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籠の鳥 雲を慕う
Même si je te tenais comme je l'imaginais,
Même si je t'ai serré avec deux mains,
Je me promène avec seulement le vide dans mes bras,
J'ai finalement réalisé que je devais te laisser partir.
- Levanter, Stray Kids.
☪︎⋆。˚
Doucement, Jisung s'échappa de l'immense voile noir qui lui entourait les épaules, s'extirpant peu à peu du monde de l'inconscience. Ses yeux papillonnèrent, tentant de s'habituer à la luminosité accrue de la pièce.
Désorienté, le blondinet jeta un rapide coup d'œil autour de lui, n'arrivant pas du tout à se situer. Où était-il ? Et pourquoi était-il là au juste ? Cette pièce ne lui était en rien familière. Elle avait beau être chaleureuse, elle n'évoquait strictement rien au jeune homme. C'était la toute première fois qu'il y mettait les pieds, il en était sûr.
Désireux de savoir ce qu'il pouvait bien faire là, Jisung tenta de se lever du lit dans lequel il était encore couché. À peine voulut-il mettre un pied au sol que son poignet gauche se fit violemment tirer vers le sommier, attirant le reste de son corps contre celui-ci. Il n'allait pas pouvoir aller bien loin puisqu'il était menotté au mobilier.
Ses sourcils se froncèrent à cette constatation, il chercha dans sa mémoire le moindre souvenir qui pourrait lui indiquer ce qu'il foutait là, menotté à un lit dans une chambre qu'il ne connaissait pas.
Il se repassa la soirée de Saint-Valentin passée aux côtés de ses amis, se souvenant des rires, des sourires qu'ils avaient échangés, du bonheur qu'il avait éprouvé en les retrouvant. Puis, une camionnette blanche s'imposa brusquement dans son esprit. D'abord distinctement, garée en face de chez son aîné, et puis de manière plus floue lorsqu'il rentrait chez lui.
Dès que ce souvenir frappa son cerveau, Jisung fit immédiatement le lien et comprit pourquoi il était attaché, dans un endroit qui lui était inconnu, il s'était fait enlevé. mais par qui ? Et pourquoi ?
Le jeune homme n'avait pas d'histoire particulière. Il n'était rien de plus qu'un petit étudiant en photographie avec un petit cercle d'amis, rien de plus. C'était à peine si il sortait lorsqu'il n'était pas question des cours. Il ne comprenait définitivement pas ce que son ravisseur lui voulait.
Le coréen ne souhaitait qu'une seule chose, rentrer chez lui et effacer tout ça de sa mémoire, comme si ce n'était qu'un mauvais rêve. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, mais il ne se sentait pas en sécurité, la peur circulait allègrement sous sa peau.
Il savait que s'il voulait rester en vie, il fallait qu'il s'en aille de là, coûte que coûte. Alors, le blondinet observa quelques instants ce qui s'apparentait être la seule porte de la petite pièce, essayant vainement d'entendre un quelconque bruit qui pourrait lui indiquer du mouvement de l'autre côté.
Seul le silence lui répondit. Il allait devoir tenter sa chance, quitte à se faire prendre. Ne tardant pas plus, le blondinet porta son regard sur l'entrave qui le bloquait entre ses quatre murs, une menotte ce qu'il y avait de plus classique. Évidemment, ça ne pouvait pas être une simple corde qu'il aurait pu mordre en espérant qu'elle cède sous la pression.
Néanmoins, Jisung ne s'avoua pas vaincu, il commença à essayer d'extraire son poignet de l'emprise métallique. Il tenta toujours d'aller un peu plus loin, se griffant à chaque fois que sa peau rencontrait les bords, malheureusement, rien n'y faisait. S'il voulait s'en libérer, il allait devoir se casser le poignet et il ne savait pas s'il se sentait prêt de se le briser maintenant, alors qu'il ne savait toujours pas à quoi il avait à faire.
Il finit donc par se réinstaller au fond du lit contre le mur, laissant un soupir s'échapper d'entre ses lèvres. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles tant son palpitant s'agitait. L'angoisse ne cessait de monter en lui. Plus les minutes passaient, le silence l'entourant de ses bras fourbes, plus il s'inquiétait.
Et si au final, il allait rester là, livré à lui-même ? Il allait finir par mourir de faim, ou de soif, c'était sûr. Et bien que ce scénario le rassurait, il le terrifiait tout autant. Il ne savait pas s'il préférait mourir sous la lame d'un psychopathe ou bien parce que son corps allait finir par se vider de ses réserves.
Un nouveau soupir lui échappa, il se sentait complètement démuni. Bon sang qu'avait-il fait pour mériter de se retrouver dans une telle position ?
Soudainement, le battant de la porte juste en face du lit où se trouvait l'étudiant s'ouvrit, le faisant sursauter d'appréhension. Finalement, il n'allait pas avoir à s'inquiéter du scénario de sa mort, puisque la venue de son geôlier en annonçait long.
Complètement terrorisé, Jisung ne bougea pas d'un pouce, laissant ainsi l'homme, un plateau entre les mains entrer dans la pièce. D'un rapide coup de pied, il ferma la porte derrière lui, faisant sursauter le captif.
- Désolé, je ne voulais pas te faire peur, murmura-t-il, une légère moue sur le visage.
Au son de cette voix, le blondinet se figea encore plus. Bien qu'elle ne sonnait pas menaçante du tout, bien au contraire, il n'avait pas envie de se confronter à cet homme, à celui qui avait jugé bon de l'emporter avec lui, sans même ne serait-ce que lui demander son avis.
- Je suis content de voir que tu t'es enfin réveillé, j'ai eu peur que le voyage t'ait un peu trop secoué.
À ces mots, Jisung eut envie de rire. Si le chemin jusqu'ici ne l'avait pas trop perturbé ? Comment aurait-il pu puisqu'il avait été drogué ? Il ne s'était réveillé qu'une éternité plus tard, la tête complètement à l'ouest. Malgré tout, il se contenta de rester silencieux.
- Mis à part ça, je t'ai apporté de quoi manger, continua le noiraud. Après autant de temps, tu dois sûrement mourir de faim, murmura-t-il tout en s'approchant.
Plus il s'avançait, plus Jisung était en mesure de discerner son visage. Des yeux noirs, aussi foncé que du charbon, un nez droit bien que quelque peu imposant, une bouche rose aux lèvres charnues, tout ça sur un visage anguleux, il avait tout pour lui. Définitivement, Il aurait pu être beau, seulement s'il n'avait pas décidé de kidnapper l'étudiant.
D'un geste lent, il finit par déposer le plateau sur le matelas, le poussant pour qu'il arrive jusqu'à son invité. Toujours paralysé par la peur, celui-ci ne bougea pas d'un poil. Après tout, il pouvait très bien avoir glissé du poison dans la nourriture. Il était donc hors de question qu'il n'avale quoique ce soit provenant de ses mains.
- Tu ferais mieux de manger si tu ne veux pas tomber malade, Jisung.
Un violent frisson remonta l'échine du concerné, comment avait-il connaissance de son prénom ? Avait-il fait des recherches sur lui ? L'avait-il observé ? Non, ce n'était pas possible, sinon il l'aurait forcément remarqué. Du moins, il essaya de s'en persuader.
Ne recevant toujours aucune réaction, l'homme laissa échapper un grognement, lassé de ce comportement qu'il jugeait enfantin.
- Ne fais pas l'enfant, prends ce que je t'ai ramené.
Cette fois-ci, le ton de sa voix avait sonné plus dur, plus sec, augmentant par la même occasion les battements de cœur du captif.
Néanmoins, seul le silence lui répondit. Ce blondinet commençait à sérieusement lui taper sur le système, ne pouvait-il donc pas se contenter d'être obéissant ?
Un lourd soupir d'agacement quitta ses lèvres. Très bien, si cet écureuil de malheur ne voulait pas se montrer courtois et respectueux, il allait en faire tout autant. Rageusement, il reprit le plateau qu'il alla par la suite déposer sur la petite table dans le coin de la pièce.
- Faudra pas venir te plaindre de ce qui va suivre, grogna t-il.
Sans plus attendre, il se rapprocha une fois de plus du lit, ne perdant pas de temps pour y grimper à genoux. Lentement mais sûrement il s'avança vers l'étudiant qui lui se décomposait au fur et à mesure. Il regrettait amèrement, il avait réussi à mettre le noiraud en colère, qui sait ce qu'il allait lui faire subir maintenant.
Un sourire casanier sur les lèvres, il commença par déposer sa main sur l'une des joues de son vis à vis, la caressant du bout des doigts. Bloqué contre le mur, Jisung n'eut d'autres choix que de se laisser faire, la gorge nouée.
Quelques secondes après, lassé, il autorisa à sa main de glisser, la laissant s'échouer sur son épaule où il joua avec le tissu de sa chemise. Et enfin, lorsqu'il en eut une fois de plus marre, il déplaça la paume de sa main le long de ses côtes jusqu'au membre de Jisung, le saisissant à travers son pantalon d'une main ferme, arrachant une plainte au menotté.
- Tu vois que tu peux parler quand tu veux...
Satisfait d'avoir obtenu une réaction de son vis à vis, il commença à bouger sa main, d'abord doucement et puis un peu plus vigoureusement.
À chacun de ses mouvements, le blondinet se figea d'effrois, les larmes commençaient à monter petit à petit. Il n'avait pas demandé tout ça. Il voulait juste faire attention et ne pas risquer d'être drogué une seconde fois. Malheureusement son geôlier ne semblait pas être de cet avis.
Plus les secondes filaient, plus Jisung se sentait démuni, il ne savait pas quoi faire, il était attaché avec aucune solution d'échappatoire. Il aurait pu repousser ou même frapper son agresseur, mais que lui aurait-il fait par la suite pour se venger ? Il ne pouvait risquer de finir étranglé ou que savait il d'autre.
Alors, bien que la perspective d'endurer ce calvaire ne lui plaisait pas, il commença à supplier l'homme, l'implorant du regard de le laisser tranquille. S'il voulait entendre sa voix, il allait être servi.
- Je vous en supplie, arrêtez...
Sa voix se perdit dans l'air, ne perturbant pas le moins du monde son agresseur. Pourtant il ne se laissa pas abattre et continua, toujours un peu plus fort, ses larmes commençant à s'échapper de ses yeux.
Plus ses plaintes traversaient ses lèvres, plus l'homme en face de lui continuait, y prenant un plaisir malsain. Le voir se tordre sous ses attentions lui retournait complètement l'estomac. Il savait que ce qu'il faisait était mal, mais maintenant qu'il avait commencé, il n'arrivait plus à s'arrêter.
Bien trop pris dans ses actions, il n'entendit pas le moins du monde la porte s'ouvrir dans un fracas. Il ne réalisa ce qui était occupé à se passer que lorsqu'il se fit violemment projeté sur le sol.
- Changbin je peux savoir ce que tu faisais bordel ?
Un homme, un peu plus grand que le noiraud venait de faire son apparition.
- Je lui montrais ce qu'il courait à me désobéir, murmura l'appelé.
- En lui massant de force l'entrejambe ? Et après tu t'étonnes qu'il ait peur de toi, grogna le brunet.
- Mais il ne voulait pas manger ce que je lui avais ramené !
Pour illustrer ses propos, le dit Changbin pointa du doigt le plateau négligemment posé sur la table.
- Comprends le aussi, il vient de se réveiller, attaché et sûrement perdu. il ne va pas sauter de joie dès ta première visite. Un soupir lui échappa. Allez, sors, je m'en occupe.
Bien qu'il eut envie de contredire son associé, il se tut et se releva, n'oubliant pas de lancer un regard furtif à Jisung avant de s'en aller.
Une fois que la porte fut à nouveau fermée, le nouvel arrivant se tourna à son tour vers le blondinet, le tuant du regard.
- Ne me remercie surtout pas d'être venu à ta rescousse.
Tout en roulant exagérément des yeux, il alla se saisir du plateau repas, qu'il vint déposer une fois de plus sur le matelas, à côté de l'étudiant.
- Si j'étais toi, je mangerais ce qu'il t'a préparé, à moins que tu ne souhaite encore pleurer comme une pucelle.
- Au fait, moi c'est Minho. Tu ferais mieux de t'habituer à ma présence.
☪︎⋆。˚
Cela faisait maintenant un petit moment que le jeune photographe avait été laissé seul dans ce qu'il se doutait allait être sa chambre de fortune. Il ne savait toujours pas ce que cet homme lui voulait, mais tant qu'il le laissait tranquille, il s'en fichait. De toute manière, ce n'était pas comme si il avait la capacité de s'échapper, attaché là, vulgairement au sommier du lit.
Maintenant que la nuit était tombé et que seul le noir l'entourait, Jisung commençait à avoir sacrément faim. Il regrettait presque de ne pas avoir accepté ce que son kidnappeur lui avait apporté quelques heures auparavant. Maintenant le plateau se trouvait bien trop loin pour qu'il puisse ne serait-ce qu'espérer l'atteindre.
Il se contentait donc de rester allongé, changeant régulièrement de position afin que son poignet ne lui fasse pas trop mal, à espérer que ses proches remarquent sa disparition et fasse tout pour le retrouver.
Et alors qu'il s'apprêtait à se tourner une fois de plus, la porte de la petite pièce s'ouvrit, l'inondant de lumière. Cette fois-ci, le blondinet n'eut pas le temps de se recroqueviller sur lui-même qu'il faisait à nouveau face au noiraud. Rien que par sa posture, il dégageait une aura effrayante, qui lui glaça le sang. L'expression de son visage était dure, sévère.
Jisung ne savait pas à quoi s'attendre mais il tremblait. Il avait peur que son vis-à-vis ait enfin décidé de se débarrasser de lui. Son cœur tambourinait comme un fou, il attendait que l'autre fasse un mouvement, quelque chose qui pourrait lui indiquer sur quel pied danser.
Enfin, après de longues secondes durant lesquelles ils s'observèrent, le noiraud s'approcha doucement du blondinet, s'asseyant à seulement quelques centimètres de lui. Lorsque le captif recula, s'éloignant autant que possible de l'homme, celui-ci s'empressa de le rassurer.
- N'aie pas peur, jamais je ne te ferais du mal, murmura-t-il, un léger sourire sur les lèvres. Tout ce que je veux c'est ton bien, c'est pour ça que je me suis un peu énervé toute à l'heure, je ne voulais pas que tu t'affaiblisses bêtement.
- Je veux juste rentrer chez moi, je vous en supplie, laissez moi partir...
Seul un lourd soupir brisa le silence de la pièce. Il s'attendait à ce que son photographe lui demande une telle chose, et pourtant il aurait préféré qu'il ne le fasse pas.
- Je ne peux pas, maintenant que je t'ai pour moi tout seul, il est hors de question que je te laisse filer. Puis, tu verras, tu seras bien ici, avec moi.
À ces mots, il se rapprocha encore un peu plus de l'étudiant, déposant l'une de ses mains sur une de ses joues. Il voyait bien qu'il était nerveux, il chercha donc simplement à le détendre.
Pris au piège par le mur, Jisung n'eut d'autre choix que de subir l'élan de tendresse de son kidnappeur, priant pour qu'il finisse par se lasser et qu'il puisse être ainsi tranquille, loin de lui.
- Tu sais, reprit le noiraud, ça fait des mois que je t'observe, que je te vois aller en cours, toujours bien habillé, sortir quelques fois pour aller chez tes amis. J'ai pris mon mal en patience pendant tout ce temps parce que je voulais que notre rencontre soit exceptionnelle, alors j'ai spécialement attendu la Saint-Valentin, la fête des amoureux pour passer à l'action. Et j'ai bien fait, parce que maintenant, tu ne pourras pas m'échapper...
Plus les mots sortaient de la bouche de son vis à vis, moins Jisung n'arrivait à y croire. Il se retrouvait entre les mains d'un obsessionnel, complètement obsédé par lui. Et même s'il lui avait assuré ne pas lui vouloir du mal, le jeune homme était terrorisé. Tout ce qu'il désirait, c'était rentrer chez lui et effacer tous ces mots, tous ces regards de sa mémoire.
- Mes amis finiront bien par s'inquiéter, ils se mettront à ma recherche, j'en suis sûr.
- Ils pourront faire ce qu'ils veulent, jamais ils ne te retrouveront, ricana l'homme je m'en assurais personnellement. Personne ne se mettra en travers de notre chemin.
Lorsqu'il vit que le plus jeune tentait de fuir son regard, Changbin se racla la gorge et changea de sujet.
- Je pense que tu aimerais te laver, n'est-ce pas ?
Bien qu'il n'avait nullement l'envie d'aller se doucher, le blondinet prit ça comme l'occasion d'explorer les autres pièces de cet endroit, ainsi il pourrait peut-être trouver un moyen de s'échapper. Du moins, il l'espérait. Il se mit donc à secouer frénétiquement sa tête.
- Je prends ça comme un oui, sourit le noiraud.
Il se leva donc et extirpa une clef d'une des poches de son pantalon qu'il utilisa pour délivrer le captif. Lorsque ses poignets furent libres, l'étudiant soupira de bonheur, s'empressant de masser ses poignets douloureux après tant d'heures à être resté attachés.
D'un simple mouvement de tête, le noiraud lui indiqua de se relever. N'ayant une fois de plus pas d'autres choix, Jisung obéit, laissant ses pieds toucher pour la toute première fois le sol glacé de la chambre. Debout, il suivit son geôlier jusqu'à la porte, traversant par la suite un long couloir semé d'une multitude de portes, jusqu'à arriver à celle de la salle de bain.
Sur le chemin, ils n'avaient pas croisé Minho, ni même aucun autre signe de vie. Il se retrouvait donc seul avec le noiraud. S'il tentait une nouvelle approche, il allait devoir s'en occuper tout seul.
En tout cas, une chose était sûre, si il comptait s'échapper c'était peine perdue. avec ce dédale de portes, il risquait de mettre une éternité avant de trouver la sortie, sans compter qu'il allait forcément se faire rattraper d'ici là. Il allait donc devoir trouver un autre moyen de s'enfuir.
À peine fut il arrivé dans la petite pièce que le noiraud ferma la porte à clef, brisant encore un peu plus ses espoirs. Jisung avait peur, affreusement peur. Il se retrouvait tout seul dans une pièce aussi grande qu'un placard à balais avec l'un des hommes qui l'avait kidnappé et en plus de ça touché intimement. Qui sait ce qu'il comptait faire.
- Déshabille-toi.
Une fois de plus sa voix avait sonnée sèche, ne lui laissant pas l'opportunité de répondre quoi que ce soit. Le blondinet ne comprenait pas ce revirement de situation, avait-il fait quelque chose de mal ?
Il se retrouvait complètement au pied du mur, il devait obéir s'il ne voulait pas risquer de finir blessé. Alors, ni une, ni deux, il retira ses vêtements un à un, regrettant amèrement le choix de son pantalon bien trop collant. Si seulement il avait su ce qui l'attendait au cours de cette soirée, jamais il ne serait sorti de chez lui.
Arrivé au niveau de son sous-vêtement, Jisung s'arrêta, affichant un sourire nerveux. Il espérait de tout son cœur qu'il puisse au moins garder ce bout de tissus. Malheureusement, lorsque le noiraud prononça ses quelques mots, tous ses espoirs s'affaissèrent.
- Vas y, enlève le.
Ce n'était pas un conseil, ou même une suggestion, mais clairement un ordre pur et dur.
Encore une fois, le blondinet s'y plia et ôta la dernière barrière qui le protégeait du regard de braise de son kidnappeur.
Une fois sa lourde tâche effectuée, il s'empressa de se glisser à l'intérieur de la grande cabine, tournant en même temps le dos au plus petit. Hors de question qu'il se montre plus que de raison.
Et alors qu'il s'apprêtait à actionner l'eau, Changbin pénétra à son tour dans la douche, lui aussi complètement dévêtu. Immédiatement, le sang du plus jeune se glaça. Qu'est-ce qu'il était occupé à fabriquer.
Paniqué, le blondinet se recula jusqu'à heurter un des murs. Sa respiration ne cessait de s'emballer, ses yeux bougeaient dans tous les sens à la recherche d'une sortie. Encore une fois, le noiraud la bloquait, lui ôtant toute possibilité de prendre la fuite.
Complètement paralysé, l'étudiant observa l'homme en face de lui allumer le jet d'eau et commencer à se savonner, l'air de rien, comme s'il n'était pas à quelques mètres de lui. Il ne savait d'ailleurs pas du tout si c'était une bonne chose ou pas.
- Tu comptes rester planter là toute ta vie ou quoi ?
Un violent sursaut posséda son corps. Il ne voulait pas s'approcher. Mais s'il ne le faisait pas, que savait-il ce que l'homme comptait lui faire ?
La boule à la gorge, Jisung se résigna et s'exécuta, une fois de plus. Tremblant, il avança de quelques pas jusqu'à se retrouver à proximité du noiraud.
- Et t'as l'intention de rester les bras ballants ?
D'un simple et rapide mouvement de tête, le plus jeune lui fit comprendre que non. Il avait juste peur, terriblement peur même.
Tout en se mordant nerveusement la lèvre inférieure, il alla se saisir du seul gel douche présent. Ne souhaitant plus s'éterniser, il en versa une petite noisette dans son autre main et déposa à nouveau le flacon, ni vu ni connu.
Par la suite, il se charga de l'appliquer sommairement sur tout le corps. Il souhaitait juste en finir au plus vite, qu'il puisse retourner dans ce qui lui servait de chambre, loin des yeux baladeurs de son ravisseur.
Malheureusement, celui-ci eut l'air de le remarquer et décida de s'en charger lui-même. A nouveau, il alla se saisir du bidon de gel douche et en versa dans sa paume. Sans crier gare, il se rapprocha du blondinet, à tel point que désormais, leurs souffles se mélangeaient et il commença à appliquer le produit sur ses avants bras remontant petit à petit vers son cou.
- Tu vois, c'est plus simple quand tu te laisse faire..
Consciencieusement, il continua sa tâche, déposant par la suite ses mains sur le ventre de son cadet, arrivant petit à petit vers son intimité.
À ce constat, l'étudiant se figea, l'implorant mentalement de ne pas aller plus loin, il ne voulait pas vivre la même chose que quelques heures auparavant. Il voulait juste qu'on le laisse tranquille.
Petit à petit, des larmes se formèrent aux coins de ses yeux. Il ne savait pas ce que son kidnappeur avait en tête mais il tremblait déjà d'appréhension. Lorsque des sanglots commencèrent à secouer son corps, Changbin s'arrêta brutalement dans son action. Il ne comprenait pas ce qui prenait au blondinet.
- Eh, qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi tu pleures comme ça ?
Toujours dans l'incompréhension la plus totale, il décida de se rapprocher de Jisung, dans le but de le réconforter du mieux qu'il pouvait. Il n'aimait pas voir celui qui possédait son cœur se sentir aussi mal. Pour lui, il devait toujours avoir un sourire sur les lèvres, il n'en était pas autrement.
Malgré ses larmes, le cadet se rendit compte que son vis-à-vis cherchait à se rapprocher de lui. Alors, une fois de plus, dans l'espoir de pouvoir lui échapper, il recula jusqu'à heurter à nouveau le mur.
Maintenant qu'il n'avait plus d'échappatoire, ses pleurs s'intensifièrent. Il ne comprenait pas ce qu'il avait fait de mal pour se retrouver ici, aux côtés de ce qui lui semblait être un malade. Jisung, il rêvait de liberté, de bonheur, de joie de vivre, et non pas de prison ni même de psychopathe. À croire que même lorsqu'il souhaitait la chose la plus simple, on se contentait de lui cracher en pleine figure.
Dans cette tentative de fuite, le noiraud savait que c'était pour s'éloigner autant que possible de lui, et cette optique lui déchira le cœur. Alors même si l'envie de se mettre en colère le tiraillait, il se contenta de sortir de la cabine de douche, le cœur affreusement lourd et de se munir d'une des serviettes de bain pour la tendre à son cadet.
- Tiens, tu ferais mieux de te sécher avant d'attraper froid.
Ce après quoi il s'essuya à son tour, se rhabilla, et observa l'étudiant en faire de même. Et une fois qu'ils furent tous deux secs, Changbin alla reconduire Jisung dans sa chambre, sans un mot de plus.
Ce n'était que le premier jour et rien ne se passait normalement.
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