Chapitre 8 : Jeux
Les jours avaient passé. Hermione avait arrêté de cracher du sang, et était désormais en forme, les effets de la potion s'étaient dissipés. Le matin du jeudi suivant, le jeudi 22 septembre 1977, Hermione revint en cours. Lily et les Maraudeurs lui jetèrent des regards ravis, auxquels elle répondit par un grand sourire.
— Ah, vous voilà de retour, Miss Selwyn ! s'exclama le professeur en se tournant vers elle. Vous allez mieux ?
— Oui, beaucoup mieux, professeur, répondit Hermione en sortant sa plume de son sac.
Avec stupéfaction, tout le monde retrouva "l'ancienne nouvelle" Lyana. Celle qui participait, aidait, connaissait tout par cœur. Hermione rejoint Lily à la sortie.
— Je ne savais pas que tu sortirais aujourd'hui ! lança la rousse en souriant.
— Mme Pomfresh a accepté que je sorte, expliqua Hermione. Les cours me manquaient !
Une voix masculine se fit entendre derrière elles.
— Lily et Lyana sont les seules à Poudlard à aimer les cours.
Hermione leva les yeux au ciel juste après avoir croisé le regard gris de Sirius Black. Elle déclara :
— Mais, même si tu n'aimes pas étudier, tu es à Poudlard ! Rien que pour ça, tu es censé aimer un minimum.
Le Gryffondor se passa une main sur le menton et dit :
— Hum, pas faux.
— Nous avons cours de quoi, maintenant ? questionna Hermione en se tournant vers son amie.
— Sortilèges ! répliqua la jeune femme en levant la tête vers James qui était arrivé pour passer un bras autour de ses épaules.
Ils se dirigèrent tous vers la salle de classe, joyeux.
La journée se passa excellemment bien, tout comme la semaine. Hermione se rapprochait des Maraudeurs tout en disparaissant parfois pour aller parler à Severus Rogue dans le parc. Après deux semaines, la jeune femme rayonnait à Poudlard, s'attirant tous les regards. Elle n'avait pas eu de nouvelles de sa mère, grand bien lui en fasse.
Si seulement on lui avait dit que Mrs Selwyn silencieuse ne valait rien qui vaille...
Un sourire aux lèvres, Hermione sortait de la Grande Salle avec Lily. Dumbledore venait d'annoncer le festin d'Halloween, comme chaque année. Les deux jeunes femmes se rendaient à la bibliothèque ensemble pour travailler sur un devoir de potions, qui par chance se révélait être simple. Les Maraudeurs allaient probablement copier sur elles, comme d'habitude.
— Alors, lâcha Lily d'un air innocent, j'ai vu que tu disparaissais avec Severus dans les jardins...
Hermione leva les yeux au ciel. (On ne va pas commencer à shipper le Snamione, si ?)
— C'est un ami, répondit-elle. Et toi, avec James, tout va bien ?
— Bien sûr. James est formidable, dit la rousse, rêveuse. J'ai l'impression que depuis que nous sommes ensemble, il est différent. Il se vante moins, mais continue d'être lui quand même.
Consciente d'avoir beaucoup parlé par rapport à Lyana, Lily releva le regard vers son amie et lança :
— Et toi, personne en vue ?
— Non ! s'exclama vivement Hermione.
Après quelques secondes silencieuse, la jeune femme se mordit la lèvre. Lily le remarqua et ricana.
— Ah ? Il y a quelqu'un ? insista la préfète de Gryffondor.
— En réalité, commença Hermione, un peu hésitante, je n'ai jamais songé à aimer quelqu'un ici. Enfin, je n'ai pas cherché. J'avais d'autres objectifs, que j'ai toujours d'ailleurs. Je ne suis pas prête à tomber amoureuse.
Lily sourit et dit :
— Je n'étais pas prête à aimer, non plus, auparavant. Prends ton temps, et ne sors pas avec quelqu'un juste pour pouvoir dire que tu es en couple. Cela ne sert à rien et tu le regretteras.
— Tu as raison, approuva Hermione en lui tendant une feuille avec des ingrédients pour une potion.
Les deux jeunes femmes se mirent à travailler activement, ne parlant plus que potion. Puis quelques temps plus tard, elles quittèrent la bibliothèque et se rendirent dans la salle commune.
— Lily ! Regarde ! cria James, accroché à une tapisserie dans la salle commune.
Le jeune homme tira sur une pierre qui composait le mur et fouilla dans le trou formé par l'absence de la fameuse brique. Il en sortit un petit livre, poussiéreux. James poussa un petit cri en sentant une araignée sur la couverture, et secoua le bouquin sans arrêt jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il ne soit plus "rempli de bestioles répugnantes".
— Pourquoi est-ce-que personne ne l'a trouvé avant ? demanda-t-il en le lançant à Sirius, en dessous de lui, après avoir retrouvé son calme.
Remus et Peter tenait le morceau de bois sur lequel James était monté avant de sauter sur la tapisserie. L'image du jeune Potter agrippé à la longue tenture passait probablement pour le plus beau des trésors... Hermione se jura de garder cette image gravée dans sa mémoire pour toujours. La tapisserie se décrocha du mur juste avant que son occupant ne puisse descendre. James chuta avec elle dans un nuage de poussière qui fit tousser tout le monde.
— James, que fais-tu ? demanda Hermione en riant. Tu sais que tu n'es pas un singe ? Monter sur les tapisseries, il ne faut pas faire, continua-t-elle comme si elle parlait à un enfant.
Les Maraudeurs rirent, tous étalés au sol sous la tapisserie qui les avait fait tomber. James bougea et sortit la tête uniquement de sous le tissu brodé avant de s'exclamer :
— J'ai un livre ! Cette pierre m'avait toujours stressé, mais je n'avais jamais osé aller voir si elle bougeait ou pas ! J'ai bien fait, il a l'air vieux et est écrit en runes.
Hermione sourit, amusée par l'image des garçons étalés par terre, puis s'approcha de Sirius pour récupérer le livre, qu'elle feuilleta.
— Eh ! protesta Sirius. Tu pourrais m'aider à me relever au lieu de me voler le livre !
Tout en lisant, Hermione sortit sa baguette et jeta un sortilège à la tapisserie qui se remit en place, permettant aux garçons de se relever.
— Le livre est entièrement en runes, expliqua Hermione en se jetant sur un fauteuil. Il doit être simple à traduire. Les quelques mots que j'ai réussi à reconnaître ainsi que les dessins indiquent que c'est un livre de sortilèges.
La jeune femme marmonna :
— Un livre de sortilèges ?
Peut-être qu'il y aurait de quoi la faire rentrer chez elle. La Gryffondor demanda en fermant le livre :
— Je peux le traduire ? Il a l'air intéressant à étudier.
Les garçons s'échangèrent un regard, puis James dit :
— Bien. Tu pourras nous donner la traduction ?
Hermione acquiesça et glissa le livre dans son sac.
— Je commencerais cette nuit. Il me reste un livre de runes dans mon dortoir. Sinon, cela vous prend souvent de monter sur les meubles ?
James secoua la tête, amusé, et se jeta sur un canapé à son tour, suivi de près par ses amis.
— Trop souvent, lâcha Lily en s'installant dans les bras de son petit-ami.
— Beaucoup trop souvent, confirma Remus en posant le regard sur une commode, où l'on pouvait encore apercevoir sur le mur à côté une trace, souvenir du passage de James qui avait déchiré le papier peint avant de le recoller sans grand succès.
Quelques minutes plus tard, James et Sirius proposèrent de jouer à un jeu. Ils l'appelèrent "Le Jeu qui est drôle mais dont on a oublié le nom".
Pour jouer à ce jeu, ils sortirent des papiers, et coupèrent des carrés. Vu qu'ils étaient six joueurs, ils firent douze carrés où ils inscrivirent "oui" sur six et "non" sur six autres. Les deux garçons en donnèrent ensuite un de chaque à tout le monde. Ainsi, Hermione récupéra les deux cartes puis demanda :
— C'est génial, mais on fait quoi maintenant ?
— En gros, un d'entre nous va poser une question, à laquelle on peut répondre par "oui" ou "non". Tout le monde va mettre dans le sac ensuite sa réponse, et nous allons dire le nombre de "oui" ou de "non" que nous pensons qu'il y a dedans.
Hermione souffla, amusée, puis acquiesça. Sirius se racla la gorge et lâcha :
— J'inaugure le jeu ! Alors, première question... Qui a déjà eu envie de serrer un Potter dans ses bras ?
Remus pouffa, en même temps que Lily.
— C'est quoi cette question ? "Qui a eu envie de faire un gros bisou baveux sur la joue de James ?" l'imita James en faisant des mouvements comiques avec ses mains. Cela commence si mal !
— C'est un départ en douceur, se justifia le jeune Black en ricanant.
Hermione réfléchit quelques instants. Envie de serrer un "Potter" dans ses bras... Harry comptait. Ce serait drôle de voir les réactions des Maraudeurs s'ils pensaient que c'était James dont elle parlait... Sans attendre, la jeune femme plia ses deux papiers, les mélangea pour ne pas que Sirius voit ce qu'elle mettait, puis jeta son papier "oui" dans le sachet.
— Bien, dit Sirius en prenant le sachet. Combien pensez-vous qu'il y a de papiers "oui" là-dedans sur les cinq ?
— Je dirais quatre ! s'exclama Lily.
— Quatre aussi ! répondirent Remus, Peter et Hermione.
Sirius fit un grand sourire et déplia les papiers un par un sur la table. Les Maraudeurs lâchèrent des exclamations choquées et amusées en voyant qu'il y en avait cinq.
— LYANA ? cria presque James en lui jetant un regard étonné.
— Eh, c'était une blague ! se justifia-t-elle avant de rire, suivie par les autres.
— Des révélations, ce soir ! lâcha Sirius. Bon, à qui le tour ?
James se racla la gorge à son tour, comme son ami quelques minutes auparavant, puis demanda :
— Qui a déjà trouvé Remus beau ?
— Vos questions sont nulles, déclara Hermione en souriant en coin.
— Eh bien, vas-y, Miss Je-Sais-Tout, pose de meilleures questions que nous ! répliqua Sirius en lui souriant aussi.
Hermione fit une grimace en entendant le surnom qu'elle entendait beaucoup trop avant d'arriver ici, puis dit :
— Hum, je... OK, est-ce-que vous avez déjà eu envie de faire un bisou ou je ne sais quoi à quelqu'un d'autre que la personne avec qui vous étiez en couple ?
— Ah, les bonnes questions commencent, commenta Sirius. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit Lyana qui lance les festivités, ceci-dit...
La blonde haussa les épaules. Le jeune Black la détailla quelques instants du regard, l'air intéressé et amusé, puis redonna les papiers à tous. Hermione réfléchit à la réponse à mettre. Elle avait été en couple deux fois, avec Krum et Ron. Krum, elle était trop jeune ou trop immature au niveau de l'amour pour songer à sortir avec quelqu'un d'autre en même temps ou même songer à donner un simple baiser. Avec Ron, elle avait été fidèle et n'aurait jamais voulu embrasser quelqu'un d'autre. Ils s'étaient séparés en bon termes, décidant de voir après cette année d'étude de Hermione s'ils allaient se remettre ensemble. Cela semblait mal parti...
Hermione prit finalement le papier "non" et le mit dans le sac. Lily, James, Remus et Peter le mirent presque en même temps, ne restait plus que Sirius. Celui-ci semblait compter sur ses doigts quelque chose.
— Qu'est-ce-que tu fais, Sirius ? demanda Peter.
— Je compte le nombre de filles que j'ai voulu embrasser alors que j'étais en couple. Je ne suis pas vraiment fidèle, j'en suis à sept.
Ils pouffèrent tous. Sirius mit son papier, puis "dépouilla" les papiers. L'estimation était d'à peu près cinq papiers.
— Eh bien, deux "oui" et le reste des "non", déclara le Gryffondor.
— OK, qui a mis l'autre "oui" ? questionna James en regardant immédiatement Lyana.
— J'ai mis "non" ! s'exclama la jeune femme. Je parie que le "oui" est de Peter.
Celui-ci acquiesça. Les autres ricanèrent ou soufflèrent, amusés. Lyana se demanda qui était la pauvre personne qui avait accepté de sortir avec lui, mais se tut vu que ce n'était pas très gentil.
— Ensuite ! lança Sirius.
Lily demanda :
— Je peux ?
Tous hochèrent la tête. Elle dit :
— Qui a déjà eu envie de sortir avec un prof, ou de l'embrasser ?
— Merlin, marmonna Lyana.
Ils lui jetèrent des regards étonnés, alors que la jeune femme semblait dépitée. Il était vrai qu'une fois, elle avait rêvé qu'elle embrassait Rogue. Non, ne vous méprenez pas, elle avait trouvé ça super bizarre, mais quand même... Cela l'avait hanté des mois durant, Hermione n'avait plus osé regarder son professeur dans les yeux. Ah, les hormones...
La jeune femme prit le papier "oui" et le déposa dans le sachet, un rictus plaqué sur le visage. Sirius fit à nouveau le dépouillement.
— Trois "oui", le reste "non". Alors juste, quel prof ? Parce qu'à Poudlard ils sont vieux en fait ! lâcha Sirius avant de rire.
— Ce n'était pas un prof que j'avais à Poudlard, déclara Hermione.
— Il était beau ? demanda le jeune Black.
— Même pas, répondit la jeune femme en songeant aux cheveux gras. Qui a mis "oui", sinon ?
Les Maraudeurs restèrent étonnamment silencieux. Sirius pouffa et dit :
— Très bavard, ce soir. Mais soit, s'ils veulent, on peut passer à autre chose. A qui le tour ?
— Moi ! s'exclama Remus. Est-ce-que vous êtes actuellement amoureux ou vous commencez à apprécier quelqu'un ?
Hermione récupéra son papier, puis réfléchit à nouveau. Amoureuse ? Non. Apprécier quelqu'un ? Non, Ron était encore... Non, ce n'était pas une bonne excuse. Elle leva la tête et croisa le regard gris de Sirius, qui n'attendait plus que son papier. Elle lui tendit, bien plié, le papier "non", qu'il mit dans le sac. Les estimations étaient de deux "oui". Et, à la plus grande surprise de tous, il y en avait trois. James et Lily se déclarèrent, mais pas le ou la troisième. Etonnant !
La soirée continua ainsi, à jouer à de nombreux jeux et à exploser de rire quand les Maraudeurs faisaient des leurs. Hermione partit se coucher, détendue, et regrettant moins que d'habitude d'avoir voyagé dans le temps.
Jouez, jouez, profitez, avant qu'il ne vous tue à petit feu.
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