𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗
Cher Fred,
Nous sommes au Terrier, à la maison. En fait, je ne sais pas si je me sens vraiment comme à la maison ici. Je sais que je devrais, mais depuis que j'ai revu la famille, j'ai l'impression d'être une étrangère. Ils n'ont rien dit à propos de Luna et moi, je ne sais même pas s'ils savent, mais il y a cette ambiance bizarre. C'est comme si j'anticipais leurs regards sur moi qui changent... Il faut que je leurs dise avant qu'il l'apprennent autrement.
C'est le matin de vérité. Il neige dehors, j'ai froid mais c'est la peur qui me fait trembler. Nous sommes la semaine d'avant Noël et j'ai décidé de leurs dire.
J'aime les filles. Enfin j'aime aussi les filles... une seule fille. J'aime Luna. Maman et papa sont déjà dans la cuisine. Ron et Harry sont dans le salon. Hermione n'est pas là... j'aurais voulu qu'elle soit là, ça m'aurait aidé à avoir un soutient, quelqu'un qui savait déjà et que je savais de mon coté. Mais l'ambiance est si froide quand elle arrive dans une pièce maintenant... Je me racle la gorge et en une seconde toutes les têtes sont tournées vers moi. Je déteste ça. - Il y a quelque chose dont je dois vous parler. Je commence.- Rien de grave j'espère ? Demande mon père.Je lutte pour ne pas pleurer. Je ne veux pas du tout pleurer maintenant, ça gâcherait tout.
Georges descends les énormes escaliers en rompant ma révélation. Voyant qu'on le regarde bizarrement, il a le réflexe de faire une grimace qui me fait immédiatement sourire :
- J'interromps quelque chose ? demande-t-il.
Personne ne réponds mais les yeux se tournent à nouveau vers moi. Je voudrais qu'ils ne me regarde pas. C'est terrible. On dirait qu'ils peuvent lire dans mon âme.
Un silence s'installe. J'ai la gorge sèche. Les mots refusent de sortir. Comment je dois le dire ? De quelle façon je dois le prononcer ? J'ai l'impression que plus les secondes passent plus c'est dur. Il faut que je l'annonce vite avant que mon courage ne se dissipent. À ce moment là, je maudis ceux qui ont fait de l'homosexualité un tel tabou. J'aurais aimé simplement dire que je sortais avec quelqu'un... ça aurait été tellement plus facile.
- Je sors avec Luna.
Les mots sont sortit brusquement sans que je les contrôle. Comme si j'avais pensé à voix haute.
Après l'avoir dit, après avoir réalisé je ne peux plus me retenir. Tout ce que je garde en moi depuis des semaines explose d'un seul coup et d'énormes sanglots brouillent mes sens. Je tremble, je gémis, pendant que des litres d'eau coulent de mes yeux. Je ne pense plus à rien, j'extériorise juste toute ma peine. Comme si je me confiais à travers mes pleurs.
Je sens une main prendre la mienne, ce qui me calme instantanément. J'ouvre les yeux. C'est Harry qui se tiens à coté de moi et qui ne dis rien. Au moins voir une personne de mon coté m'encourage.
Il y a une seconde où je n'entends rien à part mes pleurs, puis je sens des bras me prendre et me rassurer même si je ne sais pas vraiment à qui ils appartiennent tous.
Je ne sais pas combien de temps ça dure. Peut être des heures ou quelques secondes. En tout cas je me sens bien, soulagée, libérée d'un poids.
- Pleure pas, tout vas bien. me chuchote une voix que je devine être celle de Georges.
Quand ils s'écartent de moi je vois bien Ron, Harry et Georges tenter de me rassurer en me souriant. Papa et maman, eux, restent face à moi et me regarde avec un air sérieux. Je sens que maman vas me parler. Et tout d'un coup, même si c'est absurde, j'ai de souvent peur qu'on me rejette, que tout cela soit un piège.
- Tu croyais vraiment qu'on allait mal réagir ? me demande maman alors que je sens mon stress s'évaporer.
- J'ai eu peur quand j'ai vu comment vous aviez réagit avec Hermione... et... comment ils ont tous réagit à Poudlard.
Leurs yeux me dévisagent de nouveaux.
- Qu'est ce qu'il s'est passé à Poudlard ? demande Ron en fronçant légèrement les sourcils.
Je ne sais pas si je suis encore prête à leurs en parler, mais je ne pense pas un jour avoir de nouveau autant de courage qu'aujourd'hui alors je me décide.
- Il vaudrait mieux que vous vous asseyez si je dois tout vous raconter.
Nous sommes en vacances, nous avons du temps devant nous. Nous prenons place sur les fauteuils du salon tandis que Hermione débarque brusquement et comprends à ma tête ce qui est en train de se passer.
Je leurs explique tout, y compris le chantage avec Pansy et je vois le regard d'Hermione se décomposer. Je me déteste de parler comme ça de la personne qu'elle aime.
Pendant de longues minutes, peut être même une heure, il n'y a que ma voix qui meuble la pièce. Je tente de ne pas regarder la réaction des autres pour que mon courage fragile ne m'abandonne surtout pas. Au début c'est dur, puis au fur et à mesure je raconte tout très simplement comme si c'était l'histoire d'une autre. Parfois je perçois de la colère ou de la pitié dans l'atmosphère et à la fin, ce sont des airs ahuris qui me répondent.
Bizarrement, c'est Hermione qui brise la première le calme de la pièce.
- J'arrive pas à croire qu'elle ai fait ça.
Je devine qu'elle parle de Pansy.
- Tu sais pourquoi elle lui a fait ce chantage ? demande Papa.
Hermione soupire.
- Je n'ai qu'une vague idée. répond-elle. Elle m'en a un peu parlé une fois. Ce n'est pas une excuse pour faire du mal aux gens, bien sur, mais après la guerre elle a été quelque peut exclue de chez les Parkinson. Ils continuaient de partager les idées de Voldemort malgré sa défaite et elle n'était plus d'accord. Elle s'est opposée à eux, leurs à dit que la guerre était finie et qu'il fallait assumer que les non-moldus était des sorciers comme les autres... évidement ça n'a pas plut à ces parents. Il l'ont banni de la maison.
Elle prit une pause. Je pouvais deviner que dans sa tête passait le même genre de pensés que dans la mienne : d'un coté, de la pitié pour ce que Pansy avait dut vivre et de l'autre de la haine sur la façon dont elle s'était vengée sur Hermione et moi.
- C'est pour ça qu'elle est revenue à Poudlart cette année. Elle voulait avoir finit ses études pour être sure de trouver un travail... et puis ça lui faisait un endroit ou habiter. Sauf que le fait d'être rejetée par ses parents et de ne pas avoir la belle vie qu'elle avait toujours crue qu'elle aurait... ça lui a fait très mal et ça l'a plongé dans un genre d'état...
- Dépressif. je conclu presque malgré moi.
Je reconnais en Pansy ce que Luna m'a décrit quand elle a parlé de son passé. Une façon de vivre sans croire en rien, de se sentir mal tout le temps...
Un ange passe.
- Je suis prête à lui pardonner. je dis à Hermione.
- Tu n'as pas à faire ça. répond-elle. Je comprendrais si tu ne voulais plus l'approcher.
- Non non. Je peux lui pardonner. Je vais le faire à la rentrée.
Hermione me répond par un sourire débordant de reconnaissance.
- Mais du coup... Hermione... tu sors officiellement avec Parkinson ? demande Ron et je n'arrive pas à savoir à son expression si cette nouvelle est dure à digérer pour lui.
- Oui. Hermione lui fait un sourire triste. Tu m'en veut pas trop ?
Ron fait non de la tête même si nous devinons tous que c'est un mensonge.
- C'est juste que, je t'ai toujours aimé, depuis le premier jour et... être avec toi c'était un rêve devenu réalité alors...
Hermione se lève et prends tendrement la main de Ron comme si elle avait peur qu'il se mette à pleurer lui aussi.
- J'aime bien Luna. Dit Ron pour briser l'ambiance trop sérieuse qui s'est installée. Je suis content que tu sortes avec elle. C'est une fille super.
Je lui fait un sourire étincelant. Oui, Luna est une fille super.
Et j'ai une famille super et des amis super. Tant pis pour les gens de Poudlart s'ils ne m'aiment pas. Je n'ai plus que quelques mois à les supporter et puis j'ai décidé de les dénoncer. Je ne veux pas que toute la suite de mon année soit gâchée. Après la guerre et tout ce qui s'est passé, on mérite tous un peu de bonheur.
Tout le monde vas bien, comme tu le vois Freddie.
Je ne sais pas si je te ré-écrirais. Je pense que je t'ai bien assez saouler avec mes histoires de coeurs.
Alors je t'adore Freddie, et je te souhaite le meilleurs si c'est encore possible. Je suis encore tellement triste que tu ne puisses pas être avec nous... c'est tellement injuste.
Je t'aime de tout mon coeur, et je t'aimerais toujours.
Bisous grand frère. Joyeux Noël.
Ginny
Il y aura un épilogue le jour de Noël. J'espère que ça vous a plut. Prenez soins de vous et à bientôt ^^
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