Chapitre 1

Je rajuste mon bonnet de bain et me mets en position sur le plongeoir.

Scrutant l'eau de la piscine avec autant de défi qu'elle le fait avec moi. En sachant qu'elle fait semblant d'être calme, d'être protectrice. Comme les trois autres éléments cardinaux, celui-ci peut tuer et détruire, quiconque se croit supérieur à lui. Il faut se considérer comme son égale, pour ne faire plus qu'un avec, celui-ci.

C'est époustouflant, la manière dont la lumière se reflète sur l'eau. Semblable à de petits diamants bruts, qui sont éblouis par le soleil.

Ma respiration se ralentit et en un seul mouvement de pieds, je plonge dans cette immensité bleutée. Quand mon visage rentre en contact avec l'eau froide et ses vagues m'engloutissent comme la mâchoire béante d'un requin avec un petit poisson, qu'il désirait plus que tout manger.

Mon entraînement commence et par entraînement, j'entends que Karl pense que je suis quelqu'un de trop énergique et que j'ai besoin de me recentrer sur mes émotions, c'est-à-dire me rapprocher de l'élément eau et quoi de mieux que la natation pour faire partie intégrante de ces molécules mêlant, hydrogène et oxygène. Portant la formule chimique de H2O, mais elle est bien plus que ça.

Chaque élément nous permet de lancer un sort, car c'est avec ces quatre éléments qu'a été façonnée la vie, et parfois, il faut en combiner plus d'un pour réussir à produire un sort puissant.

Pour exemple, un sort pour débutant qui sert à accélérer la pousse d'une plante. Il vous faudra un peu de terre, de l'eau et une allumette. La terre pour rappeler la nature, l'eau pour nourrir la plante et le feu pour imiter la chaleur du soleil. Tout ça accompagné de quelques mots : « La terre prend racine, l'eau emmagasine et le feu en appelle à la chaleur solaire d'Élagabal » On apprend l'art des sorts, aux alentours de nos 12 ans, l'âge où nos pouvoirs sont assez stable pour jeter des sorts de base.

Je continu de nager, pendant une bonne petite heure, un bras devant l'autre et mes jambes qui martèle l'eau.

Karl n'a pas précisé, si je pouvais ou non utiliser la magie pour nager... et Dieu sait qu'il aurait dû.

J'inspire un grand coup pour l'air, me concentre sur le liquide qui m'enveloppe et pense « L'air me propulse dans cette immensité océanique ». Ma nage s'accélère considérablement, comme-ci des mains métapsychique me pousser sans que je ne puisse m'arrêter. J'aperçois le rebord se rapprocher, alors je décide de ralentir. J'essaye. J'essaye encore, mais je n'y arrive pas. Le bord devient de plus en plus proche et menaçant.

Mes jambes continues de battre l'eau à toute vitesse et mes bras de faire des mouvements circulaires.

Tout à coup, ma tête rentre en collision avec le rebord de la piscine et ma nage s'interrompt aussitôt.

Je suis sonné, désorienté, j'ai super mal à la tête. Je me laisse couler au fond de la piscine et me reprend le plus vite possible en main. Hors de question, que je meurs ici, dans cette piscine municipale. Utilisant le peu de force qu'il me restait, je réussis à me frayer un passage jusqu'à la surface.

Sortant de la piscine, je m'allonge au bord de celle-ci et souffle un grand coup, tout en touchant mon front qui était entaillé à cause du choc. Du sang coule de la plaie et cela ne s'arrête pas.

C'est alors que je réfléchis à un sort de guérison avec l'eau, mais je pense que j'en ai assez fait avec la magie aujourd'hui. Bien assez.

*

* *

Je sors des vestiaires, maillot de bain, bonnet rangé et un jean accompagné d'une chemise noire en place sur mon corps.
Passant devant le bureau des maîtres nageurs, je remarque que personne n'y est. Je dois mettre un pansement sur cette plaie ou sinon elle va s'infecter voir pire.
Je rentre dedans, cherchant une trousse de secours rouge, comme dans les films. Un vrai cliché, mais l'Occultum m'as élevé comme ça. Comme des humains, avec la magie en plus bien sûr. Donc oui j'avais aussi droit au dessin animé le matin, avec mon bol de céréales préféré, après, c'était l'école maternelle et le soir, cours théorique sur la sorcellerie et son histoire.
Entre l'écran d'ordinateur et une tasse de café fumante, à peine entamé, je ne vois pas de trousse de secours rouge avec une énorme croix blanche, mais des boites de pansement, de toute taille, dans un genre de bac en plastique translucide.
J'attrape la boîte et ouvre le petit morceau de carton, quand tout à coup quelqu'un toque à la porte.
Me retournant, je fais face à un maître nageur. Short de bain avec le logo de l'institut et un sifflet autour du cou. Il a les cheveux mouillé, c'est-à-dire qu'il a piqué une tête pendant que je me changeais. Son visage ne me dit absolument rien, alors que j'ai une mémoire photographique des visages que je croise. Sûrement un nouveau.

- Je peux vous aider jeune homme ? Dit-il en posant ses mains encore gouttantes sur ses hanches.

Jeune homme ? Je suis un jeune homme ? J'ai quoi 19 ans ? Et je ne pense pas qu'il soit bien plus vieux que moi. Bref... On va le laisser assouvir le peu de pouvoir et d'autorité qu'il possède sur moi. Même s'il n'en n'as aucun, mais les humains ont besoin de croire qu'ils ont le contrôle sur leur environnement, sinon la peur est engendrée par l'impuissance et je peux vous assurer qu'un humain qui a peur est un humain dangereux. La chasse aux sorcières le prouve très bien, si on oublie que c'était aussi parce qu'ils ne supportaient pas très bien que des femmes puissent connaître des secrets qu'eux ne connaissaient pas le moins du monde. De vrais misogynes à cette époque. Après tout cela n'as pas vraiment changé à certains endroits.

- Non merci, j'ai trouvé mon bonheur, dis-je en agitant fièrement la boîte de pansement.

- Oh, mais vous saignez ! Il s'approche de moi d'une rapidité presque amusante pour un être humain.

Je le laisse faire. N'ayant qu'une envie : que cela se termine au plus vite, on m'attend à la maison.
Il tâte mon front et du sang coule de celui-ci. Il en a visiblement plein les mains. Bien fait pour lui tiens.

- Je vais désinfecter d'accord ? Dit-il en plongeant son regard dans la boîte en plastique de secours, peut être recherche-t-il des compresse et de l'alcool à 90C•.

Il l'a trouvé enfin. Mon calvaire est bientôt fini.
Après je peux toujours lui lancer un « Aer Pésamum » un sort qui nécessite l'élément air et qui nous permet de manipuler l'esprit humain ou d'autre créature.
Mon grand frère l'a tellement utilisé sur moi quand nous étions petits, que je connais exactement les effets de ce sort. Vous vous sentez un peu désorienté, plus rien n'est réel autour de vous pendant quelques secondes et les oreilles sifflent. Après vous exécutez ou pensez ce que l'Occulteur souhaite. Une simple marionnette.

- Serre les dents, ça risque de piquer un peu.

La compresse imbibée d'alcool rencontre ma plaie et je serre les dents très fort. Je sens le liquide désinfectant s'infiltrer dans ma blessure et détruire les bactéries. En sois c'est un mal pour un bien.

- Voilà, je mets le pansement et après tu sera tout beau tout neuf.

- Ce n'est pas une petite entaille de rien du tout qui va me faire peur.

- Je me souviens qu'au collège, tu étais déjà un dur à cuire.

Je lève la tête d'un coup net. Nous avons était dans le même collège ? Il s'en souvient ? C'est bizarre, car moi non.
Après, il faut assurément avouer, que je n'étais pas et je ne suis pas la personne la plus sociable sur terre, que ce soit avec les humains ou les occulteurs.

- On a était dans le même établissement au collège ? L'interrogeai-je.

- Bien sûr, Hattemer, j'étais en 3ème et toi en 4ème , tu ne te souviens pas de moi ? Martin Richard.

Je manque de m'étouffer avec ma salive quand les souvenirs de cette époque reviennent. Martin Richard. Martin le Rocher. C'était son surnom avant, car il était en surpoids et les garçons, ainsi que les filles lui avaient imposé ce surnom. Personne ne lui parlait. Il était encore plus rejeté que moi. Ce qui est un exploit en soit.
Il a visiblement changeait et pas qu'un peu. Il a troqué ses cheveux gras et long, avec un dégradé. Ses sourcils broussailleux sont parfaitement dessinés... Il est passait de Martin le Rocher a Martin la bombe sauveteuse. Ça pour une surprise.

- Bon merci pour les bandages et le petit moment nostalgique, mais je dois y aller.

Je me lève et attrape mon sac de sport à l'entrée du bureau, pressé de partir.

- Ravie de t'avoir revu Valentin. Dit-il tout sourire en rangeant sont attirail de l'apprentie médecin.

Bon ok. Il est sympa, cool et mignon. J'en suis même venu à regretter l'époque où tout le monde l'appelait Martin Le Rocher, mais je...

- Tu veux que l'on échange nos numéros ? Demandais-je en me maudissant intérieurement.

Il sort un téléphone de la poche droite de son short de bain et me tend l'appareil sur la page : nouveau contact.
Je consigne aussitôt mes informations sur le petit écran de son smartphone : Valentin Pavlov. Oui, mon nom est russe, ma famille en est originaire.
Lui rendant sont appareil ma main effleure la sienne. Un petit choc électrique me mord les doigts. M'extorquant un petit cri de surprise.

- Y a comme qui dirait le courant qui passe entre nous. Me lance-t-il en souriant.

- Je miserai plus sur l'électricité statique que sur un quelconque courant entre nous, mais si tu veux.

Un pas devant l'autre, je m'éloigne de lui.

- Bonne soirée Valentin.

- À toi aussi Martin.

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