Chapitre 8

Trois lunes blanches se sont déjà écoulées depuis l'arrivée des Chyrikas sur l'île des Avemagos.

Ahiga a repris des couleurs, malgré cela, il est toujours inconscient. Bidzil commence à douter de sa guérison et des paroles rassurantes de l'Aboui, au contraire d'Aron qui a décidé d'accorder sa confiance à Ashkii. D'ailleurs, à la suite de son dernier passage auprès du chef des Chyrikas, il lui a assuré que son réveil ne devrait plus tarder.

Le soleil est déjà haut dans le ciel et dans la fuste dédiée aux blessées, les Chyrikas qui y ont élu domicile sont en pleine controverse :

— Bidzil, tu n'aimes pas cet être, Ashkii parce que c'est un Abouit, d'accord, mais tu ne peux nier que son état s'est amélioré depuis notre arrivée et moi, je lui fais confiance.

Avant que Bidzil ne réponde, Erika, rangée aux côtés de Bidzil sur ce sujet, arque un sourcil et lance avec un dédain non dissimulé :

— Et voilà que maintenant, tu l'appelles par son prénom, non mais j'y crois pas.

Bidzil surenchérit sur un ton amer :

— Évite ce genre de familiarité, Aron. Si ton père t'entendait, il serait dans une colère folle. Les Abouis ne sont pas nos alliés et ne le seront jamais.

Il émet une sorte de grognement sourd en même temps qu'il pose ses yeux sur Ahiga. Bien qu'il espère son retour parmi eux, il l'appréhende tout autant. Sauvé par un Aboui, qui plus est Ashkii. Son réveil risque d'être mouvementé et sa fureur pourrait n'avoir jamais eu d'égal.

— De toute façon, quoi que je dise et quoi que je fasse, tous les deux, vous êtes toujours contre moi ! vocifère-t-il, les iris rougeoyants. Dois-je vous rappeler que je suis le prochain chef des Chyrikas et qu'il serait bon que vous cessiez de me voir comme un enfant, tout comme mon père le fait !

Sur ces mots, il tourne les talons et quitte la hutte faisant claquer la porte. Il se dirige vers la plage, un endroit dont il a découvert les vertus apaisantes.
Tête baissée, il erre sur le sol mouvant. Il donne des coups de pieds dans le sable le faisant jaillir à plusieurs pas de lui.

Perdu dans ses pensées, le regard planté dans le sol, il ne voit pas Kiona assise un peu plus loin.
Les genoux repliés sur sa poitrine, la tête entre ses genoux, la jeune femme reste à l'écart de son père. Elle a de nouveau essayé d'en savoir plus sur les Chyrikas et elle n'a obtenu aucune réponse de sa part. Elle lui en veut de ne pas lui avoir raconté ce qu'il sait sur eux. Comme la première fois, il lui a juste demandé de lui faire confiance et de ne pas déterrer le passé.

Des grains de sable viennent atterrir dans son cou violemment. Elle se met debout et reste stoïque face à Aron dont les yeux rouges la scrutent.

— Ben alors bichette, qu'est-ce que tu fais là toute seule ? lui demande-t-il sur un ton hautain.

— Je...je... commence-t-elle à bégayer, surprise.

Le Chyrikas ancre son regard dans le sien alors que ses iris reprennent leur couleur originelle : noires entourées d'une fine ligne de couleur marron noisette . Il reste immobile, en attente d'une réponse.

Décontenancée par le jeune homme, Kiona se fait violence et se reprend :

— Mais c'est plutôt à moi de te poser la question ! déclare-t-elle, irritée par la façon dont il s'adresse à elle. Je vis sur cette île au cas où tu l'aurais oublié. Et ne crois pas que c'est en me jetant du sable que tu me feras partir.

Aron esquisse un sourire en coin lorsqu'elle prononce ses dernières paroles.

— Bichette, l'interpelle-t-il amusé, ce n'était pas intentionnel, la vérité est que je ne t'avais pas vu sinon j'aurais fait demi-tour et cela m'aurait évité d'engager la conversation avec toi.

Les joues de Kiona virent au rouge et son cœur s'emballe de colère.

— Tu es bien un Chyrika, fidèle à leur réputation. Vous vous croyez tout permis, au-dessus des autres, mais vous ne valez pas mieux que nous, sache-le !

Elle lui tourne le dos et commence à s'éloigner.

— Et ne m'appelle plus "bichette" ! lui somme-t-elle en balançant la tête de droite à gauche.

Aron l'observe partir, un sourire sur les lèvres. Il ne pensait pas qu'elle aurait du répondant, elle lui semblait être bien plus prude que cela.

— Eh toi !

Kiona reconnaît cette voix et se retourne. Elle aperçoit Solon se diriger à grandes enjambées vers le Chyrika, l'air furieux.

Une fois à sa hauteur, il le regarde droit dans les yeux et le met en garde :

— Ne t'avise plus de l'approcher, c'est compris ! Elle est mienne !

Aron, surpris, a bien envie de répondre, mais étonnamment, il s'abstient. Il jette un regard furtif vers la jeune femme qui affiche un air contrarié et suppliant en même temps. Il comprend qu'elle redoute une bagarre et il sait que cela pourrait nuire au rétablissement de son père, alors il laisse Solon repartir sans rien dire.

Kiona n'apprécie pas que son futur Naran soit intervenu. Elle sait se défendre au besoin et ne comprend pas sa réaction.
Solon arrivé à ses côtés, elle passe sa main au creux formé par son avant-bras et son coude qu'il lui offre et se laisse guider en silence tandis qu'il la met en garde :

— J'aimerais que tu évites tout contact avec ces Chyrikas si tu ne veux pas d'ennuis.

Aron s'assied sur le sable et contemple l'Etiendo afin de détendre son corps raidit de frustration. Il n'apprécie pas Solon depuis le début d'ailleurs et regrette de ne pas l'avoir remis à sa place, mais ce n'aurait pas été raisonnable de le défier. Son père n'est toujours pas remis et il a une dette envers les Abouis.
Cette bichette et lui vont bien ensemble, pense-t-il avec amertume.

Lors de leur retour sur leur lieu de vie, Solon et Kiona ont croisé Linzi et Stella. Cela a permis à la jeune femme de s'éclipser toute l'après-midi. Elle a ainsi évité son futur Naran, mais le soir venu, elle a du rentrer et celui-ci l'attendait de pied ferme. Il a passé son temps à ruminer sa colère.

Assise sur le lit, Kiona aspire que ce mauvais moment passe vite pendant que Solon l'accable de reproches :

— Qu'est-ce qu'il t'arrive en ce moment ? Tu t'isoles en permanence, je ne te vois plus et là, j'étais en train de te chercher et je te trouve à discuter avec ce Chyrika. Kiona, je suis ton futur Naran et tu me dois le respect !

Kiona est abasourdie par le discours qu'il tient. Serait-il jaloux ? S'il savait ce qu 'elle projette réellement de faire...

— Mais de quoi tu parles ? s'étonne-t-elle naïvement.

— Ne fais pas l'innocente, lui ordonne-t-il. Je sais que tu ne ressens rien pour moi, mais ton grand-père m'a choisi pour le seconder ! Et je ne te donne pas le droit d'être proche d'un autre que moi !

Face à ces allégations, Kiona reste bouche bée et elle ne parvient pas à trouver les mots pour se défendre.

Il vient s'asseoir à côté d'elle et change soudainement de comportement. Il replace une mèche de ses cheveux blonds derrière son oreille tout en douceur. Il pose ensuite un tendre baiser dans son cou avant de murmurer :

— D'ailleurs, il est temps que nous concrétisions notre union.

Brutalement, il la pousse en arrière afin qu'elle soit allongée sur le lit et se place au-dessus d'elle. Il commence à caresser son corps de part et d'autre. Tout d'abord par-dessus ses vêtements puis en dessous.

La jeune femme est comme pétrifiée et n'arrive pas à réagir contrairement aux autres fois où elle a dû faire face à ce genre de comportement venant de Solon. Elle est comme fragilisée par les récriminations qu'il vient de lui faire.

Alors qu'il commence à lui soulever son haut tout en écrasant ses lèvres sur les siennes avec avidité, Kiona trouve la force de le repousser.

— Pas cette fois ma chérie, lui assure-t-il assis sur elle à califourchon, il est temps que tu sois pleinement mienne.

La jeune femme est prise de panique, son cœur bat à tout rompre et son corps tremble. Il semble si déterminé.

Dans un dernier effort, elle parvient à s'extirper de son emprise. Alors qu'elle attrape la poignée de la porte pour prendre la fuite, Solon lui attrape les cheveux et la jette au sol.
Sa tête heurte celui-ci avec violence.

Kiona peine à se relever face à Solon qui la fixe. Son teint est devenu livide et il commence à se confondre en excuses :

— Pardon, ma chérie, pardon, je ne voulais pas, je ne sais pas ce qu'il m'a pris.

Étourdie, elle ne comprend pas tout de suite pourquoi il est dans cet état.

Elle porte sa main à son arcade douloureuse et la chaleur du liquide chaud qui se répand entre ses doigts lui fait écarquiller les yeux. Elle saigne !

Elle jette un regard hagard à son futur Naran. Celui-ci s'approche d'elle, elle a un mouvement de recul, mais il parvient à lui agripper les épaules.

— Je suis désolé, réitère-t-il, vraiment.

La jeune femme n'a qu'une envie : le fuir. Une boule de tristesse s'est formée dans sa gorge.

— Laisse-moi partir, arrive-t-elle à articuler difficilement.

Le jeune homme obtempère avec l'espoir qu'elle gardera cet incident secret.

Alors qu'elle attrape un fichu accroché sur la porte d'entrée et l'enfile afin de cacher sa blessure Solon s'adresse à elle, le ton attristé :

— Kiona, ça n'aurait jamais dû arriver, mais je ne supporterai pas de te perdre.

Sans mot et sans un regard pour lui, elle s'en va et prend direction de la rivière en courant. Des larmes coulent le long de ses joues, désarçonnée par ce qu'il vient de se produire. Par cpntre, elle est bien consciente que ce n'est pas elle qu'il a peur de perdre, mais la place de Meneur des Abouis.

Stella et Linzi sont assises côte à côte sur un banc en bois sculpté par les Abouis dans la fuste de la première. Elle la partageait encore avec son père, il y a moins de deux lunes noires. Les deux jeunes femmes s'inquiètent pour Kiona. Elle leur a fait part de la réaction de Solon, la colère qu'elle a lu dans ses yeux lors de sa rencontre avec Aron et de son appréhension de se retrouver seule avec lui.

Blotties l'une contre l'autre, Linzi se relève et attrape une bougie. Elle l'allume en pressant son pouce et son index sur la mèche alors que la pénombre envahit la pièce. La petite fille de Jacy reprend sa place en enroulant son bras autour de sa bien-aimée. Heureuse qu'elle soit à ses côtés, elle ne la quitte presque plus depuis sa disparition.

— Tu ne penses pas qu'on devrait aller voir comment elle va ? suggère Stella.

— Tu sais très bien que les Abouis sont encore plus intimistes que nous, ma douce, lui rappelle Linzi. Cela risquerait d'empirer la situation.

Stella se pince les lèvres. Savoir son amie seule avec Solon, son amie si fragile à ses yeux, lui donne l'impression de l'abandonner.

Linzi sait ce qu'elle ressent, mais elle est certaine de ce qu'elle avance, s'en mêler ne servirait pas la cause de Kiona, au contraire. Elle enroule ses doigts à ceux de sa belle.

— Demain, elle viendra nous raconter et je suis persuadée que ça sera moins pire que ce qu'on peut s'imaginer.

— Solon ne m'a jamais inspiré confiance, tu le sais. Il y a quelque chose chez lui qui me déplaît et ça m'énerve de ne pas trouver ce que c'est.

— Je sais, Stella, moi non plus je ne le porte pas vraiment dans mon cœur, mais lui et Kiona se connaissent depuis toujours et je ne le vois pas lui faire du mal. Munco ne lui pardonnerait pas et il serait immédiatement renié par les siens.

Au même moment, les yeux embués par les larmes, Kiona le souffle court, arrive au bord de la rivière et s'agenouille.

Elle jette un bref regard aux alentours afin de s'assurer d'être seule et ôte le carré de tissu de sa tête. La plaie de son arcade a déjà cicatrisé, mais le sang entache toujours son visage. Elle plonge ses mains dans l'eau et les remplit de celle-ci pour le nettoyer. Alors qu'elle s'apprête à frotter sa joue rougie la voix d'Aron s'élève dans son dos et l'a fait sursauter :

— Tu ne devrais pas être ici, bichette, la nuit est en train de tomber et les grands volatiles, les ... Av... Avemagos ne vont pas tarder à faire leur apparition.

— Ils ne peuvent pas venir ici, lui fait-elle remarquer essayant de garder une contenance dans le ton qu'elle empreinte.

La jeune femme n'ose pas le regarder, elle ne veut pas qu'il sache ! Elle prend une grande inspiration avant de se lever. Rapidement, elle se jette à l'eau tout habillée.

Aron reste pantois devant cette scène incompréhensible tandis que Kiona, sous la surface, frotte vigoureusement son visage. Elle sort la tête de l'eau et lui adresse un timide sourire.

— Je voulais juste me rafraîchir un peu, ment-elle. Et de toute façon, je vais bien où je veux quand je veux, je n'ai pas de compte à te rendre.

Aron feint la croire, mais il lui semble voir du sang près de son sourcil. Il veut en avoir le cœur net.

— Tu es bien surprenante, bichette, dit-il en sautant à son tour dans la rivière.

Il vient face à elle et confirme ce qu'il pensait.

— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? demande-t-il arborant un air sérieux inhabituel.

La jeune femme baisse les yeux et reste silencieuse.

Aron pose son pouce sur la trace et l'efface avec délicatesse. Kiona relève la tête lentement. Le jeune homme est plus grand qu'elle, mais cela ne l'empêche pas de croiser son regard.

— C'est ton futur Naran, n'est-ce pas ? Je t'ai vu sortir en courant et je t'ai suivi.

Les yeux de Kiona s'assombrissent, il n'a pas à se mêler de sa vie avec Solon.

— Qu'importe, cela ne te concerne pas, lui balance-t-elle. Contrairement à vous, nous avons de la pudeur et certaines choses se règlent en privé.

— Peut-être, mais contrairement à vous, lorsque nous touchons une femme avec laquelle on va s'unir, c'est avec des caresses, réplique-t-il sèchement en soutenant son regard.

Kiona fronce les sourcils lorsqu'elle remarque des petites lignes brillantes et rougeâtres qui traversent les iris d'Aron.

Mal à l'aise, il détourne le regard. Il a du mal à contrôler sa colère et ses yeux le trahissent bien trop souvent.
Il regagne la terre ferme. L'eau dégouline de ses vêtements et alors qu'il commence à repartir vers le hameau.

— Ne tarde pas trop ici, bichette, la met-il en garde sans se retourner. Qui sait si les Avemagos ne vont pas parvenir à briser vos défenses.

— Ce n'est pas de sa faute, se défend-t-elle à demi-voix, il n'avait jamais été violent... avant...

Face à cet aveu, Aron fait volte-face, son corps bout de fureur. Il a donc vu juste, c'est son futur Naran qui l'a blessé. Cependant, sous le clair de lune grandissant, il perçoit les larmes briller et glisser sur les joues de Kiona. Cela le peine et radoucit son ressenti. Il s'approche de la rive et lui tend la main afin de l'aider à sortir de la rivière.
Une fois, face à face, ils échangent un regard profond où empathie et amertume se confondent.

— Comme tu l'as si bien dit, ce ne sont pas mes affaires, mais si tu veux savoir ce que je pense...

La jeune femme pose son index sur ses lèvres pour lui intimer l'ordre de se taire.

— Je ne préfère pas, avoue-t-elle. Il est de mon devoir de m'unir à lui.

— Les vieilles coutumes, grimace Aron.

Kiona le regarde l'air désolé avant de lui fausser compagnie sous un nuage de poussières dorées.

Il ne peut s'empêcher de la contempler s'en aller dans sa forme animale. Si magnifique et si vulnérable.
Et à cet instant précis, il aimerait aller donner une bonne correction à Solon.
Malheureusement, il doit rester concentré sur ce qui l'a amené sur cette île : sauver son père. Il ramasse une grosse pierre au sol et la broie entre ses mains. Il garde quelques morceaux entre ses paumes et les fixent un court instant avant de les laisser tomber dans un soupir. Se battre avec un Aboui pourrait mettre en péril l'acceptation de leur présence sur cette île. Les poings serrés sur ses doigts engourdis, il repart donc à vive allure rejoindre Bidzil et Erika.
Sur le trajet, il s'imagine mettre Solon à terre et lui mettre une bonne raclée. Soudainement, ses pensées sont interrompues par des voix venant de derrière un bosquet. Curieux, il s'approche avec prudence et se cache derrière celui-ci. Il jette un coup d'œil rapide et entrevoit Jacy et le meneur des Abouis en pleine discussion. Il tend l'oreille et parvient à entendre quelques brides :

— Pourquoi ne m'en as-tu jamais parlé ?

Le ton de Munco semble être des plus étonnés, mais aussi mécontent.

— Parce que c'est un secret dont j'ai juré d'emporter dans la mort, répond la Muncanienne durement. Je trahis mon serment, car je pense que c'est de mon devoir de t'en informer.

Un silence pesant s'installe avant qu'elle ne reprenne :

— Munco, j'ai bien peur qu'Abran l'ait trouvé et ceci expliquerait comment il a réussi à utiliser la mungiscanie.

— Si tel est le cas, il va chercher les autres Zirtuas et s'il y arrive, nous serons tous condamnés et...

De légers bruits sourds viennent d'interrompre leur conversation. Aron les a aussi entendus. À genoux, il se recroqueville un peu plus et jette des coups d'œil de part et d'autre espérant ne pas être débusqué.

— Kiona, que fais-tu par ici ?

— Pardon grand-père, je voulais seulement rentrer.

Aron trouve la voix de Kiona fébrile, il aimerait aller la prendre par la main pour la rassurer. Dire que c'est cet homme qui l'a promise à Solon alors qu'il ne la mérite pas. Le jeune homme ressent un petit pincement au cœur. Mais, malheureusement, il doit profiter de l'irruption de Kiona pour déguerpir sans se faire repérer.

Une fois sur le chemin principal, il ressasse l'échange auquel il vient d'assister. De quoi parlaient-ils exactement ? Doit-il en informer les siens ? Peut-être que son père sait ce que sont des Zirtuas . Il décide de lui en parler, mais seulement quand ils seront partis d'ici. Si son père ne sait pas de quoi il s'agit, il risque de s'en prendre à ces êtres et Aron ne peut se résigner à leur faire du mal alors qu'ils les ont accueillis et lui ont certainement sauvé la vie. L'image de Kiona vient troubler son esprit. Il ne peut s'empêcher de repenser au sang sur le visage de la jeune femme. Elle est prête à sacrifier sa vie aux côtés de cet être qui a osé lever la main sur elle tout ça afin de suivre de vieilles coutumes. Aron a du mal à comprendre ce genre de pratique. Chez les Chyrikas, on s'unit à la personne qu'on aime. Ses grands-parents étaient amoureux, tout comme ses parents. Lui n'a pas encore trouvé celle qui partagera sa vie, mais ce dont il est certain, c'est qu'il ne supporterait que son père la choisisse pour lui.

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