𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏
Cher Fred,
Salut, grand frère. J'espère que tu ne m'en veut pas trop de ne pas t'avoir écrit plus tôt. Je n'avais pas le courage, je pense. C'est dur la vie sans toi. C'est vraiment different. Tu as laissé un trou béant dans nos coeurs et je suis désolée de m'en être rendue compte si tard.
Je ne m'étais jamais rendue compte d'à quel point tu étais une personne fantastique du temps où tu étais en vie. Je ne m'étais jamais imaginé la vie sans toi, avant de te voir à la fin de la bataille... Je pensais que vous vivriez vieux avec Georges. Tu étais une telle boule de vie, d'énergie, de bonheur. Tu étais exactement l'idée que je me faisais de quelqu'un d'heureux. Je crois que je ne t'ai même jamais vu en train de pleurer... alors te voir mort, non. Ça ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Jusqu'à ce que ça arrive.
On a passé de bon moments ensemble. On s'entendait plutôt bien toi et moi... mais bon. Maintenant que tu n'es plus là, chaque fois que je pense à un souvenir heureux que nous avons en commun, je me dis que j'aimerais vivre encore plus de choses avec toi et je me souviens que ce n'est plus possible maintenant.
Mais je ne peux pas te ressusciter, Freddie. Je ne sais même pas si tu le voudrais. Après tout, c'est peut-être très cool ce qu'il y a après la mort ? Moi je ne sais pas, je ne crois en rien. Je n'ose pas penser à ce qu'il y a après, ça me fait trop peur. En tout cas, je suis sure que même si ce n'est pas cool ce qu'il y a après la mort tu vas arriver à en faire quelque chose de cool. Parce que tu es comme ça. Tu sais rendre les autres heureux. Enfin. Tu le savais.
Je ne t'écris pas cette lettre pour te déprimer. Je n'ai pas envie que tu sentes mal à cause de moi, de là où tu es. Non. Je t'écris cette lettre pour te raconter tout ce qui s'est passé, après ta mort. De petites tranches de nos vies maintenant que Voldemort n'est plus là.
C'est peut être stupide de t'écrire. Même si le paradis existait, ça m'étonnerais qu'ils communiquent par courrier là bas. Tu ne recevras probablement jamais cette lettre. Mais j'ai quand même envie de te raconter notre nouvelle vie. Histoire d'apprendre à faire ton deuil. Histoire de te garder en mémoire sans déprimer. Je veux que tu partages avec moi les bons moments. Je veux que tu y ai droit toi aussi.
Ce n'est pas juste que tu ne puisse pas voir le monde sans Voldemort alors que tu t'es battu pour le tuer, toi aussi. C'est tellement injuste que ce soit toi qui ai succombé au combat. Pourquoi fallait-il que ce soit toi ? Ce n'est vraiment, vraiment pas juste... Mais bon. Ça ne sert plus à rien de se poser des questions. La mort n'est pas juste de toute façon.
J'entre en 7ème année à Poudlart. Harry et Ron ne retournent pas à l'école cette année, ils ont trouvé un stage au ministère pour commencer leurs formation d'auror. Hermione, elle, prendra le train avec moi. Elle retourne au château pour passer ces A.S.P.I.Cs ( et je la soupçonne de vouloir profiter des rénovations de l'école pour convaincre Mconnagall de ne plus embaucher d'elfes de maison pour travailler dans les cuisines de Poudlart. ) Elle n'a pas laissé tomber ces histoires de S.A.L.E. Elle veut même devenir ministre de la magie. Et dans son programme elle à écrit dans la première ligne qu'elle lutterait pour que toutes les créatures fantastiques soient libres. Personnellement, je pense qu'elle ferait une très bonne ministre. Je sais que tu serais d'accord avec moi. Tout le monde a toujours était d'accord pour dire que Hermione Granger serait destinée à faire de grandes choses.
Ron et elle sont en couple. Enfin ! Ça faisait tellement d'années qu'ils se tournaient autour. C'est dommage que tu ne sois pas là pour... enfin. Tu as compris.
Georges vas plutôt bien. Je sais que c'est la personne dont tu attends le plus les nouvelles. Pendant les deux mois qui ont suivit ton enterrement il n'est plus sortit de sa chambre. Pas plus que nous tous, d'ailleurs. Mais lui, il faisait peur à voir. Il ne mangeait pas. Il ne dormait pas. Il ne sortait pas. Je ne l'ai vu qu'une fois pendant cette période. C'était à une heure du matin, il allait dans la salle de bain, il a croisé mon regard et j'ai cru que c'était un fantôme. Il était tout maigre, tout pâle, tout fatigué, comme s'il allait se casser. Je me suis beaucoup inquiétée pour lui. Et puis un jour il est descendu pour le petit déjeuner. Il s'est assis à table avec nous pour la première fois depuis longtemps et il a commencé à nous faire des blagues comme si de rien était. Je ne l'ai plus jamais revu triste, depuis. Je crois qu'il a beaucoup réfléchit après ta mort et qu'il a réalisé que le meilleur moyen de faire le deuil c'était d'accepter. Tout simplement.
J'aimerais avoir cette force et cette maturité - haha, qui aurait cru que je qualifierais un jour Georges de "mature" ?- j'aimerais pouvoir ne pas me lamenter sur mon sort et vivre ma vie, moi aussi. Mais c'est dur. Tu me manques. J'ai l'impression que tu me manqueras toujours.
Le reste de la famille vas bien, je crois. C'est difficile de savoir, tu sais. Ils ne montrent jamais vraiment comment ils vont en réalité. Maman est une femme très forte. Je sens qu'elle est triste mais elle surmonte. Probablement pour que nous ne soyons pas impactés par son chagrin. J'essaye de faire de mon mieux pour lui changer les idées. À papa aussi. Il a changé de poste au ministère. Il a laissé tomber les recherches sur les objets moldus. Je crois que c'est pour mieux accepter que les choses changent. Il travaille avec les langues de plomb, maintenant. L'avantage, c'est que nous allons gagner plus d'argent. Nous sommes plus riches depuis la fin de la bataille de Poudlart, mais bon. Comme nous ne sommes plus que cinq Weasley ( et un Harry et une Hermione ) à vivre encore à la maison, l'argent n'a plus vraiment d'importance.
J'ai pris une résolution, Freddie. Je vais t'écrire une fois par semaine. Ce ne sera peut être pas incroyable, mais ce sera au moins aussi intéressant que les torchons de Rita Skeeter. Je t'ai dit que j'envisageais de devenir journaliste sportive ? On a qu'à considérer que je te fais un petit journal de la vie à Poudlart sans Harry Potter et Voldemort. ( Désolé si ce nom te fait encore peur, peut-être ? À force de côtoyer Harry et Hermione, j'ai pris l'habitude de le dire moi aussi. Il est mort, c'est fini. On a plus à avoir peur de lui. ) La vie quotidienne, quoi. J'espère que cette fois on aura tous une année tranquille.
Je t'aime,
Ginny
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