2.

Tu avais opté pour la mort et rien ne pouvais révoquer cette décision qui selon toi était la plus juste et la plus logique. Tu te souvenais alors que pas très loin d'ici, il y avait un rivage, un petit rivage où les vagues venaient s'échouer. Tu te levais avec une pensée inerte. Les dernières gouttes de pluie suintaient de tes cheveux au sol. Le soleil légèrement orangé affaiblissait ta vue déjà tachée de noir et d'idées suicidaires.

Un pas, deux pas. Pourquoi les gens se laissent-ils allés au moindre drame ? Tu n'en connaissais sûrement pas la réponse. Tu n'avais qu'une vague idée de la vie. La plupart de ton existence était dans un cachot enfermé sous terre. Rare les fois où tu avais ce privilège de respirer l'air pur et de sentiment de liberté dans ta vie. Les erreurs de tes parents t'ont valu une vie en clos et de servitude.

Ce jour, sous ce ciel sans étoile, tu avais enfin fui tes maîtres, tu avais couru aussi vite que possible n'ayant que pour abnégation ta liberté… Aussi courte fut elle malheureusement.

Désormais, ton cœur était sous-scellé par la personnalité d'un garçon sans complaisance. Celui pour qui ton cœur cessera de battre dans quelques minutes.
Comment étais-tu arrivé à ce stade de ta vie ? Comment ? Tu étais pourtant une fille forte et brave… Te laisser allé par la mort d'une personne ne te ressemblait pas. Autour de toi n'étais que futilité. Nous retirant tout sens de morale. Bref, l'amour rend fous !

Au loin, des sons superflus te venaient aux oreilles, le son des oiseaux ! Cela voulait dire que ta fin était plus qu'à un mètre. Plus qu'un effort et tu serais à lui...
Tu avais envisagé de te laisser porter par les vagues aussi douces que brutales.
Tu y es… Ce rivage, serait-il le dernier paysage que tu verrais de ta vie ? N'est-ce pas pathétique ? Tu t'en foutais bien évidemment… Car ta vie n'avait plus de sens… Elle n'avait pas de sens d'abord, maintenant elle n'en a plus.

Allez, encore un pas ! L'eau du ciel déjà colorié de couleur obscure était trop calme, elle semblait t'attendre pour amener avec elle tes tourments et ta démence.
Voilà ! Tu perdais déjà pied… Tu te laissais peu à peu emporter par l'eau. De plus en plus, la mer montait sur ta tête. Tu te débattais pour revenir à la surface, mais hélas, tu te perdais dans la mer noire et t'effaçais vulgairement de ce monde.
Des bulles d'aires remontaient à la surface sans doute les dernières puisque l'air ne venait plus à tes poumons. Tu perdais connaissance et t'enfonçait dans la pénombre de cet univers aquatique.

Voilà comment se terminait ta sombre et tragique vie : lâchement ! Abattu ! Dépité ! Tourmenté ! 

En sang, il te voyait se noyer. Il accourut vers toi tel un malade. Il te sortir de l'eau bien trop tard. Tu étais vide ! Pas un souffle de vie ne s'échappait de toi. Il tentait de te réanimer en vain. Son cœur s'émiettait à la vue de ce spectacle affligeant. Il t'en voulait de t'en être allé comme ça sans lui. Pourquoi ? N'avais-tu pas cru en votre amour ? Tu ne pouvais répondre, tu étais déjà morte. Et il n'y avait plus rien à faire que pleurer ton existence malheur fût il.

Celui que tu aimais t'avait enterré dans votre jardin, un jardin paradisiaque. La présence de ton corps inerte venait pervertir ce lieu rempli de vie. C'en était fini de votre histoire. Sans toi, il n'y avait plus d'histoire d'amour, la vie n'avait plus de sens. Il s'assit sur le patio buvant un thé fraîchement sorti du feu. Il se rappelait que sans ta présence, aucune fleur dans son jardin n'atteindra ta beauté. Il fallait qu'il mette un terme à cette si douce torture mentale qu'il s'infligeait depuis ta fin.

Brochette d'allumettes en feu en main, pétrole versé un peu partout ; ton bien-aimé comptait mettre fin à votre histoire qui le déchirait tellement, il se ravise incapable de mettre fin à votre amour.
Le reflet du feu se reflétait dans la prunelle de ses yeux. Maladroitement, il avait lâché l'allumette. Ainsi, vous étiez réuni par le feu et par l'eau.

_________

Fin.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top