Chapitre 18


Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec mon groupe d'amis et après ça, Adam veut me voir seul à seul. Je ne sais pas du tout pourquoi. Devrais-je m'inquiéter ?

Toute excitée, je saute de mon lit et vais ouvrir les rideaux. Quand j'aperçois la neige bien fraîche sur les toits, je saute dans tous les sens.

— Aaaaah ! Il a encore neigé, m'écrié-je

— Ta gueule, ronchonne Théo de l'autre côté du mur.

Je me calme un peu, prépare mes affaires et me dirige vers la salle de bain.

Dans le couloir, je croise Hélo, un livre à la main. On se demande qui lui a donné cette passion de la lecture. Ne serais-ce pas moi ? Oh si ! C'est moi qui lui lisais ses histoires quand elle était petite. Vu que nous avons presque six ans d'écarts, je lisais relativement bien quand l'âge des histoires du soir a fait son apparition chez Héloïse.

— T'as vu Hélo, il a neigé ! m'exclamé-je.

— Ouais, comme hier et avant-hier quoi, répond-elle d'un ton blasé en levant à peine un cil de son roman.

Mais c'est une blague ou quoi ? Il n'y a que moi qui suis enthousiasmée par la neige dans cette famille !

Je prends ma douche en musique, je suis vraiment de bonne humeur ce matin. Ensuite je descends, et comme tous les matins depuis Noël, j'observe un instant le sapin vide de vie. Il ne contient plus qu'une vingtaine de boules et quelques guirlandes clignotantes rescapées dont la prise n'a pas été complètement arrachée.

— Valentine, combien de fois t'ais-je dis de ne pas descendre pieds nu ? me demande ma mère. Il pourrait rester des petits morceaux de verre. Je ne veux pas que tu te coupes !

Je remonte immédiatement dans ma chambre pour y prendre mes grosses chaussettes en pilou-pilou.

— Ah, c'est mieux comme ça, dit-elle lorsque je suis revenue dans son champ de vision. Tu me semble de bien bonne humeur. Tu as bien dormi ?

— Oui m'man, mais j'ai pas trop le temps de te parler là, je rejoins Ju, Clem et Adam dans une demi-heure. Oh, et je suis heureuse parce qu'il a encore neigé.

— Ah oui, j'aurais dû y penser, toi et la neige...

Je n'ai pas le temps d'écouter la fin de sa phrase car je file à la cuisine prendre un bon petit déjeuner. On ne le rappellera jamais assez, mais le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée, et blablabla...

Après avoir enfourné une tartine grillée recouverte de pâte à tartiner (faite maison ! Bien évidement), elle-même recouverte de fines rondelles de banane pas trop mûre, je quitte ma demeure et me lance dans de nouvelles aventures ! Enfin, je traverse simplement la rue et me dirige en direction de la gare. Action que je pratique pratiquement tous les jours depuis plus de quatre ans.

Sur le quai, je peux remarquer qu'une fois encore, la SNCB a encore failli à son devoir et n'est pas venue mettre cette énorme couche de sel qui est habituellement mise dans toutes les grandes gares fréquentées. C'est vrai que dans une petite gare de village, ça ne sert à rien de dégager la neige... Bah oui, ce n'est pas à Houtsiplou-les-bains-de-pied que les inspecteurs vont passer voir si les quais sont bien sans danger.

[ NDA pour nos amis Français : Houtsiplou-les-bains-de-pied est une expression belge que l'on peut ramener à l'expression « j'habite dans un trou perdu »]

— Valentiiiiiine ! s'écrie Clem en s'avançant rapidement dans ma direction.

C'est souvent comme ça. Lorsque nous nous faisons une petite sortie entre potes et que j'arrive en train, je n'ai même pas le temps de sortir de celui-ci que je suis déjà assaillie par ma meilleure amie.

— Tu sais quand les autres arrivent ? demandé-je.

À peine la question posée, les deux garçons font leur apparition au loin.

Arrivé à ma hauteur, Adam me fait un petit bisou chaste pour me dire bonjour et s'installe derrière moi, ses mains posées sur mes hanches. J'en conclu donc qu'il ne se passe rien de grave entre lui et moi, ce qui me rassure un peu.

— Bon, on y va ? Lance-Ju tout aussi enthousiaste que sa copine.

***

Cela fait maintenant à peu près deux heures que nous sommes attablés dans ce petit café à parler de tout et de rien. Il y a un petit creux dans la conversation et Ju et Clem se regardent l'air de dire : « C'est bon, on leur dit maintenant ? ». Je toise donc mon amie du regard mais elle m'ignore royalement. Puisqu'ils ont l'air de faire leurs magouilles de leur côté, je me tourne vers Adam et me lance dans une conversation avec lui jusqu'à ce que Clémentine se racle bruyamment la gorge, sans doute pour attirer notre attention.

— On a quelque chose d'important à vous annoncer, commencent mes amis en cœur, le visage sombre.

— Vous me faites peur... enchaîne-Adam.

Mais très vite, Clem retrouve l'énorme sourire qui arborait son visage quelques minutes auparavant. Elle ne sait pas garder son sérieux, c'est fou !

— Allez-y, on vous écoute, dis-je.

Ils prennent tous les deux une grande respiration, se regardent (toujours avec plein d'amour) dans les yeux et lancent simultanément :

— On a décidé, d'un commun accord, de se marier.

Adam recrache la gorgée d'eau qu'il venait de mettre dans sa bouche.

— Pardon ? demandé-je sous le choc.

— Arrête Valentine, tu as très bien entendu, répond mon amie.

— Mais vous n'êtes quand même pas sérieux !? s'exclame Adam.

— Bah, pourquoi on ne le serait pas ? nous questionne Clem.

— Les gars, vous avez seize ans. C'est pas un âge pour se marier, tenté-je.

— Oh arête de dire ça, on est en fin d'année, Julien en aura bientôt dix-sept. Et puis on n'a pas dit qu'on se marierait demain non plus hein.

— Oui, mais quand même Clem. J'sais pas si tu te rends compte, mais t'es même pas au quart de ta vie là. Je veux bien, vous vous connaissez depuis des années, vous vous aimez, tant mieux, mais de là à se marier, faut vraiment qu'il vous manque une case là ! m'expliqué-je.

Adam acquiesce.

Non mais sérieusement ? On est en cinquième. Ce n'est pas un âge pour prendre une des plus grandes décisions de sa vie.

Adam et moi avons continué à argumenter. Ce qui, heureusement, leur à permis de réfléchir un peu plus à cette montée de confiance soudaine. J'ai même ouïe dire de la part de Julien, que ce n'était tout compte fais pas une si bonne idée que ça.

En tout cas, on pourra dire qu'ils sont spontanés ! Et cette spontanéité aura fait monter en moi un gigantesque taux d'adrénaline. Je pense ne jamais avoir eu autant de stress en moi. Apprendre que mes deux meilleurs potes, mineurs, allaient se marier, c'est quand même un beau gros choc...

Après ce petit mal entendu, nous sommes sortis du café afin de prendre un peu l'air.

En constatant que des milliers des flocons tombaient du ciel, j'étais toute heureuse. Tel une gamine, j'ai empoigné un paquet de neige et l'ai envoyé sur mes amis. Leur temps de réaction n'a pas été très long parce que je me retrouve déjà en fuite. Chacun de nous se munit de pseudo-boules de neige et très vite, elles éclatent dans tous les sens.

Une vieille dame accompagnée d'un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de huit ans nous regarde amusée. Eh oui, les grands ont aussi le droit de s'amuser avec de la neige. Le petit garçon avait des étoiles dans les yeux. J'imagine qu'il aurait adoré se trouver à notre place avec ses copains. C'est, je pense, le rêve de tout gamin en cette somptueuse période qu'est l'hiver.

C'est alors que, grelottante, Clémentine nous demande si elle peut rentrer chez elle. N'ayant pas prévu de se rouler dans la neige, sa tenue n'était pas très adaptée.

— Je t'accompagne, intervient Julien, galant comme il est.

— Bon, il ne reste donc que nous deux, annonce Adam.

Les mains dans mes poches, la tête basse, je remue un petit tas de poudreuse au sol tout en articulant un petit « oui ». Le fait que les deux autres soient partis comme ça, d'un coup, ça à fait naitre un petit froid, ou du moins, de mon côté.

— Qu'est-ce que tu voulais me dire, au juste ? demandé-je en relevant la tête.

— Oh, rien de spécial, répond-il.

Il sort les mains de ses poches et vient poser ses bras autour de moi. Je reste dans ses bras un long moment. Nous sommes là, au milieu d'un parc remplis de neige, à observer les gens passer. C'est dingue ce que je me sens bien dans les bras d'Adam. J'aimerais que ce moment dure pour l'éternité.

— Je te proposerais bien d'aller nous mettre au chaud pour prendre un petit chocolat chaud, intervient-il, mais on en sort...

Je m'écarte légèrement de lui et me retourne afin de me retrouver face à lui. À voir la façon dont il me regarde, je ne peux m'empêcher de sourire.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-il avec un sourire encore plus grand sur le visage.

— Rien rien, nié-je.

Il est trop mignon quand il me regarde...

— Allez, si, dit moi, insiste-il.

— Non, ça ne te regarde pas, dis-je en me retournant pour qu'il ne voie pas mon sourire s'élargir.

— Dit moi à quoi tu penses, chuchote-il dans mon oreille.

Au lieu de lui répondre, je m'abaisse et empoigne un tas de neige. Je le façonne rapidement avant de le lui jeter dessus et de m'enfuir dans le parc en riant aux éclats.

— Tu ne t'en tireras pas comme ça ! s'exclame Adam en se lançant à ma poursuite.

C'est fou ce que je l'aime. J'aime tout chez lui, sa voix et sa manière de parler, son assurance, les yeux avec lesquels il me regarde, la manière qu'il a de me prendre dans ses bras et comment il réagit à ce que je fais ou dis. J'aime aussi sa voix quand il chante, la manière dont ses doigts glissent sur les cordes de sa guitare et les étoiles qu'il a dans les yeux quand il fait ce qu'il aime. Moi j'ai les paillettes dans les yeux, et lui, ce sont les étoiles. Chacun son truc quoi. Mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est son sourire...

J'ai toujours trouvé que le sourire des gens était ce à quoi on peut reconnaître le bonheur. Il existe bien des gens qui font semblant de sourire, je le sais très bien parce que cela m'arrive aussi. Et je ne sais pas comment, mais depuis que je suis petite, j'arrive à repérer les vrais sourires des faux. C'est quelque chose d'inné pour moi. D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours su reconnaître le bonheur chez les gens grâce à leur sourire.

Le sourire, ça fait tout. Je trouve que c'est le reflet de l'intérieur d'une personne, et c'est ça qui est merveilleux.

Et une chose est sure, c'est que le sourire qu'il avait juste avant que je me mette à courir était un vrai. J'irais presque jusqu'à dire que c'est le sourire le plus heureux que je n'aie jamais vu. Et pourquoi souriait-il comme cela ? Étais-ce simplement suite au mien ou au fait que nous étions que tous les deux ? Et si j'ai vu juste en pensant ça, ce sourire n'a-t-il pas juste fait son apparition parce qu'Adam m'aime ?

Dans tous les cas, c'est une question à laquelle je ne prendrai pas le temps de répondre pour l'instant puisque ma mort est proche. Adam se rapproche de plus en plus. J'avais un peu d'avance, mais ses grandes jambes ne m'auront pas aidé sur ce coup là. 

♥♥♥

Hello !

J'ai pleins de choses à vous dire !

Tout d'abord, BONNE ANNEE ! (oui, on est déjà le 6, et alors ?)

Je suis désolée de pas avoir posté depuis longtemps, mais j'ai, comment dire, fait une petite erreur technique et planté mon pc. Oups :D. Ce qui a fait que ce petit engin n'était plus utilisable pendant tout le mois de décembre. Mais maintenant qu'il est revenu en état, je vais sérieusement me mettre à l'écriture intensive pour 2019. J'espère que vous serez là pour lire ce que j'écris ;)

Peut-être que vous avez vu, peut-être pas, mais j'ai commencé un livre de critique. j'ai posté ma première critique hier soir. Si vous avez un livre et que vous voulez un avis, n'hésiter pas à aller y faire un tour :) 

Pendant ce long mois de décembre, j'ai aussi trouvé le temps de me créer un compte instagram écriture : margaux_ecriture

J'y poste, entre autre, des extraits et l'avancée de l'écriture de mes chapitres. Vous pourrez aussi y voir dans un futur plus ou moins proche des infos sur de nouveaux projets.

Voila, c'est tout pour aujourd'hui, j'espère que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire pour dire ce que vous avez pensé. 

à bientôt !



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