4. Transport

Valerio entra dans le bureau du boss, inquiet.
- Vous vouliez me voir ?
- Mon fils est en centre de détention pour mineur. Il nous faut un tas d'argent pour la caution et en ce moment, c'est difficile.
Le barbu s'approcha de Ricard.
- Donc ?
- Les Mozami sont riches. Il va falloir leur demander de l'aide. Si tu fais sortir mon fils de prison, tu reviendras dans la famille et tu auras une promotion.

Devant son miroir, Dorian se coiffait. Il plaquait ses cheveux vers l'arrière avec de la cire. Puis, il ouvrit le robinet. De l'eau chaude coulait dans le lavabo. L'adolescent lava ses mains un instant puis les essuya avec une serviette rouge.

Habillé, prêt à partir, il se parfuma avec l'eau de toilette de son père et mit ses chaussures. Le brun embrassa sa mère sur chaque joue et lui adressa un petit sourire.
- Ne t'inquiète pas. Cet homme paiera pour ce qu'il a fait.

Arrivé au Barouf, il se fit immédiatement interpeller par Valerio. Les jambes engourdies, le garçon tenait à peine debout.
- Allons dans la voiture. On entre en phase de négociations.
Toujours en apprentissage, Dorian monta dans un véhicule des Luziano et s'attacha.
- Qu'est-ce qui se passe ?
- Je voulais faire enfermer le gamin mais malheureusement, si je veux reprendre ma place, je vais devoir le faire sortir.

Près du Sife, devant un restaurant, Valerio gara sa voiture. Il ordonna à son allié de rester assis et de surveiller les alentours. Lui, il entra dans l'établissement ayant pour nom "King of Mozza". C'était une pizzeria.

Sans occupation, l'adolescent trouvait le temps long. Il jouait avec ses doigts, sifflait, baissait la fenêtre et la remontait... Puis, il vit une jolie demoiselle passer devant la voiture. C'était une lycéenne. Déscolarisé depuis quelques jours, il se sentait seul. Mis à part ses collègues, il n'avait pas d'ami ni de copine.
- Tu rêvasse ?
- Hein ? Euh... Ouais.
- Tu regardais cette jolie nana ? Tu es vierge ?
- Oui.

L'homme lui fit un clin d'œil et s'attacha.
- Je vais arranger ça dans peu de temps. En revanche, pour le moment, nous allons êtres occupés.
- Qu'est-ce que tu faisais ?
- Je demandais où se trouvait la planque des Mozami. Le chef du resto était dans leur clan avant.

Cette fois, ils traversèrent la ville. Il était midi et les deux Luziano sont arrivés au port de Verremburg. Ceux qu'ils désiraient rencontrer se trouvaient dans le chantier naval. Valerio glissa son arme dans son pantalon et descendit du véhicule avec la recrue.
- Bonjour.

Il salua les travailleurs du coin et s'approcha d'un bateau en rénovation.
- Mozami ?
- Pas du tout. Si vous les cherchez, vous devriez retourner en ville. Ces types ne sont pas commodes.
- Ça tombe bien, soupira le barbu. Nous non plus.

Il pointa son arme sur le type qui recula, surpris.
- Excusez-moi, je n'aurais pas dû. Ils sont dans la bâtisse là-bas.
C'était au fond du port. Valerio remercia l'employé et s'en alla en rangeant son pistolet.

Sur le ponton près de la base, un homme pêchait.
- Je peux vous aider ?
- On cherche le chef des Mozami.
- Vous êtes ?
- Membre des Luziano. Je viens pour une requête.

Les deux furent invités à déjeuner avec les Mozami. Ils étaient tous balafrés, musclés et la plupart des membres étaient chauves. Au bord de l'eau, sur une terrasse sans barrière, Valerio et Dorian s'assirent avec le chef et le pêcheur. Ils faisaient un barbecue.
- Bien, je pense que nous pouvons nous présenter.
- Avant ça, déclara le type qui les a emmené, posez vos armes. On ne veut pas d'histoire.
Le blond aux yeux bleus se leva, saisit son pistolet et le posa sur la table. Le nouveau fit alors de même.
- Je m'appelle Valerio et lui, c'est Dorian.
- Moi, c'est Celerino. déclara le chauve aux yeux noirs. Voici notre chef, Valdemaro Mozami.

Le boss avait des yeux aussi verts que les émeraudes servant de boucle d'oreilles. Il avait des cheveux bouclés, blonds et longs. Cet homme piqua les viandes avec ses ustensiles et les plaça dans une assiette qu'il posa sur la table.
- Je vous souhaite la bienvenue chez nous. Alors, que faites vous ici ?
- On voudrait vous demander de l'argent.
Dorian avait peur. Si les Mozami refusaient, Valerio allait sans doute quitter les Luziano de façon définitive.
- Je n'y vois aucun inconvénient. Cependant, vous savez que pour obtenir quelque chose chez nous, vous devrez nous aider ?
- Bien entendu. Tout ce que vous voudrez.

Le boss servit ses invités avec des frites faites maison et de la bonne viande grillée.
- Un convoit part dans trois heures. On livrera une marchandise hors de la ville. Les Suarez ont eu vent de cette information et malheureusement, c'est urgent alors on ne peut pas décaler l'heure.
- Vous pensez que ce que vous livrez va les intéresser ?
- Ils ne savent pas ce que c'est alors il est probable qu'ils fourrent leur nez là où ils ne devraient pas. Protégez ce convoit. Escortez-le jusqu'à la frontière de Verremburg, au nord. On vous donnera alors la somme que vous voulez.

Valerio venait d'expliquer ça au boss. Dans son bureau, il y avait plusieurs mafieux.
- Alors on va tous se mettre sur le coup. Julian, tu iras en voiture avec les jumeaux.
L'homme aux cheveux verts portant des lunettes de soleil se leva et sourit.
- À vos ordres.
- Valerio, Dorian et Basilio, vous serez dans la seconde voiture. Devant le convoit. Les autres, vous allez devoir vous poster à des points stratégiques.

Il y avait des tireurs de précision, des Luziano se faisant passer pour de simples civils près des points d'embuscades potentiels et quelques voitures de patrouille. Ils étaient prêts à tout pour recevoir cet argent et sauver le fils du boss.

En plein milieu de l'après-midi, Dorian monta dans une voiture, accompagné par Valerio et un homme aux cheveux rasés et aux yeux marron.

Ils menaient la cadence. Leur itinéraire était déjà tout tracé. Il fallait juste prier et espérer qu'aucun ennemi ne les gêne. Assis à l'arrière, les jambes croisées, Basilio alluma une cigarette.
- On a dix minutes de route. Ça devrait aller.
- Je l'espère, soupira le barbu.
Un homme passa devant la voiture. Il freina brusquement. Dorian posa sa main sur son révolver, prêt à le dégainer. Les tireurs postés sur les toits l'avaient en joue.
- Une petite pièce s'il vous plaît !
- Dégage ! hurla Valerio.
L'homme était peut être un faux pauvre. Méfiant, le conducteur appuya sur la pédale d'accélération avec insistance. Puis, le type se jeta sur le côté avant de se faire écraser.

Pour éviter le moindre désagrément, un des tireurs lui explosa le crâne. Les Luziano avançaient en escortant un civil conduisant un véhicule important. Dans le coffre se trouvait quelques sacs.
- Il va un peu vite, lui...
Valerio plissa les yeux en voyant une voiture arriver à toute vitesse.
- Merde !

Le passager du véhicule face à eux sortit une arme par la fenêtre et tira aléatoirement. Basilio prit son fusil mitrailleur, ouvrit les vitres à l'arrière et se détacha.
- ENNEMI EN VUE !

Plusieurs voitures des Suarez arrivèrent au niveau d'un carrefour. Certains d'entre eux sautèrent sur la voiture convoitée.
- Tirez !
Les balles fusaient à toute vitesse et dans tout les sens. Valerio mit un violent coup de volant sur le côté afin de tourner la voiture à soixante degré. Basilio était pile devant les ennemis. Il rechargea rapidement son arme et poursuivi la fusillade.

Un homme à la peau noire sauta d'une fenêtre et atterrit sur le toit de leur véhicule. Les snipers visaient en priorité ceux qui attaquaient le convoi.
- Au-dessus ! s'exclama Valerio.
Dorian visa le plafond et tira plusieurs fois. L'homme descendit et brisa la fenêtre avec une matraque électrique. Il s'apprêtait à électrocuter le jeune garçon mais le conducteur lui tira une balle dans la bouche.
- On a un problème ! s'écria Basilio en descendant du véhicule.

Il courut jusqu'à la voiture du convoi. Les tireurs de précision étaient presque tous éliminés. Deux hommes sont partis avec des sacs dans une ruelle.
- Par ici !
Valerio grimaça et accéléra. Il avança jusqu'à Basilio qui s'accrocha à la voiture. Les fesses posées sur le rebord de la fenêtre, la main gauche sur la poignée au plafond, il était prêt à tirer avec son fusil.

Le blond aux yeux bleus contourna leur destination et s'arrêta. Ils allaient sortir de la ruelle d'une seconde à l'autre. Impatients, ils attendaient que les Suarez arrivent pour les tuer.
- C'est trop long...
Basilio se mit à courir jusqu'à la ruelle et face à celle-ci, il tomba sur les genoux.
- Ils ne sont plus là...
- Quoi ?

Valerio descendit à son tour et se précipita vers son camarade. Intrigué, il courut dans la ruelle et vit des traces de chaussure sur un tuyau.
- Ils ont escaladé le bâtiment. Les enfoirés... Mission échouée.

Le véhicule du convoi était abandonné. De la fumée s'en échappait. Les corps des victimes étaient étalés sur la route ensanglantée. Il y avait de nombreuses cartouches au sol.

Valerio et Dorian ne pouvaient pas abandonner. Si les Mozami apprenaient ça, ils étaient cuits. Les deux garçons sont allés au repaire des Suarez. Ils sont entrés armés, sans frapper. Crocifisso les visa également avec une arme ainsi que quelques sbires derrière lui.
- RENDEZ-NOUS LES SACS ?
- De quoi vous parlez ? hurla l'homme aux cheveux gris. Baissez vos armes !
- Ferme ta gueule enfoiré ! Rendez les sacs et on vous laisse vivre !

Le boss arriva avec un pistolet et visa Dorian.
- Cessez de faire les enfants. Si tu fais un faux pas, Valerio, je bute le petit.
Le barbu grimaça et recula. Il rangea son arme et posa sa main sur les bras de son collègue.
- Range ça.
Nemesio descendit les escaliers et s'approcha d'eux.
- Quel est le souci ?
- Vous avez volé les sacs du convoi des Mozami. On exige de les récupérer sous peine de devoir vous faire sauter.

Le boss se retourna.
- Vous avez envoyé quelqu'un ?
Ils répondirent tous non d'un mouvement de tête.
- Ce ne sont pas mes hommes. La prochaine fois que vous nous faites un coup pareil, on n'hésitera pas à vous tuer.

C'etait la catastrophe. Des voleurs ont attaqué le convoi et personne ne savait où retrouver les sacs. Les Luziano allaient pouvoir dire adieu à leur potentielle alliance avec les Mozami et surtout, Evangelisto n'allait pas sortir de si tôt.

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