Le lendemain, une longue journée de cours les attendaient. Ils avaient de nombreuses évaluations, des devoirs à rendre et des travaux notés. Les élèves étaient sur des charbons ardents, surtout que McGonagall avait parlé de leur faire des interrogations préparatoires aux ASPIC...

  Hermione ignora soigneusement ses camarades de chambre, comme d'habitude, puis partit se préparer dans la salle de bain. Ah, qu'est-ce-que ces filles étaient agaçantes ! En plus, une surprise l'avait attendu au réveil : un hibou avait déposé une lettre d'Alice Fortescue, la meilleure amie de Lyana, qui lui disait qu'elle était inquiète pour elle face à son manque de nouvelles, et surtout qu'elle voulait voir sa meilleure amie. Hermione n'y répondrait pas, qu'est-ce-qu'elle aurait pu dire ? "Désolée je ne te connais pas, j'ai peur que si on se voit tu te rendes compte que je ne suis pas ta meilleure amie !". Compliqué, vraiment compliqué.

— Merlin, murmura-t-elle face au miroir.

  La nuit passée à étudier le livre lui avait laissé des cernes considérables. Elle se jeta un sortilège, espérant que cela atténuerait ses marques de fatigue, puis quitta la salle de bain.

— Tu as été longue ! lança une de ses camarades en tentant de lui faire un croche-pied.

  Hermione l'ignora et attrapa son sac, vérifia qu'il ne lui manquait rien et partit dans la Grande Salle pour petit-déjeuner.

— Fatiguée, 'Ana ? demanda Lily dès qu'Hermione fut installée face à elle.

— J'ai passé la nuit à travailler sur la traduction du livre. J'en suis aux potions, elles sont puissantes et pourraient servir à Mme Pomfresh.

— Le plus intéressant, ce serait les sortilèges ! dit Remus à côté d'elle.

— Oui ! confirma James. Nous pourrons les utiliser pour nos dernières farces !

  Hermione haussa les sourcils et déclara :

— Je ne pense pas qu'un seul de ces sortilèges vous soient utiles. D'après les potions, elles sont utilisées pour lutter contre la magie noire. Enfin, vous verrez si une d'entre elle pourra l'être...

  Ils passèrent une matinée de cours normale. Hermione rayonnait au sein des Maraudeurs, ponctuant souvent les discussions d'un peu de sarcasme et de son intelligence.
Le midi, alors qu'ils mangeaient tranquillement, ils entendirent des cris dans les couloirs. Hermione sortit dans les premières sa baguette, aux aguets, mais fut surprise quand toutes les lumières s'éteignirent, les fenêtres furent comme bloquées avec des volets. En tout cas, la pièce était plongée dans le noir. Debout, Hermione tentait de chercher derrière elle pour toucher la table afin de trouver des repères, mais elle sentit juste la main de Sirius l'attraper.

— Lyana, cria-t-il, pour qu'elle l'entendre malgré les hurlements, assieds-toi !

  Hermione n'eut pas le temps de se tourner vers son ami, restant dos à lui, car une lumière apparut face à elle, juste devant son visage. La jeune femme baissa le regard sur celle-ci, une simple boule luminescente. Quand la jeune femme releva la tête, un Mangemort était juste devant elle, affichant un grand sourire mauvais.

— Bonjour, Miss, lança-t-il, ce qui fit taire tout le monde dans la pièce. Cela fait longtemps, n'est-ce-pas ?

— Très longtemps, répondit-elle, la voix un peu tremblante. Dolohov, c'est ça ?

  L'homme hocha légèrement la tête. Hermione souffla :

— Je vous reconnais.

  Le Mangemort tendit lentement la main vers elle jusqu'à effleurer son visage. Hermione libéra son bras de l'emprise de Sirius et attrapa celui de l'homme pour le bloquer.

— Vous êtes venus me chercher jusqu'ici ? demanda Hermione. Vous êtes persévérants. Que veut faire Voldemort de moi ?

  Les élèves frémirent, certains crièrent même de surprise. Le Mangemort esquissa un sourire en coin et dit :

— Vous osez prononcer son nom ?

  Hermione ne répondit rien. Le regard noir, elle fixait l'homme dans les yeux, qui n'était pas décidé à bouger.

— Vous rendrez-vous ? questionna-t-il.

  La jeune femme lâcha juste un petit rire.

— Vous êtes bien naïf de croire ça après tout ce que vous m'avez fait.

  Dolohov haussa un sourcil. Ils restèrent ainsi, tous deux immobiles, jusqu'à ce qu'il crie :

— A l'attaque !

  Hermione le lâcha et attrapa sa baguette pour se défendre. Les Maraudeurs se levèrent à leur tour, prêts à se battre, tout comme les professeurs qui accouraient. Certains d'entre eux se battaient dans les couloirs pour permettre aux élèves de s'enfuir, pétrifiant ou faisant fuir les partisans du mage noir qui restaient à surveiller. Hermione reculait de plus en plus vers l'estrade, espérant éloigner les Mangemorts des élèves. Ils l'entourèrent bientôt, prêts à l'attraper. Hermione sentit des cordes s'accrocher à ses bras, la ligotant.

— Arrêtez ! hurla-t-elle en tentant de se débattre, lâchez-moi !

   Avec effarement, elle vit qu'ils infligeaient le même traitement à Sirius, ainsi qu'à Remus et James. Peter et Lily furent simplement attrapés, baguettes pointées sur leurs tempes. Hermione sentait monter lentement une vive douleur dans la poitrine, encore plus forte que lorsqu'elle crachait du sang. Son cœur battait à une vitesse folle, et elle semblait à deux doigts de vomir.

— Emmenez-la ! hurlèrent les Mangemorts, triomphant.

   Son cœur battait à toute vitesse. La douleur dans la poitrine. Elle hurla de douleur, son cri se perdant entre ceux des élèves. A la plus grande surprise des Mangemorts, Hermione se mit à trembler de toutes ses forces. Dolohov cria :

— Est-elle possédée ?

   Il y eut un grand éclat de lumière. Les cordes se mirent à prendre feu. Les Mangemorts, aveuglés par l'intense luminosité, fermèrent les yeux, tout comme le reste de la salle. Quand ils les rouvrirent, ils remarquèrent en premier lieu que toutes les lumières s'étaient rallumées. Puis, ils constatèrent qu'une autre fille se trouvait à la place de Lyana. Hermione avait retrouvé son apparence. La jeune femme attrapa une de ses mèches de cheveux, regarda ses mains, puis releva la tête jusqu'à croiser le regard de Sirius, choqué. Le Gryffondor remarqua tous les changements entre cette fille et Lyana, de par ses yeux qui étaient d'une teinte plus claire, passant du marron au noisette, jusqu'à ses cheveux désormais bruns qui étaient plus longs et plus bouclés. Il n'y avait aucun doute, entre Lyana et Hermione, il trouvait la brune bien plus jolie et a l'air plus agréable.

— Je suis ravie d'être enfin sous ma vraie apparence, lâcha Hermione. Celle de Lyana commençait à me taper sur les nerfs... Maintenant que vous voyez que je ne suis pas elle, vous allez partir ?

  Les professeurs commençaient à entourer eux-aussi les Mangemorts. Quelques élèves, les plus âgés, se joignirent à eux.

— Le Seigneur des Ténèbres vous veut, sous n'importe quelle forme, déclara un Mangemort.

  Hermione lui jeta un regard effaré, puis resta quelques instants silencieuse. Elle semblait réfléchir. Après une ou deux minutes dans le silence, la jeune femme reprit sa baguette tombée au sol. Les Mangemorts la visèrent tous, mais elle dit :

— Voldemort est sûr de vouloir d'une Sang de Bourbe dans ses rangs ?

  La jeune femme remonta sa manche et la montra aux Mangemorts autour d'elle. Ils frémirent, non seulement parce que Hermione avait prononcé le nom de leur Seigneur, mais aussi parce que la marque sur son bras saignait à nouveau.

— Regardez ! Une Mangemort a gravé ça elle-même dans ma peau ! Comment votre maître pourrait-il être sain d'esprit s'il commence à recruter les personnes qu'il hait le plus dans son camp ?

  Dumbledore rentra dans la pièce, McGonagall et Slughorn avec lui. Hermione tourna la tête vers Dolohov et conclut, la voix brisée :

— Emmenez-moi si ça vous chante. Mais à votre place, je serais inquiète à propos de l'état de santé de votre maître.

   Les professeurs profitèrent de leur moment d'hésitation pour les combattre. Hermione se joint à eux ; bientôt ils prirent l'avantage. Quelques Mangemorts réussirent à fuir, mais beaucoup furent ligotés en attente d'aller à Azkaban.

— Miss Selwyn ! Enfin, je veux dire... lança Dumbledore.

— Il va falloir me trouver un nom d'emprunt, professeur, s'exclama Hermione en s'approchant. Je suis ravie d'avoir retrouvé mon apparence, bien que les circonstances soient vraiment particulières. Je pense que la potion qui m'a rendu malade a dû m'aider aussi, murmura-t-elle, pensive.

— Nous y réfléchirons plus tard, répondit le directeur. Nous allons envoyer ces Mangemorts à Azkaban en attente de leur jugement, et chercher comment ils ont pu pénétrer à Poudlard.

— Il faut faire vérifier tous les passages secrets, et espérer qu'aucun élève ou professeur ne les a aidé à rentrer.

— Vous avez l'air de vous y connaître en intrusion à Poudlard, Miss ! dit Slughorn, étonné.

  Hermione sourit en baissant la tête, puis dit :

— Je ... Je dois m'expliquer avec mes amis, je pense. Ils ne sont au courant de rien, et je crains que mon changement ne passe pas inaperçu...

  Les trois acquiescèrent. La jeune femme les salua et partit à l'infirmerie d'un pas pressé. De nombreuses personnes y étaient, sanglotant ou se plaignant. D'autres venaient juste voir s'ils connaissaient des gens blessés pour colporter des ragots.

— Miss Selwyn, s'exclama Pomfresh en s'arrêtant face à elle, potions en main. Enfin, Miss...

— Hermione, pour l'instant, lâcha la jeune femme en souriant. Vous avez besoin d'aide ?

— Vous êtes élève ici, Miss, ce n'est pas raisonnable... grinça l'infirmière.

— J'ai soigné des personnes, pendant la guerre, je peux me débrouiller.

  Mme Pomfresh sembla peser le pour et le contre, mais acquiesça finalement en voyant un nouveau groupe de blessés arriver.

— Pourriez-vous m'aider à vider l'infirmerie des visiteurs avant tout ?

  Hermione acquiesça à son tour. Dix minutes plus tard, ne restait plus que les blessés. La jeune femme remarqua que les Maraudeurs n'étaient pas là : ils devaient être en bonne santé, par chance. La discussion avec eux serait pour plus tard, la jeune femme s'en doutait et le redoutait.

Le sang... Le sang poison.

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Voilà, Hermione a récupéré son apparence ! 

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre assez court ? (1600 mots, par rapport à d'autres qui font 2500... x))

J'espère qu'il vous a plu !

Bonne journée à tous :))

Lysance