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籠の鳥 雲を慕う
Souviens toi du jour de notre première rencontre,
De nos timides sourires et de cette pluie de rayons de soleil,
Je pouvais dire juste en regardant dans tes yeux,
Que nous n'étions qu'un.
-Neverending story, Stray Kids.
☪︎⋆。˚
Depuis la première journée de Jisung passée aux côtés de son kidnappeur, rien de nouveau ne s'était produit. Chaque journée ne faisait que se répéter, se ressembler. C'était comme si elles n'étaient que le vulgaire clone du précédent. Réveil, petit déjeuner, ennui, dîner, ennui, souper, ennui et enfin la douche pour après être directement envoyé au lit. Jisung voyait à peine Changbin, celui-ci semblait le fuir. il ne savait pas pourquoi, ni ce qu'il avait fait de mal mais une chose était sûre il ne s'en portait que mieux.
Il ne saurait pas dire combien de jours s'étaient écoulés depuis son arrivée ici, mais plus ils continuaient de s'enchaîner et moins le blondinet avait espoir de revoir la lumière du jour. Ses amis, sa famille, son quotidien lui manquaient terriblement. Il aurait tant voulu pouvoir continuer à profiter de la vie, insouciamment mais maintenant tout risquait d'être différent, et encore il fallait qu'il s'en sorte.
À ses pensées, un soupir lui échappa. Il en avait marre de rester enfermé, à attendre et à s'inquiéter du sort que lui réservait son geôlier. Il dépendait de ses envies et de son humeur. il suffisait qu'il soit ne serait ce qu'un peu en colère pour que Jisung n'en paye les frais. Il détestait être là.
Le regard perdu dans le vide, il attendait depuis son réveil que son hôte ne vienne le nourrir mais rien ne vint, à croire qu'il l'avait oublié. Toujours attaché, le blondinet ne pouvait même pas se lever et aller toquer à la porte dans l'espoir qu'on vienne le voir. Il était livré à lui-même, avec pour seule compagnie ses pensées parasites.
Il fallut qu'il attende ce qui lui parut une éternité pour qu'enfin le noiraud ne daigne venir. Bien que le plus jeune se posait des questions quant à son retard, ou du moins ce qui semblait l'être, il ne dit rien et se contenta d'attraper le plateau qu'il lui tendit.
Même si le noiraud n'avait plus rien tenté à son encontre, Jisung se sentait mal, affreusement mal à chaque fois que son regard croisait le sien. il pouvait y lire toute la frustration qu'il ressentait et c'était juste insupportable à soutenir. Comment était-il censé agir alors qu'il savait qu'à seulement quelques mètres de lui se tenait un monstre ?
L'étudiant continua de manger malgré le regard lourd de l'homme. Il pouvait sentir qu'il se retenait de dire quelque chose, il suffisait de voir la manière dont il se dandinait, peu certain de savoir comment commencer, mais il était hors de question que Jisung ne l'aide à crever l'abcès. Alors, il resta la tête dans son assiette et tenta de déguster du mieux qu'il pouvait ses céréales.
Finalement ce fut lorsqu'il engloutit sa dernière bouchée que Changbin prit la parole, s'asseyant en même temps sur un coin du lit.
- Pourquoi est-ce que tu ne m'aimes pas ? Tout ce que je demande c'est que tu sois un petit ami aimant... Rien de plus...
Choqué qu'il puisse tenir de telles paroles, Jisung dévisagea son interlocuteur, essayant de voir s'il plaisantait, mais malheureusement lorsqu'il croisa les orbes du noiraud il n'y vit que de la tristesse et de la peine. Il pensait donc sérieusement à ce qu'il disait.
Les yeux toujours écarquillés, Jisung se sentit devenir amère. Il était vraiment occupé à lui demander pourquoi il ne l'aimait pas ? Était-il aveugle ?
- Je t'aimerai jamais, je te déteste, déteste, déteste.
Le dernier mot fut presque crié tant le blond était énervé et stupéfait d'un tel culot. Plus ça allait, et plus il pensait que Changbin avait de sérieux problèmes. Au diable la politesse. Il en avait plus que marre de devoir s'écraser et d'avoir peur sans cesse. Pourquoi ne pouvait-il pas comprendre qu'il devait le laisser s'en aller ?
À son tour, le noiraud sortit de ses gonds et gifla le plus jeune de toutes ses forces. comment pouvait-il dire qu'il le détestait alors qu'il faisait tout pour lui ?
- Mais ça va pas, t'es malade bordel ? hurla le blondinet, la joue en feu.
Décidément il ne l'avait pas loupé, lui qui disait qu'il ne lui ferait jamais de mal. Il devait être revenu sur ses paroles entre-temps.
- Tu te fous de ma gueule ? Je fais tout pour toi putain ! Je te nourris, te loge, t'aime et ce n'est pas suffisant ? T'es qu'un gamin ingrat bordel ! Tu devrais être tellement reconnaissant d'être ici plutôt que là où personne ne t 'aime.
- Être reconnaissant que tu me prive de ma liberté ? De ce que j'aime ? Bien sûr, c'est tout à fait logique. T'es un putain de monstre ! Tu comprends ça un mon-
Jisung n'eut pas le temps de finir sa phrase que la porte s'ouvrit brutalement sur Minho. Lorsqu'il s'aperçut que son ami s'apprêtait à asséner une gifle au plus jeune, il s'empressa de venir saisir le bras du noiraud et de l'éloigner du lit où se trouvait Jisung.
- Je peux savoir ce que t'allais faire bordel ? Tu veux qu'il ait encore plus peur ?
- Mais Minho ! Il a dit qu'il me déteste...
- En même temps t'as vu comment tu te comportes avec lui ? Tu ressembles à un hystérique, merde quoi.
- Aller, viens, on s'en va.
Après avoir jeté un dernier regard au blondinet, il conduisit Changbin jusqu'à la porte et la referma derrière eux. ils venaient d'éviter la catastrophe.
Les jours qui suivirent ce fut Minho qui vint s'occuper de Jisung. Pas un sourire, pas un mot, rien ne sortit de sa bouche, il se contentait de lui lancer des regards noirs en lui balançant presque son plateau à la figure. Décidément si ça ne tenait qu'à lui, le blondinet ne serait plus là à l'heure qu'il était. Il ne savait d'ailleurs pas s'il devait s'estimer heureux d'avoir affaire au brunet ou non.
Mais ce n'était pas pour autant qu'il s'inquiétait pour Changbin, ça non. Il aurait tout aussi bien pu s'en aller que Jisung n'aurait rien eu à redire. Et puis si ça pouvait lui permettre de recouvrer la liberté il allait encore moins faire son difficile.
Ce fut quelques jours plus tard que le noiraud refit surface, pénétrant dans la chambre de l'étudiant accompagné de ce qui semblait être de la nervosité. Il s'était empressé de refermer la porte et de s'y coller, pour écouter il ne savait quoi au travers.
Surpris de le revoir, Jisung se colla contre le mur, attendant de voir ce que l'homme lui réservait. Il n'y avait rien qu'à voir son expression pour savoir qu'il avait une idée derrière la tête. Comme il le pensait, quelques secondes après, il avança dans sa direction et lui indiqua de se taire en plaçant son doigt sur sa propre bouche.
Les sourcils froncés face à une telle demande, l'étudiant scanna le noiraud à la recherche de quelque chose qui pourrait l'indiquer sur son comportement étrange. Et lorsque son regard tomba sur un revolver dissimulé tant bien que mal dans la poche de son sweat, il compris son attitude.
Immédiatement il poussa un petit cri de peur. Si déjà à l'origine il était effrayant et capable de tout à mains nues, alors là Jisung n'osa pas imaginer ce qu'il pourrait se passer, ni ce qu'il comptait faire avec.
- Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça...?
- Faut pas que tu t'inquiètes.
Le blondinet déglutit bruyamment. il avait clairement du soucis à se faire.
Au bout de longues minutes de silence durant lesquelles Jisung tremblait de peur, la porte de la petite pièce se fit brutalement ouvrir, dévoilant une horde de policiers qui pointèrent leurs armes sur Changbin lorsqu'ils l'eurent en vision.
Dès qu'ils étaient entrés, le noiraud avait levé son revolver vers eux. Il savait qu'il était fichu, tout seul contre une horde de flics armés jusqu'au dent. Alors, il se déplaça de sorte à ce que désormais son arme ne pointe Jisung. S'il menaçait son otage, peut-être qu'il pourrait négocier.
- Baissez votre arme.
Immédiatement, une voix forte et sèche se répercuta entre les murs. Changbin était toujours tourné vers le blondinet, son regard néanmoins posé sur les hommes en face de lui. Il ne bougea pas d'un poil, défiant quiconque oserait de lui tirer dessus. Maintenant qu'il avait l'étudiant en joue, ils ne pouvaient pas prendre le risque que celui-ci soit blessé.
- Allez-y, butez moi et j'le flingue, les nargua-t-il, un petit sourire sur les lèvres.
Fier du mur qu'il venait de dresser, le jeune homme frima. Il était désormais intouchable, et ils ne pourraient rien y faire. Néanmoins, au bout de quelques secondes, les policiers en face de lui qui le pointaient toujours du bout de leur arme, s'écartèrent quelque peu, de sorte à ce qu'un nouvel arrivant ne puisse assister à la scène.
- Salut Changbin...
Aussi vite qu'il était apparu, son sourire disparut. Qu'est-ce-que son coéquipier faisait là ? Il voulait se faire attraper ou quoi ?
- Mi-minho ? Qu'est-ce que tu fais là bon sang ?
- Je, il jeta un rapide regard aux policiers qui l'entouraient, on est venu t'arrêter...
Les yeux du noiraud s'écarquillèrent sous le choc. comment ça ils venaient l'arrêter ? Dans sa tête c'était le remue-ménage, il avait forcément dû faire quelque chose de mal pour en arriver là, mais il n'arrivait pas à savoir quoi.
- Mais pourquoi vous me faîtes ça...?
Doucement le brunet s'approcha de son associé. Les yeux larmoyants, il laissa un soupir s'échapper d'entre ses lèvres, ça ne pouvait plus continuer, il ne le supporterait pas. Minho savait qu'il avait pris la bonne décision en se livrant.
- Parce que ça ne va plus Changbin, arrête de te voiler la face. T-tu peux plus rester comme ça, à fantasmer sur quelqu'un que tu n'auras jamais. C'est pas du tout sain...
Brusquement le noiraud recula, allant jusqu'à coller Jisung qui tremblait comme une feuille, les yeux remplis de larmes. Il voulait juste que tout s'arrête. Il ne demandait que le retour des choses à la normale.
- Mais je l'aime..
Désespéré, voilà ce qu'il était. Accolé de la sorte, il se doutait qu'il ne pourrait jamais s'en sortir, mais ça ne l'avait pas empêché d'espérer, pour Jisung, pour lui. Il ne demandait que ça, le bonheur.
Le ton de sa voix avait augmenté d'un cran. Tant qu'il serait vivant, Changbin refusait d'abandonner l'étudiant. Il était sien, et strictement ça, ce pour l'éternité.
- Vous arriverez jamais à comprendre ! Vous tout ce qui vous intéresse c'est de m'enlever ma source de bonheur !
Il continua à s'énerver, à gesticuler dans tous les sens. c'était pas croyable, comment son ami de toujours pouvait l'avoir trahi comme ça ? C'était tout bonnement impensable.
- Je t'en prie, Changbin, pose cette arme avant que tu ne fasses du mal à quelqu'un et que tu le regrettes...
Minho essayait d'avancer, afin de pouvoir attraper l'arme de son vis-à-vis, mais à chaque fois qu'il faisait un pas, le noiraud rapprochait le pistolet du captif. Il savait qu'il lui faisait atrocement peur, mais il préférait ça au risque de le voir s'éloigner de lui pour toujours.
- Non ! s'écria-t-il. Si je ne peux pas l'avoir, alors personne ne l'aura. Vous m'entendez, personne.
Dans un dernier élan, il se retourna vers son prisonnier, lui adressa un sourire et appuya sur la gâchette, laissant la balle passer le canon et atteindre son crâne. Aucun cri ne résonna, c'était comme si tout était figé, qu'ils étaient sur pause. bien vite, le blond s'écroula laissant son corps s'échouer contre le matelas, le recouvrant petit à petit de son hémoglobine.
Personne n'osait bouger, la peur et le chaos leur percutèrent l'estomac. ils avaient tous beau savoir que le jeune homme en face d'eux était dérangé, ils n'avaient jamais pensé arriver à un tel extrême. Et pourtant, ça ne s'arrêta pas là, puisque le noiraud leva son bras, rechargea son arme, et à nouveau il tira.
En un éclair, le projectile lui perfora le crâne, le faisant s'écrouler sur le sol de la petite pièce, laissant à son tour son sang se dissiper.
Toute histoire connaît une fin tragique, peu importe le temps qu'elle se mette en place. Celle de Jisung avait eu lieu aujourd'hui. il avait périt parce qu'il avait été l'objet de nombreuses pensées d'un inconnu. Il avait succombé à son amour un peu trop destructeur.
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