L'histoire d'Ayame

La jeune femme s'approcha du lit d'Ayame et s'assit près de lui. Scrutant son visage, elle attendait patiemment qu'il se décide à parler de son passé. Avec un peu de chance, elle apprendrait aussi des choses sur elle même. Elle l'observa, ressentit une vague soudaine d'affection envers lui et hésita presque à lui prendre la main. Elle n'en fit rien, se disant qu'il serait malheureux de se laisser croire qu'elle pouvait être chaleureuse avec lui. Puis au fond, Ayame ne devait penser à elle comme  a un simple jouet. Malgré toute l'attention qui lui avait porté, ca resterait temporaire. Si il avait l'opportunité d'être mis au courant de sa nature, il n'y aurait plus rien. Cependant, elle entreprit de rester et de l'écouter. Elle sentait qu'il allait lui délivrer des informations capitales lui permettant de mieux le comprendre. Après tout, pour vaincre son ennemi, il fallait bien savoir le moindre détail concernant sa personne. Alicia l'entendit soupirer profondément, puis il se mit a parler, tout doucement et avec calme.

- Tu es la première à savoir ça. En dehors de la royauté je veux dire. Alors je compte sur toi pour ne pas en parler à qui que ce soit. Ça ne pourrait que créer des conflits et on en a certainement pas besoin en ce moment dans ce royaume...

Il baissa la tête, refusant toujours de lui faire face. La Relienne se demanda si c'était  parce qu'il se sentait honteux, ou si c'était de la tristesse qu'il ressentait. Peut être les deux. Peut être avait il peur de montrer cet instant de vulnérabilité, surtout à une femme qu'il semblait apprécier assez pour lui en parler. Qu'est ce qui avait pu se passer pour qu'il se mette à haïr autant les Reliens. Inquiète, elle laissa ses doigts se promener dans le cheveux de jais du Chevalier. Ils étaient doux et lisse.

- Je ne dirai rien... murmura t-elle

Il lui prit la main qui caressait ses cheveux et la serra dans la sienne.

-  J'étais encore jeune, ma famille était encore la. La famille Hylvia était réputée pour être des serviteurs fidèles à sa majesté. Nous étions tous des Chevaliers à sa solde, et ceux qui étaient les descendants directs de la famille Hylvia était chargés de devenir la garde rapproché de la royauté. Mon père, comme moi je le fais actuellement, s'occupait des affaires menaçant l'ordre du pays conjointement avec le roi. Tout deux étaient très proches... Cela faisait des décennies qu'il n'y avait pas eu de conflits, les humains ont coexistés avec nous, sous notre dominance. La noblesse ne trépassait pas les ordres, les lois. Ils se pliaient aisément à la volonté de leur souverain. Chose normale vu comment la famille Hylvia était puissante autrefois. Les Réliens étaient une espèce déjà assez rare au sein de la société mais on les respectait. Ils étaient traités avec respect, seuls la royauté s'en méfiait. Ils s'en méfient toujours d'ailleurs, leurs soupçons ont été confirmés avec Zeryas... et cette attaque... C'est la que nous avons eu vent de MRA pour la première fois. 

Alicia frissonna en entendant le nom de l'organisation auquel appartenait Shinya. Elle ignorait qu'il y avait eu une offensive de la part de la MRA, son professeur d'alchimie ne lui en avait jamais parlé auparavant. Y avait il quelque chose en lien avec elle ? Ou était ce parce qu'il y avait quelque chose de louche la dessus pouvant la rebuter de coopérer avec lui ? 

"Est ce que la MRA a eu un intérêt dans cette attaque ? Étais ce pour protéger les Réliens ?" pensa t-elle 

- Parle moi de cette attaque Ayame. J'ai besoin de savoir, je veux comprendre... le pressa t-elle. 

Il serra un peu plus fortement sa main. 

- Il faut savoir que personne n'a osé défié ma famille, elle avait toujours été un symbole de puissance. Surement tu n'en a pas entendu parler parce c'est devenu un sujet tabou aujourd'hui mais on aurait en aucun cas pu croire qu'un tel massacre arriverait. D'abord, des actes de rebellions ont commencé à éclater, par ci et la. Parmi les hommes, puis parmi la noblesse de manière plus sporadique... Il n'y avait pas vraiment de raison à ces rebellions. Le seul point communs parmi ces individus étaient qu'ils rejetaient le pouvoir actuel, ils méprisaient la famille royale pour des raisons politiques ou sociales. Ils utilisaient tous des arguments différents. Les crimes variaient aussi, il pouvait s'agir d'enlèvement des membres de la noblesse, des meurtres de la royauté... La mère de Mikaelis a été assassinée à cette période la. La situation était donc tendue. Mon père à tout de suite pensé qu'il y avait une personne qui coordonnait les attaques, retournant toute personne susceptible de détester le pouvoir mis en place. Et comme la famille Hylvia représentait la puissance et la protection de la royauté, nous avons été la proie la plus appropriée pour eux. On ignorait complètement de qui il pouvait s'agir, nous n'en avions pas la moindre idée.

Il s'interrompit, le temps d'avoir un peu plus de volonté pour en parler plus. La jeune femme respecta son silence, elle se questionnait sur la famille Hylvia. Comment avait il pu être éduqué ? Comment avait été ses parents ? Elle savait qu'il n'y avait qu'un seul membre de la famille Hylvia à présent mais personne ne lui avait jamais parlé de cette curieuse situation. Elle n'avait pas eu la curiosité de le savoir. 

- C'était pendant la nuit, comme tout les soirs, les soldats faisaient leur tour de garde au tour de la réserve. Nous avions une grande caserne, avec de grandes bâtisses emplies de soldats et de servants. La famille principale résidait dans une sorte de grande maison, pas très haute mais large. C'était très facile de s'y perdre. On avait une bonne défense, la propriété était entourée de tours de surveillance et nos terrains étaient placés tout près de la résidence royale. Ce soir la, toute la garnison se reposait. La semaine avait été épuisante, il y avait eu des attaques un peu partout dans la ville et on ne pouvait pas baisser sa garde une seule seconde. Cette semaine la, mon père et mes oncles avaient travaillés d'arrache pieds, ils se doutaient bien qu'il y aurait quelque chose de plus gros encore mais pas de cette envergure. J'étais avec ma sœur quand j'ai commencé à entendre des cris d'alerte. Les hurlements se faisaient de plus en plus proche, les soldats couraient partout et ma mère nous a ordonné de rentrer immédiatement. Je savais que mon père était encore dehors, la ou il y avait le chaos. Nous étions dans le jardin, pas très loin des bâtisses de la garnison. J'ai pas cherché à réfléchir, j'ai pris ma sœur par la main et j'ai couru vers la maison dans la cachette que nous avait enseigné notre père en cas d'attaque. Il y avait un sous sol dissimulé au fond de la maison, j'y ai caché ma sœur. Nous avons attendu pendant plusieurs heures, des bruits de pas s'étaient fait entendre dans toute la maison, notre mère hurlait, les servants aussi. Le fracas des armes résonnait partout et moi j'étais la, en train de prendre ma sœur dans les bras en espérant que mes parents soient encore vivants. Me demandant si ils allaient s'en sortir et si ces intrus allaient nous trouver. Ma sœur sanglotait contre moi, elle était restée silencieuse tout au long de l'assaut. Consciente du danger, elle savait pas qu'il ne fallait pas faire de bruit. Elle avait beau être jeune, notre famille a toujours fait en sorte de réfléchie en cas d'urgence. Je ne sais plus combien de temps j'ai attendu avant de sortir, j'avais patienté un bon moment même en entendant plus de bruit suspect. Ce silence, nous l'avions enduré. J'étais effrayé à la pensée que tout le monde soit mort. J'ai dit à ma sœur de rester cacher et je lui ai dit que j'allais observer ce qui se passait dehors. Je m'étais dit qu'il y aurait peut être quelqu'un que l'on connaissait qui avait survécu. Lorsque je suis parti de la cachette, je n'ai vu qu'un sol jonché de cadavres... Et la majorité de ces cadavres étaient des soldats de notre famille. J'ai continué à avancer vers la bâtisse ou mon père devait être normalement, les corps étaient partout. A tout les endroits ou je posais les yeux, il y avait du sang, et surtout il régnait un silence lourd. Au loin, j'ai vu de la fumée. Je me suis mis à courir à en perdre le souffle, je n'ai même pas fait attention aux alentours. A l'instant ou j'ai vu le quartier général de mon père, j'ai senti la chaleur suffocante des flammes m'entourer : tout était en feu. Il faisait une chaleur infernale. La non plus, je n'ai pas réfléchi et j'ai foncé dans la bâtisse... Même en ayant du mal à respirer, je me devais de trouver mon père dans cette fournaise. J'ai traversé les couloirs, j'ai vu les braves soldats de mon père vidés de leur sang... Enfin, j'ai trouvé mon père... il était couvert de blessures mais il respirait encore. Quand il m'a vu, il a commencé à paniquer. Il s'est mis a me supplier de fuir, comme s'il redoutait quelque chose d'effrayant. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Je me suis rapproché... Puis j'ai senti quelque chose de froid et dur me traverser de part en part. J'ai levé les yeux, il y avait un homme qui me fixait, l'air triomphant. Mon père s'est mis à hurler de rage. J'ai entendu la voix de ce meurtrier lui parler : 

"Vous serez les premiers à expier notre souffrance. La MRA, les Réliens, viendra anéantir la royauté. Soyez en surs." 

J'ai survécu miraculeusement. Quand je me suis réveillé, on m'a appris que ma sœur avait été tuée elle aussi. Elle avait continué à se cacher dans la maison mais quelqu'un l'a incendié et elle n'a pas réussi à s'enfuir. C'est la famille royale qui m'a choyé. Linne a été une sœur pour moi, Mikaelis, un frère et le roi s'est porté garant de mon éducation. Il a tout fait pour que je me sente comme chez moi... Étrangement, après ce massacre, il n'y a plus eu d'attaques ou de rébellion. Comme si l'organisation s'était mystérieusement volatilisée. 

Au début, je n'ai pas vraiment compris ce qu'était la MRA. C'est avec les années, les renseignements que j'ai tout appris... La MRA... C'est une organisation que l'on doit décimer. Malheureusement on ne connait leurs forces... Ils se cachent bien... Ce sont les Réliens qui ont assassiné ma famille Azuya. Ce sont eux qui ont commencé la guerre. Ils ont assassinés la mère de Mikaelis. Zeryas Lothaire... un Rélien aussi... a empoisonné mon deuxième père qui m'a recueilli.

Ayame retira sa main de celle de la jeune femme et se leva. Il ouvrit un tiroir de la table de son chevet et sembla observer quelque chose à l'intérieur. Il en sortit un cadre photo, fixa la photographie quelques instants et la reposa à l'intérieur du tiroir. Il fit alors face à la jeune femme. Lui prenant le visage doucement, il déposa un baiser sur le front de la Rélienne et lui chuchota quelques mots:

- La royauté, ceux qui me donnent des ordres... sont aussi ma famille... Ils m'ont recueillis Azuya. Et ils m'ont respectés, ils ont été la quand la MRA m'a pris ce qui comptait le plus pour moi. Et ils ne m'enlèveront pas ce que j'apprécie. 

Sur ces mots, il l'embrassa une première fois sur ces lèvres, doucement d'abord. Il continua, toujours avec tendresse. Azuya se sentit tout à coup engourdie, comme si une drogue faisait effet en elle.

~~~~~~~~~ END ~~~~~~~

VOILI VOILOU J'ai fait presque 2000 mots dans ce chapitre pour me faire pardonner donc j'espère que vous allez me pardonner maintenant. J'espère aussi que vous avez apprécié :)

Comme toujours, n'hésitez pas à faire des commentaires et à voter ! 


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