5. L'ancien Verremburg

Basilio et Tonio inspectaient la route où s'est déroulé le drame. Une voiture de police arriva accompagnée d'une automobile appartenant aux Luziano. Le shérif s'arrêta et ouvrit sa portière. C'est alors qu'il vit Valerio et Dorian descendre du deuxième véhicule.
- Des mafieux sur un lieu d'accident. Vous avez un quelconque rapport avec cette affaire ?
- Bien-sûr que non, Shérif. sourit le blond aux yeux bleus. Ça se passe dans notre ville, on veut juste être au courant.

Les deux autres s'approchèrent de leur collègue en leur faisant un signe de la main. Le pouce levé, Tonio remonta dans la voiture.
- Enfin, j'étais surtout venu chercher mes frères. À plus tard Shérif !
- Au revoir, Valerio...

Le conducteur enfonça la clé dans la fente et alluma le contact. Puis, il démarra et s'en alla.
- Alors, vous avez trouvé quelque chose ?
- Ils n'avaient pas d'armes intéressantes. Il y avait juste une matraque électrique et un flingue de flic.
- Aussi, ajouta Tonio, leurs vêtements sont sales et déchirés. Ils viennent sans doute du vieux Verremburg.
- Le bidon-ville ! hurla Valerio en donnant un brusque coup de volant à droite. Changeons de cap. On va récupérer les sacs et les rendre aux Mozami.

Au sud de Verremburg se trouvait une frontière. À six kilomètres du Sife. C'était l'accès à l'ancien Verremburg qui est devenu une zone de pauvreté alors qu'elle était encore en construction.

Le terrain descendait. En hauteur, les garçons admiraient le décor. C'était effrayant. Il y avait un tas d'échafaudages. C'était le thème de la zone.
- On se croirait en enfer, soupira Tonio.
- Il faudrait qu'on fasse attention, déclara Basilio. Ils sont chaque jour au bord de la mort. Il y a de grandes chances pour que la plupart d'entre eux aient des pouvoirs.

Dorian ouvrit grand ses yeux, ainsi que Valerio. Les quatre mafieux étaient prêts à retrouver les sacs. Leur voiture restait en haut, loin de la vue des voleurs. Habillés normalement, ils étaient surveillés. N'importe qui pouvait les voler ou les poignarder.
- Restez vigilants, chuchota Tonio.
Un homme posa délicatement sa main sur la poche de Valerio qui réagit au quart de tour. Le canon de son pistolet était collé au front du voyou.
- Fais immédiatement demi tour.
- Eh regardez...

Encerclés par les habitants pauvres, les mafieux étaient prêts à dégainer leurs armes.
- Ils sont venus pour nous narguer.
- Rentrez chez vous ! hurla une femme entièrement nue et couverte de blessure.
- On emmerde les riches !

Basilio leva sa main droite afin d'attirer l'attention sur lui.
- Certains d'entre vous nous ont pris quelque chose d'important. Si vous nous rendez ces sac, on partira.
Un caillou heurta la tempe de Tonio qui posa sa main sur la crosse de son arme.
- Ordures...
- Là-bas !

Valerio leva les yeux et vit trois types courir. Ils avaient les sacs. C'était assez haut. Dorian courut en direction de l'échafaudage et sauta. Il fit un léger bond de quelques centimètres. Le barbu avait compris. C'était à lui de gérer. Rapidement, il créa un champs de force qui propulsa l'adolescent en hauteur.

Dans les airs, le garçon se concentra sur ses cibles. Il atterrit sur ses jambes mais se laissa tomber afin de ne pas se faire mal. Dorian fit une roulade et se releva en sprintant. Les deux types sautèrent sur un toit de maison. L'autre s'en alla.

Basilio vit que le troisième était parti avec un des sacs alors il se mit également à sa poursuite. Le nouveau, quant à lui, sauta le plus loin possible. Avec ses bras, il attrapa la vieille gouttière rouillée lors de sa chute. Celle-ci ne tenait presque plus. Au plus vite, il saisit les tuiles rouges et monta dessus. De toit en toit, il parcourait le bidonville pour sauver Valerio.

Avec son pouvoir, il cassa un échafaudages au loin et fit voler la barre de fer jusqu'aux voleurs en tournant sur elle-même telle une hélice. C'est alors qu'elle fut totalement désintégrée.
- QUOI ?
C'était sans aucun doute l'œuvre de l'un d'eux. Un Écho. Dorian fit quelques pas vers l'avant, toujours en pleine poursuite, quand soudain, il sentit quelque chose craquer sous ses pieds. Il baissa les yeux un instant et vit qu'il venait de marcher sur une ridicule planche en bois qui couvrait le toit non terminé.

Celle-ci se brisa en deux et l'adolescent tomba dans une maison en ruine. Il se releva, tapota sur ses habits poussiéreux et traversa la porte verrouillée. Les fugitifs étaient désormais trop loin. Le garçon devait trouver un raccourci.

Valerio et Tonio couraient dans la ville pour ne pas se retrouver seuls avec les voleurs.
- Retournons à la voiture !
- Et les autres ? demanda le roux.
- On les récupère...

Dorian monta sur un échafaudage et monta les escaliers de ceux-ci. Il montait sur une tour qui aurait dû être la mairie de Verremburg. Les plaques de bois s'arrêtaient devant lui. Face à un des voleurs, il souriait.
- Rendez-nous ça et je vous laisse vivre.
- Va mourir.
Le voyou sortit deux couteaux. Avec celui de gauche, il tenta d'égorger son poursuivant. L'adolescent attrapa alors son bras et tordit son poignet. L'arme tomba et il put s'en servir avec son pouvoir.

Le couteau flottait dans les airs et fonçait à plusieurs reprises vers l'ennemi. Le voleur parait les coups avec sa lame et une impressionnante rapidité. Clac, clac, clac ! Il avait l'air d'être habitué à se servir de ça.
- Light Shield !
Une lumière éjecta l'arme qui vola au loin. À deux mètres du fugitifs, Dorian grimaçait.
- Tu as vraiment donné un nom à ton pouvoir ?
- Ça ne te choque pas que j'ai un don du ciel ? Dieu m'offre de l'aide et je reste pauvre...
Le gamin soupira et posa sa main sur son pistolet.
- En parlant de don, j'ai une livraison pour toi.
- Qu'est-ce que c'est ?
Il pointa son arme vers le voleur et lui lança un regard terrifiant.
- Une livraison de balle.

Basilio leva les yeux après avoir entendu les coups de feu. Puis, la voiture arriva près de lui.
- Monte !
- Avec plaisir !
L'homme lança son sac dans le coffre et grimpa à l'intérieur de l'automobile. Dorian, lui, arriva après quelques minutes.

De retour au Barouf, les collègues s'assirent à table, une bière chacun.
- Au fait, ils avaient bien un pouvoir, dit Dorian.
- Ah oui ?
- Ils ont même donné des noms à ceux-ci. Faisons de même.

Dorian nomma sa télékinésie "Flying"

Valerio donna pour nom à ses champs de force "Boum"

Finalement, ils reprirent un sujet plus important.
- Ce fut compliqué mais on va leur rendre les sacs.
- On a un soucis, soupira Farenzo. Vous avez les objets du convoi mais il n'a pas été livré. Les Mozami ne vous donneront pas l'argent.
Valerio alluma une cigarette à l'intérieur du bar.
- Je sais. On va devoir trouver une solution.

Quelques heures après, Ricard demanda aux Luziano d'entrer dans son bureau. Ils étaient nombreux. Les bras croisés, au centre de la pièce, Valerio attendait une bonne nouvelle.
- Vous savez que mon fils est en détention, n'est-ce pas ?
- Oui, boss.
- Il s'est fait poignarder aujourd'hui. Son état est stable. Cependant, je n'aime pas ça. Sans arme, Evangelisto est inoffensif.

Basilio alluma une cigarette. Julian se leva et s'approcha du bureau. Il posa une question au boss :
- Vous voulez donc le sortir au plus vite, je suppose ?
- C'est exact. Les Mozami refuseront peut-être de nous donner de l'argent mais on va tout de même devoir trouver un moyen de sortir mon fils.
- Vous avez une idée ? demanda Farenzo.
- Une alliance avec les Suarez. On peut les couvrir pour leurs magouilles. Grâce à nous, ils pourraient avoir moins de problèmes avec le shérif et en échange, on paie la caution.

Valerio hocha la tête afin d'accepter la mission. Avec Dorian et Basilio, ils allèrent chez les Suarez dans la foulée afin de discuter. Ils frappèrent à la porte de l'ancienne mairie. Le don Nemesio vint leur ouvrir directement.
- Je suis de sortie, revenez plus tard.
- Où allez-vous ? demanda Valerio.
- Cela ne te regarde point.
Basilio se plaça devant le boss et lui tendit une cigarette.
- Ce ne sera pas long, reprit le barbu.

Le regard posé sur ce que lui tendait le Luziano, Nemesio hésita un long instant. Puis, il la saisit et la cassa en deux.
- Je ne fume pas.
- Eh, ça coûte cher ! s'exclama Valerio.
- Qu'est-ce que vous me voulez à la fin ?
- Un arrangement...

Ils expliquèrent à l'homme ce qu'ils avaient en tête. Ce que Ricard leur avait ordonné de dire. C'est alors que leur interlocuteur se mit à hurler de rire.
- Vous ne manquez pas d'air... Je vous laisse apprendre de vos erreurs. Vous n'auriez pas dû entrer ici en pointant vos armes sur nous.
- Je vous ai dit qu'on était désolé ! s'exclama le blond aux yeux bleus. Reconsidérez votre décision. On peut vous retirer un poids.
- Il en est hors de question.

Nemesio se retira après leur avoir donné sa réponse définitive. Les trois Luziano le regardaient partir au loin, sans bouger. Ils n'avaient plus la moindre solution.
- On devrait rendre les sacs au Mozami, aussi.
- Peut-être, ajouta Dorian, qu'on pourrait négocier avec eux. Renvoyer un convoi.
- Éventuellement, sourit Valerio. S'ils refusent, j'ai un plan de secours.

En direction du port, les garçons roulaient avec la plus grande précaution. Les sacs ne devaient pas disparaître. Arrivés à destination, Valerio et Dorian descendirent de la voiture. La boule au ventre, l'adolescent avançait jusqu'à leur repaire.
- Vous ressentez ça souvent ?
- Quoi, t'as envie de chier ?
- Ben, ça pourrait s'apparenter à une envie de grosse commission effectivement mais là... C'est surtout de la peur. Je n'ai pas envie de mourir.
- Ils n'ont aucune raison de nous tuer avant de récupérer leurs sacs.

Sur le ponton se tenaient deux hommes et le chef.
- Excusez-moi.
- Tiens, tiens, les Luziano. La famille la plus digne de confiance !
- On a vos sacs.
- Puis-je au moins avoir des explications ?

Valerio baissa les yeux. Gêné de dire qu'ils s'étaient fait avoir par de simples voleur, il n'osa pas lui dire en le regardant en face.
- Comment ont-ils étés au courant ?
- On se le demande...
- Bref, je n'ai pas besoin de détails supplémentaires. Où sont les sacs ?
- Suivez-nous, ils sont dans la voiture.

Les deux garçons avançaient côtes à côtes jusqu'au véhicule.
- Nous n'aurons pas d'argent, n'est-ce pas ?
- Plaît-il ?
- J'en étais sûr...
Valdemaro se mit pile en face du coffre tandis que Valerio l'ouvrit. Le boss des Mozami vit les sacs volés, Basilio et un pistolet dans ses mains.
- La guerre à commencé...

Le coup de feu retentit dans le port. Les travailleurs cessèrent leurs activités. Les membres de la famille d'à côté posèrent leurs cannes à pêche et les Luziano regardaient cet homme tomber vers l'arrière. Ils venaient de tuer de leur propre chef une personne très influente.
- On fait quoi maintenant ? demanda Dorian.
- On s'enfuit...

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