Chapitre 16 : Réveil et match

Venenum Sanguine...

Un cri.

HERMIONE !

Un autre cri.

Protégez-les !

  La brune ouvrit les yeux en prenant une grande bouffée d'air. L'infirmerie était plongée dans l'obscurité, la nuit était tombée et Mme Pomfresh avait dû partir dormir. La jeune femme tentait d'ignorer les voix qui se bousculaient dans sa tête, dernier souvenir de sa discussion avec ses parents et Dumbledore. Un regard à sa table de chevet qu'elle parvenait à distinguer la fit sourire. Ses amis, camarades et peut-être professeurs avaient déposé des chocolats ainsi que quelques gourmandises et cadeaux pour Hermione à son réveil. Il y avait aussi sa baguette magique, qu'elle prit. La jeune femme la posa à ses côtés, attrapa un bocal plein de chocolats qu'elle vida dans un petit panier pour pouvoir l'utiliser, puis jeta un sortilège pour faire apparaître une petite boule de lumière dans le récipient avant de le renfermer. La lumière éclaira la petite partie de l'infirmerie, mais c'était suffisant pour Hermione. Le livre posé sur la table lui ferait passer les longues heures à attendre Mme Pomfresh...

   La porte de l'infirmerie s'ouvrit lentement. Il était à peine quatre heures du matin, Hermione était réveillée depuis une heure environ. Absorbée dans sa lecture, elle n'entendit même pas que quelqu'un rentrait.

— Hermione ? Merlin, j'ai bien fait de suivre mon instinct, j'étais sûr que tu étais réveillée.

  La brune releva la tête et croisa le regard enjoué de Sirius. Un sourire aux lèvres, la Gryffondor répondit :

— Je suis réveillée depuis quelques dizaines de minutes, maintenant. Comment vas-tu, Sirius ?

— Tout va bien, et toi ?

  Hermione hocha la tête. Son ami dit :

— Bon, je me doute que tu veux savoir ce qu'il s'est passé, le soir d'Halloween.

  La jeune femme acquiesça et désigna la chaise à ses côtés pour que Sirius s'asseye. Il s'installa et commença :

— Les Mangemorts t'entouraient. Un d'entre eux t'a jeté un sortilège de magie noire et ça t'a rendu étrange. Tu es tombée, mais une sorte d'aura de lumière t'a entouré avant de disparaître. Les Mangemorts sont vite partis, ensuite.

— Ils ont dit qu'ils ne venaient pas pour moi, à la base. Vous savez de qui ils parlaient ?

   La porte de l'infirmerie s'ouvrit à nouveau, laissant l'infirmière encore à moitié endormie rentrer. Sirius fit à son tour une grimace et se leva. Pomfresh s'était tournée vers son bureau où, sans se soucier de sa protégée, ne l'ayant pas vu réveillée, elle se servit une tasse de café. Le jeune homme réussit à sortir sans se faire prendre, mais le grincement de la porte fit sortir l'infirmière en courant (enfin... c'est le matin, le terme le plus correct serait : "en se prenant les pieds dans le tapis, en se retenant in extremis au meuble puis à marcher prudemment jusqu'à la porte").
L'infirmière remarqua enfin qu'Hermione lisait, réveillée et en forme.

— Miss Williams, que... Que... Quand ? bégaya Pomfresh.

— Il y a quelques heures, à peine. Je vais bien, hormis des sortes de courbatures... Je suppose que ça va passer. Vous feriez mieux de terminer votre café, je peux attendre, lâcha Hermione en souriant en coin.

   L'infirmière ne se soucia pas de ce que disait son élève et lui prit la tension, son pouls ; fit toutes les vérifications nécessaires. La brune était en forme, excepté quelques douleurs diverses qui passeraient avec les heures. Dumbledore vint la saluer, lui demanda s'il était passé quelque chose lors de son "sommeil". Hermione lui répondit négativement, évidemment : le directeur était gentil, mais il ne devait pas savoir exactement ce qu'il s'était passé. Le soir, ses amis vinrent lui parler, lui demandant quand sa sortie serait prévue, et la rassurant à propos des cours. Quatre jours plus tard, la jeune femme put sortir, les paroles de ses parents et de l'esprit de Dumbledore en tête.

Venenum Sanguine.

— Je suis navré, mais vous êtes condamnée à rester ici. Vous avez deux possibilités. La première, vous restez cachée, en espérant que les effets secondaires du sortilège ne vous tuent pas. Vous devrez cesser tout contact avec le monde extérieur et ne rien changer à l'Histoire. Ou alors, continua le directeur, vous changez le monde.

   Hermione devait y réfléchir. Choisir la deuxième solution serait terriblement égoïste, mais ne permettrait-elle pas à Harry et aux autres d'être plus heureux, sans Voldemort ? Le jeu en valait-il la chandelle ?

— 'Mione, tu viens manger ? proposa Lily en la prenant par le bras. Les garçons vont parler du Quidditch, le match a lieu samedi... Et Sirius se vante encore d'avoir eu 18 ans...

  La rousse semblait lassée, mais amusée. Hermione leva les yeux au ciel et partit avec elle dans la Grande Salle. Comme prévu, les garçons débattaient à propos du Quidditch. Sirius affirmait que l'attrapeur de Serdaigle était très doué, ce que James et Peter n'approuvaient pas. Cornedrue répliquait avec véhémence, têtu comme le vrai Gryffondor qu'il était. Quand ils aperçurent les deux jeunes femmes, leurs regards s'allumèrent d'une lueur ravie. Ah, ce que ça faisait du bien de revoir tous les Gryffondor réunis ! Tous les regards étaient fixés sur Hermione, qui semblait encore fatiguée mais joyeuse.

— Salut vous ! s'exclama la brune en s'asseyant à côté de Sirius, qui l'analysait du regard. Je suis super heureuse d'être de retour !

— Nous aussi, lâcha James en souriant toujours. Tu es prête pour nous entendre parler de Quidditch.

  Hermione soupira, tout comme Lily. Remus posa quelques questions à la brune, mais la discussion dévia vite vers le match de Quidditch.
La jeune femme parvint non sans mal à rattraper son retard dans les cours. Avec l'aide de Lily, elle tentait de revoir toutes les notions travaillées depuis le début de l'année, souhaitant "réviser pour les ASPIC par la même occasion".

   Le samedi tant attendu du match de Quidditch arriva bientôt, opposant Serdaigle à Gryffondor. Ce fut très sereinement que Sirius et James rentrèrent sur le terrain. James était le capitaine de l'équipe, et était poursuiveur tout comme son meilleur ami. Dans les gradins, Hermione, Lily, Remus et Peter chantaient des chansons à la gloire de Gryffondor et montraient fièrement leurs couleurs rouge et or. Juste avant qu'ils ne doivent commencer, James s'envola jusqu'aux gradins pour voler un baiser à Lily, sous les cris et applaudissements de la foule (excepté les Serpentard, et Severus Rogue...). Lily lui dit :

— Tu es un idiot Potter, et tu as intérêt à gagner ce match.

— Promis, Lily-Jolie ! cria-t-il avant de rejoindre l'arbitre, le professeur de Défense contre les Forces du Mal (passionné de Quidditch).

  Le match commença. La foule était en liesse ; les quatre Gryffondor étaient eux-aussi enjoués, mais angoissés : après tout, le Quidditch était un jeu dangereux...

"Sirius ne semble pas donner le meilleur de lui même", songea Hermione en remarquant une nette différence entre le Sirius qu'elle avait vu aux entraînements et celui lors de ce match.

— Sirius est étrange non ? déclara Lily en tournant la tête vers ses amis, inquiète.

— Je confirme. Le trac, sans doute, répondit Remus, peu convaincu.

  L'attrapeur de Gryffondor attrapa le vif d'or quelques minutes plus tard, permettant aux Gryffons de remporter 175 à 25 le match. Ce fut une déferlante de joie dans les gradins, les joueurs étaient portés en vainqueur par leurs camarades.

  Ah, "l'après" match de Quidditch... Toujours un moment mémorable, pas vrai ?

— OUAIIIS ! YOUHOUU !

  Vous vous demandez ce que c'est que... ça ? Eh bien, c'est une espèce sauvage appelée "Sirius qui se fait porter en vainqueur par les Gryffondor". La fête battait son plein, c'était évident, et rien n'aurait pu casser l'ambiance...

— IL EST TROIS HEURES DU MATIN ! hurla McGonagall en rentrant dans la pièce.

  Ah bah si.

  Les Gryffondor râlèrent. Ce n'était pas tous les jours que Gryffondor gagnait un match de Quidditch... Bien qu'ils en gagnaient souvent.

— OK, c'est bon, on va dormir... marmonna un élève en partant vers les dortoirs, suivi par les autres.

  La salle se vida rapidement. McGonagall, satisfaite, partit se recoucher. Seuls restaient désormais les Maraudeurs, Lily et Hermione. Installés dans les fauteuils, ils savouraient les derniers instants de cette soirée avant de devoir aller se coucher.

— Je m'attendais à ce que McGonagall nous admoneste encore plus... lâcha Peter en croisant les bras.

  Tout le monde se tourna vers lui, yeux écarquillés.

— Quoi ?

— Bah admonester, dit Peter en haussant les épaules.

— Hum, ça veut dire ? demanda James.

— Réprimander, nous râler dessus quoi ! s'exclama le jeune homme en se servant un verre de whisky pur feu.

  Hermione et Lily s'échangèrent un regard amusé avant d'exploser de rire. Les trois Maraudeurs regardaient le quatrième d'un air éberlué.

— Comment tu sais ça ? C'est un mot super compliqué ! marmonna Sirius en souriant en coin.

— Je... Je ne sais pas, balbutia Peter, gêné et rougissant.

— Bravo, Queudver, lâcha Remus en lui mettant un coup de coude amical. Tu as rendu Sirius et James totalement perdus, on ne voit pas ça tous les jours...

  Les deux levèrent les yeux au ciel. Quelques instants plus tard, Lily partait se coucher, ainsi que James, Peter et Remus. Hermione se leva pour retourner aux dortoirs à son tour, mais la voix de Sirius l'arrêta :

— Alors, cette soirée ? Je ne t'avais jamais vu aussi... détendue.

  Hermione lui sourit et déclara :

— Je me suis juste amusée. Mais tu as raison, j'essaye de me détendre.

— Oh, tu as eu un déclic ?

  La brune songea à sa discussion avec Dumbledore, où il lui avait annoncé que ses jours étaient sûrement comptés. Le déclic, c'était ça. Bien sûr, elle ne le dirait pas à Sirius ; il la prendrait en pitié, et ce n'était pas ce qu'elle souhaitait.
Les yeux gris du jeune homme étaient allumés d'une lueur particulière, qu'Hermione n'aurait su décrire. La Gryffondor lui sourit à nouveau et mentit :

— Je suppose que passer du temps avec vous m'a fait changé d'avis.

— Hmm, répondit juste Sirius avant de finir son verre de whisky pur-feu.

  Hermione s'apprêta à partir se coucher, mais le Gryffondor dit :

— Eh, ça ne te dirait pas qu'on aille à Pré-au-lard, un de ces jours ?

  La brune fronça les sourcils et répliqua :

— Une sortie est prévue en décembre, pour Noël.

— Non, je veux dire... Un samedi ou un dimanche, y aller ensemble.

  La Gryffondor marqua un temps d'arrêt. Sirius ? Lui proposer un rendez-vous ? Il fallait qu'il arrête l'alcool... Il n'avait plus les idées claires.

— Tu me proposes un rencard ? marmonna-t-elle en croisant les bras.

— Hum, peut-être, lâcha-t-il, évasif.

  Sirius gardait la tête baissée, évitant le regard de la jeune femme. Etrange, songea-t-elle, d'habitude il avait tendance à chercher sur son visage la réponse à ses questions... Hermione lui sourit et décroisa les bras. Elle dit :

— Sirius, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

— Alors allons-y en tant qu'amis ! Allez, ça va être amusant.

  La brune hésita quelques instants, puis acquiesça.

— On en reparle demain ? Bonne nuit, Sirius.

  Sans attendre, Hermione partit en montant les marches quatre à quatre. Sirius était étrange... Enfin, il devait juste avoir envie de se rapprocher de la jeune femme. La brune enfila sous pyjama dans le noir puis se jeta dans son lit, où elle s'endormit presque immédiatement.

  Le lendemain, la jeune femme évita Sirius comme la peste. Il fallait qu'elle y réfléchisse. Installée dans le parc, Hermione était la seule à s'être aventurée dehors par un temps pareil. Il pleuvait beaucoup, mais la brune avait décidé de prendre un parapluie et de l'utiliser tel un parasol, l'objet flottant au-dessus d'elle. Ainsi, elle pouvait profiter du parc sans se mouiller et être seule. Une feuille posée sur un support sur ses genoux, la jeune femme faisait une liste de "pour" et de "contre" pour un rendez-vous avec Sirius.

"Aller à Pré-au-lard avec Sirius : pour et contre.

POUR :

↳ Je pourrais apprendre à mieux le connaître
↳ Il est amusant ; cela pourrait être un bon moment.
↳ Si j'arrive à rentrer, je pourrais raconter ça à Harry
↳ Nous pouvons rester amis et qu'il n'y ait rien entre nous, après tout.

CONTRE :

↳ Si je dis oui, il va croire que je l'apprécie plus qu'en ami...
↳ Et si c'est moi qui commence à l'apprécier plus qu'en ami ? C'est Sirius Black ! Le parrain de Harry !
↳ Si je tombe amoureuse, je risque de tout changer et d'hésiter dans le choix pour mon destin
↳ Si le sortilège me tue, alors Sirius en sera profondément choqué s'il m'aime vraiment
↳ Harry m'en voudrait d'être sortie avec son parrain
↳ C'est super bizarre - Je l'ai vu à 75 ans ou presque.
↳ Si finalement on ne s'aime pas, ce sera gênant dans le groupe.
↳ Avec la jeune moi, en 3e année, Sirius sera différent. Cela changerait tout.
↳ Sirius est bizarre depuis quelques jours."

Hermione posa sa plume. Bon, d'après la liste...

  Elle n'irait pas à Pré-au-lard. La jeune femme le dirait à Sirius plus tard... Alors qu'elle mettait la feuille sous sa pile de documents, prête à noircir ses parchemins de notions de cours et de formules de potions, la brune sentit que quelqu'un se jetait à ses côtés. Le parapluie qui flottait au dessus de sa tête s'éloigna un peu ; une grosse goutte d'eau tomba au milieu de son parchemin. En poussant un juron, Hermione nettoya sa feuille puis tourna la tête vers le nouveau venu.

— Salut, Severus, lâcha la brune en souriant au Serpentard. On ne s'est pas parlé depuis longtemps...

— Oui, tu passais trop de temps avec les Gryffondor, déclara Severus sur un ton de reproche.

— Désolée, je restais avec Lily et Remus. Ce sont les "moins pires" du groupe, tu sais.

— Je sais. Je devais te tenir au courant, tu m'as fait promettre de te rapporter les ragots sur Avery...

   Severus était déjà blasé par avance. Hermione lui jeta un regard amusé, et ne put s'empêcher de rire en voyant qu'il la fusillait du regard. Ah, il ne changerait jamais... Ils discutèrent une bonne heure, Hermione s'amusant volonté et Severus... Severus ne cachant pas son désespoir. Cette fille l'agaçait, mais il l'appréciait quand même.

  La pluie frappait trop fort. Ils se levèrent, les papiers d'Hermione glissés dans son sac, puis partirent en courant. Severus faillit chuter, ce qui fit rire la jeune femme. Mais, quand elle tomba et se rattrapa de justesse à son ami, ce fut au tour du jeune homme de rire. Hermione releva la tête vers lui et dit, presque effarée :

— Tu as ri. Tu es malade ? Tu veux qu'on aille voir Mme Pomfresh ?

Tu as ri... mais pas Potter (Harry Potter). Pardon je reprends.

— Très drôle, Hermione. Allez, dépêchons-nous de rentrer avant que nous devenions des glaçons.

  La jeune femme leva les yeux au ciel et partit plus calmement avec son ami jusqu'à l'entrée du château. Une fois rentrés, la brune rit et dit :

— Merci, Severus, c'était super. Cela te dit qu'on se retrouve à seize heures à la bibliothèque pour faire nos devoirs ensemble ?

  Le Serpentard acquiesça. Ils se saluèrent puis partirent chacun de leur côté pour rejoindre leurs amis ou camarades de classe respectifs, trempés mais plutôt heureux de l'heure passée ensemble.

Tic, Tac, Tic, Tac, le temps passe vite, sang de bourbe !

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