Chapitre 3 : L'obscurité de l'âme
Macabre était assit dans le noir le plus total.
Il n'avait aucun idée de s'il faisait jour ou nuit.
Le silence régnait dans la chambre que Songe lui avait attribué. S'ils n'étaient plus en bon terme, son jumeau avait au moins la gentillesse de le mettre à l'écart, au calme. Et, même si en réfléchissant un peu plus, il était certain que c'était pour protéger les habitants du château qu'il avait fait ça, surement pas pour son confort. Mais, peu lui importait la raison.
La, installé tranquillement dans l'ombre, il se sentait à sa place. Dans le silence, il ferma sa seule orbite valide, essayant de faire le vide le plus total dans son crâne.
Doucement la fatigue eut raison de lui et le sommeil s'empara de lui.
Il ne voyait pas grand chose, une brume épaisse obstruait son champ de vision et noyait petit à petit son esprit dans une sensation de bien être et de puissance. Une puissance qui n'était pas qu'imaginaire, il le sentait, ça inondait ses os.
Le rituel avait parfaitement marché, c'était la seule pensée un peu cohérente dans son esprit. La seule chose que la faim obnubilante n'avait pas encore effacé, détruit ou engloutit. Il ne sentait même pas son corps, il savait qu'il bougeait, il sentait un délicieux gout chatouiller sa langue...
Un gout exquis...
Il n'avait jamais bue quelque chose d'aussi bon. C'était infiniment meilleur que cet ignoble sang qu'ils étaient obligé de boire.
Il n'y avait pas que ça.
Une étrange sensation, comme si son corps faisait des mouvements qu'il n'avait encore jamais fait.
Petit à petit la brume s'estompait.
Petit à petit, il se rendait compte que sa main était glissé entre des longs et doux cheveux un blond si pâle qu'il en était blanc.
Petit à petit, il réalisait que son autre main tenait des poignets fins et délicats.
Petit à petit, il réalisait que les craquements qu'il entendait étaient ceux de la nuque de cette femme sous la pression de ses dents profondément enfoncées dans sa gorge.
Petit à petit il comprenait que les sanglots et gémissements de douleur étaient ceux de cette femme...
Cette femme faible dont les yeux bleu se vidaient de leur couleur et de leur vie...
Cette femme dont le sang lui servait de festin.
Elle ne pouvait rien faire, il la saignait à blanc.
Et c'était purement divin.
Il souhaitait que ça n'est jamais de fin... mais la source de son délice se tarit alors que sa victime s'arrêta de se débattre. Il le sentait, le souffle de cette femme c'était arrêté, son coeur lâchait ses deux pathétique dernier battement dans le vide et le silence le plus total.
Elle était morte.
Il l'avait tué.
Ses canines se rétractèrent alors qu'il lâchait le cadavre qui s'écroulait au sol comme si elle n'était qu'une poupée de chiffon inanimé. Le jeune vampire la regarda, détaillant son visage...
C'était une humaine tout ce qu'il y avait de plus normal.
Peut-être, si elle avait vécu, sa vie aurait donné quelque chose.
Elle avait surement une magie...
Mais c'était fini, elle était morte.
Macabre se retourna et admira se qu'il avait fait. Cette femme aux yeux bleu glace n'était pas sa seule victime. Derrière lui, des personnes gisaient au sol, mortes. Tous mortes.
Deux hommes qui ressemblaient à la dernière qu'il avait tué, deux personnes plus âgées, un homme et une femme.
La brume avait complètement disparut et son esprit n'avait jamais été aussi clair. Maintenant il ne pouvait que réaliser se qu'il avait fait... et, aussi étrange que cela paraisse, il ne ressentait pas l'horreur qu'aurait dû éveillé chez lui ce sinistre spectacle.
C'était lui qui avait fait ça et ça ne le dérangeait absolument pas.
Mais il buta sur quelque chose, surement un corps. C'est alors qu'il eut une appréhension, le corps était léger, il avait suffit d'un petit coup pour le faire se retourner.
Quand il baissa les pupilles, son âme manqua un battement.
Une enfant...
Une petite fille...
Une pauvre petite fille de même pas cinq ans. L'enfant avec le cou déchiré en deux, la gorge à nue, comme les autres, elle avait été vidé de son sang.
Il avait tué une enfant.
Un haut le coeur terrible s'empara de lui, comme s'il avait retrouvé ses esprits, comme s'il venait tout juste de vraiment comprendre se qu'il avait fait.
Il sentit une pression sur son épaule... non, pas ça. Quelqu'un était la, quelqu'un l'avait vue...
Et il ouvrit son orbite, la seule qu'il avait encore de valide, se redressant si brusquement qu'il manqua de basculer du fauteuil sur lequel il avait assit.
Fallacy recula alors d'un pas, se tenant parfaitement droit, lançant un regard étonné à son « époux », ne pensant pas qu'il aurait put effrayer un personnage comme Macabre.
Celui à la pupille bleu glace se racla la gorge en le voyant et se leva.
« -Seigneur Fallacy, ne savez vous pas qu'il faut toquer à une porte avant d'entrer dans la chambre de quelqu'un ?
-J'ai toquer, vous n'avez pas répondu. Et, comme la porte était ouverte, je me suis permis d'entrer pour vous faire part de la volonté de votre frère. »
Un rire sec raisonna.
Macabre examina de la tête au pied Fallacy, s'assurant que la moquerie ne lui vaudrait pas un gant dans la face et un duel aux premiers rayons rayons lunaires.
« -Que peut-il me demander de plus que d'épouser quelqu'un ? Rassurez moi, il n'est pas question de consommer le mariage ? »
La première réaction de Fallacy fut de le regarder à son tour, de haut en bas. Et il soupira profondément, l'air sincèrement exaspéré.
Pour une fois que Macabre essayait d'avoir un peu d'humour, il devait tomber face à quelqu'un que ça exaspérait.
« -Ne soyez pas ridicule, il en est hors de question.
-Vous me rassurez.
-Pardon ? » fronçant les arcades sourcilières.
En réponse, tout d'abord, un regard questionnant. Il en valait de soi qu'il n'était pas question de consommation et que, le fait de ne pas avoir à le faire était rassurant.
« -Ni vous ni moi n'avons la moindre intention de coucher ensemble. Et, sans vouloir vous vexer, je ne m'imagine même pas partager un lit, une chambre ou une quelconque intimité avec vous. » le plus sérieusement du monde.
Si Fallacy avait penser un seul instant à quoi que se soit, il y mettrait un terme ainsi.
« -Ah. Cela va poser problème. »
Macabre lui jeta un regard alors bien plus sombre que ce qu'il aurait voulue.
« -Calmez vous. Ça ne me fait pas plaisir non plus. » sur un ton sec.
« -C'est un ordre du roi, votre frère.
-Et puis-je savoir quel ordre notre cher roi à donner ?
-Nous devons partager les même appartement. Et, comme vous venez de le dire, vous ne supporterez pas de partager la moindre intimité avec moi. C'est pour cela que je propose que vous déménagiez dans les appartements où je suis. Comme cela nous aurions plus de place pour être le plus possible loin l'un de l'autre. » l'autre n'avait pas eut le mauvais gout de l'interrompre, heureusement.
Il valait largement mieux tout débiter d'un coup plutôt que de s'arrêter et risquer de perdre le file. Déjà que la chose était difficile, si en plus son « époux » ne supportait même pas sa présence, la situation n'allait être que plus complexe.
Quel culot tout de même.
Ils ne se connaissaient même pas.
Et il avait déjà décréter qu'il ne supportait même pas la présence de Fallacy. En même temps, le seigneur vampire ne supportait pas vraiment la présence du frère mal titré du roi. Mais il avait au moins la politesse de ne pas le dire.
Une grimace de dégout déforma un court instant le visage du vampire à l'aura surpuissante avant d'afficher une expression résigné.
« -Je suppose que la situation ne sera que temporaire... je peux faire des efforts.
-Il va falloir en faire beaucoup vue votre impolitesse. » il tourna les talons.
« -Prenez vos affaires et suivez moi. Plus vite se sera fait, mieux ça vaudra. » sur un ton sec et même agacé.
Macabre soupira et prit son sac, le suivant d'un pas trainant.
Bien, au moins ils étaient d'accord pour dire que, dès qu'ils le pourraient, ils ne se reverraient plus jamais.
Quand ils entrèrent dans l'appartement, une immense pièce avec canapé, fauteuil, cheminé, un grand lit double, un bureau, du mobilier digne d'un appartement de prince.
Sauf que la clarté du bois doré et de la pierre blanche était tout sauf au gout de Macabre. Il s'approcha d'un des fauteuils installé devant la cheminé, il posa son sac contre et s'installa dessus.
La cheminé était allumé, c'était la seule source de lumière qu'il y avait. Aucune des bougies accrocher aux murs n'étaient allumé.
Comme chez lui...
Son petit château lui manquait, c'était le dernier endroit où il se sentait bien. Le dernier endroit où il avait l'impression qu'il pouvait rester sans devoir fuir.
Fallacy le regardait.
Le seigneur voyageait léger mais, même lui, avait plus d'affaire qu'un simple petit sac à dos comme avait Macabre.
« -Vous ne vous changez pas ?
-Je n'en ai pas besoin. Je ne compte plus me montrer avant d'en recevoir l'ordre. »
Fallacy alla derrière un paravent à l'opposé de la où était Macabre et changea de vêtement. C'est alors qu'il réalisa qu'une nouvelle déconvenue lui était imposé. Songe voulait qu'ils se montrent ensemble... se qui le condamnerait à rester enfermer ici avec lui s'il refusait de sortir.
« -Changez vous. Nous sortons, j'ai envie d'aller profiter de la soirée en compagnie de gens. » dit-il en sortant de derrière le paravent.
« -Je ne pensais pas que vous aimiez la vie de cour, au milieu des corbeaux, vipères et moutons.
-Je vois que, pour vous, la noblesse ne vaut pas mieux qu'une base cour.
-Pas pour vous ? »
Un silence.
Si, il avait raison. Il n'aimait pas tellement aller à la cour mais, depuis que tout ses soutiens étaient régulièrement dans son domaine, il s'y était fait aux moutons et vipères. Quand aux fameux corbeaux, ils ne semblaient chanter que sur le dos de Macabre... donc forcément aussi sur le sien s'il venait à s'afficher avec lui.
« -Je préfère être dans la base cour que seul avec un vieux loup aux mauvaises manières.
-Allez donc faire le chien bien docile sans moi alors. » souriant de façon presque moqueur.
« -Changez vous et venez. Je ne vous laisse pas le choix.
-Quand on ne laisse pas le choix, on a généralement un moyen d'imposer sa volonté. Quel est le votre ? »
Fallacy s'approcha et, d'un geste vif, saisit Macabre par la col, usant de sa force pour le soulever. Mais, aussi vite avait-il bouger pour l'attraper, aussi vite se retrouva-t-il plaquer contre le mur, tenue à son tour par le col.
« -La force n'est pas le bon moyen contre moi. Je pensais que mon aura le montrait assez bien. » cette dernière gonfla alors, comme si ce qui la retenait avait lâcher prise un instant, assez longtemps pour qu'elle se déploie de façon aussi spectaculaire qu'écrasante.
Illustrant ses dires à la perfection.
Que c'était désagréable. Cette aura étouffante, cette pupille bleu glace qui le fixait froidement. Fallacy laissa ses bras le longs de son corps, serrant les poings. Et, malgré l'envie de baisser les orbites, il plongea ses pupilles dans l'unique de Macabre, le sondant du regard.
L'hypnotiser ne fonctionnerait pas, clairement pas. Il le fixa intensément, voulant comprendre pourquoi cet homme, ce squelette qui avait visiblement tout les traits pour être roi était un illustre inconnue insulté. Pourquoi le frère de ce roi obéissait alors qu'il avait assez de force pour faire plier n'importe qui.
Macabre recula alors, le sachant doucement pour qu'il retrouve le sol.
« -Je suis navré mais, si vous n'avez pas le droit de sortir sans moi, nous resterons ici.
-Et partager votre précieuse intimité avec l'intrus que je suis ?
-La cour ne permet aucune intimité, vous le savez. Mais je préfère de loin ne pas en avoir avec quelqu'un qui ne veut rien avoir à faire avec moi plutôt que de ne pas en avoir à cause de dizaine, centaine, de personnes qui veulent avoir tout les ragots. » roulant de la pupille en disant cela, répriment une grimace de dégout, encore.
Ne réalisant pas qu'il venait de donner à celui à la marque bleu le moyen de pression exigé. Ou, du moins, un moyen de négociation idéal.
« -Macabre, si vous ne venez pas avec moi, je resterais avec vous.
-Je vais m'y faire. » retournant vers son fauteuil.
« -Et je ferais venir à moi la foule. » il ne put empêcher un sourire sincèrement heureux en voyant Macabre bondir pour se retourner vers lui, l'air outré.
« -Vous n'oseriez quand même pas ?
-Oh que si.
-Moi qui vous imaginiez moins stupide que les autres... me voila déçu.
-Je n'avais pas fini. Si vous venez avec moi, nous mangeons, prenons un peu l'air, nous montrons ensemble et retournons ici. L'affaire d'une heure, peut être une heure et demi maximum.
-Soit. » il alla à son tour derrière le paravent, avec quelques affaires tiré de son sac, toujours noir.
Fallacy aurait même juré que c'était les même vêtements... en tout cas le même style. Confirmant que Macabre n'avait aucune envie de faire le moindre effort. Ce n'était pas que son apparence et son aura qui allait être suffisant face à la cour. Il n'avait aucun rang à tenir et vivait reclus et... tranquille ?
Etrangement, il faisait envie à Fallacy. Ça devait être si agréable de n'avoir aucun noble qui venait l'embêter chez lui. Ne pas avoir à tenir un rang pour faire plaisir à des moutons, des vipères et autres animaux de base cour...
Peut-être que, s'ils se montraient ensemble, Fallacy retrouverait sa vie calme avec son fils ? A voir comment la foule se comportera quand ils sortiront.
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