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On aurait versé dans tes yeux des milliers de cristaux qui resplendissent au reflet de la lune. Tu avais enfin réussi à échapper à ses êtres qui te voulaient violence et tu avais atterri dans ce champ d'herbe au milieu de nulle part. Le vent soulevait ta robe et révélait la beauté nocturne enfouie dans les abîmes d'une vie sombre et tourmentée. Lorsque tu t'allongeais sur l'herbe, tu ressentis un parfum divin qui t'offrais un voyage droit vers l'extase.
Tu es là, tu souris, tu découvres enfin ce qu'être libre dans ce champ face à ce ciel sans étoiles et ce croissant de lune aussi blanchâtre que ta joie.
Voici alors qu'arrive des nuages gris, comme un mélange de peinture raté. Ces nuages t'enlèvent toute envie de sourire, tout envie de respirer. Tu te lèves, tes yeux cessent de briller. Tu découvres que la liberté est aussi éphémère que la beauté de cette rose aux pétales rouges, sanglants et aux épines menaçantes. Tu avances perdu dans le champ, désorienté et mélancolique. Le froid de cette nuit devenu si grise par le reflet de ces nuages avait gelé ta larme qui s'écrasait sur une herbe et se brisait en mille éclats sans une nuance d'éclat.
Comme si le temps avait cessé d'avancer, ta respiration se coupait... Elle devenait irrégulière et saccadée.
...
Il t'avait trouvé là, inconsciente, et t'avais amené dans sa demeure. Une petite cabane très chaleureuse. Tes yeux s'ouvraient peu à peu et tu reprenais conscience. Tu te demandais pourquoi la vie était si cruelle avec toi ; où était passé ce sourire de cette nuit sans étoiles, ce rêve de liberté n'était que baliverne ? Alors, il semblait qu'une multitude de questions planassent au-dessus de ton cœur tel un brouillard dans une ville sombre.
Tu découvrais les lieux, oui... Tu étais devant ce jardin aux fleurs exotiques, tes yeux n'avaient jamais vus de si beau spectacle ; tu étais ébloui par tant de beauté innocente. Dans ton admiration, tu remarquais une fleur isolée de toutes les autres, elle avait les pétales blancs et sa beauté peu commune te rappelait que des arrivistes n'allaient pas tarder à arracher sa pureté.
Il était avec toi, ça faisait plus de 4 jours que tu séjournais chez lui, dans cette cabane éloigné de la civilisation humaine. Il avait les yeux tel des joyaux qui brillaient à la lumière, un regard chaud et chaleureux qui te rendais si niaise. Plus le temps passé et plus ce garçon mystérieux qui t'avais sauvé de cette nuit mortelle te rendait d'esprit enjôleuse.
Lors d'une nuit de pêcher, des êtres s'unissaient dans une danse corporelle et c'est cette nuit-là sous ce toit ; peu sûre que ton amour pour ce garçon était pur.
Tu ne le savais pas encore, mais il t'aimait, il comptait te le dire. Vous vous étiez donné rendez-vous sous le pont du péché. Un pont, symbole des amours interdits, auxquels ont auraient refusé le bonheur. Ton cœur battait plus fort, plus vite, tes mains étaient toutes moites. Tu avais peur de ce qu'il allait te dire... Tu ne savais pas comment réagir. Tu tournais en rond à l'abri des rayons de soleil.
Le voilà enfin ! Il était là, les mains meublées d'un bouquet d'une variété de fleurs aux couleurs arc-en-ciel. Son visage essoufflé te rendait nerveuse, tes lèvres ne cessaient de trembler. Votre amour allait enfin être exposé...
Tu devenais si pâle, tout ton monde s'écroulait quand tu vis apparaître un loup sorti de nulle part aux crocs menaçant et au regard affamé. Il se tenait devant vous prêt à vous dévorer. « Sauve-toi ! » était les dernières paroles de celui pour qui ton cœur chavire avait prononcé ce soir-là. Tu courais loin, très loin, le cœur en déni... Tu te retrouvais encore dans ce champ à genoux, les larmes aux yeux ne cessaient de s'écouler au sol. Elles arrosaient littéralement le sol sec. Le soleil ne cessait de briller, tu fis face à un vide, un vide que tu ne pouvais expliquer, car ta raison te manquait. À quoi bon vivre si l'être qu'on aime n'est plus là ? Tu ne pensais plus qu'à le rejoindre. Te trancher la gorge et le revoir.
Tu marchais l'âme vide et torturée oubliant que les couleurs autour de toi ne cessaient de devenir plus éclatantes. Tu avais l'impression que la vie t'avais refusé le bonheur parce que ton existence semblait être une rhétorique. Tu trébuches et te relever te paraît comme un fardeau insupportable, même comme une insulte à ton amour si grand pour ce garçon.
« Comment expliquer à son cœur que vivre ne sert à rien si l'on n'a plus de raison de continuer ? Rien ne me rattache ici... On me traque comme une bête sauvage. J'ai été renié par mes semblables. Enfin, celui qui avait donné un sens à ma vie morbide s'en est allé. Je devais faire de même... » Dans un monologue intérieur, tu avais déjà pris ta décision.
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