32. Le grand final
Le Rodriguez leva son seul bras et claqua des doigts.
- DEAD SWAMP !
Le fantôme fonça jusqu'à lui et tenta de le trancher en deux avec sa faux étrange. Il se baissa avant que celle-ci ne le touche et pourtant, il décéda sur le coup.
Vinnie, surpris, courut jusqu'à Nemesio afin de le frapper avec son épée noire. Les ténèbres enveloppaient son bras qui servait d'arme.
Le boss des Suarez l'arrêta d'une main. Il souriait. Cela ne lui faisait point mal.
- Quelle est cette sorcellerie ?
- Je suis l'homme qui mérite de dominer Verremburg. En fait, je suis dieu...
Une explosion de glace repoussa Vinnie. Ses lunettes tombèrent et se cassèrent. Lingrad esquissa un léger sourire en voyant ça. Il savait que la rage de son collègue allait grandir.
- Alors là... Tu as fait une connerie.
Le fantôme apparut derrière le garçon qui se baissa avant de se faire trancher en deux.
- J'ai compris ! hurla Lingrad.
Son secret ne devait pas être percé à jour. Alors, le Suarez lança une petite faux glaciale. Sous ce projectile se forma du givre. Le vieil homme allait esquiver ça mais son pied fut bloqué dans la glace.
- Tu as une grande gueule, toi. Je ne t'aime pas.
- Je risque peut-être de mourir mais je vais aider les Luziano jusqu'au bout...
Nemesio courut jusqu'à lui mais Vinnie se plaça devant. Avec une hache ténébreuse, il tenta de le tuer.
- Ne me faites pas rire...
Avec sa main, il traversa le corps du mafieux. Puis il la retira en arrachant son cœur.
- NAN ! hurla Valerio.
Ricard fit un pas en avant. Il bouillonait. C'était trop pour lui. Lingrad, lui, décida de terminer sa phrase.
- Sa faux est une illusion. Elle est plus grande que ce que l'on imagine. C'est pour ça qu'on ne peut l'éviter.
Du sang gicla sur les murs. Lingrad venait de se faire tuer à son tour. C'était un massacre. Le boss des Luziano serra son poing droit puis leva ses yeux. Il fixait son ennemi.
- Ben alors ? Tu es fâché ?
- Je ne peux pas être énervé en voyant le tas de merde que tu es. Seulement, je n'apprécie pas qu'on s'en prenne à ma famille.
La cathédrale explosa en une seconde. Le barbu et Dorian furent éjectés au loin. Par chance, aucun d'eux ne succomba face à cette puissance. Face à face, Ricard et Nemesio se concentraient. Un seul des deux hommes allait s'en sortir vivant.
- Déflagration du diable...
Les deux autres mafieux n'ont pas pu admirer ce combat jusqu'au bout. Au fond, ils le savaient. Ils l'ont su dès le départ. Les Luziano étaient les meilleurs. Nemesio à perdu cette ultime bataille.
Quelques mois passèrent après ces événements. La ville était redevenue normale et de nouveaux habitants s'y sont logés.
Devant un cierge, Ricard ferma les yeux. Plusieurs photos avaient été installées à côté. Il y avait ici la mémoire des mafieux. Evangelisto, le digne fils du boss. Basilio, le tireur en rafale et le tricheur aux jeux. Lingrad, le charismatique légionnaire. Vinnie, le type à lunettes.
- Y a mieux comme description, soupira Valerio.
- C'est vrai mais on ne savait pas trop comment l'appeler.
Les jumeaux. Fabio. Redento. Il y avait encore un tas de cadres. La famille avait sa petite place.
Au final, le jeune brun alla sur un chantier. C'était son ancienne maison. Là où sa mère est morte. Les employés ne travaillaient pas ce jour-là alors il en profita pour retourner sur les lieux. Il voulait juste se remémorer un tas de souvenirs.
- Père, mère... J'ai quelque chose à vous dire.
Il s'agenouilla devant un plot en imaginant une tombe.
- J'ai tué des gens. Un bon paquet. J'en suis désolé. C'est vrai, c'est moche. Mais je n'avais pas le choix. J'ai cherché à venger un homme qui n'avait pas le même sang que moi. C'est invraisemblable, hein ?
Le ciel s'assombrit. Le vent se leva. Le garçon se remit debout et glissa ses mains dans ses poches.
- On en a vécu des choses... J'ai perdu beaucoup d'amis. Surtout ce jour-là. Je suis déçu de ne pas avoir vu l'attaque diabolique de Ricard. M'enfin, on a gagné, c'est le principal.
Dorian sentit quelque chose l'approcher. Une balle. Quelqu'un venait de lui tirer dessus. Alors, avec son flying, il arrêta le projectile et poussa un long soupir sans se retourner.
- Alors c'était toi...
- Je viens de me trahir, hein ? Si je n'avais pas essayé de te tuer, tu aurais un jour découvert la vérité et je ne veux pas mourir pour ça...
L'adolescent se retourna et regarda Valerio droit dans les yeux.
- Pourquoi tu as tué mon père ?
- C'est lui qui me l'a demandé. En fait, il ne vous l'a jamais dit pour ne pas vous inquiéter mais il était mourrant.
Encore une fois, l'homme laissa la lumière extérieure prendre de l'emprise sur sa conscience afin de l'emmener dans un souvenir triste.
C'etait ce fameux jour. Silvio prit une feuille et un stylo.
- Ça suffira.
- T'es sûr que tu veux mentir à ton fils ?
- Ce n'est pas mon gamin... Pourtant, je me dois de le faire grandir. Je veux qu'il devienne un homme avec une raison de vivre. Il doit faire partie des Luziano et vous devrez l'aider.
- Qui doit-on accuser ?
- Innocence. Après tout, il est sur cette île, personne ne pensera à venir ici tout de suite. Il faudra bien quelques années à Dorian pour grandir. Même s'il comprend un jour que tout ça n'est que mise en scène... Fais de lui un homme Valerio. Je te le demande.
Dans la cabane, Silvio toussait. Beaucoup de sang sortait de sa bouche.
- Ne donnons pas beaucoup de détail. Il devra chercher tout seul.
- Je ne dois en aucun dire que tu étais malade, alors ?
- Non... Maintenant tue-moi avant que ce foutu cancer m'emporte.
Le brun versa une larme et sourit.
- C'est tout lui, ça. Il n'a jamais voulu nous parler de ses problèmes.
- Son but en faisant ça était de te donner une raison de vivre. Une raison de devenir un homme. Il a parlé d'un tatouage dans sa lettre afin que tu ne puisse pas me suspecter et j'ai dû mettre fin à ses jours aussitôt. Tu ne vas pas me pardonner, hein ?
Dorian souleva un couteau par la pensée.
- Je m'en doutais...
Ainsi, débuta l'ultime combat. Celui pour lequel le Jilliardo était entré dans la famille Luziano. Celui pour lequel il est devenu ami avec Valerio, Basilio, Alessi, Tonio, Farenzo et tout les autres. Celui pour lequel il est devenu l'un des meilleurs éléments pour Ricard.
- C'est l'heure de faire un beau discours de fin, hein ? sourit le garçon, les larmes aux yeux. Je n'aurais jamais cru qu'un jour je te haïrais autant.
- Je te comprends.
- Saches seulement, Valerio... Que pendant tout ce temps, je me suis beaucoup amusé. On n'a pas vécu que des bons moments mais faire partie de ta famille à été un plaisir. Tu étais mon meilleur ami...
Le coup de feu résonna dans la pièce. Avec son écho, Dorian venait d'égorger son collègue qui s'écroula. En revanche, l'adolescent venait d'éviter la balle.
- Ça y est, père... Je t'ai vengé.
Il se laissa tomber en faisant glisser son dos contre le mur.
- Maintenant, laisse-moi te rejoindre.
L'arme de Valerio flotta dans les airs et s'approcha du jeune homme. Le canon était dirigé vers lui.
- Je n'ai plus de raison de continuer dans un monde comme celui-ci. Je souhaite être heureux là-haut, avec vous.
La police arriva peu de temps après sur les lieux. Dans le couloir de la maison se trouvait seulement le corps de Valerio. A quelques kilomètres plus loin, le jeune garçon marchait, seul, dans le froid. Il n'a pas eu le courage d'appuyer sur la détente...
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