Chapitre 19 : Sirius
Voici donc les deux autres chapitres ;) Bonne lecture !
— Pourquoi est-ce-que je suis toujours évanouie ? murmura Hermione en ouvrant les yeux.
Tout le monde se pose la question, en fait.
La brune passa les mains autour d'elle et poussa un gémissement plaintif en sentant une vis lui couper un peu le doigt. Elle réussit à se mettre debout, ses yeux s'habituant peu à peu à l'obscurité de la pièce. Il faisait encore plus sombre que dans les cachots du Manoir Malefoy, quelques rayons parvenaient à se glisser dans le creux entre la fenêtre grillagée et la planche de bois qui la condamnait grossièrement.
— Qui est-ce ? demanda une voix masculine qu'Hermione reconnaissait bien.
La jeune femme resta quelques instants immobile, puis s'exclama :
— Sirius ? C'est toi ?
— Hermione ! répliqua-t-il immédiatement.
Quelques instants plus tard, la brune sentit des bras l'enlacer. Elle se blottit dans ses bras, heureuse de le retrouver sain et sauf, mais questionna malgré tout :
— Donne-moi le nom que tu avais donné à Dumbledore en début d'année.
Sirius sembla se crisper, étonné, puis lâcha :
— Le vieux timbré. Pourquoi ?
Hermione releva la tête vers lui en souriant. Elle parvenait à le distinguer dans l'obscurité ; il semblait être fatigué, et inquiet.
— Un Mangemort s'est fait passer pour toi à Poudlard. Il a réussi à manipuler les Maraudeurs et nous, nous ne sommes rendus compte de rien. Il se conduisait comme toi, c'en était... effrayant.
— Ils sont venus lire dans mes pensées, j'ai essayé de me débattre mais sans baguette, je ne faisais pas le poids, expliqua Sirius, qui n'avait pas lâché Hermione, la gardant contre lui. Je ne savais pas pourquoi ils m'avaient emmené, ils tentaient de me faire rejoindre les Mangemorts et de me soutirer des informations sur toi et Dumbledore.
— Sur moi ? murmura Hermione, pensive. Pourquoi moi ?
Sirius marqua un temps d'arrêt puis dit :
— Ils voulaient tout savoir de ton passé. Enfin, du futur. Je ne comprends pas comment ils l'ont su, Hermione, c'est... Qui leur a dit que tu étais une voyageuse temporelle ?
La brune baissa la tête et la reposa contre le jeune Black, qui semblait enfin se rendre compte qu'il tenait Hermione dans ses bras. Celle-ci réfléchit à haute voix :
— Peter n'est pas un Mangemort, enfin je ne pense pas. Toi, Remus, James et Lily non plus. Severus ne pourrait pas...
Hermione se mordilla la lèvre inférieure. Severus aurait pu la trahir ? Impossible. Non, il n'aurait pas pu faire ça...
— Severus n'aurait pas pu faire ça, marmonna la jeune femme en secouant légèrement la tête. C'est impossible.
— C'est un Serpentard, répliqua Sirius en faisant un rictus.
La Gryffondor releva la tête vers lui et déclara :
— Ne relançons pas ce débat. Certains Serpentard sont... agréables. Pas gentils, il ne faut pas abuser non plus, mais ils sont agréables. Severus est appréciable, quand on le connait bien, et...
— Ne lui cherche pas des excuses, Hermione, tu sais tout aussi bien que moi que c'est une des personnes qui a le plus de possibilités de t'avoir trahi.
La brune gardait un air soucieux peint sur le visage.
— Tu as cherché un moyen de t'enfuir ? interrogea-t-elle.
— Oui, évidemment. Je suis enfermé ici depuis des jours, ils me jettent de la nourriture et me font sortir de temps en temps pour me laver. Ils se sont servis de moi pour t'attirer ici, j'espérais que tu ne serais pas assez idiote pour venir.
— Et tu voulais que je te laisse tomber ? s'exclama Hermione, scandalisée. Jamais je n'aurais pu te laisser, ça aurait tout changé à l'Histoire !
Sirius semblait l'analyser. Il dit, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres :
— Tu as fait ça juste parce que ça aurait pu changer l'Histoire ou parce que tu tiens à moi ?
Hermione lâcha un "Oh" choqué.
— Espèce d'idiot, comment pourrais-je tenir à un garçon aussi prétentieux que toi ?
La jeune femme sourit à son tour, et posa la tête contre lui, rassurée. C'était probablement son meilleur ami ici... La porte du cachot s'ouvrit, inondant la pièce d'une douce lumière. Hermione se recula immédiatement de Sirius, alors qu'un homme ricanait :
— Que de belles retrouvailles de couple. Je me doutais bien qu'il y avait quelque chose entre vous.
— Merlin non, grinça Hermione en détournant le regard.
— Hum, répondit l'homme en gardant un air mauvais. Allez, on y va, le maître vous demande.
Hermione échangea un regard paniqué avec Sirius, qui se dirigea vers l'homme. Avec les jours, les Doloris et la douleur, le Gryffondor s'était bien rendu compte que ça ne servait à rien de tenter de se débattre et de faire ce qu'il voulait. La jeune femme vint le tenir par le bras, comme pour se protéger et pouvoir le protéger aussi. Ils traversèrent plusieurs couloirs, les baguettes de deux Mangemorts pointées sur leurs tempes.
— C'est normal, ça, Sirius ? murmura Hermione, de plus en plus angoissée.
— Non, répondit le brun en prenant la main de la Gryffondor, lui faisant lâcher son bras.
Le cœur des deux jeunes battaient à tout rompre, la peur leur tiraillait les entrailles et aurait même pu les faire trembler s'il n'avait pas été Gryffondor. Un Mangemort frappa à une grande porte en bois, puis l'ouvrit. Le duo fut poussé à l'intérieur, sous les rires enchantés de Bellatrix et d'autres fous.
— Entrez, entrez, mes amis ! Nous attendions l'arrivée de Miss Williams pour commencer les festivités.
Sirius blêmit, alors qu'une lueur de haine pure s'allumait dans le regard d'Hermione. La personne qui venait de parler n'était ni Bellatrix, ni un Mangemort, c'était un homme qui ne semblait plus en être un ; et qui avait une particularité nasale (ce que nous aborderons plus tard).
— Voldemort, grinça Hermione.
Les Mangemorts laissèrent échapper des exclamations choquées. Hermione échangea un regard avec Sirius qui lui donna assez de courage pour demander :
— Que voulez-vous de nous ?
Voldemort fit un petit rire amusé. Ah, ce que ces jeunes pouvaient être amusants...
— Nous voulons savoir des choses sur vous, voilà tout, lâcha le mage noir.
— Vous êtes vraiment super chelou, lança Sirius.
La brune sourit en coin, mais reprit son air grave.
— Soyez direct, dans ce cas, dit-elle en lâchant la main de son ami.
— J'apprécie, au contraire, le fait de prendre mon temps.
— J'ai déjà remarqué ça, répliqua Hermione en songeant aux sept ans où il avait tenté de tuer Harry, sans succès.
Voldemort l'ignora et demanda :
— Vous venez du futur, n'est-ce-pas ?
— Où êtes-vous allés chercher ça ? répondit Hermione en sentant son cœur s'accélérer encore plus qu'avant.
— Je le sais, c'est tout. Vous avez deux possibilités, à présent. Soit, vous répondez à toutes mes questions et vous en sortirez indemne, soit... Nous irons vous prendre nous-mêmes les informations.
La brune croisa le regard de Sirius. Il murmura :
— On est fichus.
Hermione resta quelques instants immobile, songeuse, puis dit :
— Je vais vous répondre.
En réalité, valait-il mieux donner les informations de son plein gré et pouvoir décider de ce qu'on dit ou alors que ce soit forcé et qu'ils sachent tout sur tout ?
— Bien, susurra Voldemort d'une voix similaire à celle d'un serpent.
Hermione déglutit, un peu apeurée. Le mage noir était différent, de par son physique. Comme en 1998, il était grand, chauve, d'une pâleur extrême et avec deux fentes à la place des narines. La brune songea qu'il lui manquait au moins encore un Horcruxe, cela se voyait à ses yeux qui n'étaient pas entièrement rouges mais avec encore de minuscules parcelles de marron, ce qui le rendait encore plus étrange et effrayant qu'il ne l'était déjà avant.
— Sortez, ordonna-t-il à ses Mangemorts, qui quittèrent la pièce en traînant les pieds quelques secondes plus tard.
Ne restait donc plus dans la pièce que Voldemort, trois Mangemorts qui surveillaient les deux jeunes, ainsi que Hermione et Sirius.
— Bien. De quelle année venez-vous ? demanda le mage noir.
— Je... 1998, balbutia Hermione.
— Suis-je, à votre époque, le seul maître du monde magique ?
— Non, répondit la jeune femme en souriant en coin, vous êtes mort.
Voldemort secoua la tête, amusé, puis dit :
— Impossible.
La brune haussa les épaules.
— Je serais donc mort, marmonna la mage noir. Qui m'a tué ?
— Quelqu'un qui n'est pas encore né, déclara Hermione.
— Donc, un jeune ? Et puis quoi encore ? Il faudrait dire la vérité, Miss, avant qu'on ne...
— Je ne vous mens pas ! la coupa Hermione. Sirius peut le certifier, je lui ai raconté quelques histoires sans pour autant me livrer entièrement et mettre en danger le futur.
Voldemort leva les yeux au ciel, agacé, puis lâcha :
— Soit ! Vous ne mentez pas ! Dites-moi ce que vous pensez de ...
Le mage noir marqua un temps d'arrêt, pensif, puis fit un tic agacé. Après quelques instants, il termina :
— Des Malefoy.
Il échangea un regard avec un Mangemort, qui s'approcha d'Hermione et l'attrapa par l'arrière de la tête. Il lui força à boire une potion, avec laquelle elle s'étouffa presque. Sirius jeta un regard noir à Voldemort, mais un autre Mangemort lui avait pointé sa baguette sur la tempe pour ne pas qu'il ait un "mauvais" geste envers son... collègue.
— Les Malefoy sont probablement ceux qui vous ont le plus soutenu au cours du temps. Ils vous sont restés loyaux mais ont toujours gardé le même côté... Opportuniste et... Enfin, le côté Malefoy...
Voldemort ne répondit rien. Il semblait réfléchir, probablement à des questions à poser à la jeune femme.
— Comment réussir ? A tout conquérir ? questionna-t-il.
Hermione sentit son cœur se serrer. Cette question, c'était... Si compliqué, si dangereux... Sans même se rendre compte de ce qu'elle disait, elle balbutia :
— C'est compliqué de répondre à ça. Pour réussir à conquérir le monde, vous devriez... c'est impossible de conquérir le monde, corrigea-t-elle. Vous pouvez devenir chef de l'Angleterre sorcière, mais cela ne changerait rien. Il sera impossible pour vous d'avoir un contrôle total, vous aurez toujours des sorciers qui se battront contre vous.
Voldemort semblait de plus en plus agacé. Il cria presque :
— Je n'attends pas ça, comme réponse ! Tant pis, dites-moi... Les relations moldus-sorciers ? Cela a avancé, au moins ? On m'a dit que vous étiez une Sang de Bourbe, vous devez connaître ce domaine !
— C'est quand même étrange qu'un sang-mêlé vienne me parler de sang impur, enfin... marmonna Hermione. Les relations entre les moldus et les sorciers n'ont pas changé par rapport à avant, en tout cas pas à ma connaissance.
Voldemort avait sorti sa baguette, cette fois-ci énervé. Comment cette fille impure pouvait lui parler ainsi ? Sirius tourna la tête vers son amie et murmura :
— Donne-moi la main.
Hermione lui tendit donc sa main, qu'il prit, avant qu'il ne dise à Voldemort :
— Jamais vous ne triompherez.
Sirius tira Hermione vers lui et attrapa la baguette du Mangemort, qui poussa un cri, étonné. Le jeune homme jeta un sortilège à l'autre partisan du mage noir, qui s'effondra, puis ouvrit les portes d'un geste. Voldemort leur jeta un sortilège, qu'ils évitèrent avant de partir en courant. Ils traversèrent les couloirs à tout allure, et parvinrent sans problème à une porte qui menait à un jardin.
— Tu nous as sauvé la vie, Sirius, je...
— Nous ne sommes pas encore sortis, princesse, tu me remercieras plus tard, répondit le jeune homme en souriant.
Il pétrifia plusieurs Mangemorts, et réussit à courir jusqu'au portail. Sirius attendit qu'un des hommes accoure. Il le pétrifia et le toucha par le bras avant de le tirer pour qu'ils puissent sortir, usant de sa Marque pour déverrouiller le passage. Puis, une fois dehors, Sirius attira Hermione à lui et transplana. Ils restèrent ainsi quelques instants, trop stupéfaits pour dire quoi que ce soit. La jeune femme murmura :
— Je peux te remercier, maintenant ?
— Bien sûr, répliqua Sirius, mais seulement si tu me dis si tu es encore sous l'effet du Véritasérum qu'ils viennent de te donner.
Hermione leva les yeux au ciel et marmonna :
— Bien sûr que je suis encore sous l'effet. Tu n'as pas intérêt d'en profiter.
— Tu me trouves beau ? demanda-t-il en ricanant.
— Magnifique, mais ta prétention gâche un peu le tout, lâcha la brune avant de faire une grimace et de rougir.
Sirius pouffa et murmura :
— Je ne suis pas prétentieux, je suis juste honnête. Je suis beau, je suis beau, point.
Hermione rit à son tour en s'éloignant légèrement de lui. Peut-être était-ce idiot, mais quand il était là, la jeune femme se sentait plus rassurée. Plus sereine, comme si rien ne pouvait lui arriver... Etrange, non ?
— Où sommes-nous ? questionna la brune en regardant autour d'elle.
La nuit était tombée, ici. Elle n'arrivait à voir que de l'herbe et la mer, à sa droite, dont les vagues frappaient la falaise avec violence.
— J'ai transplané au sud de l'Angleterre, c'est un endroit où je venais avec les Maraudeurs quand on avait besoin de... nous cacher, pour souffler.
— Oh, je vois, murmura la jeune femme en posant le regard sur les vagues. Nous devrions vérifier si les Maraudeurs sont bien à Poudlard, tu ne crois pas ?
— Si, nous devons aller voir. Rassure-moi, tu n'es pas blessée ?
Hermione secoua la tête pour dire non et demanda en retour :
— Et toi ? Tu es resté plus longtemps là-bas, et nous n'avons rien vu... J'avais entendu James dire que tu étais distant, que tu étais silencieux de plus en plus souvent, mais jamais nous n'aurions imaginé que tu avais été remplacé... Quand est-ce-que tu t'es fait prendre ?
— J'expliquerais tout ça avec nos amis, si ça ne te dérange pas trop, dit Sirius en faisant un rictus. Disons qu'il fait plutôt frais, donc...
La jeune femme acquiesça. Ils transplanèrent à nouveau quelques instants plus tard, à Pré-au-lard. Hermione posa le regard sur le château illuminé, espérant que leurs amis y seraient. Sinon, comment feraient-ils, Sirius et elle ?
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