y va.
Quand nous entrâmes dans la place, les joueurs étaient tous en train de s'asseoir sur leur chaise. Ils avaient l'air heureux. Mais il ne se doutaient ce qui avaient bien pu se passer dans l'ombre de cette nuit. Je vis les différents Loups-Garous sortir de leur maison. Je vis Raphaël sortir de la sienne. Il me fit un sourir discret, et je lui répondit en lui faisant la même chose. Il ne fallait pas qu'on sache qu'on avaient été désignés comme les "deux amoureux". Seul Cupidon le savait. Une fois installés sur nos chaises, je remarquais que l'une d'elle était vide. Sûrement celle de la victime de la nuit. Le meneur, de nouveau sur son estrade et toujours encapuchonné, commença à parler.
- Cette nuit, une personne est morte. Il s'agissait d'un simple Villageois, Hugo.
Le meneur descendit de son estrade et s'engouffra dans la maisonnette de Hugo. Il en ressorti quelques instant plus tard, avec un gros ballot dans ses bras. J'étouffai un cris quand je reconnu la tête blonde. Dans les bras du meneur se trouvait Hugo, l'ami de Raphaël. Et il ne semblait pas bien du tout. Il avait des traces de morsures, d'où du sang coulait. Hugo semblait mort. Très mort. Je sentis que tout le monde autour de moi retenait son souffle. L'homme à la capuche posa son bagage sur son estrade. Le jeune homme ne bougeait pas. Il ne semblait pas respirer non plus.
À ce moment, une colonne de lumière descendit du ciel, pile sur le garçon. Elle sembla l'entourer. Cette lumière était si intense que je dus me cacher les yeux de mes mains. Lorsque je les retirai, la lumière avait disparu, emportant le garçon. Autour de moi, tout le monde haletait, ou poussait des cris de surprise. Je crois même que je fis les deux. Je faillis dire quelque chose à mon amie à côté de moi, mais un grand bruit venant de la maison d'Hugo attira mon attention.
Toutes les portes et les fenêtres étaient maintenant baricardées. Comment les planches de bois bouchant les ouvertures étaient-elles apparues ? Je n'en avait aucune idée. Mais je savais qu'il ne fallait pas que je reste là. Tout le monde cria. Le cercle de chaise n'était désormais plus que de la pagaille. Et le meneur avait disparu. Je jettai un regard effrayé à Angélique. Elle me répondit de la même façon. La peur. Je vis deux filles se ruer sur la porte en bois fermant l'unique entrée du village. Elles secouèrent la poignée pendant de longues secondes, mais la porte resta fermée.
- Il faut trouver les clefs ! cria l'une d'elles.
Toute la matinée (qui dura en realité environ deux heures), tous cherchèrent la clef. Moi compris. Je fouillai partout chez moi : dans les placards, sous les meubles, derrière les toilettes, au milieux des boîtes de conserves... partout. Mais je ne trouvai rien. Vers ce qui nous sembla être le midi, Angélique fis cuire des knakis et des pâtes pour nous deux. Aucune de nous deux n'avait réellement faim, mais nous devions bien donner à nos ventres de quoi se nourrir.
Nous passâmes le début de l'après-midi à jouer à un jeu de carte que nous avions trouvé dans une des commodes, histoire de passer le temps. Personne n'avait trouvé la clef. Chacun espérait qu'elle ressortirait à un moment, mais tous devaient se rendre à l'évidence : il fallait jouer le jeu jusqu'au bout.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top