Chapitre 17 : Découverte
Une semaine plus tard...
Hermione soupira. Cette semaine, elle avait sans cesse repoussé le moment de planifier une sortie à Pré-au-lard, par peur de vexer Sirius, mais il insistait encore. La brune était installée dans les fauteuils de la salle commune, et d'après les pas dans les escaliers, c'était lui qui venait profiter de la chaleur du feu de cheminée et du calme. Son cœur s'accéléra quand il rentra dans la pièce. Ce que c'était stressant... Sirius était son ami, rien de plus, elle s'en rendait bien compte... En tout cas, elle tentait de s'en convaincre. La peur de tomber amoureuse la dissuadait de songer à l'aimer.
— Ah, bonsoir Hermione, lâcha le jeune homme en se jetant sur le fauteuil. Je devais justement te parler de Pré-au-lard, tu...
— Je devais t'en parler aussi, le coupa-t-elle. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je préfère rester ton amie, et aller à Pré-au-lard serait comme te donner de l'espoir alors que non. Je suis désolée, Sirius, mais je ne veux pas.
Sirius fronça les sourcils. Son regard se fit plus noir. Il semblait chercher quelque chose pour la convaincre, mais ne trouva rien. Hermione se leva et murmura un "bonne nuit" timide, puis partit presque en courant. Il l'attrapa par le bras pour l'attirer à lui, se mettant debout pour être sûr de la maintenir.
— Sirius, lâche-moi ! murmura-t-elle, soudainement terrifiée.
Le regard du jeune homme était de plus en plus noir. Il semblait sur le point de l'étrangler.
— Sirius, qu'est-ce-qu'il t'arrive ? chuchota-t-elle en levant légèrement la tête pour croiser son regard gris, plus sombre qu'à l'habitude.
— Tu ne comprendrais pas, répondit le jeune Black.
Ils restèrent quelques instants immobiles. Sirius se pencha vers elle, comme s'il voulait l'embrasser, mais Hermione se débattit et s'éloigna de quelques pas.
— Tu as changé, Sirius, murmura la brune, comme choquée. Je ne te comprends pas. Tu n'aurais jamais tant insisté avant, tu...
Le Gryffondor remarqua qu'elle reculait de plus en plus vers les dortoirs. Il vint bloquer la sortie, puis ordonna :
— Viens avec moi à Pré-au-lard.
— Non, répondit Hermione en le fixant dans les yeux. A présent, tu vas t'éloigner de cette porte et me laisser partir. Je ne suis pas à ta merci, Sirius. Et si tu ne veux pas que je hurle...
Le jeune homme sourit en coin. Il ne croyait pas qu'Hermione puisse hurler et faire un scandale. Impossible. Le brun sembla réfléchir quelques instants, puis il attrapa la brune par le bras et l'entraîna avec force vers l'extérieur de la salle commune.
Par malchance, ou par chance, Hermione se rendit compte qu'elle était en danger. Sirius était beaucoup trop étrange, il...
La brune hurla de toutes ses forces. Le jeune homme tenta de la bâillonner, mais elle se débattait, l'assénant de coups. Des bruits se firent entendre dans les escaliers, Hermione continuant de hurler contre la main de Sirius. Il tenta jusqu'au dernier moment d'emmener la jeune femme, mais quand James et Remus rentrèrent dans la salle avec quatre autres personnes, baguettes en main, il ne put que s'enfuir, laissant Hermione au sol et en sanglots. Sirius quitta la salle commune en courant sous le regard médusé de ses amis.
— Hermione, Merlin Hermione ! bredouilla James en se jetant à ses côtés, la serrant dans ses bras.
Hermione s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage, se laissant pleurer. La peur retombait, toutes ses angoisses cachées pendant le... dialogue avec Sirius faisaient flots.
— Que s'est-il passé ? demanda Remus en s'agenouillant à côté, vêtu d'un pyjama blanc à rayures bleues.
— Sirius, j'ai dit non pour aller avec lui à Pré-au-lard et il m'a... Il...
La jeune femme prit une profonde respiration, puis reprit :
— Il a essayé de m'emmener de force, j'ai cru qu'il allait me tuer. James, Sirius n'est plus lui-même. Jamais avant il n'aurait fait ça, j'en suis convaincue.
James échangea un regard paniqué avec Remus, puis avec Peter qui venait d'arriver. Celui-ci, en entendant les dernières paroles de la jeune femme, blêmit et détourna le regard. Hermione rit jaune, se doutant qu'il devait être au courant de quelque chose, la culpabilité se lisant sur son visage. Elle parvint à se lever, puis lâcha :
— Il... Nous devons chercher ce qu'à Sirius. Je ne comprends pas...
— Il faut le repérer sur la Carte du Maraudeur, déclara Remus en partant en courant dans les dortoirs.
Le Gryffondor revint quelques instants plus tard, carte en main.
— Sirius a quitté Poudlard.
Hermione et James s'échangèrent un regard alarmé. Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme, qui dit :
— Je dois...
Hermione marqua un temps d'arrêt. Qui était la seule personne qui pouvait savoir ce que Sirius avait ? Qui était la seule personne à avoir assez de recul sur la situation pour être rationnel ?
— Je dois parler à Dumbledore, murmura-t-elle avant de jeter un regard plein d'espoir aux Maraudeurs. Merci d'être venus m'aider, j'espère que nous trouverons vite pour Sirius...
— J'espère aussi. Il ne t'a pas fait mal, au moins ? s'inquiéta James.
La jeune femme posa le regard sur son bras. Il était rouge, et elle ne doutait pas que des bleus viendraient marquer sa peau sous peu.
— Hum, ça aurait pu être pire, marmonna Hermione en haussant les épaules.
Quelques instants plus tard, tous partaient se coucher, James faisant promettre à Hermione de l'appeler à l'aide en cas de problème. Avec Remus et Peter, ils firent une réunion de Maraudeurs d'urgence, sans Sirius.
— Pourquoi ? demanda simplement Peter. C'est... étrange.
— Très. Trop, marmonna James. Que devons-nous faire ? Si Sirius réapparaît ? Hermione aurait pu être traumatisée ! Il est... Il a dépassé les bornes. S'il réapparaît, nous...
— Nous devrons le mettre de côté ? lâcha Remus.
James gardait la tête baissée, n'osant acquiescer. Sirius était son meilleur ami, et le voir faire une chose pareille...
— Vous pensez qu'un Mangemort pourrait l'avoir soumis à l'Imperium ?
— Nous avons vu en cours les signes de ce sortilège, ce n'est pas comme Sirius. Cela se voit qu'il réfléchit, qu'il est moins... statufié que par ce sortilège, déclara Remus en se mordillant la lèvre inférieure. Mais il est tellement étrange...
— Alors, qu'est-ce-que ça peut être ? questionna Peter, juste avant de bâiller.
⁂
— Qu'est-ce-que ça peut être ? demanda Hermione dès que Dumbledore apparu devant elle, dans un nuage blanc.
La jeune femme devait parler à son directeur. A celui qui était mort. A celui qui était censé hanter ses rêves mais qui ne venait pourtant jamais.
— A propos de ? s'enquit le vieillard.
— Sirius. Pourquoi est-ce-qu'il a fait ça ?
Dumbledore resta silencieux. Après quelques instants dans le silence, il dit :
— N'oubliez pas votre passé.
— Mon passé ? Vous parlez de Poudlard ?
— N'oubliez pas ce qu'il s'est passé et les méthodes qu'avaient utilisées les Mangemorts pour en arriver à leur fin.
— Sirius ne peut pas être un Mangemort, répliqua Hermione en croisant les bras.
— Nous le savons tous deux, Miss. Mais, êtes-vous sûre que c'est réellement Sirius ?
— Vous voulez dire que quelqu'un aurait prit l'apparence de Sirius pour... pour mieux nous atteindre ? Mais c'est impossible, si c'était comme Maugrey en 4e année, alors il boirait souvent dans une...
Hermione marqua un temps d'arrêt. Yeux écarquillés, elle se souvint de toutes les fois où Sirius avait bu dans une sorte de gourde, prétextant juste une petite soif.
— Il prenait du Polynectar... Mais comment les Mangemorts ont pu l'attraper ? Il est resté à Poudlard pendant des jours et...
— Avez-vous oublié que votre ami apprécie les balades nocturnes sous sa forme d'Animagus ?
La brune baissa la tête, songeant à ce qui venait d'être dit.
— C'est plus grave que ce que j'imaginais... marmonna-t-elle en relevant le regard vers son directeur. Pensez-vous que Sirius est encore en vie ? Le vrai Sirius ?
— Oui, répondit simplement Dumbledore. Gardez espoir. Et n'oubliez pas ce que nous nous sommes dit, la première fois que nous nous sommes vus.
Le directeur de Poudlard marqua un temps d'arrêt puis déclara :
— Vous devez choisir entre la disparition et la lutte.
— Vous le présentez comme "la fuite" ou "le combat". Je suis une Gryffondor, professeur, je ne fuis jamais.
Hermione sourit en coin, et demanda :
— Que feriez-vous, à ma place ? Je vais aller chercher Sirius, coûte que coûte, je ne le laisserais pas tomber. Mais, pour la suite, à propos de ce... choix, que feriez-vous ?
— Ce n'est pas à moi d'influer sur votre décision, Miss Granger. Mais, je peux toujours vous dire que je trouve que défier les règles peut être vraiment amusant...
Les yeux bleus de Dumbledore pétillaient. Regardant par-dessus de ses lunettes en demi-lune, il semblait analyser la jeune femme face à lui. Pourtant, le directeur ne s'éternisa pas car il lâcha avant de claquer des doigts :
— Bon courage, Miss Granger.
Hermione ouvrit les yeux. Le dortoir était encore plongé dans l'obscurité, il ne devait être que cinq heures du matin. Deux heures de sommeil à peine, mais la jeune femme ne se voyait pas dormir plus. Son objectif était gravé dans sa tête, et il lui semblait impossible de lui enlever.
Retrouver Sirius.
La personne qui l'avait agressée était un Mangemort, un Mangemort vivait avec eux depuis des jours ! La brune sauta sur ses deux pieds, attrapa des vêtements qui appartenaient avant à Lyana puis se glissa dans la salle de bains. Tous les habits de la blonde avaient été légèrement modifiés par Hermione pour qu'ils soient à sa taille. Vive la métamorphose et la magie ! Mais, le style de Lyana était bien différent du sien... La jeune femme prit une douche, puis mit les vêtements. Elle était vêtue d'un col roulé blanc, ainsi qu'un jeans noir et de bottines noires elle-aussi. Assez loin du style qu'arborait habituellement la voyageuse temporelle... La brune prit une cape noire dans son armoire, un petit sac similaire à celui qu'elle avait en 7e année, puis dévala les escaliers. En ce lundi, la brune avait pris une décision. Aujourd'hui, elle raterait les cours pour retrouver Sirius. Outre le fait que laisser le jeune homme livré à lui-même chez les Mangemorts était totalement contre l'Histoire, voir Sirius risquer de disparaître... Non, elle se le refusait. Hermione avait eu ses meilleurs fous rires avec le jeune homme depuis son arrivée. Avec Remus, il était toujours là pour l'aider à lui changer les idées quand ça n'allait pas. Tout comme James, mais... La jeune femme avait été plus souvent amenée à se faire changer les idées par Sirius et réconfortée par Remus et Cornedrue.
En tout cas, une chose était sûre : jamais la brune ne laisserait Sirius tomber. Ni un autre des Maraudeurs, c'est vrai, mais...
— Professeur Dumbledore ! s'exclama Hermione en voyant le directeur sortir de son bureau. Je devais justement vous parler.
Le vieux directeur se tourna vers son élève. Son regard bienveillant posé sur elle, il fit un petit signe de tête pour lui montrer qu'il l'écoutait. La brune commença donc.
— Cette nuit, mon ami Sirius m'a... Il m'a... Il a essayé de me forcer à sortir avec lui. Comme je refusais, il a essayé de m'emmener ailleurs, vers la sortie de la salle commune.
Le regard de Dumbledore se voila. Hermione continua :
— J'ai réfléchi. Sirius est étrange en ce moment, ce n'est plus lui.
— Que voulez-vous dire par là, Miss ? questionna le directeur en passant une main sur sa barbe blanche.
— Sirius a été remplacé par un Mangemort, déclara la jeune femme.
— En êtes-vous sûre ?
— Plus sûre que je ne l'ai jamais été, professeur, répliqua Hermione en souriant.
Dumbledore marqua un temps d'arrêt. Il semblait analyser la brune, comme lors du rêve. Après un temps plutôt long, il demanda :
— Que comptez-vous faire ?
— Aller le chercher, bien sûr.
— Seule ?
Hermione baissa la tête et avoua :
— J'ai songé à y aller avec mes amis, mais ce serait leur faire prendre trop de risques.
— Vous ne pouvez pas y aller seule, Miss, ce serait trop dangereux aussi.
— Je sais, murmura-t-elle. Mais que puis-je faire d'autre ?
Dumbledore resta silencieux. C'est vrai, qu'aurait-elle pu faire d'autre ?
— Je vais y réfléchir. Vous pouvez encore attendre quelques heures, je suppose ?
— Mais professeur...
Déjà le directeur partait d'un pas pressé. Ah, ça allait lui rajouter des problèmes... Hermione resta médusée quelques instants, puis songea :
— Je refuse de laisser tomber. Je refuse de laisser Sirius livré à lui-même. Dumbledore ne se rend pas compte que chaque minute où Sirius est laissé là-bas est un temps perdu. Il risque sa vie.
Sans attendre plus de temps, la brune partit en courant vers la sortie de Poudlard. Baguette en main, elle réfléchissait à la conduite à suivre. Tout d'abord, Hermione devrait aller au Manoir Malefoy. De là, elle chercherait Sirius à l'intérieur, et s'il n'y était pas... Eh bien, elle verrait. La guerre lui a appris que les plans ne fonctionnaient jamais, après tout...
— Allez, Hermione, se motiva-t-elle en levant la tête pour balayer les jardins du regard. Tu es juste en train de fuguer pour sauver Sirius.
— Hermione ! cria James derrière, en arrivant en courant avec Remus, Peter et Lily. Tu as eu des nouvelles à propos de Sirius ?
— Aucune, répondit-elle. Je... J'allais prendre l'air, juste...
James la regarda d'un air étonné, puis détailla sa tenue du regard. Non, elle n'allait pas prendre l'air habillée comme ça. Surtout qu'elle était vêtue en moldue, alors que les cours commenceraient bientôt...
— Hum... Tu n'as pas l'air d'aller juste "prendre l'air", lâcha James en croisant les bras.
Hermione lui jeta un regard dépité.
— James, moins de questions tu te poseras...
— Tu vas aller chercher Sirius, c'est ça ? demanda Lily. Laisse-nous t'accompagner.
— Je refuse, dit immédiatement la brune en se tournant vers la cour, prête à suivre le chemin vers la Cabane Hurlante.
Le quatuor s'échangèrent des regards mi-agacés, mi-perdus. Pourquoi Hermione refusait-elle ? Remus lui posa la question, et fut tout autant choqué que ses amis par la réponse :
— Parce que si vous mourrez, je m'en voudrais toute ma vie.
— Parce que tu risques de mourir ? Hermione, que se passe-t-il ? demanda Lily en la suivant.
— Dumbledore ne veut pas que vous veniez, c'est trop dangereux, insista la brune.
Les Maraudeurs partirent à sa suite malgré tout. Hermione poussa un soupir, partit jusqu'à la Cabane Hurlante. Elle passa par le passage secret du Saule Cogneur (après avoir appuyé sur le nœud à la base du tronc), le groupe toujours derrière elle. La jeune femme réussit à se retrouver en "sécurité" dans la Cabane, pied sur terre et à l'abri des branches du Saule. Hermione se tourna vers le quatuor et demanda :
— Êtes-vous sûrs que vous êtes capables de me suivre ? D'être discret et d'être rapide ? Et surtout de ne rien dire à propos de certains secrets ?
Les quatre le promirent. Hermione tendit sa main vers eux, qu'ils prirent tous avant de transplaner avec elle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top