27. Un moment pour briller
Le jour se leva. Les garçons avaient passé la nuit à dormir d'un seul œil. Quelqu'un cherchait sûrement à les tuer mais il n'a pas agit. Quelle en était la raison ?
Au petit matin, les mafieux mouraient de faim. Lingrad et Davidio allèrent à l'épicerie acheter de quoi manger pendant quelques jours.
Le blond aux yeux vairons traînait dans le rayon café. Lingrad, lui, regardait les dates limites des viandes. Elles étaient toutes bonnes.
- On repart quand exactement ?
- Le bateau retourne à Verremburg dans trois jours. Après, il y en a un autre ce soir mais il faudrait payer un autre ticket.
Le gadget du légionnaire sonna. Encore une fois, il s'inquiéta. Les autres clients lui lançèrent tous un regard de mépris.
- Je... Je suis désolé pour ce petit désagrément.
Il mit quelques coups dessus, comme la veille. Celui-ci s'arrêta et afficha le score de "100+". Encore sur ses gardes, il poursuivit ses courses. Davidio surveillait les clients. C'était peut-être bien l'un d'eux.
- Bonjour.
Lingrad posa son panier sur le comptoir. Il sortit du café soluble, des boîtes de sucre, de la pâte de fruit, du chocolat, quelques légume, du riz, des pommes de terre, du canard, du bœuf, du porc, des spaghettis et de la purée de patate douce.
- Ça vous fera trente neuf livres et seize...
Il lui coupa la parole.
- Gardez la monnaie.
Rapidement, il se retira, sentant une menace peser dans la ville. Pendant qu'il marchait aux côtés de son compagnon, il regardait les vitrines alléchantes autour. Puis, il entendit un hurlement de bébé. Quelque chose tout près d'eux.
Davidio, de bon cœur, décida d'aller dans la ruelle sombre. Il n'y avait qu'un cul de sac. Pourtant, les cris venaient d'une des poubelles au fond. En courant, il y alla en laissant Lingrad surveiller l'accès. Il fouilla quelques bennes et recula après qu'un chat pleure comme un bambin.
- Alors ça... C'est carrément glauque. Ça dépasse le stade de ma compréhension.
- T'es tombé sur quoi ?
- Un animal. On s'en va.
Rapidement, les hommes retournèrent en direction de la plage. Ils savaient qu'il se passait quelque chose d'étrange ici.
De retour à la cabane, ils rangèrent leurs courses. Cela leur faisait plaisir de revoir leurs collègues. Ils avaient besoin d'une présence réconfortante. À cinq, ils étaient certainement plus apte à vaincre leur ennemi.
- Un chat qui pleure ? riait Valerio. On aura tout vu.
- Je ne plaisante pas.
Lingrad jeta un œil à son gadget. Celui-ci n'affichait plus rien. Dorian espérait que ce soit le Mozami qui est venu à eux. En attendant qu'il revienne, Davidio décida de préparer le déjeuner. Ils s'étaient levés tard.
Une onctueuse purée de patate douce avec du canard cuit au beurre salé. Il y en avait déjà dans le réfrigérateur. Puis, il y ajouta du sel, du poivre et des baies rouges.
- J'ai la dalle, soupira Valerio. On fait passer le temps avec une partie de carte ?
Le légionnaire à décidé de monter la garde sur le toit, comme la veille. Seulement, cette fois, il a posé quelques pièges dans la forêt. De quoi les alerter si une présence s'approchait d'eux. Pendant quelques longues minutes, il tournait sur lui-même.
Valerio ouvrit la porte et alluma une cigarette.
- On mange dans cinq minutes.
- Je viendrais quand vous aurez fini. L'un de vous pourra monter la garde.
- D'accord, je vois. Tu préfères prendre des précautions, je peux le comprendre.
Son briquet en main, il l'emmena jusqu'à sa cigarette. Puis, tout s'enchaîna très rapidement. Il était à deux doigts de l'allumer. Lingrad sentit une forte pression dans la zone. Son gadget sonna et une lumière s'éleva au loin. Une balise. C'était son piège.
- LÀ-BAS !
Valerio venait de faire apparaître sa flamme qui grandit soudain et explosa. Projeté à l'intérieur de la maison, il brisa la table et s'écrasa contre le mur. Davidio alla dehors avec les autres en laissant sa nourriture sur le feu.
Lingrad, avant que le barbu tente d'allumer sa cigarette, lança deux petites sphères au loin. Elles étaient dorées et métalliques. Puis, avant de toucher le sol, ces petites boules déployèrent leurs ailes. Arrivés devant leur cible, elles éclatèrent en libérant un gaz soporifique.
- Qu'est-ce qui se passe ? hurla Dorian en sortant.
- L'ennemi attaque.
Ils ouvrirent grand leurs yeux. Tous en même temps. Pas par surprise, non. Loin de là. En fait, ils ont tous remarqués qu'ils étaient immobilisés. Aucun d'eux ne pouvait bouger.
- Alors, quel effet ça fait d'être pris au piège ?
Lingrad put bouger ses yeux. Il regardait l'homme sur le toit. Un blond aux yeux verts. Tatoué dans la nuque.
- C'est lui ! DORIAN !
Des frissons parcoururent son échine. Puis, il parvint à se libérer de l'emprise de l'écho du type. Son t-shirt se déchira. Sur son torse apparut quelques symboles étranges. Des lignes blanches formant une gigantesque toile. L'araignée se trouvait sur son visage et une croix se dessina sur sa main.
- La fureur d'un gamin égale mon écho ? C'est incroyable...
L'homme disparut en un instant et revint juste derrière Dorian qu'il frappa à coup de pied. Le garçon fut projeté sur quelques mètres et se heurta à la maison.
- Il se téléporte ? hurla Basilio.
L'homme n'était pas serein. Il n'avait aucun écho et c'était la cible la plus simple à éliminer.
- Non, sourit Lingrad. J'ai compris.
Ils étaient tous capables de bouger. Basilio pointa l'ennemi avec le canon de son révolver. Puis, les autres coururent jusqu'à lui.
- Je suis Innocence Mozami. Le gardien de la nuit.
- On s'en branle ! cria Valerio en se relevant.
Son visage était légèrement brûlé à la joue droite et au menton.
- Éclipse.
Une sorte de son strident et grave à la fois retentit. Une vague noire traversa les hommes et ils se retrouvèrent dans un dôme. Ils n'en connaissait cependant pas la limite.
- Ça confirme bien ma théorie, s'exclama Lingrad. Cet homme à une puissance de trente pourcents seulement. Sauf quand nous sommes à l'intérieur de cette éclipse.
Il montra le gadget qui sonnait. Les cent pourcents étaient affichés.
- À l'intérieur, il peut faire absolument tout ce qu'il veut. C'est son monde... Ses règles.
- Je m'en fou de son pouvoir. murmura Dorian. Je vais le buter...
Son flying s'activa. Il fit voler tout les couteaux à l'intérieur de la maison jusqu'à l'homme. Ceux-ci arrivaient à toute vitesse afin de le transpercer. Puis, ils se brisèrent en des milliers de petits morceaux à son contact. Lingrad prit alors deux gadgets qui tournèrent sur eux-mêmes dans ses mains. Lorsqu'il les lança, ils s'ouvrirent en libérant de l'électricité.
Innocence se servit de son écho pour modifier les propriétés de l'électricité. Celle-ci était attirée par la peau humaine et conduite par l'air, beaucoup plus que l'eau. Puis, il amplifia la puissance des éclairs pour tuer ses ennemis en un coup.
Davidio tira sur l'homme avec un fusil à pompe très puissant. La balle éclata contre l'homme mais il fut repoussé hors de l'éclipse. C'est ainsi qu'elle se détruit et que l'électricité disparut.
Il tira une seconde fois pour le tuer mais il évita le tir. Puis, il sourit en hurlant : ÉCLIPSE !
Un nouveau dôme se forma. Lingrad s'apprêtait à courir le plus loin possible afin d'en sortir mais il avait l'impression que le terrain s'allongeait. La maison devenait de plus en plus grande. Tout s'éloignait de lui.
- Non, je... J'ai compris.
L'herbe était beaucoup plus grande que lui. En fait, les mafieux étaient tous devenus minuscules. Le légionnaire vit soudain une jambe s'approcher tout près de lui. Le pied du tueur de Silvio allait l'écraser. Aussitôt après avoir saisit la situation, il lança un gadget en l'air et se mit à courir. Celui-ci s'activa et créa une barrière bleue. Elle était plate, faite d'alvéoles et celle-ci résistait.
Innocence forçait légèrement. Puis, la barrière céda et se brisa. Le pied de l'homme frappa brusquement le sol. À un centimètre de lui, Lingrad fut propulsé au loin, emmené par un courant d'air créé à l'impact. Il roula sur quelques centimètres mais ce fut long pour lui, qui était tout petit. Les muscles en vrac, la bouche en sang, il se releva. Il y avait une fourmi géante.
- Merde...
D'un geste, il coupa ses jambes avec une grande et longue lame de sang. Puis, il tira plusieurs fois dans sa tête. Pendant ce temps, Innocence souriait.
- Vous n'irez pas loin, les amis. En plus, je sais exactement où vous vous trouvez...
Puis, il fronça les sourcils.
- Il manque quelqu'un, là.
Davidio était derrière lui. Il avait son pisolet dans la main droite. Les yeux fermés, il prit une grande inspiration.
Désolé, Dorian. Je vais devoir le tuer moi-même. Il est trop dangereux.
Innocence soupira.
- Non, je déconne...
Rapidement, il frappa l'arme d'un coup de pied retourné. Celle-ci tomba au sol et le poignet droit de Davidio se brisa. Avec sa main gauche, l'ennemi aspira le Luziano. Sa tête fut emmenée directement à lui. La paume sur le visage de son adversaire, Innocence reprit la parole :
- Je t'ai laissé un petit avantage pour que tu te perde tout seul. Tu étais encore dans mon éclipse, petit...
Une lumière aveuglante commença à envelopper sa tête et celle-ci se fit désintégrer.
Les autres ont réussi à s'échapper du dôme. Tous debouts, plus loin, ils voyaient le corps de Davidio au sol. Innocence avait disparu.
- Le fils de pute... JE VAIS LE BUTER !
- Calme-toi, Dorian. répondit Lingrad. On doit d'abord le trouver. Ça va faire une minute qu'il a disparu.
L'adolescent courut jusqu'au cadavre de son collègue. Puis, le vieillard écarquilla ses paupières.
- DÉGAGE !
La maison s'écroula. Les murs tombaient sur Dorian, préoccupé par son ami.
- On est encore dans l'éclipse ! Il se joue de nous !
Valerio se précipita vers Dorian. Il savait que l'ennemi allait changer ses sphères s'il les utilisait contre le mur. Celles-ci n'allaient avoir aucun effet. Alors, il frappa son ami d'un coup de pied afin de le dégager. Puis, il leva les yeux.
- VALERIOOOOOO ! hurla Basilio de toute ses forces.
Le murs s'écrasa au sol. De la fumée et une rafale de vent s'échappa de l'impact. Puis, une silhouette apparut dedans.
- Tu peux gueuler moins fort ?
Le barbu était encore vivant. Si ses boums n'allaient pas lui servir à détruire le mur, autant les utiliser pour se repousser plus loin.
Devant eux, Innocence grimaçait.
- Vous m'emmerdez... Je vais devoir tous vous tuer en une fois. Quitte à m'affaiblir.
- Tu n'en aura pas besoin.
L'homme se retourna. Le shérif était devant lui mais hors d'atteinte. Le dôme s'arrêtait pile à son pied. Les garçons l'avaient vu.
Le policier le visait avec son révolver.
- Bon, écoute, gamin. Tu vas me suivre gentiment en prison et tu ferme ta gueule.
- Voyons, shérif, ce n'est pas comme ça qu'on parle à un Mozami...
L'ancien mafieu transpirait.
Allez, enfoiré. pensait-il. Avance. Je vais te réduire en poussière.
Le shérif reprit la parole :
- Bon, puisque tu ne veux pas coopérer...
Il fit un pas en avant. Les Luziano hurlèrent :
- Noooon !
Ses yeux s'ouvrirent en grand. Puis il disparut. Totalement effacé par le pouvoir de l'assassin.
Innocence se retourna avec un grand sourire.
- À votre tour.
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