Chapitre 6 : Mangemorts

— Votre mère est un peu agaçante, lança McGonagall, derrière Dumbledore.

  Dix-sept heures. Hermione n'avait pas réussi à parler au directeur avant, bien qu'elle soit venue à seize heures.

— Oui, approuva la jeune femme. Il faut que je réussisse à trouver un moyen de sauver le coup. Que ce soit à ce niveau-là, ou au niveau de mes camarades de dortoirs qui peuvent me faire du chantage.

  Hermione leur avait tout expliqué. Ils avaient été compréhensifs : après tout, Lyana n'était pas là, elle ne pouvait pas être sanctionnée.

— Allez-y. Avec quelqu'un, proposa Dumbledore.

— Mais qui ? Severus est le seul à savoir qui je suis réellement, et... Je ne pense pas réussir à le contacter ce soir.

— Un professeur ne peut vous accompagner, ce serait trop suspect, continua le directeur. Essayez de trouver quelqu'un, ou allez devant la salle commune de Serpentard. Vous arriverez sans doute à vous trouver un élève.

  Hermione secoua la tête, songeant qu'aucun Serpentard ne pourrait l'aider sans que ça soit suspect, puis se leva.

— Souhaitez-moi bon courage. Je vais devoir supporter de côtoyer une sang pur égoïste.

  McGonagall lui jeta un regard un peu moqueur, alors que Dumbledore la saluait déjà. Hermione leur sourit et quitta la pièce. Directement, elle se rendit dans la salle commune de Gryffondor. Les Maraudeurs étaient installés dans les fauteuils, comme d'habitude. Hermione hésita quelques instants, prit une profonde inspiration et s'approcha d'eux.

— Hum, salut ! s'exclama-t-elle en souriant.

  Ils la saluèrent tous en retour. Sirius, à force de l'observer en coin, avait appris à reconnaître ses expressions sur le visage, et voyait bien qu'elle semblait soucieuse. Hermione lança :

— Hum, j'ai un problème. Ma mère tyrannique qui veut que je devienne Mangemort souhaite que je la vois à Pré-au-lard, et... J'ai peur d'y aller seule. Est-ce-que l'un d'entre vous accepterait de venir avec moi ?

— C'est ta mère ! dit Peter, peu compréhensif. Elle ne te fera pas de mal.

  Hermione ne répondit rien, faisant juste une grimace.

— Tu nous proposes une expédition à Pré-au-lard ? lâcha Sirius en haussant un sourcil. Qu'en pensez-vous ? demanda-t-il en se tournant vers ses amis, qui acquiescèrent vivement en se levant.

— Vous... Vous êtes sérieux ? balbutia Hermione, un sourire se dessinant lentement sur ses lèvres.

— Bien sûr ! s'exclama James en passant le premier. Cela va nous faire une petite balade !

  La jeune femme murmura :

— Merci.

— Avec plaisir, dit Remus en suivant James.

— Par où allons-nous passer ? demanda Lily, sourcils froncés. Nous ne sommes pas censés sortir et...

  Hermione la prit par le bras et dit :

— Nous n'aurons qu'à passer par un passage secret. Dumbledore a accepté que j'y aille avec quelqu'un, je lui ai demandé.

  Les Maraudeurs étaient étonnés. Lyana n'allait pas voir le directeur, avant... En tout cas, pas à leur connaissance.

— Allons-y ! s'exclama Sirius. Nous n'avons pas de temps à perdre.

  A six, ils passèrent donc par un passage secret derrière une statue. Hermione ne les connaissait pas par cœur, les Maraudeurs les guidèrent. Sirius restait en retrait, Carte du Maraudeur en main, espérant que Lyana ne poserait pas de questions, ce qu'elle ne fit heureusement pas. Ils marchèrent quelques temps puis arrivèrent à Pré-au-lard.

— Nous sommes le 17 septembre, n'est-ce-pas ? marmonna Hermione en tournant la tête vers Lily.

  La jeune femme acquiesça.

— Pourquoi ? demanda-t-elle.

— Pour savoir, répondit Hermione en haussant les épaules.

  Ils arrivèrent à Pré-au-lard, où sa "mère" l'attendait de pied ferme. Hermione blêmit, remarquant qu'elle semblait énervée.

— Tu as ramené tous tes amis de Gryffondor ? lança sa mère en haussant un sourcil.

— Je n'ai pas confiance, expliqua Hermione en s'éloignant un peu de Lily pour s'avancer. Que me voulez-vous ?

— Je n'ai pas droit de voir ma fille ?

  Hermione fit un rictus, puis secoua la tête avant de dire :

— Vous ne pouvez pas être venue sans raison.

  La mère resta quelques instants silencieuse. Elle remarqua enfin que sa "fille" avait la main sur sa baguette, qui dépassait de sa poche.

— Vous n'avez vraiment pas confiance en moi ? commença la sang-pure en faisant une moue attristée. Pourtant, je vous ai tout donné. Je vous ai élevé. Et à présent, vous êtes prête à me combattre ?

— Vous souhaitez que Bellatrix soit votre fille. Il faut vraiment être folle, tout comme elle, pour vouloir ça.

— Peut-être que si vous aviez suivi le chemin que j'avais tracé pour vous, vous auriez été plus proche que moi, et nous en serions pas là.

— Que me voulez-vous ? demanda Hermione à nouveau.

— Je veux que vous veniez avec moi. Quelques temps.

  Les Maraudeurs s'échangeaient des regards perdus. Il y avait une telle tension dans l'air, comme si d'un simple soupir tout risquait d'exploser.

— Pourquoi ? questionna la jeune Gryffondor, suspicieuse.

— Pour que nous ressoudions les liens. Dumbledore acceptera.

  Hermione se retint avec difficulté de rire. C'était un piège, elle allait sûrement la soumettre à l'Imperium pour qu'elle fasse ce que les Mangemorts voulaient.

— Je refuse. Allez voir Dumbledore si vous en avez envie, mère. Vous ne souhaitiez pas que je prenne le chemin qu'avait prit Sirius Black ici présent ?

  La blonde échangea un regard pétillant avec Sirius, qui semblait épaté par son courage. Tous les sang-purs ne faisaient pas ça, il n'aurait jamais parié sur Lyana pour renier sa famille.

— Vous pouvez m'effacer de votre arbre généalogique. Je refuse de rester dans votre famille de Mangemorts.

  Des bruits se firent entendre derrière la mère de Lyana. Des personnes arrivaient. Auparavant cachées derrière des murs, des maisons, des poteaux, ils avaient tout suivi de la discussion. Des partisans de Voldemort... Les Maraudeurs sortirent leur baguette juste après qu'Hermione ait sorti la sienne.

— Le Seigneur des Ténèbres a besoin de vous, Lyana ! s'exclama sa mère, sérieuse. Je ne sais pas pourquoi, mais il a une mission à vous faire réaliser. Rejoignez-nous, ou je serais punie, vous, tuée, et ce village attaqué.

  Hermione balaya les alentours du regard et dit :

— Dumbledore m'a dit qu'à Poudlard, une aide serait toujours apportée à ceux qui la demandent. Je resterais là-bas autant de temps qu'il le faudra pour que je sois protégée de Voldemort !

  Les Mangemorts derrière poussèrent des cris choqués, alors que la mère de Lyana ainsi que Lily, Peter et Remus sursautaient.

— Les Mangemorts ne triompheront jamais, cria presque Hermione. J'en suis convaincue. Vous direz à votre maître que tant que Dumbledore et que nous sommes en vie, il ne parviendra pas à gagner !

  Hermione attendit deux secondes, puis jeta un sortilège de protection autour d'elle avant de crier à ses amis :

— Allez à Poudlard, je vous rejoins !

  Les Maraudeurs lançaient des sortilèges sur les Mangemorts tout en courant vers l'arrière pour rejoindre la Cabane Hurlante d'où ils étaient arrivés. Hermione jetait des sortilèges, souvent simples, mais parfois très puissants. Les partisans du Seigneur des Ténèbres étaient stupéfaits. Comment Lyana pouvait combattre ainsi ? Comme si elle avait l'habitude... Jamais avant elle n'aurait été comme ça. Un Mangemort lança la Marque des Ténèbres, ce qui fit hurler les gens dans les bars.

— Lyana, revenez ! hurlaient des Mangemorts en leur courant après.

   Hermione aida James, dernier arrivé, à se glisser dans la Cabane Hurlante, puis jeta des sortilèges de protection sur la maison.

— James, glissa-t-elle, fais attention à eux. Je vais distraire les Mangemorts pour que vous puissiez rentrer sans problèmes. Prévenez Dumbledore que les partisans de Voldemort ont attaqué.

  James acquiesça.

— Fais attention à toi, Selwyn.

— T'inquiète, Potty ! s'exclama Hermione.

  Les Mangemorts essayaient déjà de faire exploser la porte, mais les sortilèges qu'avaient mis Hermione marchaient très bien. La jeune femme en jeta plusieurs à nouveau, puis attendit quelques dizaines de secondes avant de fuir à son tour. La brune tentait tant bien que mal de ne pas tomber ou s'arrêter à cause de son point de côté. Ah, il faudrait qu'elle fasse plus de sport... Les Maraudeurs devaient être en sécurité, maintenant. Alors qu'elle se glissait dans le passage, elle entendit une explosion. Hermione partit en courant, mais les Mangemorts les plus rapides avaient vu du mouvement dans le coin. Après quelques minutes, elle rejoint les Maraudeurs dehors, dans le parc de Poudlard.

— Je suis désolée, dit-elle, la respiration saccadée et pliée en deux. Je suis vraiment... Je ne m'attendais pas à une attaque.

  Les Maraudeurs lui sourirent. Sirius s'exclama :

— Attends, c'était génial. On s'est battus ! On était classe !

  Hermione resta silencieuse, reprenant sa respiration. Elle eut soudain l'air triste, ses yeux perdant leur lueur habituelle.

— La guerre n'est pas classe, murmura-t-elle.

  Alors qu'ils repartaient lentement vers le château, se remettant de leurs émotions, Hermione entendit du bruit derrière elle. Prise d'un mauvais pressentiment, la jeune femme se retourna lentement et cria :

— Attention !

  Elle n'eut même pas le temps de sortir sa baguette. Un Mangemort lui jeta un Doloris, à sa plus grande stupéfaction et sous les cris de ses amis. La jeune femme s'effondra en hurlant. Les Maraudeurs se battirent en duel avec les quelques partisans du mage noir qui avaient réussi à passer. Les minutes qui suivirent furent longues, très longues. Des professeurs de Poudlard se mettaient à arriver, alertés par les cris. Hermione avait réussi à sortir sa baguette et tentait de se battre contre la personne qui l'avait torturé. Tremblante, les larmes aux yeux, la jeune femme savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps, encore plus quand l'homme lui jeta un second Doloris. Hermione tentait de tenir encore debout pour se battre, mais elle souffrait tellement... Le corps meurtri, elle se laissa tomber au sol sous le rire gras du Mangemort. Celui-ci l'attrapa par le bras et lui jeta un sortilège pour l'emmener, mais elle réussit à se débattre pour se libérer de son emprise, hurlant toujours de douleur. Les professeurs vinrent l'aider, et dix minutes après les partisans étaient tous partis. Hermione était tremblante au sol, n'osait plus bouger.

— J'ai mal, murmura-t-elle. Je hais la magie noire, dit la jeune femme en relevant la tête vers Lily qui s'était agenouillée face à elle.

— Je la hais aussi, répondit la rousse en la serrant dans ses bras.

  McGonagall et Dumbledore arrivèrent en courant, baguette en main et l'inquiétude peinte sur le visage.

— Les Mangemorts, dit simplement James en réponse à leur regard interrogatif. Ils nous attendaient à Pré-au-lard.

— Voldemort me cherche, s'exclama Hermione en levant le regard vers le directeur.

— Pas ce nom ! s'écria McGonagall, outrée.

— La peur d'un nom ne fait qu'accroître la peur de la chose elle-même, murmura Hermione, la voix brisée. Je ne sais pas pourquoi il me cherche, mais...

  Dumbledore demanda, après quelques secondes de réflexion :

— Il cherche... Lyana ou... ?

  Hermione haussa les épaules. Lyana, sûrement, mais s'il savait pour elle, pour ce voyage ? Les professeurs et les Maraudeurs semblaient perdus.

— Il faut trouver un moyen de sécuriser la Cabane Hurlante, continua Hermione en se relevant avec difficulté. Je sais qu'elle est utilisée souvent ici, mais il faut réussir à la faire fermer quelques temps, le temps que Voldemort soit arrêté. Que les visiteurs ne puissent plus rentrer.

— Nous verrons ça, dit Dumbledore en hochant la tête. Miss Evans, pourriez-vous accompagner Miss Selwyn à l'infirmerie ?

  Hermione essuya ses yeux encore embués, l'air lassée, puis se tourna vers les Maraudeurs. Il commençait à faire sombre, elle ne voyait pas s'ils étaient blessés.

— Tout va bien, vous ?

— Bien sûr, répliqua Sirius en lançant un Lumos.

  Hermione sourit en voyant qu'ils allaient tous bien.

— Lyana, viens, on va à l'infirmerie, dit Lily en la prenant par le bras.

  La jeune voyageuse temporelle acquiesça. Dumbledore conseilla, en passant une main sur sa barbe d'un air songeur :

— Messieurs, vous feriez mieux d'y aller aussi, histoire que Mme Pomfresh puisse vérifier si tout va bien ou non. Miss Evans, c'est pareil pour vous.

  Ils acquiescèrent tous puis partirent ensemble. Hermione s'appuyait sur Lily pour marcher, ses muscles douloureux. Avec un sourire, elle avoua :

— Ma plus grande peur a été que mes cheveux brûlent.

  Cela détendit immédiatement l'atmosphère. Avec un rire, James dit :

— Content que tu ne sois pas morte, l'amie !

  Lily, à côté, sourit à son tour, et dit :

— Au moins, vous vouliez de l'aventure, nous en avons eu.

— J'en ai marre de l'aventure ! ronchonna Hermione. Les Mangemorts, le sang, les Mangemorts, Poudlard attaqué, les Mangemorts... J'en ai marre.

— Le problème c'est Vous-Savez-Qui, lâcha Sirius en haussant les épaules. Pourquoi est-ce-que personne n'arrive à le vaincre ?

  Hermione soupira. Elle dit d'un ton un peu hésitant :

— Tu sais, Voldemort a des partisans partout. Des personnes qui sont prêtes à tout pour défendre les valeurs qu'on leur a appris dans leur enfance, ou qui veulent juste purifier le monde. Il y a aussi des personnes qui ont soif de sang.

— Comment les connais-tu aussi bien ? demanda Lily en lui jetant un regard compatissant.

  La Gryffondor haussa les épaules et inventa :

— J'ai grandi là-dedans. Et puis, une simple analyse et on sait à peu près à quoi s'en tenir.

  Sirius jeta un regard intéressé à Hermione. Plus le temps passait, et plus cette fille était un mystère. Malgré tout ce qu'elle pouvait leur dire, son passé avait l'air si sombre et si étrange. Il y avait de tels secrets autour d'elle qu'il avait envie d'en savoir plus sur cette Lyana.

  A l'infirmerie, Hermione récupéra uniquement une potion à boire. Après avoir négocié avec Pomfresh, elle fut autorisé à rentrer dans la salle commune de Gryffondor pour se reposer. Avec les Maraudeurs, ils passèrent une soirée amusante, où ils se racontaient des blagues et racontaient des anecdotes sur eux. Hermione en apprit beaucoup sur les Maraudeurs, et tentait de tout graver dans sa mémoire pour en parler à Harry quand elle reviendrait.

— Et toi, Lyana ! s'exclama Sirius en se jetant sur le fauteuil à côté d'elle. Nous avons tous raconté des anecdotes sauf toi.

  Hermione chercha dans ses pensées. Quelle anecdote pourrait-elle raconter ? Après avoir hésité, elle dit :

— Je n'en ai pas ! J'ai toujours fait la même chose, et mes petites histoires ne sont pas intéressantes.

— On a tous des aventures qu'on a vécu !

  Hermione retint un soupir. S'ils savaient...

— Une amie à moi s'est fait attaquée par un troll alors qu'elle était aux toilettes, lâcha-t-elle finalement. C'était assez drôle, une fois le choc passé.

  Les Maraudeurs rirent, suivis de près par Lily et Hermione.

— Mais quoi ? s'exclama Remus, hilare. Un troll dans les toilettes ?

  Hermione haussa les épaules. Sirius remarqua que sa lueur joyeuse était revenue dans son regard. La jeune femme tourna la tête vers lui, remarquant qu'il la fixait, mais déjà se relevait-il pour raconter la fois où Peter avait mangé toutes les pizza en stock du restaurant où ils étaient allés pendant les vacances.

  Avec un sourire, Hermione songea qu'en rentrant, elle aurait de bons souvenirs de cette époque, finalement.

Si elle rentre un jour.

  Et cette Marque des Ténèbres qui flottait toujours dans le ciel, qu'on apercevait par la fenêtre, lui rappelait qu'il restait encore un bout de chemin à accomplir pour arriver à un bonheur qu'on espérait plus long que celui connu pendant les quelques années où Voldemort avait été absent.

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Coucou !

J'espère que le chapitre vous a plu ^^ 

Il est plus long que celui d'avant, il permettait de faire une transition entre "calme" et du mouvement. Les prochains chapitres seront... riches en rebondissements, disons ;)

Vous avez des idées du sortilège qui a pu amené Hermione ici ? Vous pensez qu'elle rentrera ? Si oui, quand ? Dites-moi tout ! xD

Bonne soirée à tous !

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