Chapitre 1 : Poudlard
Hermione rentra dans le château, le cœur battant à tout rompre. Tête baissée, elle avançait, frôlant les murs pour se faire la plus discrète possible. Après avoir traversé deux ou trois couloirs, elle entendit une voix crier derrière elle :
— Lyana, attends !
Hermione se retourna légèrement, marchant toujours, et vit qu'une jeune femme rousse, ressemblant trait pour trait à Lily Evans d'après les photos qu'elle avait vu, courait derrière elle. La rousse avait les yeux verts de Harry, ce qui fit sourire la meilleure amie de l'Elu. Sans s'arrêter de marcher, Hermione tourna la tête vers Lily qui se mit à son niveau pour lui parler.
— Je sais qu'on ne se parle pas souvent, commença Lily, mais j'ai appris que tu étais une des plus proches amies de Alice. C'est pour ça qu'on ne te voyait pas souvent, tu étais toujours avec elle ?
— C'est ça, confirma Hermione en gardant un petit sourire aux lèvres. Par contre, je suis vraiment désolée, mais je dois aller voir Dumbledore pour un problème personnel. Je peux te retrouver après ?
Lily acquiesça, souriant à son tour.
— J'espère que ce n'est pas trop grave, ton problème... A tout à l'heure !
Hermione la regarda partir en courant, rejoindre probablement ses amis ou... ou faire autre chose. Après quelques minutes, la née-moldue arriva face au bureau du directeur, étonnamment ouvert.
— Bonsoir, professeur, lança-t-elle après avoir donné quelques coups à la porte. Désolée de vous déranger, est-ce-que je peux vous parler ?
Hermione se glissa dans la pièce, et remarqua Dumbledore n'était pas seul. McGonagall, la professeure de métamorphose de la jeune femme à Poudlard, debout face au bureau, s'était retournée pour regarder la nouvelle arrivante. Les sourcils froncés, les deux professeurs semblaient surpris de voir leur élève venir au sein de l'endroit qu'elle était censée craindre plus que tout : le bureau du directeur. Hermione leur sourit, un peu de nostalgie dans le regard. Son cœur se serra quand elle croisa le regard bleu pétillant du directeur, qui la regardait par-dessus ses lunettes en demi-lune.
— Oui, bien sûr, répondit le vieil homme. Le professeur McGonagall peut rester ou vous préférez qu'elle quitte le bureau quelques instants ?
— Non, vous pouvez rester, dit Hermione en souriant à McGonagall.
Les deux professeurs étaient stupéfaits. D'habitude, Lyana était plus du genre à les fusiller du regard et à leur montrer sans rien dire qu'elle les haïssait. Pourquoi était-elle si agréable, soudain ?
— Je suis ravie de vous revoir ! s'exclama-t-elle, les effrayant presque. Enfin...
Hermione soupira. Elle prit une profonde inspiration et dit :
— Il s'est passé quelque chose. Je suis partie me coucher en 1998 et je me suis réveillée dans le corps de cette... Lyana ? Je crois que c'est ça, Lyana, en... Je ne sais même pas en quelle année nous sommes maintenant.
Dumbledore et McGonagall s'échangèrent un regard, perdu pour l'une, amusé pour l'autre.
— Attendez, vous dites que vous n'êtes pas Lyana ? marmonna McGonagall.
Hermione hocha la tête et répondit :
— C'est ça, j'ignore qui est cette fille. J'étais juste aller dormir, je ne comprends pas comment je suis arrivée là.
Dumbledore semblait réfléchir, le regard posé sur Lyana. Il demanda :
— Quel est votre prénom, alors ?
— Hermione. Je suis Hermione Granger, née le 19 septembre 1979. Je suis la meilleure amie du fils de James Potter.
— Prouvez-moi que vous êtes vraiment une voyageuse temporelle, lança le directeur, menton posé sur le dos de ses mains jointes.
Hermione soupira. Elle sembla chercher dans ses pensées, puis déclara :
— Il y a quelques temps, j'ai dû me lancer dans la guerre des Sorciers provoquée par Voldemort.
— Si jeune ? la coupa Minerva, peu convaincue.
— Oui, murmura Hermione. J'ai dû faire des recherches sur vous, Dumbledore, et j'ai appris que vous avez côtoyé Grindelwald dans votre jeunesse. Vous... Vous vouliez récupérer les Reliques de la Mort. J'ai appris aussi que vous étiez allé voir Tom Jedusor dans son orphelinat et que son armoire avait prit feu, vous avez cherché la solution pour le vaincre mais c'était beaucoup trop compliqué, et finalement ce fut à nous de prendre la relève et...
Hermione s'arrêta le regard dans le vague. Elle secoua la tête comme pour se reprendre, puis dit :
— Je ne pense pas pouvoir vous apporter de réelles preuves, hormis si vous voulez fouiller dans mes pensées.
— Je vois, murmura simplement Dumbledore. Me permettez-vous, quand même ? interrogea-t-il en sortant la baguette de sureau de sa poche.
— Bien sûr, accepta-t-elle.
Cinq minutes plus tard, Dumbledore posa sa baguette sur le bureau. Il semblait analyser la jeune femme.
— Vous ne vous êtes pas pris de sortilèges, pas bu de potions ni rien de tout cela ? questionna-t-il.
Hermione chercha dans ses pensées, mais aucune de ces choses ne lui vint à l'esprit.
— Je me suis pris des sortilèges pendant la guerre, si, bien sûr, marmonna la jeune femme, sourcils froncés.
— Pensez-vous qu'un sortilège lancé pourrait vous avoir envoyé ici ?
— Cela voudrait dire que le sortilège a été lancé à Lyana aussi, dit Hermione, pensive. Qui aurait pu lui jeter un sortilège ? Je doute qu'à Poudlard quelqu'un ait pu jeter quelque chose d'aussi... grave.
— Peut-être pas à Poudlard. Où étiez-vous quand vous vous êtes réveillée ?
— Dans un repas de sang pur, répondit Hermione. Ma... mère, voulait que je me marie, et je devais trouver un époux. Mais je suis partie parce que j'étais trop paniquée.
Dumbledore hocha lentement la tête, puis déclara :
— Il serait probable que Lyana se soit prit le sortilège lors d'un repas de sang pur, ou par quelqu'un là-bas qui pratique la magie noire.
Hermione acquiesça, et rajouta :
— Il y avait des Mangemorts, nous étions au Manoir Malefoy.
Dumbledore resta quelques instants silencieux.
— Pensez-vous être capable de rester dans la peau de cette fille pendant un certain temps ?
Hermione sourit un peu tristement et demanda à son tour :
— Ai-je le choix ?
— Non, vous ne l'avez pas. Mais nous pouvons toujours trouver une solution pour vous cacher.
— Ce sera fort compliqué, déclara Hermione. Je vais devoir vivre ainsi jusqu'à ce qu'on trouve une solution, mais en attendant il faut que vous m'aidiez à la connaître. Je ne dois pas me faire prendre.
Dumbledore acquiesça à son tour.
— Bien sûr. Alors, vous êtes Lyana Selwyn, fille de Camila Parkinson et Andrew Selwyn.
— Parkinson ? marmonna Hermione en faisant une grimace. Génial, je suis dans le corps de quelqu'un qui a le même sang que Pansy...
Hermione se retint de pousser un soupir. Pansy était une amie de Drago Malefoy, égoïste et une vraie peste. Le directeur esquissa un sourire amusé puis lâcha :
— Vous êtes donc âgée de 17 ans, vous êtes née le...
Dumbledore hésita. La jeune femme dit :
— J'ai lu une lettre qui disait que j'étais née le 29 octobre.
— C'est ça.
McGonagall se dirigea vers une armoire, sortit une petite caisse et fouilla pour en sortir un dossier, qu'elle tendit à Dumbledore.
— Voici le dossier de Miss Selwyn, lança-t-elle.
Dumbledore la remercia d'un signe de tête et lut :
— Miss Lyana Selwyn, née le 29 octobre 1959 dans son manoir familial à Cromer, dans l'est de l'Angleterre, est élève à Gryffondor.
Le vieux fou releva la tête et déclara :
— D'après ce que je me souviens, vous étiez beaucoup avec Alice Fortescue. Depuis qu'elle est partie, vous êtes souvent seule, surtout à table.
— Votre famille est très à cheval sur les traditions de sang pur, continua McGonagall en faisant une moue indignée. Je sais qu'une affaire lors d'une cérémonie de sang pur a été ébruitée, vous auriez... Crié au milieu d'un discours que les nés-moldus étaient les égaux des sang-purs.
— Essayez de tenir une semaine ainsi dans son corps, dit Dumbledore en tournant la tête vers la bibliothèque à sa droite. Nous allons trouver un moyen de vous faire rentrer chez vous.
Hermione acquiesça et se leva. Dumbledore demanda :
— Je ne pense pas qu'un simple Finite puisse marcher, mais puis-je quand même ?
La jeune femme hocha la tête. Le directeur lui jeta le sortilège, sans succès.
— Bien, je vous laisse rejoindre vos dortoirs, prononça Albus en lui souriant.
La brune lui sourit en retour, à lui ainsi qu'à McGonagall, puis quitta la pièce. Dans les couloirs, Hermione paniqua un peu. Quand elle arriverait dans les dortoirs, comment allait-elle savoir quel était son lit ? Déjà, elle n'aurait qu'à lire son prénom sur la porte, mais... C'était si compliqué ! Dumbledore pensait probablement que c'était un sortilège lancé sur la jeune femme lors de la guerre. Mais quel sortilège ? Elle s'en était prit des dizaines. Comment savoir lequel était celui qui l'avait envoyé ici ?
Hermione se retrouva face aux dortoirs de Gryffondor. Le mot de passe... Quel était le mot de passe, déjà ? Ah oui c'est vrai, ça avait changé en vingt ans...
— Ah, Lyana, tu es là ! s'exclama Lily en arrivant en courant derrière elle. Tu ne te souviens plus du mot de passe ? demanda-t-elle, sourcils froncés.
Hermione se passa une main lasse sur le visage et marmonna :
— Non, j'ai totalement oublié. J'ai la tête ailleurs, en ce moment.
— Ce n'est pas grave, dit la rousse en souriant, bienveillante. Vita Gloria, lança-t-elle en direction du portrait, qui se décala. Tu viens avec moi dans la salle commune ?
Hermione acquiesça en souriant, et partit sur les talons de la préfète en chef de Gryffondor, vu son badge. Harry serait ravi d'apprendre que sa mère avait un rôle de la sorte au sein de Poudlard. Lily se tourna vers Lyana et dit :
— Je traîne beaucoup avec les garçons, le groupe de James et Sirius. Je sais que tu ne les apprécies pas particulièrement, mais... Cela te dirait de venir quand même ?
— Oui, bien sûr ! s'exclama Hermione, un sourire aux lèvres.
Lily fronça les sourcils, un peu étonnée. Jamais Lyana ne s'était conduite comme ça avec elle, avant. Sûrement à cause de son sang, mais aussi parce qu'elle haïssait les Maraudeurs. Mais bon, peut-être que la blonde avait changé pendant les vacances... Sans plus attendre, Lily se jeta sur le fauteuil à côté de James, qui passa immédiatement un bras autour de ses épaules. Hermione sourit timidement, juste avant de croiser le regard de Sirius. Il resta quelques instants à la fixer, une lueur interrogative brillant dans ses yeux, puis il se reprit et la fusilla du regard. Quant à la jeune femme, elle resta quelques instants perdue en voyant que Sirius avait bien changé depuis 1996. Il avait le même regard gris, mais possédait un sourire en coin. Hermione détourna le regard et se tourna vers Lily.
— Les garçons, je vous présente Lyana, vous l'avez sûrement déjà vu... commença la rousse en invitant la jeune femme à s'asseoir à la gauche de Sirius.
Hermione retint un rire nerveux. Par la Barbe de Merlin, il y avait Remus, Peter, Lily, James et Sirius. S'ils savaient qui elle était vraiment... La jeune femme s'installa à la gauche du parrain de son meilleur ami, qui demanda, agressif :
— Pourquoi est-ce-qu'elle vient avec nous ? C'est une amie de Bellatrix Lestrange ! rajouta-t-il en fusillant sa voisine du regard.
— Je t'en prie, lança Hermione en souriant en coin, ne me parle pas d'elle. Elle a déjà tenté de me faire rejoindre les Mangemorts il y a deux heures, c'est déjà beaucoup trop.
Les Maraudeurs blêmirent. Lyana reprit :
— Vous ne risquez rien avec moi. Je ne compte pas les rejoindre, et je soutiens autant les Mangemorts que toi, Sirius.
Sirius resta quelques instants silencieux, puis dit :
— J'ai entendu parler de tes exploits, l'autre jour, dans ce repas pour fêter les fiançailles de... Qui ça, déjà... marmonna-t-il, pensif.
— Je ne me souviens même plus du nom, dit Hermione en croisant les bras. En tout cas, je n'ai pas toléré qu'ils puissent traiter ainsi les né-moldus.
Lily sourit, ravie de voir que Lyana n'était pas une sang-pure agaçante telle les autres.
— Vous savez, Lyana est la meilleure amie d'Alice, lança la préfète en souriant, espérant que ça calmerait les quelques tensions.
Le groupe des garçons sourit à leur tour. Alice était une de leurs plus proches amies, qui avait passé ses ASPIC l'année dernière et avait donc quitté Poudlard. Hermione songea que Lyana n'aimait peut-être pas les Maraudeurs à cause de cette proximité avec Alice, peut-être était-ce juste de la jalousie ?
Les Maraudeurs changèrent de sujet, parlant de la saison de Quidditch qui allait bientôt commencer. Hermione était attentive, essayant de récupérer des informations sur leur époque. Malheureusement, hormis le Cognard et le Souafle, le groupe ne parlait pas de choses intéressantes (si on peut dire que les balles ne le sont pas, bien sûr).
— Et toi, Lyana, tu fais du Quidditch ?
Hermione retint un petit rire et dit :
— Je ne préfère pas en faire, je suis un danger public.
Les Maraudeurs lâchèrent un rire. Lily lâcha, à nouveau étonnée :
— Alice m'avait pourtant dit que tu adorais ça...
Hermione chercha comment se rattraper. Elle répliqua :
— Oui, j'appréciais avant, mais j'ai toujours peur de tomber, ou... Enfin, je ne sais pas vraiment jouer.
— Nous t'apprendrons, alors ! lança James en souriant.
Hermione retint une grimace mais dit :
— Si vous avez du temps à perdre, pourquoi pas ?
La jeune femme espérait secrètement qu'ils n'en avaient pas. Elle s'était juré de ne jamais remonter sur un balai après l'histoire de la Salle sur Demande.
— Du coup, s'exclama Remus en souriant, vous êtes prêts pour gagner la Coupe, cette année ?
— Plus que prêts ! lancèrent les autres en chœur, sauf Hermione qui secouait la tête d'un air amusé.
Après, Hermione prétexta une fatigue importante et partit dans son dortoir. Une fois dans le couloir, elle passa devant toutes les portes jusqu'à trouver le nom de Lyana gravé sur une plaque.
La jeune femme rentra, et vit immédiatement ses trois colocataires installées sur leurs lits. Celles-ci fusillèrent Hermione du regard, qui partit vers le seul lit qui n'était pas occupé.
Il y avait une photo de Lyana et Alice sur la table de chevet, accompagnées de Frank et d'un garçon avec une écharpe de Poufsouffle autour du cou. Hermione sourit légèrement, puis se tourna vers l'armoire à côté de son lit pour prendre des vêtements de pyjama aux couleurs Gryffondor.
Alors qu'elle allait se rendre dans la salle de bains, une de ses colocataires se mit face à la porte pour l'empêcher de rentrer.
— Tu rigoles, là, j'espère, lâcha la fille face à elle, un air hautain peint sur le visage. Tu iras demain.
Hermione haussa un sourcil et répondit :
— Tu n'as rien à me dire. Laisse-moi passer, il n'y a pas d'horaires de salle de bains, à ce que je sache.
— Tu oses me répondre ? Tu n'as pas oublié qu'on peut dire à tout le monde ce que tu nous as fait en 2ème année ?
Hermione marqua un temps d'arrêt et demanda :
— Que vous ai-je fais, déjà ?
— Tu es assez bête pour oublier ça ? Tu as torturé Cléa, juste là, dit-elle en montrant une fille aux cheveux bruns d'un signe de tête.
— Et vous voulez me dénoncer juste parce que j'ai fait ça il y a cinq ans ?
Hermione lâcha un petit rire jaune et tourna les talons. Qu'aurait dit Pansy ? Après quelques secondes de réflexion, la jeune femme grinça :
— Tu as gagné cette manche, princesse. N'espère pas rester à la première place plus longtemps.
La née-moldue se jeta sur son lit et ferma les rideaux, retenant avec difficulté un rire nerveux. Elle venait de dire "princesse". Hermione n'était pas à l'aise, mais c'était le rôle qu'elle devait jouer désormais.
Après avoir poussé un soupir, la jeune femme rouvrit légèrement son rideau et chercha s'il n'y avait pas un livre près d'elle. Elle en trouva un sous le lit, un livre moldu.
— Tiens tiens, songea Hermione en refermant le rideau. Lyana, tu lis du Shakespeare ? Roméo et Juliette...
Le profil de Lyana se dressait de plus en plus face à Hermione, bien qu'il restait des zones d'ombres. Cette sang-pure semblait avoir un destin tragique, à tenter de s'opposer à sa famille et soumise au chantage à Poudlard, sans avoir de solutions de repli.
— Je vais faire en sorte que Lyana ait une vie heureuse, désormais, promit Hermione en ouvrant le livre, pensive. Dès qu'elle reprendra son corps, elle pourra enfin entrevoir un meilleur avenir.
Quand enfin toutes les lumières s'éteignirent dans la pièce et que ses colocataires se turent, Hermione sortit sa baguette et jeta un Lumos. Cette baguette n'était pas sienne, et sa magie le sentait : elle avait un peu de mal avec elle. La jeune femme récupéra son pyjama et partit prendre une douche, en vitesse. Ensuite, elle partit se coucher, priant pour que la journée qui suivrait se passe bien.
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