Chapitre 12
- Adam... Tu sais très bien que Gabriel a tort, il ne dit ça que parce qu'il est jaloux. Jaloux de toi, jaloux de moi, de nous, dis-je aussi entre deux sanglots.
(Eh bien quel couples dis ! Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre !)
Étant donné qu'il a entendu ma voix, et donc mes sanglots, Adam se tourne vers moi. Lorsqu'il remarque que je pleure aussi, je vois une once de culpabilité dans ses yeux. Mais très vite, cette culpabilité se remplace par de la colère.
- Et c'est seulement maintenant que tu te mets à parler toi ? me demande-il d'un ton sec en reposant son regard sur la route qui me parait interminable.
Sans doute à cause de cette rage qui s'empare de lui, le conducteur accélère, il va tellement vite que je sens la voiture trembler et zigzaguer sur la route trempée.
- Adam, arrête-toi, il faut que tu te calme, tu ne peux pas conduire dans cet état.
Puisqu'il ne daigne pas s'arrêter, je recommence sur un ton que j'espère un peu plus persuasif.
- Adam, s'il te plait arrête-toi, il faut qu'on s'explique toi et moi, insisté-je en pleurant.
Toujours aucunes réactions de sa part... J'essaye encore en laissant mes sanglots de côté.
- Adam, si tu n'arrête pas cette voiture à la prochaine aire de parking, je sors de cette voiture, qu'elle soit à du dix ou à du cent cinquante à l'heure.
Moins d'une minute après, le moteur de la petite voiture bleu se coupe et son propriétaire se tourne enfin vers moi.
Tandis que le torrent qui se tenait sur mes joues quelques secondes auparavant est presque asséché, je commence à m'expliquer.
- Adam, déjà, sache que c'est toi que j'ai choisi, et pourquoi ? Eh bien parce que je t'aime.
- Mais alors pourquoi ? m'interrompt-il toujours en larmes. Pourquoi as-tu mis tant de temps à confirmer ?
- Je... C'est parce que...J'avais besoin de réfléchir, dis-je avant de retomber en larmes. Gab a en quelques sortes raisons.
- Valentine, sors de cette voiture, je ne veux plus te voir, me coupe-il en ayant repris sa voix enragée d'avant.
- Je... Mais laisse-moi t'expliquer Adam !
- Je m'en fous, tu sors, je ne veux plus rien avoir à faire avec toi, tu sors de cette putain de bagnole !
- Mais Adam, non laisse-moi te parler, tu ne peux pas me laisser dehors comme ça dans la pluie, le supplié-je à bout.
- Prends le parapluie dans le coffre si tu veux, mais sort de ma voiture, Valentine !
J'ouvre la portière et entends le bruit du tonnerre. Il pleut vraiment fort dehors. Je mets ma capuche et fonce jusqu'au coffre afin d'y prendre le parapluie. Et voila, Adam s'en va et je me retrouve seule sous la pluie et dans le noir. J'observe un peu les alentours et après une rapide analyse des lieux, je m'autorise à aller m'abriter sous le petit toit des toilettes publiques se trouvant au milieu du parking. Il y a de hauts arbres tout autour de celui-ci donc je ne risque pas de me faire foudroyer.
*SCRATCH*
Je sursaute, la foudre vient de tomber devant mes yeux, à moins de cent mètre de moi. Très vite des phares de voitures brisent la pénombre. J'entends un dérapage, puis une voix qui crie mon nom, celle d'Adam.
- Valentine ! Valentine ! Si tu m'entends, où que tu sois, crie, ou fais du bruit, je t'en prie ! Valentine !
Je sors donc de mon abris et me mets à courir en direction de la voix, je cours jusqu'à apercevoir sa petite voiture avec la portière conducteur toujours ouverte. Je continue et crie de toutes mes forces afin qu'Adam puisse m'entendre. Lorsque j'arrive à sa hauteur, il m'enlace et me serre de toutes ses forces.
- Oh bon sang, j'ai cru que tu t'étais fait frapper par la foudre.
***
Trempée, je me assied sur la place passager. Adam ne tarde pas à faire de même. Lorsqu'il allume le plafonnier, je suis surprise de voir qu'il a enlevé son t-shirt qui lui aussi était trempé.
- Retire-moi ça, dit-il en désignant mon pull, tu vas tomber malade.
Puis il tend son bras vers la banquette arrière afin d'y attraper une couverture qu'il me tend.
- Merci, articulé-je frigorifiée.
- Même si tu m'avais fait le pire truc du monde, je ne te laisserais pas te faire foudroyer. Et dire que tout ça, c'est de ma faute... Je n'aurais jamais dû laisser ma colère surpasser mon bon sens et te faire sortir sous cette drache. Tu sais, quand la foudre a frappé, j'ai direct su que ce n'était pas loin de toi. Et je suis directement arrivé.
- Tu m'as fait une peur bleue, Valentine, recommence-il. J'ai cru que... Que je t'avais perdu pour toujours, hésite celui-ci.
- Adam ?
- Valentine ?
- Je suis désolée, tantôt, je n'ai pas tout de suite répondu parce que...
- Val, écoute, je ne préfère pas savoir, c'est du passé maintenant, tu as faillit mourir par ma faute, donc si tu me pardonnes de t'avoir laissé là sous la pluie, c'est fini.
- Mais, attend, je te dois des explications, Adam. J'ai eu besoin de réfléchir à ce qu'il t'avait dit. Et une partie de ce qu'il a dit n'est pas totalement fausse.
Adam ouvre la bouche comme s'il voulait m'interrompre.
- Mais, écoute-moi et laisse-moi parler s'il te plait. Donc, je réfléchissais et c'est vrai que nous ne sommes pas faits pour être ensemble.
Celui-ci essaye encore de m'interrompre.
- Tu es trop bien pour moi Adam, je ne te mérite pas, tu comprends ? Le problème ne vient pas de toi, mais de moi. C'est moi qui est tout le temps à bout, c'est moi qui chiale comme un gosse tout le temps, c'est moi qui me casse la gueule dans les escaliers, et toi, toi tu es toujours là, et tu fais des efforts tout le temps pour me remonter le moral, tu prends soin de moi, tu es toujours attentionné et moi ? Moi je ne te pose que des problèmes.
- Mais non, Valou, c'est ça être un couple, tu n'as rien à te reprocher. Et puis, je ne suis pas parfait non plus hein, c'est qui qui t'as mis dehors sous l'orage il y a quelques dizaines minutes ? C'est moi, et qui n'a pas su contrôler ses émotions ? C'est encore moi. Tandis que toi, tu n'as pas bronché une seule fois, tu ne te plains jamais, tu es souriante la plupart du temps, et c'est toi qui a réglé le problème entre Ju et Clem tantôt.
Nous nous sommes regardés et avons éclatés de rire, ce n'est clairement pas notre genre les petits mots doux comme ça, on n'est pas un couple kikou-lol.
Et voila, je viens de survivre à ma première dispute de couple, enfin si on peut appeler ça une dispute, je dirais plutôt qu'on a surpassé notre premier problème majeur. Et c'est un grand pas pour cette relation. J'ai maintenant vraiment l'impression de la vivre. Il faut dire que je n'ai pas encore beaucoup eu l'occasion d'apprendre à vivre avec une relation étant donné les derniers évènements mais c'est un début.
Après ce petit moment rigolade, Adam pose sa main sur la mienne.
- Alors, tout va bien entre nous ? demande-il.
- Tout va bien entre nous, confirmé-je.
Sur ces mots, nos deux têtes se rapprochent de plus en plus, jusqu'à ce que nos lèvres respectives se touchent. Nous restons comme ça un moment, à s'embrasser de plus en plus fougueusement. Et lorsque nous nous arrêtons, il ne pleut plus.
Je regarde l'heure sur mon portable, et cela fait déjà un petit temps que je devrais être rentrée. Adam remet sa voiture en route, et j'observe le paysage nocturne, la tête posée contre la vitre, et un sourire sincère sur mes lèvres rougies.
Lorsque le moteur se coupe devant ma maison, il pleut à nouveau. Après avoir remis mes vêtements encore humides, je me décide à sortir mais Adam me stoppe dans mon hélant.
- Attend !
Je me retourne donc vers lui et il prend ma tête entre ses deux grandes mains avant de m'embrasser à nouveau.
- Merci, pour aujourd'hui, dit-il. Malgré l'épisode sur la pluie, c'était vraiment génial. J'espère qu'on se refera ça bientôt.
- On se refera ça bientôt, affirmé-je avant de sortir sous la pluie.
Arrivée dans ma chambre, je trouve Théo sur mon lit avec un regard sévère.
- Valentine ! C'est pas trop tôt ! Tu t'imagines ma tête quand je suis rentré et que maman m'a demandé si je savais où tu étais !
- Oh, c'est bon Théo, n'en fait pas tout un drame.
- Mais Valentine, tu ne crois pas que je me suis inquiété moi ? T'as vu le temps qu'il fait dehors, il aurait pu se passer n'importe quoi ! Je n'sais pas moi, vous auriez pu avoir un accident, ou même vous faire foudroyer ! continue-il sur un ton de plus en plus sévère.
Je me retins de lui dire que c'était presque le cas.
- Mais je vais bien, donc maintenant tu peux retourner dans ta chambre et me laisser me changer, parce que je ne sais pas si t'as remarqué mais je suis trempée enfaite.
***
Tandis que je descends les escaliers, mon père m'accoste pour me demander si j'ai passé une bonne soirée malgré l'orage. Je suis étonnée qu'il ne me dise rien sur l'heure à laquelle je suis revenue. J'espère qu'ils me laisseront cette liberté encore après et que ce n'est pas un cas unique parce que je n'ai rien pu faire ces derniers jours.
Un peu plus tard dans la soirée, alors que j'étais tranquille dans ma chambre prête à m'endormir (parce que oui, je m'étais dit : « Valou, tu vas allez dormir tôt comme ça tu seras en pleine forme demain ! »), Théo arrive en trombe dans ma chambre.
- Val, j'ai une super occasion ! Demain soir, Gab a trouvé une super fête, on y va avec les filles. Et Noémie m'a demandé de te proposer de venir. Tu accepte ?
- Alors maintenant tu ne m'en veux plus ? Bon d'accord, je viens.
- Oh et pour info Noémie vient manger à la maison avant qu'on y aille, c'était l'occasion ! Et puis j'ai cru comprendre que vous parliez de ça tantôt quand j'ai fait mon entrée fracassante de beau-gosse au restau'.
- Oh arrête, on dirait monsieur Proutprout !
- Moi, monsieur Proutprout ? dit-il avec un faux air outré.
- Oui toi, répliqué-je en lui jetant mon coussin.
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