19 - Carbunculus

Bien le bonjour,

Canahait est absente aujourd'hui et m'a donc chargé de publier ce chapitre déplorable une fois que je l'aurais corrigé. Elle a appris vendredi qu'elle aurait beaucoup de travail ce week-end et la semaine qui vient, aussi elle est de mauvaise humeur et j'en ai une fois de plus pris pour mon matricule (elle est gentille avec ses lecteurs, mais en dehors de ça, c'est une peste).

J'hésiterais presque à créer une page Facebook à mon nom, afin de lui prouver que j'ai davantage de fans qu'elle, cette petite dégénérée.

Je précise qu'elle se sert de moi comme d'un esclave corvéable à merci : elle ne me paie pas plus pour les traductions de ce livre stupide que pour celles de Guess.

Et je ne vous raconte pas ses hurlements désespérés lorsqu'elle s'est aperçue qu'il existait déjà une série appelée "Vampire P.I.". Haha. Je n'avais jamais autant rigolé.

Bon, après, il s'agit de romans érotiques gays, donc c'est assez loin de son projet (enfin, il me semble, elle ne veut pas me dire si le personnage principal est homosexuel ou non). Mais elle était verte. Je pense que mes moqueries ont contribué à sa mauvaise humeur.

J'aimerais déblatérer encore longtemps sur son dos, mais je le ferai certainement sur son compte Facebook. Elle me laisse toujours les codes d'accès, cette andouille.

Bien à vous,

       

KääntäjäUmhumushi

*

Jayvart me demanda d'introduire moi-même Colibri dans sa nouvelle  demeure. Les changements opérés par l'ergonomiste étaient subtils,  réalisés le plus discrètement du monde, et pourtant ils étaient là. Bien  trop visibles encore pour Sophie qui, en accédant au salon en fauteuil  via la petite plate-forme mobile permettant de franchir l'unique marche,  fondit en larmes.

Elle s'était d'abord décomposée, devenant aussi  blanche qu'un suaire. Elle avait actionné une manette, sur le bras de  son fauteuil, afin d'avancer jusqu'à la baie vitrée de son salon et  avait un peu trop accéléré, heurtant une chaise.

- Colibri ? Avez-vous besoin d'aide ?

- Non, je... Ce fichu...

Et brusquement, les vannes avaient lâché :

- Tout est changé ! Tout ! Je n'y arriverai pas !

Je mis un genou en terre, devant elle et écartai ses cheveux bruns épars qui masquaient son visage :

- Sophie, vous êtes bien plus forte que ce que vous imaginez. Votre...

- Il était !  s'exclama la jeune femme en désignant un point, près de la bibliothèque  murale. J'étais dans la cuisine, ici et... et il est entré... là ! Il  était là ! Jayvart ne l'a même pas vu, Heath ! Et le chat ! Il y avait  le chat ! Et l'électricité qui... Et le portable, même le portable !  Tout m'a lâché ! Tout ! Toi... et l'électricité... et...  l'électricité...

La jeune femme tremblait de tous ses membres, les  yeux exorbités. Je savais que revenir pour la première fois dans son  appartement pouvait déclencher de telles réactions, surtout que je  n'étais pas sans ignorer la rencontre entre Zalmoxis et Sophie, peu de  temps avant son départ pour le Japon. Il y avait un filet élastique, sur  le côté du fauteuil, où Colibri pouvait ranger de menus objets. J'en  tirai un tube vert et en ouvris le bouchon :

- Prenez un ca...

Avec  une force que je ne lui soupçonnai pas, Sophie m'arracha le tube des  mains et le jeta sur la baie vitrée. Les petites barrettes blanches de  bromazépam tombèrent en cascade sur le tapis rouge.

- Je ne veux pas de tes... de tes putains de cachet ! rugit ce petit bout de femme. Je veux mes jambes ! Tu entends, ça ?!

- Colibri !

Je  lui fis face et lui plaquai les épaules contre le dossier de son  fauteuil roulant. Je sais que ma physionomie attire le regard des  femmes, dans la rue – ou de certains hommes, ceci dit –, mais je sais  également être capable d'effrayer par mon aspect lorsque je me mets en  colère. Le médecin-légiste, qui lut certainement dans mes yeux qu'il  était temps que la situation s'apaisât, se mordit les lèvres. Je tentai  de paraître sérieux et sévère, mais ma responsabilité dans son état  actuel me faisait perdre mes moyens :

- Soyez avec quatre yeux(1):  vous ne marcherez plus jamais, Sophie. Oui, votre vie changera. Oui, il  s'agit d'une épreuve. Mais vous n'êtes pas seule, Jayvart est présent,  je suis présent...

- Présent comme tu l'as été lorsqu'il m'a capturée ? rétorqua Sophie, que je sentais lutter sous mes paumes.

- Écoutez,  je sais que je ne vaux pas un oignon gelé(2), dans cette histoire, et si  vous voulez passer le reste de votre vie à me manger avec des œufs et du  vinaigre(3) pour ce que j'ai fait – ou plutôt que je n'ai pas  fait –, vous le pouvez fort bien ! Fort bien ! J'ai le cœur lourd, vous  aurez le vôtre crevé, et Zalmoxis gagnera sur tous les fronts ! Il  sait... il vous a dit pourquoi je n'étais pas dangereux, pourquoi je ne  pouvais pas l'être. Il vous a dit que, sans ma maladie, il ne m'arrivait pas au petit doigt(4) en terme de cruauté et de malveillance. Eh  bien ! Soit ! C'est peut-être vrai ! Oui ! Mais je suis là, alors que  vous êtes une humaine ! Je reste ! Je suis coupable et j'en assume la  charge ! Zalmoxis est-il présent ? Est-il présent, Colibri, pour vous  accompagner et vous assister ? Non ! Lui est également coupable, et  c'est ce qui nous différencie, lui et moi ! Je reste ! Grands dieux,  jeune femme, je ne me donne pas battu aisément et certainement pas face à  une humaine ! Vous êtes la seule amie que j'aie eu ce dernier siècle,  la seule ! Et le mot ami, lorsqu'il est associé à celui d'humain,  laissez-moi vous dire vert au visage(5), est pour moi du sel dans les yeux  ! Alors il est hors de question que vous vous laissiez mourir, ou  dépérir, ou seulement faner sous mon regard ! Entendez-vous mes  mots ? Les entendez-vous ? Je ne partirai pas, et je ne vous permettrai  pas de me chasser. Je vous permettrai pas de devenir un être aussi  transparent que ces autres minables créatures qui déambulent dans le  Monde Réel ! Le jour où je vous abandonnerai, le peuplier fera des  poires et le saule des giroflées !

J'avais la respiration courte,  le cœur battant, mais je ne me hâtai pas de prendre de la méthamphétamine. Je restai, les deux mains clouées sur les épaules de la  jeune femme. Cette dernière, lorsque j'avais commencé à parler, avait  ouvert la bouche, plus furieuse que moi, veuillez m'en croire, mais  avait fini par ouvrir des yeux de plus en plus grands, ses larmes  séchant sur les joues, et avait pincé étrangement les lèvres. Un singulier silence plana quelques instants, et j'entendis un rire étouffé jaillir  de sa gorge. Ses yeux pétillèrent.

- Et vous vous moquez, à présent ?! m'exclamai-je en me redressant.

- Je t'avais déjà entendu t'énerver, Heath, mais jamais à ce point, admit-elle en essuyant ses yeux d'un revers de main.

- Vous avez un potentiel illimité.

- Tu as à nouveau mélangé le roumain et le français.

- Ne dites pas ça à Jayvart, ne pus-je m'empêcher de glisser.

Sophie  éclata de rire. L'instant suivant, elle fondait à nouveau en sanglots.  En ayant garde de ne pas toucher, ni même faire bouger ses jambes, je la  pris entre mes bras et nous restâmes ainsi embrassés durant de longues  minutes. La sentir pleurer contre mon torse était à la fois une  catharsis et un châtiment.

Lorsqu'elle fut calmée, elle visita  avec moi chaque recoin de son appartement, commentant chaque changement,  remarquant les touches personnelles de Jayvart – un système sophistiqué  d'alarme et d'auto-défense près du lit et dans le salon et un  aspirateur robot Roomba 980 qui trônait dans la salle de bains –, et  demandant certains détails sur le fonctionnement des placards  automatisés et de la douche.

- Je ne peux pas croire que l'assurance  et la mutuelle remboursent l'intégralité de ces frais, fit Colibri une  fois installée dans son salon. Dis-moi : Jayvart et toi avez avancé  l'argent ?

- Non.

- Menteur.

Je penchai la tête sur le  côté : quelque chose avait décidément changé, chez la jeune femme.  D'habitude, elle savait lorsque je mentais si mon mensonge n'était pas  préparé. Or, à cet instant, je savais exactement quoi inventer afin de  donner le change. Rien n'eût dû lui faire douter de ma sincérité.

- Comment ça « menteur » ? Voyons, Colibri, je ne vous permets pas...

- Ne me prends pas pour une tarte, Heath.

- Je ne vous prends pas pour une...

Sophie me coula un regard désabusé. Je me rejetais en arrière dans le canapé :

- Certes, nous avons contribué à votre confort. Ceci dit, je vous mentais bien plus aisément avant ces évènements.

- Je sais.

La  jeune femme appuya les mains sur les bras de son fauteuil et souleva  quelques instants son bassin dans les airs en grimaçant, car le geste la  faisait grandement souffrir.

- Je suis tellement engourdie... murmura-t-elle. Quelle poisse, que la nociception ne soit pas elle aussi envolée...

- Lorsque vous dites que vous savez, l'interrompis-je sans réfléchir, que voulez-vous...

Une  sonnerie douce s'échappa du smartphone de Sophie. Elle la coupa et se  pencha vers le filet de son fauteuil, à sa droite, pour en tirer une  boîte blanche bordée d'orange.

- Tu peux aller me chercher un bol d'eau chaude et une serviette, Heath ? Ce serait idéal.

Je  m'exécutai sans mot dire. Lorsque je revins, la jeune femme avait  relevé le bas de son pull sur sa poitrine. Je pouvais compter ses côtes,  car elle n'avait pas encore repris du poids, et un patch transparent  apparaissait quelques centimètres au-dessus de son nombril.

- Je vais le faire, dit-elle lorsqu'elle me vit me pencher vers elle. Donne le bol.

Elle ôta le patch et rinça sa peau à l'eau chaude.

- Jayvart a bien donné ma démission ?

- Oui.

Je me souvins de cette étrange faculté qu'elle avait acquise et fermai les yeux :

- Je veux dire... je...

- Heath,  je vous harcèlerai, lui et toi, jusqu'à ce que vous transmettiez ma  lettre, déclara calmement la jeune femme. Donne-moi la serviette.  Comment pouvez-vous croire un seul instant que je peux continuer à  exercer, zut !

- J'ai lu sur l'internet l'histoire d'un chirurgien paraplégique qui a continué à...

- J'ai lu sur internet l'histoire de Jeff the Killer, me coupa Sophie en séchant la base de son thorax et en accentuant le in de internet.

Elle ne supporte pas que je dise « l'internet ».

- ... et ce n'est pas pour autant que je vais m'élargir la bouche au couteau.

- Mon  histoire semble plus constructive que la vôtre, remarquai-je en  récupérant la serviette et en lui tendant la boîte de fentanyl.

- Merci. Je n'exercerai plus. Point à la ligne.

Colibri  tira de la boîte un patch et décolla la feuille anti-adhésive. Elle  appliqua soigneusement le petit film imprégné d'opioïdes sur sa peau et  garda la main posée dessus une bonne minute.

- Moi qui croyais que tu étais Sherlock, avec ta méthamphétamine et ton cynisme, et moi Watson, le médecin...

- Watson est le plus honnête des deux.

- Et Watson a une blessure de guerre.

- Mais ce n'est pas la faute de Sherlock Holmes.

- C'est  vrai, mais Holmes n'est pas quelqu'un de bien pour autant. Il a un sens  moral irréprochable, mais c'est un énorme misanthrope.

- Tout à  l'heure, vous avez prétendu avoir conscience du fait que certaines de  vos perceptions mentales ont changé, Colibri, fis-je, espérant que le  brutal changement de sujet la désarçonnât. Que vouliez-vous dire ?

- Cet... comment... cet orphique m'a expliqué que ta présence auprès de moi m'avait fait... il a dit...

Elle prit une inspiration et fronça les sourcils, avant de rabattre son pull sur le ventre.

- Il a dit que tu m'avais fait mettre un pied dans l'ombre.

- Comment ?! sursautai-je violemment.

- Je suis médecin-légiste, pas membre des Ghostbusters.

- Non, je veux dire...

Je  me levai sans prendre garde au bol, qui se renversa sur le sol. Mais à  cela non plus je ne prêtai pas attention. Pourquoi ce diable d'orphique  avait-il proféré de telles sornettes ?! Un humain traverse seul l'Ombre, et uniquement s'il en prend la décision. Ne connaissant pas l'Ombre, jamais Sophie n'eût pu songer la franchir.

- Redites-moi ses paroles exactes, Sophie, c'est très important.

La jeune femme leva les yeux au ciel :

- « Radu t'a fait entrer dans l'Ombre, tu vas vraiment bien t'amuser, ces prochains temps, Soso ! » Ça te va ?

- Je ne vous ai pas fait entrer dans l'Ombre ! me récriai-je.

- Ne m'engueule pas, je ne fais que répéter ce qu'il dit !

J'étais  positivement horrifié. C'était impossible. Purement impossible. Même  dans un moment d'égarement, il eût fallu que Colibri fût d'accord pour  aller dans l'Ombre et qu'elle fût conscience des conséquences.

- Savez-vous ce qu'est l'Ombre ? demandai-je, plus qu'anxieux.

- À voir ta tête, j'imagine que ce doit être l'équivalent d'une belle-mère, mais...

- Colibri, je suis on ne peut plus sérieux, savez-vous ce qu'est...

- Non. Non, ta connaissance n'a pas voulu m'en dire davantage.

- Vous ne pouvez alors pas avoir traversé l'Ombre.

- Mais c'est bien ce que je lui ai répondu.

- Qu'a-t-il... Comment a-t-il réagi ?

- Oh,  il a bien rigolé. Et puis il a ajouté que j'allais devenir l'objet de  bien des convoitises, de bien des curiosités... Il a fait son petit rire  à la Maléfique et puis il s'est mis à mesurer la taille de mes jambes  pour être sûr de ne pas louper son numéro.

Un frisson me parcourut.

- C'est ma blague qui te met mal à l'aise, ou ce que ce cinglé a dit ?

- Les deux, pour être parfaitement honnête.

- Qu'est-ce que c'est, « l'Ombre », Heath ? Un endroit où tous les vampires vont ?

- Oui, globalement. Les vampires ne sont pas très nombreux, nous ne sommes même pas un peuple à proprement parler. Nous sommes...

Je m'assis à nouveau sur le canapé, en face de Colibri, et pliai la serviette sur mes genoux.

- Nous sommes une espèce solitaire. Nous avons tendance à tenter de détruire le moindre concurrent.

- Sympa, l'ambiance.

- Oh, mais si cela peut vous rassurer, l'Ombre, qui serait, mettons, un « monde parallèle » au Monde Réel ou Monde Visible...

- Le nôtre, quoi ?

- Le vôtre, exactement. L'Ombre contient beaucoup de créatures diverses. De peuples différents.

- Non, mais c'est délirant...

- Vous vous souvenez du visage que prend un vampire transformé ? vérifiai-je.

- Oui, merci. Ne recommence jamais ça.

- Quelle intolérance.

- Tu as failli me bouffer, je te rappelle. Pourquoi ces créatures ne peuvent pas vivre comme toi dans notre monde ?

- Parce  que vivre dans le Monde Visible implique soit de le détruire, soit de  renier sa nature profonde, pour un membre de l'Ombre. Il existe des lois  strictes nous régissant.

- Mais tu y vis bien, toi.

- Oh, il y a si peu de vampires... et nous tuons peu, éludai-je.

- Bien sûr, ironisa Colibri avec un petit sourire. Vous êtes au-dessus du lot.

- Prenons une vouivre, pour ne parler que d'elles, proposai-je soudain.

- Une ?

- Une vouivre.

- C'est un dragon, n'est-ce pas ?

- Non. Une vouivre. Elles sont associées à l'eau, pas au feu, et sont bien plus féroces et intrusives que les dragons.

- Les dragons existent ?!

- Bienvenue  dans l'Ombre... soupirai-je. Oui, et je n'ai jamais rencontré créature  plus avare. Les vouivres ont deux membranes et deux pattes. Les dragons  ont obligatoirement quatre pattes, et parfois une ou deux membranes.

- Des ailes, quoi ?

- Oui, des ailes.

- Donc, tu disais : les vouivres.

- Oui  : elles font partie des espèces moins douées d'intelligence que  d'autres, et qui franchissent sans trop réfléchir la frontière entre le  Monde Visible et l'Ombre.

- Qui garde cette frontière ?

- Les vampires sont pour ainsi dire amphibies, et n'ont pas de difficulté à la contourner : elle n'existe pas pour nous. Ainsi, je ne peux répondre à votre question.

- Comment se fait-il que les vouivres puissent vivre parmi nous sans...

- Justement  : elle ne vivent pas parmi vous. Elles tentent de dévorer les humains  et des vigilants doivent les rapatrier dans l'Ombre le plus tôt possible.  Ou bien les rendre inoffensives.

- Des vigilants ?

- Disons  plutôt des particuliers de l'Ombre qui désirent que le Monde Réel reste  un univers relativement sûr pour les humains... avouai-je à voix basse.

- Toi, par exemple ?

- Moi, par exemple, confirmai-je.

Je m'aperçus que Sophie était pendue à mes lèvres comme l'eût été une enfant.

- Tu as déjà combattu des vouivres ?! Tu les as tuées ?

- Non. Je les ai rendues inoffensives.

- Comment ?

J'ouvris  la bouche, avec un léger sourire à la pensée de cette petite aventure,  puis me souvint qui se trouvait en face de moi et mon sourire glissa  aussitôt de mes traits. Je lus sur le visage de Colibri que mon  changement de physionomie ne lui avait pas échappé. L'air sombre, elle  me foudroya du regard.

- Radu Basarab Draculea.

- Voyons, Sophie... Gardons un peu de mystère, voulez-vous ?

- Je te rappelle que tu ne peux plus me mentir.

- Oui,  et n'est-ce pas extraordinaire ?! Et si nous nous entretenions de ce  fait singulier, plutôt que de perdre notre temps à discuter de ces  stupides voui...

- Qu'as-tu fait de ces vouivres ? m'interrogea Sophie d'un ton qui ne souffrirait pas le moindre appel.

- Sophie, vous êtes éreintée, vous n'êtes pas émotionnellement connectée à...

- Heath, pour la dernière fois...

- Bon, je capitule ! m'écriai-je en levant les mains au ciel. Mais il ne faudra pas venir vous plaindre si jamais vous...

- Je trouverai bien un autre sujet de plainte à ton sujet, ne t'inquiète pas.

- Eh bien...

Je déglutis avec peine, guettant la réaction de la petite humaine avec appréhension :

- Vous souvenez-vous de ces deux axolotls que je vous offris à la Noël dernière ?

*

(1) Soyez avec quatre yeux : Issu du roumain « A fi cu ochii în patru », qui signifie « Concentrez-vous », ou « Écoutez-moi bien. » NdT.

(2) Ne pas valoir un oignon gelé : Idem qui ci-dessus « A nu face nici cât op ceapa degerata » signifie « Ne pas valoir un radis ». NdT, qui sent que l'auteur essaie de faire de l'humour et qui aimerait qu'elle cesse.

(3) Cuisiner avec des œufs et du vinaigre : Toujours issu du roumain « A face pe cineva cu ou si cu otet », qui signifie « Réprimander ». NdT, qui commence à trouver que ça va bien deux minutes mais que là, zut, il en a marre.

(4) Ne pas arriver au petit doigt : Et allez... Qu'est-ce qu'on s'amuse ! Le brillant lecteur aura compris que cette expression signifie « Ne pas arriver à la cheville »...

(5) Laissez-moi vous dire vert : "Laissez-moi vous dire les choses en face". NdT, qui lève les yeux au ciel devant tant de stupidités.

*

Pour le titre du chapitre, Season n'en avait pas mis, donc je l'ai choisi moi-même. Je vous laisse chercher son origine.

J'ai été tenté de vous crypter tout ce chapitre comme je l'avais fait avec les premières pages de Soixante-dix Fois Sept Fois, mais j'ai peur que Canahait découvre le pot aux roses trop tôt. Je ferai ça lors d'un chapitre à révélations.

Bien à vous,

       

KääntäjäUmhumushi

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