Chapitre 11 : Chien
Hermione était installée dans son lit. La jeune femme avait presque fini de traduire le livre trouvé dans la salle commune ! Il y avait de nombreux sortilèges dedans, mais la dernière page allait être la plus intéressante. Le sortilège s'appelait "Toxicus Sanguine", c'était un sortilège qui se révélait donner une maladie au sang, ce qui était pratique quand on souhaitait une morte lente et douloureuse. Il y avait visiblement des utilités supplémentaires, mais l'encre s'était effacée sur les dernières pages.
Une fois que tout fut terminé, Hermione fit trois copies de sa traduction : une première pour elle, une autre pour les Maraudeurs et une dernière pour Dumbledore. Elle garderait l'original aussi, pour être sûre de ne pas perdre l'ouvrage et d'en avoir plusieurs copies.
La jeune femme se glissa donc dans la salle commune. Il était minuit et demi, elle savait que le directeur serait encore dans son bureau. Hermione traversa les couloirs silencieusement, priant pour ne pas croiser Rusard. Au détour d'un couloir, elle vit Miss Teigne, la chatte du concierge qui rapportait tous les faits et gestes des élèves dans les couloirs une fois la nuit tombée. Hermione marmonna un juron et partit en courant, frôlant les murs pour se faire toute petite. Par chance, elle ne croisa pas le concierge et réussit à rentrer dans le bureau du directeur sans problème.
— Professeur, bonsoir, s'exclama-t-elle, j'ai fini la traduction du livre. Je vous ramène une copie, il y a des sortilèges puissants et très dangereux.
Le directeur leva la tête vers elle et récupéra le parchemin qu'elle lui tendait. Il lut quelques potions et sortilèges et dit :
— Comment avons-nous pu passer à côté de ce livre pendant tant d'années ? Vous remercierez Mr. Potter d'exploiter ses talents de singe, et lui demanderez de le faire plus souvent.
Hermione lâcha un petit rire et répondit :
— Je n'oublierais pas.
La jeune femme le salua et repartit. Sa baguette allumée l'entourait d'un halo de lumière, pratique dans les couloirs sombres du château endormi. Une fois rentrée dans sa salle commune, Hermione partit prendre un livre et s'installa sur un fauteuil : Morphée ne l'appelait pas, elle n'avait aucune envie d'aller dormir. Et puis, demain serait samedi, la jeune femme pouvait se coucher un peu plus tard.
Après une heure de lecture, Hermione entendit la porte de la salle commune s'ouvrir. Surprise, elle releva la tête et vit un gros chien noir couvert de sang pénétrer dans la pièce.
— Sirius ! s'exclama-t-elle en se levant.
Hermione posa avec précipitation son livre sur le fauteuil et accourut. Sirius semblait blessé, il poussait des gémissements plaintifs. La jeune femme sortit sa baguette et tenta de le soigner du mieux qu'elle le pouvait. Le sang-pur saignait abondamment, il avait dû se blesser lors d'une balade nocturne.
— Sirius, s'il te plaît, essaie de te retransformer. C'est trop compliqué de te soigner comme ça.
Le chien émit encore quelques gémissements puis s'allongea. Hermione se releva et partit en courant dans son dortoir, où elle attrapa des potions qu'elle avait préparé, "au cas où". Quand elle redescendit, Sirius n'avait pas bougé. Le tapis où il était placé était recouvert de sang, de son sang.
— Sirius, murmura-t-elle en s'asseyant à côté de lui, tu vas devoir me faire confiance.
Hermione prit la potion et la déposa sur quelques unes de ses blessures. Sirius semblait se retenir d'aboyer de douleur si cela était possible. La jeune femme croisa son regard gris : il semblait souffrir le martyre.
— Il ne reste qu'une grosse blessure, Patmol, continua-t-elle. Tu es prêt ?
La tête du chien bougea légèrement. Hermione prit ça pour un "oui", et déposa la potion sur sa plaie. Sirius poussa un autre gémissement plaintif, mais Hermione sortait déjà un baume, qu'elle mit sur ses autres blessures. Puis, une fois qu'elle eut fini, elle se releva et se mit face à lui.
— Tu peux te retransformer ? demanda la jeune femme.
Sirius reprit sa forme humaine avec difficulté, marmonnant des jurons. Hermione se releva en même temps qu'il se transformait, et le retint alors qu'il allait tomber.
— Merci, Williams, marmonna-t-il, la voix rauque. Comment sais-tu que je suis un Animagus ?
— Je... Je te connaissais avant, et... Enfin, reprit-elle, ce n'est pas important. Viens t'asseoir, je veux vérifier que tu vas mieux.
Hermione le guida jusqu'à un fauteuil, où il se jeta. Elle s'assit face à lui et demanda :
— Ce n'est pas un soir de pleine lune. Que faisais-tu dehors ?
Sirius leva les yeux au ciel et dit, la voix toujours rauque :
— Je ne savais pas que j'allais passer un interrogatoire avec toi...
— Je veux juste savoir de quoi sont tes blessures, répliqua-t-elle en détournant le regard.
Le jeune homme soupira. Il dit finalement :
— J'avais envie de sortir, je suis parti dans la forêt et j'ai fait face à des bêtes étranges. Elles m'ont attaqué, j'étais seul face à six d'entre elles. J'ai réussi à m'enfuir.
Hermione acquiesça et questionna :
— Tu as encore mal ?
— J'ai l'impression d'avoir des courbatures, c'est tout, répondit-il d'un ton sec. Merci de m'avoir aidé, Williams.
Hermione lui sourit, mais déjà se levait-il pour repartir. Il tangua et se rattrapa sur le fauteuil.
— Attends, je vais t'aider ! lança Hermione en se levant.
— Je n'ai pas besoin de toi, Williams, dit le jeune homme en s'appuyant sur les meubles pour avancer, jusqu'à ce qu'il tangue à nouveau.
— Sirius, tu n'arrives même pas à...
— Je ne t'ai pas autorisé à m'appeler Sirius, Williams. Avec toi, ce sera Black, compris ?
Hermione resta silencieuse. Elle le contourna, récupéra ce qu'il restait de ses potions ainsi que son livre et lâcha en se dirigeant vers les escaliers :
— Bien. Débrouille-toi, Black.
Sirius sembla hésiter, puis dit :
— Attends, Willliams, je...
La jeune femme s'arrêta et tourna la tête vers lui, sourcils froncés et l'amertume se lisant dans son regard.
— Je ne veux pas que tu sois mon ennemi, je suis désolée de ne pas vous avoir dit que j'étais vraiment mais je ne pouvais pas. Je mets tout en danger en restant ici, près de vous, à essayer de... A essayer de m'en sortir. Je suis vraiment désolée, lâcha-t-elle, sa voix se brisant.
Sirius resta silencieux. Hermione semblait vraiment s'en vouloir, mais pourtant ce n'était pas de sa faute. Comment devait-il faire pour lui montrer ce qu'il pensait vraiment ?
Mais, que pensait-il, en fait ? Il trouvait que cette fille rayonnait, avec son sourire et ses yeux noisette qui brillaient éternellement. Il aurait apprécié s'en faire une amie, mais il ne connaissait rien d'elle ! Rien du tout ! Elle avait dit l'avoir connu, alors peut-être que...
— Tu me connaissais ? En 1990 ?
La jeune femme fronça les sourcils, étonnée. A vrai dire, elle ne s'attendait pas à cette question...
— Je t'ai connu, oui. Trois ans à peine.
— Que m'est-il arrivé ? demanda-t-il, l'air soucieux.
— Il est... totalement interdit que je te le dise, je suis navrée Sirius. Cela te rendrait peut-être différent et tout doit être normal.
Sirius hocha lentement de la tête.
— Hum, OK, balbutia-t-il.
Hermione hésita quelques instants, puis se tourna vers lui et lui tendit la main. Il lui jeta un regard étonné alors qu'elle demandait :
— On devrait repartir d'un bon pied. Je suis Hermione Williams, ravie de te rencontrer.
Le jeune homme sourit en coin et lui serra la main en retour.
— Sirius Black, enchanté. Alors, on se fait poursuivre par des Mangemorts ?
La brune secoua la tête, amusée, ses cheveux bougeant en même temps qu'elle. Il l'observait, sous toutes les coutures, de plus en plus charmé par chaque détail qu'il décelait d'elle. Comment Hermione pouvait être si différente de Lyana, alors qu'elles avaient eu la même enveloppe des semaines durant ?
— Je préfèrerais qu'ils me laissent tranquille. Vraiment, ils sont... lourds. Ils ne nous laissent pas profiter de la vie sous prétexte que nous n'avons pas les bonnes origines, selon eux.
Sirius leva les yeux au ciel, comprenant ce qu'elle voulait dire, et déclara :
— C'est pour ça que j'ai renié ma famille, et...
Il se tut, plaquant sa main sur sa hanche en faisant une grimace. Hermione s'approcha rapidement et lui bougea la main pour voir qu'à force de parler, sa plaie s'était rouverte.
— Sirius, tu vas devoir faire une des choses que tu sais faire le moins bien. Te taire, lâcha Hermione avant de rire.
La jeune femme partit quelques instants et revint avec une nouvelle potion et le livre de runes. Elle tendit la petite fiole au jeune homme qui se tenait au fauteuil derrière lui pour ne pas tomber, puis ouvrit le livre. Hermione balaya les pages du regard, l'air concentré, cherchant le sortilège qui pourrait l'aider à soigner son ami, ce qu'elle trouva rapidement. D'un coup de baguette, la plaie du jeune homme se referma instantanément, comme s'il n'y avait rien eu. Sirius tenta de balbutier quelque chose, mais il était trop ébahi face à ce sortilège pour réussir à s'exprimer.
— Merci, Hermione, lâcha-t-il en lui souriant.
Hermione lui sourit en retour puis lui dit :
— Tu dois boire le contenu de la fiole si tu as encore mal à ta blessure, et te reposer. Tu vas réussir à marcher seul ?
— Bien sûr, répondit le jeune homme.
— Super, hum... Je vais te laisser, la journée de demain sera... chargée. Bonne nuit !
— Bonne nuit, Hermione.
La brune monta dans son dortoir, se mit en pyjama et se glissa dans son lit, un sourire aux lèvres. Tout se passerait mieux maintenant qu'elle était elle, sous son apparence, amie avec Sirius et les Maraudeurs, non ?
Cette fille est hilarante... Comme si "tout allait aller mieux"... La partie ne fait que commencer, sale sang de bourbe...
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