En fuite

Alicia embala ses affaires a toute vitesse, livres, robes, armes, ... Tout ce qu'elle pouvait emporter afin de ne plus jamais revenir ici. Si elle devait revenir ça serait après s'être vengée. Ce qu'elle avait vu repassait en boucle dans sa tête à répétition, les cris, l'odeur du sang. Elle était habitué a cette violence pourtant, mais c'était la perspective de voir ceux de son espèce se faire maltraiter ainsi. Elle ne savait pas trop quoi penser, l'envie de quitter cette maison la pressait. En plus de vouloir

- Je te l'avais dit, murmura son démon

Elle ne répondit pas, son esprit était bien trop rempli de préoccupations sans parler de ses propres émotions. Ayame haïssait les Réliens. Maintenant elle en avait la certitude, finalement, elle aurait du écouter Miyaze (cf chapitre MRA). Et Shinya, d'une certaine façon, avait voulu la protéger des sentiments factices éprouvés à l'égard d'Ayame. C'était pour cela qu'il ne la voulait pas près de ce bourreau, il devait le savoir et avait omis de le dire par empathie ? Mentalement l'image du Chevalier Noir au sourire taquin s'opposa a celle de l'alchimiste.
Qui est l'ennemi finalement ?

«Ayame a toujours été l'ennemi, Alicia...» murmura une voix intérieure.

Pourquoi se posait t-elle la question, l'avait-elle associé par mégarde à un allié ?
Stupide. Le mot surgit avec colère et un autre sentiments inconnus, certes, elle avait tentée de le séduire mais c'était de la pure vanité. Toutes les femmes séduisaient en partie par vanité, elle en particulier, avait besoin de se sentir en puissance.
Elle s'assit à son bureau, tira une feuille du tas et griffona furieusement dessus.

Je pars chez mon chef d'équipe, Shinya. Je logerai a présent dans sa résidence qui est plus près de Béridys et des laboratoires apparemment. Ne me cherche pas.

Luka la fixa avec ses grands yeux de félins tandis qu'elle faisait des allées et des venues les bras affairés.
Au même moment on entendit un chariot arriver, pile celui de Shinya. Elle se dirigea vers la fenêtre pour voir les serviteurs se précipiter afin d'accueillir le nouvel arrivant. Quelle surprise elle eût lorsqu'elle aperçut son amie descendre en compagnie du scientifique. Comment se connaissaient ils ? C'était une question bien insignifiante après sa découverte. D'ailleurs, Ayame ne semblait toujours pas être rentré, elle avait faillit se faire capturer quand il l'avait vu dans les cachots. La poursuite avait duré presque une demi heure avant qu'elle le sème pour de bon, peut-être la cherchait il encore ? Ou peut-être ne devait il pas vraiment s'en soucier... L'odeur du sang lui semblait persistante à présent, elle en avait  la nausée en y pensant. Elle imagina la réaction du chevalier noir s'il venait à connaître sa véritable identité un jour. Elle frissonna. Oui, il m'enfermera comme eux, il me fera souffrir suffisamment pour me faire expérimenter la pire des douleurs mais assez pour que je meure.

En secouant la tête, elle sortit de sa chambre suivie de Luka, elle ne prêta aucune attention au regard surpris de la gouvernante en voyant sa valise à la main.
Le vielle humaine la retint doucement.

- Mademoiselle, ou allez vous avec cette valise ? Comptez vous partir en voyage ?

-... oui, donnez cette lettre a sir Hylvia s'il vous plait.

- Mais, pourquoi maintenant ? Ou allez vous vivre ?

- Ne vous inquiétez pas pour moi.

Sur ces mots elle se détacha de la prise de la domestique et continua son chemin, la panique la gagnant petit à petit. Même Miyaze fut étonnée de la voir arriver avec son gros sac à la main. Ils se trouvaient à présent dans le hall, Shinya l'interrogea du regard en fixant la valise et remonta ses lunettes sur son nez. Geste qu'il effectuait souvent lorsqu'il était très étonné remarqua Azuya. L'autre servante, toujours sur ses pas, allait demander à la jeune fille d'attendre au moins le retour du maître de la demeure mais elle fut interrompue.

- Allons dans la bibliothèque, nous serons plus tranquille, déclara la jeune femme sur un ton pressé.

Toujours surpris, ils hochèrent gravement la tête, se doutant d'une grave nouvelle.
Elle tourna la tête vers la gouvernante.

- Pourriez vous apporter des rafraîchissement, s'il vous plait ?

- B-bien sûr...

La bibliothèque était un des seuls endroits ou les serviteurs ne pouvaient entrer sans autorisation, personne ne pouvait les entendre. Les domestiques pouvaient très bien faire circuler les informations dans tout le manoir, pire, jusqu'à Ayame. Et ça, c'était la dernière chose que Azuya souhaitait. Ils s'installèrent sur de confortables fauteuils et attendirent que Azuya dise quelque chose.
Celle ci serrait nerveusement sa tasse en porcelaine, le scientifique assis en face d'elle semblait s'être aperçu de son état préoccupé mais il ne dit rien, respectant le silence de sa fiancée. L'expression de celles-ci inspirait le calme mais les yeux argentés du jeune homme décelaient de l'angoisse dans ses gestes.

- Tu es allé là-bas ? murmura Miyaze

- Non. Je me fiche de savoir ce qu'il fait, mentit l'autre, j'ai d'autres priorités. Il est temps d'accélérer les choses a présent, la partie la plus délicate va démarrer.

Elle demanda comment Miyaze et Shinya étaient venus ensemble alors qu'ils ne se connaissaient pas directement. Shinya lui explique que c'était lui qui avait pris l'initiative de la rencontrer puisqu'ils étaient « dans le même camp ». Luka grogna quelque chose a propos de cette alliance soudaine mais baissa vite son ton en surprenant le dangereux regard du scientifique. De toute manière, il connaissait déjà pleins de chose sur eux et l'exclure serait plus dangereux encore, ils devaient le surveiller.

Tout d'abord, il y aurait la réunion des alchimistes permettant de récupérer des informations sur cette mystérieuses recherche, ensuite, ils devaient essayer de décoder les messages laissés par Zeryas Lothaire qui semblaient cacher une arme secrète. Selon ce qu'ils trouveraient, ils décideraient des nouvelles directives à prendre. Le premier objectif était de trouver une faille dans la royauté et le deuxième était tout nouveau : autoriser les Réliens à partir du pays sans subir le joug de la royauté.

Miyaze avait de grands yeux ronds en entendant cela et Shinya parut amusé de ce but plus risqué encore que le précédent.
Qu'avait elle découvert pour qu'elle soit soudainement consciente de la vulnérabilité de son espèce ?

- Tu es folle ?! Ton plan est déjà assez délicat, si on se fait prendre, on est mort. En plusquand ils recevront ta requête, ils chercheront à t'éliminer en priorité. Si tu fais ça, ils vont prendre ça comme une menace des Réliens et la, il ne restera plus personne de ton espèce ! J'en connais un qui serait ravi de tous vous faire la peau.

- Je sais. Mais même si j'arrive à réaliser mon premier objectif, je serais toujours dans une situation précaire.

- Exact, rajouta le chercheur, mais dis moi est ce pour cela que tu déménage ?

Il désigna la lourde valise aux pieds de la table, et Azuya garda silence quelques instants.

- J'ai besoin d'être plus près de la ville. Et séjourner dans ta résidence ne serait pas de refus... Du moins, le temps de notre recherche en tant qu'alchimiste.

Il acquiesta,  ne trouvant rien a redire.

- Personnellement, je trouve que l'on devrait aller chez quelqu'un d'autre. Je te rappelle qu'on ne peut pas vraiment lui faire confiance. déclara l'enfant démon.

- Luka. Je crois que je suis assez grande pour me gérer toute seule. riposta sa maîtresse.
Après multiples négociations, le chat finit par accepter non sans réticence. Ils décidèrent de se mettre en route et Azuya reverifia ses affaires emportés, alors qu'elle sortait du manoir, elle se tourna vers la porte. Deux ou trois souvenirs lui revinrent en tête. Bien qu'ils ne s'étaient pas vraiment connus, elle avait cet attachement persistant avec Ayame.
Elle avait cru, l'espace d'un moment, se sentir en sécurité avec lui.

Illusions. Car c'était lui le danger. Cet Ayame qu'elle pensait croire était factice.

Elle tourna le dos a la demeure et se dirigea vers le chariot, ici, le jeune homme aux longs cheveux lui prit gentiment la main.

- Après vous, mademoiselle.

Alors qu'elle se glissait a l'intérieur, un chuchotement lui parvint accompagné d'une douce caresse sur les cheveux.

« Parfois, les personnes que l'on croit digne de confiance nous déçoivent le plus... Et celles dont on se méfie peuvent être bien meilleures »

Il lui sourit chaleureusement, une gentillesse dont elle ne lui avait pas cru être possible. Même si le sombre souvenir du cachot était encore la, elle fut un peu touché par cette once d'attention.

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J'espère que vous êtes fier de moi bandes de patates ! J'ai fait plus de 1000 mots cette fois. Par contre j'ai pas pu corriger les faites aujourd'hui. Trop pressée de le publier !

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